Steve Maman "paye des courtiers" pour libérer des enfants esclaves de l'État islamique

INVITÉ RTL - Steve Maman, un Marocain de 42 ans, a développé une structure pour racheter et libérer des enfants esclaves de l'État islamique en Irak.

En Irak, le 27 août 2014, les femmes et les enfants fuient les attaques de l'État islamique (illustration)

Crédit : ALI AL-SAADI / AFP

L'Homme du jour du 25 août 2015

00:08:21

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Il y avait la Liste de Schindler, il y aura peut-être celle de Steve Maman. Cet homme de 42 ans, né au Maroc et basé à Montréal, a lancé une opération de crowdfunding (financement participatif) sur Facebook et sur le site web pour racheter des esclaves de l'État islamique, dans le but de les libérer. Une initiative menée à travers sa fondation nommée CYCI (Llibération des enfants chrétiens et yézidis d'Irak). Depuis l'été 2014, l'organisation salafiste a conquis le nord de l'Irak et réduit en esclavage la population yézidie, décimée.

Invité de RTL, mardi 25 août, Steve Maman explique comment il procède à la libération de ces personnes vendues sur des bourses aux esclaves. "De mon côté, on paye uniquement les courtiers qui nous aident à faire sortir ces enfants et les faire libérer. Je mets à leur disposition les sommes d'argent nécessaires pour qu'ils puissent les ramener. Ce qu'ils font avec l'argent, ça ne m'intéresse pas. Ce qui est important, c'est de ramener ces enfants à leur famille et de les enlever de cette violence qu'ils sont en train de vivre quotidiennement", explique-t-il.

128 enfants libérés

Ce père de famille de six enfants et de confession juive, qui avait commencé par investir la majorité des fonds via ses économies, précise que les enfants qu'il récupère "ne sont pas sur les marchés" mais sont en fait "entre les mains de civils qui les avaient achetés et entre les mains des combattants de Daesh". Au total, il a déjà obtenu la libération de 128 esclaves, alors que 3.000 personnes environ sont encore privées de leur liberté. Sur le terrain, sa structure composée "en négociation d'otage, sécurité et prévention de terrorisme" doit débourser en moyenne "de 2.000 à 3.000 dollars américains" pour chaque libération.

Steve Maman, qui a eu cette idée en regardant le film consacré à Oskar Schindler, préfère ne rencontrer qu'une seule fois les enfants libérés. "J'en ai rencontré à travers Skype, au moment de la libération. Après ça, malheureusement, on ne veut plus savoir ce qu'il se passe avec eux, comment il s'en sortent. Parce qu'à la fin, on est pris par la pitié".

Il se défend "d'aider la machine" de l'État islamique

L'initiative de Steve Maman a en tout cas eu un écho considérable au Canada. Le Premier ministre du pays, Stephen Harper, l'a notamment rencontré. Mais elle est également controversée, car des voix dénoncent cette opération qui, finalement, rapporte de l'argent à l'État islamique.

Mais l'intéressé s'en défend : "Il y a 3.000 enfants qui vont mourir. Aujourd'hui, si on peut sortir ces enfants, on n'est pas en train d'aggraver la situation ou d'aider la machine, soyons sérieux".

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Daesh esclavage Irak

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