marthe2010
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Weihnachtslied aus der Kabylei (Nordafrika) Quelle:www.youtube.com/watchMehr
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ľubica
yallahawwa
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marthe2010
@serviteur inutile: Je n'y vois pas de syncrétisme ? A ma connaissance, ces gens sont chrétiens ... 😇
Bibiana
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Latina
etwas Besonderes aus der Weltkirche,danke 👏
Frère
LaKabylieest unerégionhistoriqueetethnolinguistiquefortement homogène située dans le nord de l'Algérie, à l'est d'Alger. Terre de montagnes densément peuplées, elle est entourée de plaines littorales à l'ouest et à l'est, au nord par laMéditerranéeet au sud par les Hauts Plateaux. Dénuée d'existence administrative globale, elle tient son nom desKabyles, populationberbèredont elle est le …Mehr
LaKabylieest unerégionhistoriqueetethnolinguistiquefortement homogène située dans le nord de l'Algérie, à l'est d'Alger. Terre de montagnes densément peuplées, elle est entourée de plaines littorales à l'ouest et à l'est, au nord par laMéditerranéeet au sud par les Hauts Plateaux. Dénuée d'existence administrative globale, elle tient son nom desKabyles, populationberbèredont elle est le foyer.
Ses habitantsberbérophonesla nomment enkabyleTamurt n Leqbayel(entifinagh), « Pays des Kabyles ». Lesarabophonesl'appellent بَلَد القبائل (prononcé[blæd ləqbæyəl]enarabe algérien), littéralement « Pays des Tribus ».
Sommaire
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1Géographie
1.1Nom et territoire
1.2Relief et sous-régions
1.2.1Grande Kabylie
1.2.2Petite Kabylie
1.2.3Basse Kabylie
1.3Climat
2Population et langue
2.1Peuplement
2.2Situation linguistique
3Histoire
3.1Préhistoire
3.2Antiquité
3.2.1Comptoirs phéniciens et période punique
3.2.2La Maurétanie
3.2.3Période romaine
3.2.4Vandales et Byzantins
3.3Moyen Âge
3.4Du XVIeau XIXesiècle
3.4.1Tentative de conquête espagnole
3.4.2Royaumes de Koukou et d'Ait Abbas
3.4.3Relations avec la Régence d'Alger
3.5Conquête et colonisation françaises
3.6La guerre d'Algérie
3.7Depuis l'indépendance de l'Algérie
4Économie
5Artisanat
5.1Bijoux
5.2Poterie
5.3Tissage
5.4Travail du bois
6L'architecture et les villages traditionnels
6.1Taddart
6.2Axxam
7Culture
7.1Littérature
7.1.1Poésie traditionnelle
7.1.2Littérature algérienne contemporaine
7.2Musique
7.3Danse et Chorégraphie
7.4Théâtre et Cinéma
7.5Peinture
8Sport
9Paysages et monuments de Kabylie
10Notes et références
11Voir aussi
11.1Bibliographie
11.2Articles connexes
11.3Liens externes
Géographie
Nom et territoire

Carte de la « Grande Kabilie » (sic) en1857.
Enfrançais,Kabyliedérive deKabyle, dont l'étymologie la plus courante fait une déformation de l'arabeqabā'il10, pluriel deqabila(القبيلة), « tribu ». Au sens premier, lesKabylesseraient donc simplement les « gens des tribus ». Dans l'histoire précoloniale de l'Afrique du Nord, latribuest la forme d'organisation sociale qui s'est maintenue contre ou malgré toutes les tentatives de soumission des Étatsmakhzenémergents11. Les officiers français, successeurs dumakhzen turc, se sont d'abord servi du terme pour distinguer moins une ethnie ou une région spécifiques qu'un type d'adversaire particulièrement opiniâtre : le montagnard. Mais le mot fut aussi employé pour désigner de façon plus spécifique les seuls montagnardsberbérophonesou encore, plus généralement, tous lesBerbèressédentaires, voire tous les sédentaires d'Afrique du Nord12.
Initialement la dénominationKabylie, au singulier ou au pluriel, était appliquée à toutes les régions peuplées deKabyles, à tous les sens de ce terme, et avait donc la même élasticité que lui. Mais elle prit à partir du milieu duxixesiècle une signification plus précise, pour être progressivement réservée à l'ensemble d'un seul tenant que forment lesmontagnes telliennesentreAlgeretConstantine, autour des massifs duDjurdjuraet desBabors13. Le motKabylese vit à son tour redéfini pour ne plus s'appliquer qu'à la population habitant ou originaire de la région ainsi circonscrite, qui était encore presque entièrementberbérophone14. L'espace alors délimité sur cette double base géographique et humaine recoupe de nombreuses circonscriptions de l'Algérie contemporaine : la totalité deswilayasdeTizi-Ouzou(Tizzi Wezzu) etBéjaïa(Bgayet), une grande partie de celle deBouira(Tubiret), une part aussi de celles deBoumerdès(Bumerdas),Bordj-Bou-Arreridj(Burdj Bu Arreridj),Sétif(Stif) etJijel, ainsi que des marges de celles deM'Sila(Tamsilt),Mila,Constantine(Qsemṭina) etSkikda.
Avec la progression de l'arabisation, l'usage tendit à faire sortir du périmètre d'application du terme les franges les plus arabisées de la Kabylie « historique ». Chez les Kabyles des années 1950 déjà, le motAqbayli, bien que sans traduction territoriale rigoureuse, renvoyait grossièrement à l'espace compris entreTheniaà l'ouest,SétifetJijelà l'est15. Dans le même sens, les cartes en circulation dans la mouvance régionaliste contemporaine se cantonnent à l'intérieur du cadre des sept wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bouira, Bord-Bou-Arreridj, Sétif et Jijel16. Dans une acception minimaliste, la Kabylie est parfois simplement assimilée à sa partie nord-occidentale, la Grande Kabylie, étendue jusqu'à l'ouest de Béjaïa pour englober la majeure partie de l'airekabylophoneactuelle17.
Relief et sous-régions

Paysage àAit Bouada(600 m d'altitude), en Grande Kabylie.
Composante de l'Atlastelliensituée en bordure de laMer Méditerranée, la Kabylie tire son unité physique du relief élevé qu'évoque son surnom traditionnel deTamurt Idurar,« Pays des Montagnes ». L'altitude y connaît cependant des variations et des ruptures qui sont le support de plusieurs subdivisions. La principale est celle qui sépare Grande et Petite Kabylies. Elle recoupe dans sa partie méridionale une distinction traditionnelle entre les populations duDjurdjuraoccidental, que les anciens Kabyles appelaientAt Ufella(« Ceux d'en-haut »), et du Djurdjura oriental, qu'ils nommaientAt Wadda(« Ceux d'en-bas »). Au nord, en revanche, la limite entre les deux sous-ensembles n'a pas de support naturel nettement défini. Elle correspond à une ligne de partage historique utilisée à diverses reprises : wilayas actuelles,départements d'Algeretde Constantinesous la colonisation française, beylicks deMédéaet deConstantinependant la période turque, royaume de Bougie18.
Grande Kabylie
LaGrande Kabyliecorrespond au territoire que les anciens Kabyles nommaientTamawya taqbaylit(ouTamawya), la « Fédération kabyle ». Elle se distingue par son altitude de la Petite Kabylie, au sud-est, et de la Basse Kabylie, à l'ouest, et s'étend du nord au sud de la côte méditerranéenne jusqu'aux crêtes du Djurdjura. Trois ensembles montagneux en occupent la plus grande part :
au nord, jusqu'à la mer, et à l'est, les hauts massifs boisés de la Kabylie maritime, qui culmine aumont Tamgout(1278 m), et de l'Akfadou, qui marque le début de la Petite Kabylie ;
au sud, la chaîne calcaire duDjurdjura, surplombant au nord-ouest la dépressionDraa El Mizan-Ouadhia, au sud la vallée de l'oued Sahel-Soummam, et culminant auLalla-Khadîdja(ouTamgut Aâlayen; 2308 m) dans la commune de saharidj bouira, plus haut sommet de tout l'Atlas tellien ;
entre les deux, bordées au nord par lebassin du Sebaou, jouxtant le Djurdjura au sud-est, profondément entaillées par de nombreuses gorges, les montagnes anciennes du massif Agawa, le plus densément peuplé, avec huit cents mètres d'altitude moyenne19,20. C'est là que se trouventTizi-Ouzou, fondée à l'époque coloniale et appelée autrefois « le village », aujourd'hui principale ville de Grande Kabylie ; ainsi queLarbaâ Nath Irathen, centre urbain le plus élevé de la région, à environ mille mètres d'altitude, et la moitié de lawilaya de Bouiraà savoir :Lakhdaria(ex Palestro),Kadiria,Bouira,Haizer,Bechloul,M'chedallah, c'est-à-dire la grande kabylie (l'ancien département de grande kabylie est limité par les wilayates Béjaïa au niveau deAghbalou,Chorfaet une partie de Taourirt dans lawilaya de Bouira, etBBAau niveau d'une partie de Taourirt,Ahnif,Ahl El Ksar, et par la wilaya de Titri Media actuellement.
Les expressions deHaute Kabylieou deKabylie du Djurdjurasont souvent employées comme synonymes deGrande Kabylie, parfois aussi pour désigner plus spécifiquement la partie située au sud duSebaou.
Petite Kabylie
LaPetite Kabyliegravite quant à elle autour deBéjaïa(anciennement Bougie), l'antiqueSaldae, la plus grande ville de Kabylie, surnommée par les KabylesBgayet n Lejdud, « Bougie des Ancêtres ». Son territoire reprend en partie les contours de l'ancienne province de Bougie, décrite parIbn Khaldoun. Elle englobe la vallée de la Soummam jusqu'à la côte et se poursuit par la « Corniche kabyle », qui surplombe la Méditerranée entre Béjaïa etJijel. Plus au nord, elle s'étend sur les versants du Djurdjura oriental et de l'Akfadou(point culminant à 1623 m). Elle se prolonge vers le sud jusqu'à la chaîne desBibanset vers l'est par celle desBabors, dont lemont éponymeest le plus haut sommet de la sous-région (2004 m). Les définitions les plus larges y incluent le massif deCollo, voire les montagnes qui bordent la plaine d'Annaba. En superficie, la Petite Kabylie n'est pas plus « petite » que la Grande, elle est même beaucoup plus étendue si on ne la limite pas à la wilaya de Béjaïa. Mais elle est morcelée par le relief, au point qu'on préfère souvent y voir plusieurs « Kabylies » : Kabylie de la Soummam (parfois rattachée, au moins pour son versant nord, à la Grande Kabylie), Kabylie des Babors (parfois considérée comme « la » Petite Kabyliestricto sensu), Kabylie de Collo, Kabylie orientale17,21...
Basse Kabylie
L'expression deBasse Kabylieest fréquemment appliquée à la Petite Kabylie mais sert aussi à désigner une autre partie de la région, celle qui s'étend entre laMitidjaet la basse vallée duSebaou. Premier sous-ensemble kabyle rencontré en venant d'Alger, c'est un espace de transition entre plaine et montagne22. Beaucoup moins étendue que la Haute Kabylie voisine, la Basse Kabylie est aujourd'hui englobée dans lawilaya de Boumerdès.
L'usage de ces termes (Grande - Petite - Basse Kabylie) tombe en désuétude parmi les kabyles, il subsiste à divers degrés au sein des populations émigrées.
Climat
La Kabylie comporte plusieurs zones climatiques. Le littoral et la Kabylie maritime sont de climat méditerranéen. L'hiver y est plutôt doux comparé au reste de la région, avec une température de 15 °C en moyenne. La période estivale, rafraîchie par les vents marins, présente une température moyenne de 35 °C environ23.
Sur les hauteurs le climat est beaucoup plus rude, avec parfois des températures négatives et une neige abondante l'hiver ; et des étés très chauds, très secs, notamment vers le sud où la pluviométrie est moindre. Cependant dans les parties les plus hautes la température estivale est modérée par l'altitude.
Sur les plateaux et dans les vallées intérieures, l'hiver est sensiblement identique à celui des hauteurs. Mais en été, du fait de l'enclavement et de l'exposition aux vents du sud, les températures sont particulièrement élevées : c'est le cas àMedjana, sur les Hauts Plateaux, comme àAkbou, dans la vallée de la Soummam, couloir idéal pour le passage dusirocco. Dans la ville deTizi-Ouzoula température peut atteindre les 46 degrés quand elle est de 35 degrés à Dellys.
Hiver
Printemps
Été
Automne
Froid, neigeux et pluvieux
Ensoleillé avec des épisodes de pluie fréquents
Très chaud et sec, épisodes orageux
Très pluvieux avec du soleil parfois
T° entre -5° et 15°
T° entre 20° et 35°
T° entre 30° et 45°
T° entre 15° et 25°
La Kabylie bénéficie d'une pluviométrie relativement abondante qui a facilité le développement d'une agriculture typique. En Grande Kabylie, les régions intérieures sont plus arrosées en raison de l'ascension et de la décompression des vents humides : ainsi àLarbaâ Nath Irathen, la pluviométrie est de 1 059 mm contre 833 mm àTizi Ouzou23.
Une ligne de crête qui traverse la région en joignant l'Atlasblidéen, leDjurdjura, lesBabors, le massif deColloet l'Edough, sépare une zone nord très pluvieuse (plus de 800 mm de précipitations par an) d'une zone sud moins arrosée (de 600 à 800 mm par an). Cette différence de pluviosité aurait eu pour conséquence une végétation naturelle plus ou moins dense : aux versants nord, initialement couverts d'une forêt peu hospitalière, devenus plus tard terres de vergers, s'opposeraient ainsi des versants sud plus facilement et sans doute plus précocement peuplés, car plus immédiatement propices à la culture et à l'élevage. Ce facteur introduit un élément supplémentaire de distinction entre Grande et Petite Kabylies. En effet la première, si l'on en exclut le versant sud du Djurdjura (comme le fait d'ailleurs le tracé de l'actuelle wilaya de Tizi-Ouzou), se trouve entièrement en zone de forte pluviosité. Au contraire, en Petite Kabylie les orientations combinées du littoral et du relief ne laissent que peu de profondeur aux versants nord. Elles font plus de place aux zones moins humides, comme le Guergour et le Ferdjioua qui s'étendent entre Babors et Hauts Plateaux24.
Population et langue

Schéma d'ensemble des aires linguistiques du nord-est algérien, du milieu duxixesiècle au milieu duxxesiècle.
Cette carte traite de limites linguistiques sur une période donnée, elle ne prétend pas représenter les frontières de régions comme la Kabylie ou les Aurès (qui n'ont pas aujourd'hui de définition stricte), ni l'évolution de la situation des langues hors de cette période.
Peuplement
L'article «Kabyles» présente en détail le peuple et la société kabyles, en particulier lasociété ancienneet lareligion.
Les septwilayasqui englobent le périmètreThenia-Sétif-Jijeltotalisent une population de près de six millions de personnes25dont, suivant les estimations, de trois à trois millions et demi de kabylophones26. La densité démographique est forte pour une région à dominante montagnarde et rurale. Elle atteint même 375 hab./km2dans lawilaya de Tizi-Ouzou, où se rencontrent pourtant les altitudes les plus élevées. Le phénomène n'est pas nouveau et il frappa particulièrement les colonisateurs français. Il est d'autant plus original que la taille des centres urbains de la région est longtemps restée limitée, le village étant traditionnellement la forme principale d'agglomération.
La question de l'origine de ces hautes densités montagnardes divise encore les historiens. Aux extrêmes s'opposent la thèse d'un peuplement dense très ancien, antérieur à la présence romaine, et celle d'un afflux tardif, consécutif à l'arrivée des Arabes27. Toutefois un relatif consensus se dégage sur plusieurs points. Pour commencer, une distinction semble s'imposer, pour l'ensemble de l'Afrique du Nord, entre un premier peuplementberbère, « paléo-montagnard », caractérisé par la pratique des cultures en terrasses, s'étendant progressivement depuis les Aurès et l'Atlas saharien jusqu'aux Hautes Plaines ; et un second, « néo-montagnard », ignorant la technique des terrasses et propre aux massifs du Tell : c'est à cette dernière vague, plus tardive, que l'on rattache les premières populations de Kabylie28.
La présence de populations dans l'ensemble de la région, dès l'époque romaine au moins, paraît également attestée, le seul point encore en débat portant sur le peuplement du territoire relativement restreint, mais aussi le plus densément peuplé, que constitue le massif Agawa. Enfin, il est généralement admis que ce peuplement initial s'est trouvé accru, à partir duxesiècle, de l'apport de populations d'agriculteurs menacés par le processus de pastoralisation des plaines puis, à partir duxivesiècle surtout, par les prélèvements fiscaux dumakhzen29. De plus, les traditions locales paraissent corroborer l'hypothèse d'une dualité historique du peuplement kabyle.
Situation linguistique

Signalisation trilingue à la faculté de Tizi-Ouzou (photographie de 2007).
L'article «kabyle» présente en détail la langue kabyle.
LesKabylesfont partie desBerbères(Imazighen). Leur langue, lekabyle(taqbaylit), est une variété duberbère(tamazight). Elle compte un nombre important de locuteurs en dehors de Kabylie, de l'ordre de deux à deux millions et demi26, dans le reste du pays (notamment àAlgeroù ils représentent une forte proportion de la population30) et à l'étranger (principalement enFranceoù ils seraient près d'un million de personnes26, mais aussi dans le reste de l'Europeet auCanada). On peut estimer à cinq millions et demi le nombre total de berbérophone26, ce qui en fait le deuxième groupe berbérophone dans le monde, après lesChleuhsduMaroc.
Le territoire de la Grande Kabylie compte peu d'arabophones. En revanche, Basse et Petite Kabylies ont été davantage arabisées. Le processus est ancien en Basse Kabylie, où il remonte à la période ottomane. À cette époque, des terrains de la région furent concédés à quelques familles d'origine turque ou arabe ainsi qu'à la tribu desIamriwen, constituée d'aventuriers et de proscrits des autres tribus kabyles31. En même temps que la garde et l'usage des terres de plaines, ils recevaient de leurs commanditaires un cheval avec la charge de tenir en respect les populations avoisinantes. Leur contrôle s'étendit jusqu'en Haute Kabylie, sur toute la moyenne vallée du Sebaou : là comme dans les basses plaines, le makhzen se montra un puissant facteur d'arabisation. Toutefois on a assisté depuis à une rekabylisation partielle de ces territoires.
En Petite Kabylie, le kabyle était encore majoritairement parlé auxixesiècle jusqu'au-delà de l'Oued el Kebir. Si Jijel et ses environs étaient déjà arabisés, vers l'intérieur il n'y avait pas encore de rupture territoriale entre les parlers kabyle et chaouïa. Le Guergour est à moitié arabophone, le Ferdjioua en totalité. Dans l'est algérien, l'expression deKabyles el hadraa été créée pour désigner les montagnards arabisés du Nord-Constantinois32.
En Grande Kabylie et dans la partie de la Petite Kabylie où le kabyle prévaut, il est la langue maternelle et quotidienne de la presque totalité de la population3. Là où populations kabylophones et arabophones sont en contact, un bilinguisme kabyle-arabe algérienest pratiqué de part et d'autre5. ÀBéjaïaet àTizi-Ouzou, où la population urbaine traditionnelle était majoritairement arabophone, l'exode rural qui a suivi l'indépendance a généralisé la diffusion du kabyle26. Quant à l'arabe littéral, son emploi est cantonné au système d'enseignement et aux administrations de l'État central7. En pratique, c'est plutôt le français qui est employé pour les usages écrits ou savants et, de façon presque exclusive, dans le commerce et la publicité6.
Histoire
Pour consulter un article plus général, voir :Histoire de l'Algérie.
Préhistoire
C'est dans la wilaya deSétif, àAïn El Ahnech, dans le voisinage des montagnes kabyles, que se trouvent les plus anciens vestiges préhistoriques découverts jusqu'à présent enAfrique du Nord. Ils témoignent de la présence d'Homo habilisdans la région il y a plus d'un million d'années,
LesKabylessont les héritiers des premiersBerbères, eux-mêmes issus de la migration de peuplesafrasiensvenus de l'est. La langue berbère dérive du proto-afrasien qui existait il y a 10 000 à 17 000 ans33.
Antiquité
Pendant l'Antiquité, la région, comme le reste de l'Algérie septentrionale, est en contact avec les principales civilisations duBassin méditerranéen. C'est aussi la période d'émergence de grands royaumes berbères, qui déclineront et finiront entièrement dominés par les Romains.
Comptoirs phéniciens et période punique
A partir de 1200avant JClesPhénicienscréent plusieurs comptoirs sur les côtes d'Afrique du Nord, dont celles de Kabylie. Les principaux sontAlger(Icosum),Béjaïa,Dellys... Cette présence phénicienne se renforce pour aboutir à la fondation deCarthage, dont l'influence s'étend à la façade maritime de la Kabylie et assez peu à la région entière.
La Maurétanie

Carte de laMaurétanie(à l'ouest) et de laNumidie(à l'est)
La Kabylie faisait partie des royaumes deMaurétanie, qui deviendront vassaux puis provinces de l'Empire romain.
Période romaine
Les premières interventions desRomainsremontent auxGuerres puniques, où ils se sont alliés à certains chefs berbères pour contrer la menace deCarthage. Ils ont ensuite progressivement asservi les royaumes de Maurétanie pour les intégrer finalement comme provinces, en continuant d'étendre leur domination sur l'Afrique. Appelée par les RomainsMons Ferratus, « la montagne dure comme le fer », la Kabylie vit quatre colonies s'installer sur les ports de la côte :Igilgili(Jijel),Saldae(Béjaïa),Ruzazus(Azeffoun) et, dans la vallée de la Soummam,Tubusuptu(Tiklat), à une trentaine de kilomètres de Saldae. La domination romaine est peu appuyée en Kabylie et la culture latine reste pour l'essentiel cantonnée aux colonies. L'occupation romaine (25 av. J.-C. - 439 apr. J.-C.) s'est heurtée à une résistance farouche cristallisée autour de deux figures historiques :TacfarinasetFirmus.
Vandales et Byzantins
LesVandalessont des tribus scandinaves qui ont fui l'Europe, sous la pression d'autres populations, pour fonder enAfrique du Nordun royaume éphémère qui s'est étendu notamment dans la région deBéjaïa. Ils trouveront appui auprès de la plupart des tribus berbères, alors appeléesMaures, contre la puissance romaine. Ils participeront au pillage deRomelors des invasions barbares et de la chute de l'Empire. LesByzantinssousJustinienparviendront à reprendre une partie de l'Afrique du Nord et donc de la Kabylie. Cependant les Maures leur seront beaucoup plus hostiles, et leur présence se trouvera plusieurs fois affaiblie. La périodebyzantinesera donc pour la Kabylie et l'ensemble de l'Afrique du Nordune période de grande instabilité.
Moyen Âge
Les cavaliersarabesapportent avec eux l'islam lors de leur conquête de l'Ifrikiyaen 647. Ils s'allient à certaines tribusmaures, pour chasser lesByzantinset leurs alliés. De grandes figures berbères commeDihya, reine des Aurès, vont s'illustrer dans la résistance aux Arabes. Rapidement de nombreuxBerbèresse convertissent à l'islamet avec lesArabespartent à la conquête de l'Espagne, commeTariq ibn Ziyad. La dynastie desOmeyyadesrestera pendant quelques années encore maitresse de l'Ifrikiya. Cependant malgré l'égalité entre musulmans prônée par l'islam, lesArabessont mieux traités par le pouvoir, notamment concernant l'impôt. LesBerbèresse soulèvent contre les injustices dont ils sont victimes, mais aussi pour des raisons religieuses avec lekharidjismequi conduit à la création de plusieurs petits royaumes berbères indépendants. En 737, leZénèteAbou Qurrachassera complètement les Arabes de l'Ifrikya, grâce au soutien de l'ensemble des tribus, et établira son autorité sur tout leMaghreb. Celui-ci se divisera ensuite entre différentes dynasties berbères très brillantes, comme lesZirideset lesHammadidesen Kabylie.

La Kalaa des Aït-Hammad , ancienne capitale desHammadides.
La dynastiefatimideest née auxesiècleenPetite Kabylie, fondée par ledaiismaélienUbayd Allah al-Mahdiqui trouva un écho favorable à ses prêches millénaristes auprès desKutamaet desZwawas34. Ceci les conduisit, après avoir mis les Fatimides au pouvoir, à conquérir l'Ifriqiyapuis l'Égypte, fondant un empire qui s'étendait duMaghrebauHedjazet à laSyrie35. LesBerbèreskutamade Kabylie sont ainsi à l'origine de la fondation du Troisième Califat, de la ville duCaire(Al-Kahira) et de lamosquée al-Azhar. Les Fatimides portèrent moins d'intérêt au Maghreb après leurconquête de l'Égypte: ils le laissèrent sous le contrôle desZirides.
LesZiridessont une dynastie fondée en 973 parBologhine ibn Ziri, un nomadesanhadjaoriginaire duHodna: on lui doit notamment la fondation de la ville d'Alger(El Djazaïr), sur le territoire des Aït Mezghana, une tribukabyle36. LesFatimideslui laisseront le titre d'émir et de vice roi de l'Ifriqiya.

Etendue maximale de l'empire desZirides

Royaume desHammadides
LesHammadidessont une branche desZiridesqui déclara son indépendance et prit le contrôle du Maghreb central, tandis que les Zirides régnaient sur l'Ifriqiya. Ils laissèrent leur marque dans l'histoire de la Kabylie et de l'Algérie en rénovantBéjaïa(prise pour capitale après l'abandon de laKalâa des Béni Hammad) ou encoreAlger. La période desZiridespuis desHammadidesmarque l'âge d'or de la Kabylie, dont la domination s'étendra jusqu'à la Sicile et à la Tunisie.Béjaia, capitale desHammadides, est alors un centre de rayonnement culturel sur la Méditerranée et est surnommée la « Perle de l'Afrique», d'ailleurs c'est à cette époque que leschiffres arabesseront diffusés enEuropeà partir de Béjaia. Après la chute desHammadides, la région de Kabylie changea à plusieurs reprises de mains (Almohades,Hafsides,Zianides, etc).
Plus tard, au cours de la périodeturque, la Kabylie a constitué deux États reconnus pour leur puissance (représentations diplomatiques en Espagne notamment) : le Royaume de Koukou en Haute Kabylie, fondé parAhmed Belkadi, et le Royaume des Ath Abbas en Basse Kabylie (Qalat des Beni-Abbas). La Kabylie garda ainsi, même après la chute de ces royaumes, une relative autonomie administrative par rapport au reste de la régence d'Alger37.
Du XVIeau XIXesiècle
Tentative de conquête espagnole

Article détaillé :Afrique espagnole.
LesEspagnols, dans leur tentative de poursuivre en Ifrikiya le mouvement de laReconquista, s'emparent en 1510 de la ville deBéjaïa. Ils organisent à partir de cette position des razzias dans l'arrière-pays, ce qui pousse lesKabylesà déplacer leur capitale de Béjaïa jusqu'à la Kalaa (forteresse) desAit Abbas, au cœur de la chaîne desBibans.
Deux ans après, pour répondre aux demandes des habitants de Béjaïa, le sultanhafsidedeTunis, dont dépend la ville, y envoie des corsaires pour la reprendre auxEspagnols. Ces corsaires, les frèresBarberousse(Elias, Ishaq, Khirredine et Aruj, des convertis à l’islam) d’origine grecque, disposent d'une douzaine de galères et d’un millier d’hommes38. Les combats durent plusieurs jours. Aruj Barberousse, à la tête des troupes du sultan, perd la main droite au cours de la première bataille et retourne à Tunis avec seulement la moitié de sa flotte.
En 1514, après deux autres années consacrées à reconstituer son armée et sa flotte, Aruj revient à la tête de 12 galiotes et s’installe àJijel. Autour de ses troupes se rassemblent plus de 20 000 combattantskabylesvenus offrir leur service pour libérer le pays des Espagnols. Après une bataille acharnée,Béjaiatombe entre les mains desTurcs. L’implication des habitants de la côte deBéjaiaet deJijel, avec à leur têteAhmed Belkadi, kadi des derniers rois de Béjaia, puis calife, et enfin allié d'Aruj Barberousse, a joué un rôle décisif dans la victoire : elle a permis de combiner deux attaques sur la ville, celle des vaisseaux turcs par la mer et celle desKabylespar la terre39.
La ville deBejaiasera définitivement prise auxEspagnolsen 1555 parSalah RaïsPacha, pour le compte de laRégence d'Alger. Les Hafsides seront évincés de leurs possessions de l'est de l'Algérie, dont la Kabylie.
Royaumes de Koukou et d'Ait Abbas
Ces victoires face aux Espagnols et le statut de libérateur qu'ont ainsi acquis les Turcs en Afrique du nord vont les encourager à conquérir de plus en plus de territoires qui seront annexés à laRégence d'Alger. Cependant ils ne parviendront pas à dominer la Kabylie, en raison de la résistance de deux royaumes tribaux, celui de Koukou en Grande Kabylie et celui de la Medjana dans les Bibans et laSoummam.
Le royaume deKoukou40a duré pendant deux siècles41. Il a été fondé auxviesiècleparAhmed Belkadi, un des chefskabylesqui ont participé avec les corsaires turcs à la reprise deBéjaïasur lesEspagnols. Sa capitale est Ait Ghabri. En1520,Khayr ad-Din Barberoussedécide de mener une expédition contre Ahmed Belkadi. La bataille aura lieu dans la plaine des Issers. La victoire desKabylessera sans équivoque et c’est avec beaucoup de chance que Barberousse conservera la vie sauve en prenant la fuite au bon moment. Victorieux, Ahmed Belkadi s’empare d’Algeroù il règnera sans difficulté jusqu’en1527. EnPetite Kabylie, c'est le royaume desAit Abbasqui résistera auxOttomansjusqu'à l'arrivée de l'armée française.
Relations avec la Régence d'Alger
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Il s'ensuivra une période de rivalité entre Turcs etKabylespour le contrôle d'Algeret de sa Régence, alternant les phases de paix et de guerre. Cependant leurs relations se sont stabilisées à l'époque desdeys, ceux-ci renonçant de plus en plus à tenter d'administrer la Kabylie. De plus, de nombreux corsaires et miliciens de laRégence d'Algerétaient recrutés localement, notamment parmi lesKabyles, ce afin de contrebalancer le pouvoir desJanissaires. Certainsbeys, commeAhmed Bey, avaient aussi des origines en Kabylie.
Conquête et colonisation françaises

Lalla Fatma N'Soumer.
En1830, lesFrançaisse lancent dans laconquête de l'Algérie. Au début, l'expédition est dirigée contreAlger. Mais très tôt les envahisseurs vont chercher à dominer l'ensemble du pays, notamment la Kabylie qui sera l'objet de plusieurs expéditions. Les tribus kabyles se mobilisent fortement dans la guerre contre la France qu'elles combattent sur tous les fronts, d'Algerjusqu'àConstantine. C'estLalla Fatma N'Soumer, d'une famille maraboutique, qui prendra dans la région la tête de la résistance à la conquête. Mais à partir de1857la Kabylie passe progressivement sous ladomination française, tout en se soulevant périodiquement, notamment en1870avec la «révolte des Mokrani» où la confrérie de laRahmaniyajouera un grand rôle. La répression se solde par de nombreuses arrestations, des spoliations et des déportations, notamment enNouvelle-Calédonie(c'est l'origine des «Kabyles du Pacifique»)42. La colonisation se traduit aussi par une accélération de l'émigration vers d'autres régions du pays et vers l'étranger.
La France, à travers ses «bureaux arabes», procède à l'arabisation des noms de famille et de lieu en Kabylie. C'est ainsi que, par exemple,Iwadiyendevientles Ouadhias, 'At Zmenzerest transformé enBeni Zmenzerou encoreAt YahiaenOuld Yahia. Cette action de dépersonnalisation devient systématique après la révolte de 187142: pour casser la cohésion de la société kabyle, l'état civil est généralisé, attribuant des noms fantaisistes et différents aux membres d'une même famille.
Pourtant, le droit coutumier berbère a été plus ou moins respecté en Kabylie, alors qu'il était aboli enpays chaouiau profit du droit musulman. Autre pratique réservée à la région : des missionnaires chrétiens y menaient des campagnes d'évangélisation jusque dans les villages les plus reculés43. Enfin, l'enseignement dufrançaisjusqu'au certificat d'études y était assez courant alors que partout ailleurs, c'était la scholastique coranique, enarabe classique, qui était favorisée.
Nombreux étaient lesKabylesà participer à la création en1931de l'association des Oulémas algériens, trouvant dans l'islam le vecteur d'un renforcement identitaire face au colonialisme français. Plus tard les membres fondateurs de l'Étoile nord-africaineseront aussi pour moitié originaires de Kabylie44.
La guerre d'Algérie
Pendant laGuerre d'indépendance, la Kabylie, alorswilaya III, cœur de la résistance au colonialisme français45, est la région la plus touchée par la répression, avec celle desAurès, du fait de l'importance des maquis et de l'implication de ses habitants. LeFLNy a recruté plusieurs de ses chefs historiques, parmi lesquelsAbane Ramdane,Krim Belkacemou encoreHocine Aït Ahmedainsi que de grands combattants comme le colonelAmirouche Aït Hamouda46. La Kabylie sera aussi le siège ducongrès de la soummamet un bastion de l'ALN. L'armée française y sera tenue en échec dans sa mission de pacification malgré l'ampleur de la répression sur les populations civiles et les moyens déployés notamment lors de l'opération Jumelles sous leplan Challeen1959. En1961l'ALN ira même jusqu'à occuper plusieurs postes militaires français dans la région47.
Articles détaillés :Opération Oiseau bleuetBleuite.
Depuis l'indépendance de l'Algérie


Ledrapeau berbère, symbole de la revendication identitaire.
La région s'est opposée à plusieurs reprises au régime d'Alger. Dès 1963, leFront des forces socialistesemmené parHocine Aït Ahmedet Yaha Abdelhafid conteste l'autorité duparti unique. En 1980, la Kabylie et les universités algéroises connaissent plusieurs mois de manifestations réclamant l'officialisation de lalangue berbère: c'est le «Printemps berbère». Le réveil culturel s'intensifie en réaction au durcissement de l'arabisationque connaît l'Algérie dans les années 199048. En 1994-1995, l'année scolaire fait l'objet d'un boycott appelé « grève du cartable »49.
En juin et juillet 1998, la région s'embrase à nouveau après l'assassinat du chanteurLounès Matoubet à l'occasion de l'entrée en vigueur d'une loi généralisant l'usage de lalangue arabedans tous les domaines50,51. À partir d'avril 2001, l'assassinat d'un jeune par des gendarmes provoque de graves émeutes qui accentuent la rupture avec les autorités : c'est le «Printemps noir», au cours duquel 125 jeunes Kabyles vont être abattus par les services de l'État algérien, en plus de milliers de blessés et de mutilés.
Une revendication autonomiste, qui restait jusque-là le fait de quelques individualités, est désormais portée par leMouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK)dirigé par le chanteurFerhat Mehenni. D'autres encore, comme leMouvement citoyen des Aarchs, demandent une reconnaissance réelle de l'identité berbèrecomme élément constitutif de la pluralité culturelle dont bénéficie l'Algérie.
Économie

Paysage estival de la Petite Kabylie.
L'économie traditionnelle de la région repose sur l'arboriculture (figuiers,olivierset apiculture notamment) ainsi que sur l'artisanat (orfèvrerie,tapisserieou encorepoterie). Aujourd'hui encore ces productions sont appréciées sur le marché algérien et exportées à l'étranger. La Kabylie abrite aussi un certain nombre d'industries agroalimentaires dont une multitude de producteurs de produits laitiers et de glaces, mais aussi les usines de grands groupes comme Cevital et le siège de l'Ifri. L'agriculture de montagnes laisse peu à peu la place à une industrie manufacturière locale (électroménager avec la société Sonalec) qui vise plutôt les Hauts Plateaux pour son développement.

Béjaïaet son port, une interface majeure au niveau régional et national.
Le port deBéjaïaest le deuxième port algérien en termes de volume d'activité, derrière celui d'Alger. En exportant une partie de la production locale il assure un revenu supplémentaire à la région. Il a été intégré au projet européen des autoroutes de la mer (ADM) aux côtés de villes commeMarseilleouLe Caire52. Par ailleurs, la Kabylie fournit une grande partie de l'eau potable aux régions fortement urbanisées qui la bordent à l'est et à l'ouest53. Enfin, l'aide apportée par la diaspora kabyle, notamment sous la forme d'apports de devises et d'actions de solidarité d'associations, constitue un facteur de dynamisme pour la région. Elle favorise le développement des infrastructures (route, transport, bibliothèques, ...) pour lesquelles l'action de l'État est insuffisante[réf.souhaitée]. Toutefois les fonds ainsi apportés, gérés par les djemaas, accentuent l'autonomie des villages kabyles.
Le développement du tourisme permet aussi d'entrevoir un avenir dans cette activité pour laquelle la région, parfois surnommée la « petite Suisse54», bénéficie de solides atouts. Lors des dernières assises nationales du secteur, de nombreux projets, souvent colossaux, ont été abordés. Dans lawilaya de Béjaïa, le groupe Cevital vient d'obtenir une assiette foncière de 26 hectares à l'intérieur de la zone d’expansion touristique (ZET) d’Agrioun, àSouk El-Tenine(une station balnéaire située à une trentaine de kilomètres à l’est du chef-lieu de wilaya) pour l’implantation d’un complexe touristique moderne.
Artisanat
Historiquement, l'artisanat kabyle a joué un grand rôle économique et social. En effet, dans un pays montagneux qui n'offrait à l'expansion de l'agriculture que des possibilités limitées, c'était souvent pour la population un complément de ressource indispensable. Cependant, comme dans le reste de l'Afrique du Nord et à la suite du déclin de la société traditionnelle dont il était l'expression, l'artisanat est aujourd'hui menacé.
Bijoux

Bijou de Kabylie.

Bijoux traditionnels de Kabylie

Oiseau, poterie traditionnelle de Kabylie
Les bijoux de Kabylie sont très connus auMaghrebpour leurs couleurs vives et leur raffinement. Constitués d'argent, ils sont ornés decorauxrécoltés en Méditerranée ou parfois d'émaux. Il y a plusieurs sortes de bijoux qui correspondent à des usages particuliers : broches de front ou de poitrine (tavrucht) et fibules (ﺗﺒﺰﻳﻤﺖ), qui retenaient les robes en divers points, ceintures (tahzamt), colliers (azrar), bracelets (azevg), bagues (tikhutam) et boucles d'oreilles (talukin).
Les orfèvres kabyles les plus illustres sont lesAït-Yennide Grande Kabylie. Il existe de plus enPetite Kabylieun type de bijou forgé semblable à ceux desAurès55.
Poterie

Poterie ancienne de Kabylie, lampe.

Poterie de Kabylie.
Alors que la fabrication des tuiles est effectuée par les hommes, la poterie à usage domestique est un travail réservé aux femmes. Elle est faite d'argilede différentes couleurs selon les gisements. Lessignes et symbolesutilisés pour la décoration remontent pour certains à la préhistoire et aux origines de l'alphabettifinagh. La coloration se fait à base de kaolin ou d'oxyde ferro-manganique, ce qui permet d'obtenir des teintes vives56. La poterie a une utilité pratique mais aussi religieuse : les familles s'en servent pour orner lesmosquéeset les mausolées des saintssoufiset des marabouts (imravten). Elle tient aussi un rôle important dans les fêtes, notamment pour la cérémonie duhenné. Il s'agit actuellement d'un patrimoine menacé.
Tissage

Tapis de Kabylie.
Le tissage sert a réaliser une multitude d'objets qui ont une grande importance sociale, commeibidhiyen, les burnous57. Ces ouvrages utilisent pour matière première la laine du mouton ou du dromadaire pour les plus importants. L'activité, actuellement menacée par le manque de transmission du savoir-faire, se maintient dans la production de divers objets comme les tapis, les burnous, les couvertures, lestakchabitou lestakendourt. A l'image du reste de l'artisanat kabyle, le tissage emploie une variété importante de couleurs et de motifs géométriques.
Les tapis de Kabylie sont faits delaineet confectionnés par les femmes. Ils sont destinés à un usage domestique, sur le sol ou les murs, ou religieux, pour la prière. Bien que menacé, l'art du tapis se conserve dans quelques villages de Grande Kabylie et dans leHodna. Il existe même des fêtes du tapis, comme celle desAit hichem, où sont exposées des productions de toute l'Algérie.
Les motifs présents sur les tapis remontent eux aussi à des temps très anciens, au paléolithique. On note par ailleurs une très forte ressemblance entre les productions de Kabylie et de la vallée duMzab, autre région berbérophone. D'une manière générale, le tapisamazighest très coloré et constitue un objet de décoration très demandé.
Travail du bois
Le travail du bois (takhdimt n'wasghar) est employé dans la fabrication d'objets tels que les coffres (sendouk), les portes (tigourra), les tables et, de façon marginale, les armes. Les essences utilisées sont diverses et vont du pin d'Alep au chêne-liège en passant par le cèdre. Les ouvrages sont souvent ornés de motifs géométriques : pointes, rosaces...
L'architecture et les villages traditionnels
Taddart

Un villagekabyletypique auxixesiècle.
Taddart(plurieltuddar), le village kabyle, est généralement placé sur une crête (tawrirt) ou un plateau élevé (agwni), emplacement dont souvent son nom rend compte. Les maisons sont étroitement regroupées de façon à ce que l'ensemble vu de l'extérieur forme un bloc unique. Cette répartition est sensiblement identique à celle descasbahs. En élévation, les maisons paraîtront se chevaucher, chaque pignon dépassant le pignon voisin en montant vers le sommet. Pressées les unes à la suite des autres au long des lignes du relief, elles forment de véritables agglomérations descendant rarement en dessous de cinq cents habitants. Ce type de village répondait aussi à des préoccupations défensives, avant l'apparition de l'artillerie.
Axxam

Maison de Kabylie.
La maison kabyle, diteaxxam, est une construction traditionnelle de montagne, plus ou moins décorée et ornée selon l'importance sociale et la richesse du propriétaire, de sa famille ou de sa tribu. Il y a deux grands types de maison, à tuile et à terrasse, certaines constructions mêlant les deux structures. Les fondations sont des tranchées comblées avec de grosses pierres (adrar) et du mortier d'argile. Pour les murs, deux techniques sont principalement employées, le mur de pisé avec un coffrage en bois (tabbadit) et le mur de pierre (taghaladt). La charpente est faite de poutres (isulas), la poutre centrale (asulas alemmas) étant souvent la plus importante. Les poutres reposent sur les murs et parfois sur des piliers de bois (tikejda). La toiture est faite de roseaux (ighunam) ou de branches d'olivier (tachita n tazemmurt) et de tuiles d'argile (karmoud). Les maisons sont souvent regroupées autour d'une cour centrale appeléeoufrag.
Le travail intérieur (sol et murs) revient aux femmes. Les murs sont crépis à l’aide d’un enduit composé d’argile schisteuse passée au tamis, à laquelle on ajoute de la bouse de vache et de la paille fine pour éviter les fissures. Il y a un savoir-faire de fresques murales, dont les symboles variés ont des significations multiples. La décoration extérieure concerne les portes, sur les battants desquelles le menuisier incise des motifs au moyen d’une pointe de fer. Ces motifs faits de lignes droites, de points, de petits cercles, de rosaces et de croix forment des groupements ou des compositions d’ensemble58.
Culture

Signes kabyles
La culture kabyle appartient à l'ensemble culturel berbère, comme celles desChaouis, desTouaregs, desChenouis, desMozabites, ainsi que des autres berbérophones d'Afrique du Nord. De par l'histoire et la proximité, elle a considérablement influencé la culture urbaine des villes d'Algérie, commeAlgerouConstantine.
Littérature
Poésie traditionnelle

La poésie kabyle traditionnelle relève de la grande tradition orale,berbèreetafricaine. On y distingue plusieurs genres, chacun ayant son nom propre. Le poème épique est dittaqsit(histoire, geste), le poème lyriqueasfrou(élucidation) et la pièce légère, parfois chantée,izli(courant d'eau). Cependant le motasfroutend de plus en plus à désigner le poème sans distinction de genre et, au pluriel,isfra, la poésie en général. Cette évolution rejoint l'usage que les poètes épiques faisaient déjà du même mot dans leurs exordes, qui débutent parfois par ce vers : «A yikhf iou refd asfrou» (« Ô ma tête, fais jaillir un poème »). Par ailleurs, le verbesfrou(démêler, élucider, percer l'inconnu), employé sans complément, a le sens exclusif de dire ou réciter des vers, de la poésie, quel qu'en soit le genre.
Le poète kabyle traditionnel le plus célèbre estSi Muhand U M’hand, qui vécut auxixesiècle.
Littérature algérienne contemporaine
De nombreux auteurs algériens contemporains sont natifs de Kabylie ou d'origine kabyle. Parmi eux :Mohand Idir Aït Amrane-Aït Challal-Fadhma Aït Mansour Amrouche-Jean Amrouche-Taos Amrouche-Rabah Belamri-Si Amar U Said Boulifa-Aziz Chouaki-Tahar Djaout-Mouloud Feraoun-Mohand Saïd Lechani-Si Muhand U M’hand-Mouloud Mammeri-Chabane Ouahioune-Hamid Tibouchi-Youcef Zirem-Youcef Ou Kaci-Mohand Ou Lhocine-
Musique
Article détaillé :Musique kabyle.
La musique kabyle traditionnelle est l'achwiq. Cependant on retrouve dans lechaâbi algérois, forme populaire de lamusique arabo-andalouse, l'influence de la musique de Kabylie. C'est d'ailleurs la région d'origine de quelques-uns de ses meilleurs interprètes, commeHadj M'hamed El AnkaouAbdelkader Chaou, qui ont interprété dans le registre andalou des textes en langue kabyle. D'autres chansons, commeYal MenfideAkli Yahyaten, sont des reprises enarabe algériende chants kabyles anciens.
Grands maîtres kabyles duchaâbi algérois:
Hadj M'hamed El Anka-Cheikh El Hasnaoui-Boudjemaâ El Ankis-Abdelkader Chaou-Kamel Messaoudi-Lounès Khaloui-El Hasnaoui Amechtouh.
La variété kabyle (moderne ou traditionnelle) est l'une des musiques les plus importantes enAlgérie. De nombreux chanteurs sont natifs de Kabylie ou d'origine kabyle. Parmi eux :
Hassen Abassi-Les Abranis-Lounis Aït Menguellet-Djamel Allam-Mohamed Allaoua-Ali Amarane-Rabah Asma-Atmani-Slimane Azem-Abderrahmane Aziz-Hocine Boukella-Cheikh Sidi Bémol-Slimane Chabi-Djurdjura-Malika Domrane-Farid Gaya-Hnifa-Idir-Ferhat Iguercha-Brahim Izri-Djamel Kaloun-Lounès Matoub-Souad Massi-Ferhat Mehenni-Noureddine Meziane-Brahim Saci-Takfarinas-Tagrawla-Rabah Taleb.
Enfin, plusieurs chanteurs d'origine kabyle, se distinguent dans des styles musicaux n'appartenant pas à la variété kabyle :
Alain Bashung-Assia-K-mel-Kenza Farah-Melissa M-Mohamed Iguerbouchène-Sheryfa Luna-Sinik-Rachid Taha-Rim'K.
La musique et les artistes kabyles bénéficient d'un certain rayonnement auMaghreb, voire dans l'ensemble dumonde arabepour les chansons interprétées dans le registre arabo-andalou. Ainsi lesChaouisenAlgérieet lesChleuhsauMaroccomprennent et écoutent la musique de Kabylie et lesarabophonesauMaroc, enTunisieou enLibyeécoutent lechaâbi algérois.
Danse et Chorégraphie
Kamel Ouali
Théâtre et Cinéma
Art naissant enAlgérie, là encore, la Kabylie se caractérise comme un important vivier artistique :Ahmed Ayad Rouiched-Daniel Prévost-Dany Boon-Djamila Amzal-Édith Piaf-Isabelle Adjani-Jacques Villeret-Marcel Mouloudji-Marie-José Nat-Mohamed Fellag-Yamina Benguigui.
Peinture
De nombreux peintres et graphistes sont natifs ou originaires de Kabylie. Parmi eux :Baya-Farid Benyaa-Ali Dilem-M'hamed Issiakhem-Salah Malek-Slimane Ould Mohand-Hamid Tibouchi-Hocine Ziani.
Sport
Parmi les équipes de football de la région, laJeunesse sportive de Kabylie(JSK) se différencie des autres par l'importance des victoires et des prix qu'elle a remportés. C'est aujourd'hui la première équipe d'Algérieet duMaghrebpar le nombre de coupes gagnées.
L'autre grand club de football de la région est laJSM Béjaïa. Son ascension a fait naître un inédit derby kabyle.
De nombreux sportifs sont natifs de Kabylie ou originaires de celle-ci :
Boxe :Loucif Hamani
Judo :Ali Idir-Larbi Benboudaoud
Football :Ali Fergani-Brahim Hemdani-Camel Meriem-Djamel Abdoun-Djamel Menad-Fawzi Chaouchi-Hassen Lalmas-Hassan Yebda-Karim Benzema-Karim Ziani-Lounès Gaouaoui-Mahieddine Meftah-Moussa Saïb-Mustapha Dahleb-Rabah Madjer-Rafik Halliche-Salah Assad-Samir Nasri-Yazid Mansouri-Zinedine Zidane.
Paysages et monuments de Kabylie

Les Aiguades àBéjaïa.

Singe magot dans le Ksar de Yemma Gouraya àBéjaïa.

Paysage deKabylie.

La porte Sarazine, l'entrée de la casbah deBéjaïa.

La Kalaa des Naït-Hammad.

Paysage enneigé deKabylie.

Plage àZiama Mansouriah.

Chute d'eau
Notes et références
Wilayas massivement kabylophones.
Wilayas voisines des précédentes, partiellement kabylophones, ou massivement arabisée mais usuellement considérée comme kabyle (Jijel). Les chiffres de superficie, population et densité qui suivent sont calculés sur les sept wilayas.
aetbSalem Chaker(directeur du Centre de recherche berbère), « Le Berbère de Kabylie »,Encyclopédie berbère, XXVI, 2004, pp. 4055-4066,en ligne[archive][pdf]sur le site de l'Inalco: « La variété kabyle du berbère est la langue maternelle et usuelle de l’immense majorité de la population de Kabylie [...] Les départements de Tizi-Ouzou et de Bougie peuvent être considérés comme presque entièrement berbérophones ».
[1][archive]
aetbIbid.: « les autres fragments de l’aire kabyle sont intégrés dans des unités administratives périphériques, dont la plus grande partie est arabophone (Sétif, Bouira, Boumerdès). [...] Bien sûr, dans les zones de contact entre populations arabophones et berbérophones, le bilinguisme berbère/arabe dialectal est de règle ».
aetbIbid.: « notamment dans les couches moyennes scolarisées, c’est plutôt le français qui concurrence significativement le berbère, bien sûr à l’écrit, mais aussi dans toutes les situations formelles ou requérant une certaine élaboration linguistique (usages techniques et scientifiques, politiques…). Cette tendance est confirmée par de nombreux indices objectifs : prégnance de la presse francophone en Kabylie (avec existence de plusieurs titres régionaux), prégnance des chaînes de télévision françaises, multiplication des écoles privées francophones, usage commercial et publicitaire quasi exclusif du français… »
aetbIbid.: « les seuls lieux de Kabylie où l’on peut constater une présence de l’arabe classique sont les espaces institutionnels formels, placés sous le contrôle direct de l’administration centrale de l’État : écoles, tribunaux, gendarmeries… ».
Il s'agit précisément d'un chant nationaliste algérien et berbère d'expression kabyle, très connu.
Proverbe traditionnel très usité, cité notamment dans le chantKker a mmi-s umaziɣ.
Jean Morizot,Les Kabyles : Propos d'un témoin, Centre des Hautes Études sur l'Afrique et l'Asie modernes (diff. Documentation française), coll. « Publications du CHEAM », Paris, 1985(ISBN 2903182124), p. 19.
Mohamed Salahdine,Maroc : Tribus, makhzen et colons, L'Harmattan, coll. « Bibliothèque du développement », Paris, 1986(ISBN 2858025255), p. 125, a proposé une théorisation de cette dualité comme articulation de deux modes de production,makhzenetqbila, le premier visant à se subordonner le second.
Jean Morizot,op. cit., pp. 22-23.
Ibid., pp. 24-25.
Salem Chaker,Textes en linguistique berbère : Introduction au domaine berbère,Éditions du CNRS, Paris, 1984, p. 28 (carte).
Omar Carlier, « La production sociale de l'image de soi : Notes sur la crise berbériste de 1949 » dans Jean-Robert Henry (éd.),Nouveaux enjeux culturels au Maghreb, Éditions du CNRS, coll. « Études de l'Annuaire de l'Afrique du Nord », Paris, 1986(ISBN 2222039533), p. 351.
Voir par exemple la carte présentée sur lesite du Cercle d'étude et de réflexion sur l'autonomie de la Kabylie (CERAK)[archive], 2008.
aetbCamille Lacoste-Dujardin, « Géographie culturelle et géopolitique en Kabylie : La révolte de la jeunesse kabyle pour une Algérie démocratique »,Hérodoten° 103, 2001(ISBN 2707135925), pp. 57-91,en ligne[archive]surCairn, 2007.
Yves Lacoste,Unité et diversité du tiers monde : Des représentations planétaires aux stratégies sur le terrain, La Découverte, coll. « Hérodote », Paris, 1984(ISBN …
Frère
Quel courage,sainte Thérèse d'Avilla à dansé de joie devant Jésus
serviteur inutile
tout syncrétisme religieux fait partie de la nouvelle religion New Age , danser et chanter n'importe comment c'est une insulte adressée à Notre Seigneur Jésus Christ.Laudetur Jesus Christus! 😡