Réflexion chrétienne au sujet du Sionisme
Israël n’est pas un peuple comme les autres. Est-ce aimer Israël ou ne pas l’aimer que de le reconnaître ? Ne pas être sioniste n’est pas être antisémite comme les sionistes osent le faire croire pour toucher les avantages de la lutte contre l’antisémitisme, car l’un relève de l’ordre politique et l’autre de l’ordre naturel. Si l’on est ou non sioniste, on l’est librement, mais on n’est pas libre de naître sémite, c’est pourquoi ce qui s’applique à l’un ne saurait s’appliquer ipso facto à l’autre.
Lorsque même des catholiques justifient le sionisme, voire le judaïsme, au motif que l’Alliance conclue par Dieu avec Israël n’a pas été abrogée, il faut leur dire que si elle n’a pas été abrogée, c’est qu’elle a été accomplie (Mt 5.17), et qu’à ce titre « se trouve abrogée la prescription antérieure, en raison de sa faiblesse et de son inutilité » (He 7.18 ; 8.13) ! Les ânes ! Ces mêmes catholiques estiment devoir condamner l’anti-sionisme parce qu’il ne serait la plupart du temps que le prétexte à banaliser la haine contre les Juifs par la diabolisation d’Israël. Mais à supposer que ce soit le cas, comment, au bénéfice de l’amalgame entre le sionisme, qui est un projet politique basé sur la discrimination raciale et religieuse (1), et des comportements eux-mêmes racistes, condamner la liberté de critiquer ce projet, et qui plus est au nom de l’antiracisme ? Si il n’est plus loisible de critiquer une idée, qu’est-ce qui le sera ? Que l’anti-sionisme serve de prétexte à des actes répréhensibles ne saurait en rien légitimer pour autant le sionisme. Y a t-il un ayatollah pour dire le contraire ?
Les sionistes s’appuient sur les annonces bibliques du retour des juifs exilés (Dt 30 ; Jr 31 ; Ez 36.8 ; 37 ; Am 9.11-15 ; etc) pour justifier le sionisme, et le dédouaner d’aberration au motif que sans lui les prophéties ne pourraient pas s’accomplir. Mais outre que le mystère d’iniquité (2 Th 2.7), Judas, tout le mal, et le péché, Lucifer, et les démons, ont aussi été inclus dans le plan de salut du Seigneur, pour leur honte éternelle… les sionistes ne devraient pas oublier que Dieu a parlé dans l’Ancien Testament avec le langage et les concepts, les idées et symboles qui étaient ceux des hommes auxquels Il S’adressait. Il leur appartient donc de chercher à comprendre ce que Dieu voulait dire en acceptant de croire que cela puisse dépasser l’horizon de leurs appétits temporels. En effet, la promesse de la Terre Sainte n’avait pas d’autre but que de donner à voir que Dieu tient Ses promesses, en sorte que lorsqu’Il promettra la vie éternelle en Son Royaume, les Juifs soient les premiers à Le croire ! Mais non ! Pour eux, la Terre Sainte, le Royaume de Dieu ne peut pas être autre chose que la Palestine ! Pourquoi YHWH a-t-Il annoncé une nouvelle et éternelle Alliance (Is 55.3 ; 61.8 ; Jr 31.31-33 ; 32.40 ; 50.5 ; Bar 2.35 ; Ez 16.60 ; 34.25 ; 37.26 ; Dn 9.27 ; Os 2.30…), si celle de Moïse devait rester suffisante? C’est ainsi que Jésus enseignait que Son Royaume n’est pas de ce monde (Jn 18.37), raison pour laquelle Il n’avait nul besoin de soldats pour Le défendre (Mt 26.53-54), et que la prophétie du retour s’accomplira lors du festin donné dans le Royaume des Cieux auquel participeront Abraham, Isaac et Jacob (Mt 8.11)…
Dire que « Le peuple juif est le peuple de l’alliance pour lequel les promesses subsistent » est vrai en tant que le peuple juif a reçu et garde mémoire par les Écritures Saintes de la promesse du Messie, et que, comme tout peuple, il est appelé à entrer dans l’Eglise, en qui seule, les promesses s’accomplissent, mais est faux, en tant que ne le faisant pas, il s’oppose à la volonté divine, et se rend ainsi ennemi de tous les hommes (1 Th 2.15), et perd le titre de « peuple de l’alliance pour lequel les promesses subsistent ». Comme le lui a dit Jésus : « Le Royaume de Dieu vous sera retiré pour être confié à un peuple qui lui en fera produire ses fruits. » (Mt 21.43). Quelle pitié donc de voir des gens d’Eglise, et haut perchés, trahir ouvertement le Christ pour ne pas déplaire à « ceux qui usurpent le titre de Juifs – une synagogue de Satan plutôt ! » (Ap 2.9 ; 3.9) !
Si « Israël, comme l’Église, est dans le monde et n’est pas du monde. » (2), d’où est-il ? Y aurait-il donc en Dieu un concurrent légitime et accepté de l’Eglise, un autre chemin pour aller au Royaume de Dieu que Jésus (Jn 14.6), en sorte qu’être pour Lui ou contre Lui vaudrait pareillement d’être de Dieu ? Mais si l’on voulait sauver la proposition et reconnaître qu’Israël aussi n’est pas du monde, ne faudrait-il pas alors reconnaître que son malheur est précisément de vouloir en être ? En sorte que « Ce face à face entre Israël et le monde, et le conflit qui y est inscrit, expliquent l’antisémitisme » (idem) ? Si le chrétien n’est pas antisémite, ce n’est pas en raison du « double face à face commun entre Église-Israël et le monde », puisque ou bien Israël fait partie de l’Eglise, ou bien il est face à elle, mais parce que c’est le chrétien qui est le vrai juif, membre vivant du Messie (1 Co 12.27 ; Col 2.17). « Il est étrange de parler de Jésus-Christ et de vivre comme un Juif. Car ce n’est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, c’est le judaïsme qui a cru au christianisme, lequel a réuni tous ceux qui croient en Dieu. » (3).
Le Règne de Dieu n’est pas terrestre (Cf. Jn 6.15), aussi vrai que Dieu est éternel, et qu’ici bas rien n’est éternel. A ceux qui attendent de voir le Messie régner sur terre depuis Jérusalem (4), il faut donc annoncer qu’Il règne déjà (Mt 28.18) ! Mais d’un règne divin, au bénéfice de qui renaît de l’eau et de l’Esprit (Jn 3.5), devient une créature nouvelle (Ga 6.15), et persévère ici-bas dans la communion avec Dieu, le temps de sa recréation, jusqu’à la mort (Mc 13.13), qui sera alors sa naissance à la vraie vie, celle du Royaume de Dieu (Jn 14.1-3). C’est pourquoi les chrétiens attendent l’accomplissement des promesses divines non ici-bas (même si elles n’y sont pas sans effet !), mais dans la Jérusalem céleste, où il y aura « des cieux nouveaux et une terre nouvelle » (2 P 3.13 ; Ap 21.1). Et cela non en image, puisque les cieux et la terre de maintenant auront été détruits (2 P 3.7,10), par l’incrédulité des hommes certainement, « du juif d’abord, puis du païen » (Rm 1.16). (5).
Si le judaïsme est anti-chrétien en refusant de reconnaître Jésus comme le Messie annoncé par les Écritures Saintes, le sionisme, qui y puise sa raison d’être, n’est-il pas alors nécessairement aussi ennemi de Dieu, et donc source de désordres pour le monde ? Jésus a annoncé la destruction du Temple, de Jérusalem, et la dispersion des juifs en châtiment de leur refus de L’accueillir (Is 27.8 ; Mt 23.37-39 ; 22.7 ; Lc 19.41-44). S’ils ne L’accueillent toujours pas, peuvent-ils aujourd’hui espérer Sa bénédiction ? Et s'ils sont revenus de l'exil où les a conduits leur péché d'incrédulité, serait-ce parce que Dieu a pardonné leur péché contre le Fils de l'homme (Mt 12.32)? Et si Dieu a pardonné le péché de la nation juive contre le Fils de l'homme, pourrait-Il encore pardonner si maintenant Israël continuait à refuser de reconnaître en Jésus le Messie ? Non, Il ne le pourra pas, car ce serait alors un péché contre le Saint-Esprit, tant il est vrai que durant les deux mille ans de son exil, le christianisme a changé la face de la terre et donné ainsi les gages de la mission messianique de Jésus, et que désormais, les limites de la terre ayant été atteintes, celles du temps le sont aussi…
L’histoire du peuple juif sert de leçon à toute l’humanité (1 Co 10.6,11 ; Ga 4.24 ; 1 P 3.21 ; He 9.24). Son retour d’exil signifie alors que l’éloignement de Dieu, châtiment et figure de l’incrédulité (Lc 19.41-44), prendra fin pour les élus (Ap 7.1-10 ; 14.1-7), par l’avènement du salut éternel annoncé par tous les saluts temporels qui l’auront précédé, et dont est remplie l’histoire d’Israël. En cela le retour des Juifs en Terre Promise est une bonne nouvelle, mais nous n’en avons plus besoin depuis que nous savons que Jésus est remonté au Ciel d’où Il était descendu (Jn 16.28) ! Les vrais juifs vivent de la foi, non de la vision de la Terre Promise d’ici-bas ! « Pour nous, notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons ardemment, comme sauveur, le Seigneur Jésus Christ. » (Ph 3.20).
Contrairement à ce que je l’ai toujours lu, lorsque saint Paul prophétise que « tout Israël sera sauvé » (Rm 11.26), il ne veut pas dire que la nation juive finira par reconnaître en Jésus de Nazareth le Messie (Mt 8.11-12 ; 22.1-14 ; Rm 9.6,27,31), mais que s’accomplira le salut pour le vrai Israël, qui est l’Eglise (1 Co 6.18 ; 2 Co 6.16 ; Ga 6.16 ; Ph 3.3 ; He 3.6), constituée de juifs ET de païens (Ga 3.26-29 ; Rm 11.25). Qui dira ce qu’il adviendrait si les juifs, écoutant saint Pierre (Ac 3.17-26), se mettaient, pour l'amour de Jésus, à laisser « maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs » (Mt 19.29) ? Le Christ n'a t-Il pas annoncé que ce n'est plus à Jérusalem que l'on adore Dieu, mais en esprit et en vérité (Jn 4.23)?
Parce que le retour des juifs en Terre d’Israël a marqué la fin du « temps des païens » (Lc 21.24) et donc ouvert celui où il n’est plus possible d’être autre chose que disciple du Christ ou disciple de l’Antichrist, cette opposition absolument irréductible prenant une dimension désormais universelle, ne peut en naître que la fin de l’humanité et le commencement du Royaume des Cieux. Si Israël ne devient pas chrétien, la fin du monde partira de Jérusalem, tant l'y menace son clone monstrueux, l'Islam, Antichrist qu'il a engendré, et parce qu'est partie de Jérusalem la Bonne Nouvelle du Salut (Ac 1.8) dont la proclamation aux extrémités du monde doit correspondre à sa fin (Mt 24.14).
Cf. blog.islam-et-verite.com
(1) www.youtube.com/watch
(2) Cf. Michel Garroté, Dreuz.info, 6 août 2012www.dreuz.info/…/nous-sommes-chr…
(3) Lettre de saint Ignace d’Antioche aux Magnésiens, Office des Lectures du Mardi de la 16e Semaine du Temps Ordinaire.
(4) Le judaïsme dans toute sa splendeur :
www.leava.fr/…/632_la-preparat…
www.youtube.com/watch
www.leava.fr/…/19650_question-…
(5) Cela n’enlève rien aux prodiges, terrestres, d’Israël :www.dreuz.info/…/pendant-que-leu…
