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Messe de Notre Dame (Guillaume de Machaut) Messe de Notre Dame (Guillaume de Machaut) Machaut - Messe de Notre Dame (abbaye de Thoronet, Ens. G. Binchois, dir. D.Vellard) Mass Missa Misa de …Plus
Messe de Notre Dame (Guillaume de Machaut)

Messe de Notre Dame (Guillaume de Machaut)
Machaut - Messe de Notre Dame (abbaye de Thoronet, Ens. G. Binchois, dir. D.Vellard) Mass Missa
Misa de Notre Dame de Guillaume de Machaut, cantada por el Ensemble Gilles Binchois, bajo la dirección de Dominique Vellard.

La Messe de Notre Dame (ou de Nostre Dame selon l'inscription qui figure sur l'un des manuscrits) est une œuvre de musique religieuse polyphonique à quatre voix, composée au xive siècle sur le texte de l'Ordinaire de la messe (Ordinarium missae) par le musicien et poète Guillaume de Machaut (c. 1300-1377). Elle est caractéristique de l'Ars nova, style musical représentatif de cette époque.
Elle est une des premières messes à avoir été écrites par un compositeur unique. Jusque-là, les parties de la messe qui étaient chantées, l'étaient en plain-chant (conformément à la liturgie), ou, depuis une période plus récente, partiellement mises en polyphonie. Machaut et les polyphonistes qui l'ont précédé ont donc progressivement introduit la notion de création artistique dans la messe.
Forme et structure
La messe met en polyphonie six parties de l'Ordinaire de la messe (Ordinarium missae) qui sont les textes liturgiques du Missel romain, soit le Kyrie (les trois invocations triples Kyrie eleison, Christe eleison, Kyrie eleison), le Gloria, le Credo, le Sanctus, et l'Agnus Dei. La sixième partie, Ite Missa est / Deo Gratias, conclut la messe.
Pour le Kyrie, le Sanctus, l'Agnus Dei, et l'Ite Missa est / Deo Gratias, la partie de ténor est écrite en style de cantus firmus (motif musical tiré du répertoire liturgique grégorien, et chanté sur des valeurs longues). Les autres parties ornementent en valeurs brèves en prenant la forme du motet isorythmique, représentatif de l'esthétique de l'Ars nova. Dans le Gloria et leCredo, les quatre voix chantent ensemble dans une déclamation syllabique écrite à la manière des conduits polyphoniques hérités de l'Ars antiqua. Cependant, les deux Amen conclusifs présentent des formes d'écriture différentes, celui du Gloriaest en style de motet avec des parties en «hoquet», tandis que celui du Credo est de forme isorythmique.
Kyrie
Le ténor est basé sur le Kyrie Cunctipotens genitor Deus, trope (ou développement) du plain-chant, daté du xe siècle (Messe IV pour les fêtes doubles du 1er ton), qui sert de base à plusieurs messes et polyphonies religieuses (on retrouve ce motif de plain-chant chez Guillaume Dufay et beaucoup plus tard chez François Couperin). Des interprétations, comme celles de l'Ensemble Gilles Binchois et du Taverner Consort, font alterner les Kyrie et le Christe polyphoniques avec leurs reprises en chant grégorien.

Kyrie, partie de ténor en notation moderne
Gloria
Après les premiers mots du Gloria (Gloria in excelsis Deo) entonnés en plain-chant, par le chantre, comme le veut la tradition, la polyphonie commence avec Et in terra pax. Cette phrase est écrite en valeurs longues, en insistant sur le sens des mots, ce qui, selon Richard Hoppin est une allusion à la Guerre de Cent Ans et particulièrement, au siège de Reims qui se déroula en 1359-1360. La suite du Gloria est écrite en valeurs brèves sauf sur les deux Jesu Christe qui créent alors un effet de ralentissement. La forme du conduit polyphonique héritée de l'École de Notre-Dame est observée dans tout le Gloria, sauf l'Amen, les phrases étant chantées en accords homorythmiques sans ornementation écrite. Marcel Pérès dans le livret accompagnant son interprétation de la Messe, émet l'hypothèse que des ornements ou mélismes peuvent avoir été improvisés par les chantres lors de la célébration. Selon Armand Machabey, le ténor de l' Amen du Gloria présente des analogies avec celui de la Messe VIII De Angelis du 5e ton (la Messe des anges grégorienne).
Credo
Armand Machabey observe que le début du Credo polyphonique, d'abord entonné lui aussi en plain-chant, par le chantre, sur les mots Credo in unum Deum, a été écrit par Machaut à partir du motif musical qui suit cette intonation, celui du Patrem omnipotentem monodique (pour les fêtes doubles, du quatrième ton). Le style d'écriture est semblable à celui du Gloria avec, sur Ex Maria Virgine, le même effet de ralentissement que celui observé sur Jesu Christe, du fait du doublement des valeurs des notes dans ce que notre oreille moderne aurait tendance à appeler une "suite d'accords". Plus élaboré que celui du Gloria, l'Amen du Credo présente l'écriture isorythmique la plus complexe de la messe et est divisé en trois sections égales, que l'on désigne par le mot latin talea (au pluriel taleæ), de douze mesures chacune, chaque talea du ténor et du contre-ténor étant divisée en deux demi-talea(s) de six mesures, où les deux voix échangent leur partie rythmique respective.
Sanctus
Le ténor chante un cantus firmus basé sur le Sanctus XVII, du 5e ton, pour les messes du premier dimanche de l'Avent et du Carême (ce dernier jour également appelé la Quadragésime). Les trois invocations sur le mot Sanctus comprennent …