Francesco I
1770

François: avant la phase B, pourquoi une phase A

Un des rédacteurs du blog Campari & de Maistre rebondit sur un récent article du P. Scalese: la révolution actuelle n'est pas "de François", mais de Vatican II. Autrement dit, le ver était déjà dans le fruit.. (19/11/2017)
>>> Ici, l'article du P. Scalese:

Phase B
François phase B.
Mais le style est celui de Vatican II

La pourriture qui émerge à l'époque de François, disséminée à pleines mains par ses partisans, n'est pas "de François" mais avant cela elle est de Vatican II. Il est inutile de se plaindre aujourd'hui du pontife argentin, si nous n'avons pas eu et n'avons pas le courage de dénoncer ce qui s'est greffé d'ambigu ou de déformé dans la Catholica à partir des Assises de 1962.
Cela montre le défi effrayant qui se déroule sous nos yeux et combien nous sommes désamparés: ce n'est pas le problème d'un Pontife révolutionnaire, mais de toute une génération ecclésiastique nourrie par des méthodes et des approches théologiques qui ont échoué.
Satiricus
Campari & de Maistre
18 novembre 2017
Ma traduction
* * *
A propos de la situation de dégradation théologique en cours, j'ai bien envie de souscrire à l'opinion exprimée par le Père Scalese, sur la PHASE B qui vient de commencer.

Scalese suggère:
Pourquoi parler d'une seconde phase du pontificat? Parce que j'ai l'impression que nous nous trouvons face à un tournant décisif. La phase A du pontificat du Pape Bergoglio a été caractérisée par ce qu'il a appelé, dans Evangelii gaudium, «conversion pastorale» (n. 25). Certains ont parlé à ce propos d'un «changement de paradigme»; nous-mêmes avons parlé, peut-être avec une certaine témérité, d'une «révolution pastorale». La caractéristique de cette première phase a été la sous-estimation de la doctrine en faveur de la pastorale: la doctrine - nous a-t-on répété avec insistance - ne change pas; ce qui change, c'est l'attitude de l'Église envers les gens. L'événement le plus significatif de cette première phase a été sans aucun doute la publication de l'exhortation apostolique Amoris laetitia.
On a l'impression que le discours du 11 octobre marque la transition vers une nouvelle phase, dans laquelle, tout en réaffirmant que la doctrine ne change pas, l'accent est mis sur la nécessité quelle progresse.
Si Scalese a raison, alors moi et cet article, nous retardons. Peu m'importe: de toute façon, nous n'aurons pas contribué à ces revirements.
Dans la pratique, en prenant du recul, j'aimerais porter un jugement sur la genèse de la PHASE A.

La question qui se pose est la suivante: quels seraient les éléments qui ont permis à François de mener son programme dans la phase A? François a-t-il "forcé" les pions sur l'échiquier théologique et ecclésiastique, ou non? Mon opinion est que non, François n'a rien forcé, il n'a fait que tirer les fils - d'abord parmi beaucoup, et après beaucoup de mystificateurs - de l'héritage que Vatican II nous a laissé.Pour m'expliquer, je dois citer un texte éclairant du regretté Mgr Gherardini:
«Le Concile Vatican II se réfère à de multiples reprises à la Tradition, exprimant la volonté d'être en accord avec elle, à la fois en reliant ses propres assertions à sa matrice, et en expliquant les relations de la Tradition elle-même avec les Saintes Écritures. ‘Teste Traditione’, ‘ex Traditione’, ‘Traditioni inhaerens’ sont, avec d'autres, quelques-unes des appellations génériques de la tradition.
Évidemment, la référence purement verbale n'est pas suffisante pour établir un lien effectif entre Vatican II et la Tradition. Parfois, le rappel ne semble moins générique que parce que le nom du Concile de Trente ou d'autres Conciles œcuméniques est cité; mais il reste générique, parce que les prescriptions de ces Conciles ou bien ne sont pas mentionnées, ou bien si elles le sont, ne traduisent pas une adéquation sans équivoque. Parfois, au contraire, par rapport à la tradition, quelque chose de différent ou même quelque chose d'autre est dit. Il n'est évidemment pas possible de reconnaître la continuité de Vatican II avec la Tradition de toujours sur la base de ce rappel»
(B. Gherardini, Quaecumque dixero vobis. Parola di Dio e Tradizione a confronto con la storia e la teologia).
Je n'ai jamais critiqué Vatican II ni les Papes récents, mais à la lumière des événements contemporains, la critique s'impose comme la seule et ultime forme de vérité et de dignité, même si c'est dans la décadence implacable.
Je pars de la considération la plus proche du moment que nous vivons: dites-moi quelle différence vous remarquez entre la manière dont Vatican II procède, où, comme le dit Gherardini, «les prescriptions de ces Conciles ou bien ne sont pas mentionnées, ou bien si elles sont citées, ne traduisent pas une adéquation sans équivoque. Parfois, au contraire, par rapport à la tradition, quelque chose de différent ou même quelque chose d'autre est dit» et la manière dont François dans Amoris Laetitia (et pas seulement là) s'inspire du Magistère précédent et le rappelle, mais sans une «adéquation sans équivoque» ou plutôt, en insérant «quelque chose de différent ou même quelque chose d'autre» par rapport aux sources.
A ce stade, je prends du recul et je me risque à me demander: à quoi a servi l'option des papes post-Vatican II qui, même s'ils ont gardé une conduite théologique aussi traditionnelle que possible, n'ont toutefois pas eu le courage de dénoncer la racine malade du style théologique contemporain, y compris dans ses expressions conciliarisées?Autrement dit: la pourriture qui émerge à l'époque de François, disséminée à pleines mains par ses partisans, n'est pas "de François" mais avant cela elle est de Vatican II. Il est inutile de se plaindre aujourd'hui du pontife argentin, si nous n'avons pas eu et n'avons pas le courage de dénoncer ce qui s'est greffé d'ambigu ou de déformé dans la Catholica à partir des Assises de 1962.

Cela montre le défi effrayant qui se déroule sous nos yeux et combien nous sommes désamparés: ce n'est pas le problème d'un Pontife révolutionnaire, mais de toute une génération ecclésiastique nourrie par des méthodes et des approches théologiques qui ont échoué.
Je le répète: je ne suis pas un détracteur de Vatican II et je ne suis membre d'aucune association traditionaliste. Ce que j'écris, c'est ce que je considère comme étant plausible et vrai à la lumière des citations et des faits dont nous sommes tous témoins.

Je conclurai en prenant note du fait que Benoît XVI avait effectivement tenté de rouvrir la question dérangeante: dans son fameux discours à la Curie en 2005, avec l'épique Motu Proprio de 2007 (date fortuite?). Prévoyait-il le dixième anniversaire de 2017 (luthéranismes et "fatimismes" liés et connectés?), ainsi que les discours prononcés à l'occasion du cinquantième anniversaire du Concile, qui ont abouti à sa démission très suspecte.
Nous savons tous comment cela a fini.

Quoi qu'il en soit, alors que nous passons de la phase A - entièrement pro et post-conciliaire - à la phase B, il ne reste qu'un seul et unique espoir "naturaliter fundata", et c'est précisément la diffusion de Summorum Pontificum.
Pour autant que d'autres pontifes devront abdiquer, pour autant que des théologiens seront torpillés, la vague de l'ancien rite ne peut plus être arrêtée, maintenant qu'elle est redevenue patrimoine des jeunes catholiques, laïcs et prêtres. Elle sera bientôt foulée aux pieds, il n'y a aucun doute, mais ils ne pourront plus l'éteindre et un jour, elle sera le germe à reconstruire.
Voilà pour le rite.
En ce qui concerne la théologie, l'analyse que nous venons de faire me fait seulement désespérer de son avenir à court et moyen terme.

benoit-et-moi.fr/…/franois-avant-l…
Ne nous laissez pas sucomber
@Francesco I ,Et ce n'est pas que depuis 1962 mais bien fin 1958/59 que le malin a été installé au Vatican ,ce qui fit la joie des protestants et leur sbires .