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Le PAPE DICTATEUR par Marc-Antoine Colonna -57-

Article précédent : Macron, seras-tu criminel comme ton pote Bergoglio ? Voici 3 crimes contre l'humanité !

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Le pape politique

Il semble que le Pape François lui-même a commencé à se rendre compte du terrain dangereux dans lequel sa philosophie de « création de désordre » (« Hagan lío ») l’emmène. Il aurait fait la remarque suivante juste avant Noël 2016 : « Il n’est pas impossible que j’entre dans l’histoire comme celui qui a divisé l’Église Catholique. » (180) La pensée n’a pas échappé à ceux qui l’entourent, et en mars 2017 le journal britannique The Times a publié un article sous le titre « Anti-reform cardinals "want the Pope to quit" » (Les cardinaux anti-réforme « veulent que le Pape démissionne ») (181). L’article citait le rapport publié quelques jours auparavant par Antonio Socci : « Une grande partie des cardinaux qui ont voté pour lui sont très inquiets et la curie... qui a organisé son élection et l’a accompagné jusqu’à présent, sans jamais se dissocier de lui, cultive l’idée d’une persuasion morale pour le persuader de prendre sa retraite. » (182) Ces cardinaux « anti-réforme » (notez l’orthodoxie médiatique qui définit ainsi ceux qui doutent de François) sont dits au nombre d’une douzaine, et ce qui les pousse, c’est la peur d’un schisme créé par le Pape. C’est aussi un présage qu’à la fin de 2016, une étude théologique sur la possibilité de déposer un pape était en train de faire le tour du Vatican. Si cela se réalise, c’est peut-être la seule façon pour le pontificat de François d’être vraiment innovateur.

Ceux qui sont choqués d’entendre François décrit comme un dictateur ne remettraient pas en question le fait qu’il est le pape le plus engagé politiquement à monter sur le trône depuis des siècles. Ce n’est pas une diffamation de ses ennemis, mais c’est souligné par un admirateur aussi peu qualifié qu’Austen Ivereigh. Nous devons comprendre que la clé du style téméraire de François – l’indifférence à la réforme, les actes tyranniques, la quête fébrile d’une image populaire – est que sa préoccupation première n’est pas en fait le gouvernement de l’Église. Ivereigh a tracé en détail l’ambition de François de devenir un leader mondial dans le domaine politique ; il s’est lancé avec une vision bombastique de la "décadence" de la civilisation occidentale qui serait exploitée par l’Amérique Latine pour se réaffirmer, et son rêve était de rallier le continent à « la patria grande » (la grande patrie) pour défier la domination impérialiste des États-Unis. Cet objectif était à l’origine de la nomination au poste de Secrétaire d’État du Cardinal Parolin, qui avait été un nonce apostolique très apprécié au Mexique et au Venezuela, et il a été chargé de lier le continent sous l’égide du Saint-Siège. Les résultats réels ont été analysés par un journaliste italien :

« L’image de François, qui a eu la chance de s’établir comme "leader moral du continent", sans le parapluie de Barack Obama, entre rapidement en crise, malgré le travail remarquable du Secrétaire d’État Parolin : à Cuba, avec Trump, la diplomatie du Vatican trébuche ; en Colombie, le référendum de paix a été ruiné parce que les protestants du pays l’ont saboté ; au Venezuela, tous les partis politiques s’accordent à dire que l’effort de paix du Vatican a aggravé plutôt qu’amélioré la situation ; et enfin au Brésil, après le succès de la journée mondiale de la jeunesse, Rio de Janeiro a un maire qui est évêque protestant, anti-catholique et surtout critique à l’égard de la Conférence Épiscopale. » (183)

Comme l’indique cette analyse, l’élection de Donald Trump a brisé les hypothèses sur lesquelles reposait la stratégie de François. Avec toute sa rhétorique machiste latino-américaine, le plan dépendait de la présence à la Maison Blanche d’un président libéral prêt à s’abaisser lui-même (ou elle-même) aux lauriers latino-américains. Il s’effondre devant un président dont la réponse aux fauteurs de troubles au-delà du Rio Grande est de construire un mur contre eux. C’est pourquoi, en 2016, le Pape François a misé tous ses jetons sur une présidence Clinton. Ceux qui l’entouraient, à commencer par le Cardinal Parolin (qui de mieux que lui pour le conseiller sur les affaires américaines ?) lui ont dit que Donald Trump n’avait aucun espoir de gagner, et sur les ordres de François, l’APSA a financé la campagne présidentielle de Hilary Clinton (on dit maintenant que l’argent utilisé pour cela venait du Denier de Saint-Pierre, les dons des fidèles faits soi-disant à des fins caritatives). François intervient aussi dans la campagne par la parole, accusant implicitement Trump de ne pas être chrétien. Quand l’ennemi a gagné malgré tout, François a été furieux contre ses conseillers. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles le Cardinal Parolin a perdu ses faveurs : il s’est montré faillible aux États-Unis et il n’a pas réussi à livrer la marchandise en Amérique Latine.

La scène mondiale dans laquelle François avait imaginé son triomphe a changé par manque de discernement. Avec le rapprochement entre les États-Unis et la Russie, et avec le départ de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, Merkel et Macron sont restés groupés ensemble, essayant de protéger les lambeaux de l’ordre mondial libéral qui semblait servi et prêt à manger il y a un peu plus d’un an. De cet ordre mondial, François s’est fait passer pour le grand prêtre ; où va-t-il ensuite ?

Les conséquences politiques du fiasco sont diverses. La Maison Blanche a des cartes fortes à jouer contre le Vatican, et l’on peut s’étonner qu’elle ne les ait pas jouées jusqu’à présent. On sait que la CIA surveillait le Conclave de 2013, et l’idée de l’utilisation que le gouvernement américain pourrait faire de ses connaissances serait à l’origine de nuits blanches à la Curie. Les occasions d’intervention nécessitent bien peu de recherches. Avec l’échec du Saint-Siège à réformer ses structures financières criminelles, pour lesquelles les preuves s’accumulent de jour en jour, on peut facilement voir la communauté internationale, dirigée par l’Amérique, décider d’annoncer qu’assez c’est assez. Le licenciement brutal en juin 2017 de Libero Milone, le Vérificateur Général du Vatican, qui n’est pas sans amis en Amérique, pourrait bien être la provocation finale.

La raison fondamentale de cette situation difficile est que François a dépassé ses limites. C’est un homme politique malin – le plus rusé à occuper le trône papal depuis des siècles, capable de faire tourner des anneaux autour d’hommes d’Église sans méfiance comme les Cardinaux Burke, Sarah et Müller – mais en tant qu’homme d’État mondial, il est hors de sa ligne. Ainsi, il est un dirigeant de l’Église catholique, ce qui exige des talents supérieurs à ceux d’un chef de parti péroniste. Ce fait commence à être reconnu par ceux qui étudient son pontificat. Le journaliste que je viens de citer a écrit :

« Après une campagne de presse qui a fait du Pape argentin une idole, les gens se rendent compte que, essentiellement, le travail de Ratzinger a été profondément sous-estimé. Dans un Vatican déchiré par des querelles, le Pape allemand a introduit l’IOR dans la Liste Blanche, imposé une tolérance zéro à l’égard de la maltraitance des enfants et présenté une étude approfondie des domaines critiques de l’Église moderne face aux défis futurs. Ainsi, François arriva avec un avantage sans précédent dont il n’était peut-être même pas conscient, entouré d’une clique médiocre qui obscurcissait sa vision et qui ne lui montrait pas les points de danger qui risquent de prendre des dimensions de plus en plus grandes, le distançant aussi de ses propres prédécesseurs. » (184)

Un aspect plus doctrinal a été analysé en 2016 par le Vaticaniste Giuseppe Nardi : « Trois ans et demi après le début de son pontificat, le Pape François atteint ses limites. L’impression, donnée par des gestes et des paroles, d’une intention latente de changer la doctrine de l’Église doit, à un moment donné, soit prendre une forme définitive, soit s’effondrer... François se trouve pris au piège par l’atmosphère même qu’il est lui-même responsable de créer. Il ne s’agit plus d’un énoncé spontané sur ceci ou cela, qui reste improvisé et non contraignant. Son travail pastoral et ses qualités de leader, qui exigent un sens des responsabilités et un caractère exemplaire, atteignent leurs limites. Cela pourrait faire échouer François. » (185)

Ces commentaires soulignent l’énorme bévue du Conclave en 2013 en choisissant le cardinal « des extrémités de la Terre » pour être à la tête de l’Église. En votant pour un étranger peu connu, ils ont élu un homme qui s’est avéré inapte, par son caractère et par les priorités qu’il montre, à occuper sa fonction. Pour beaucoup de catholiques, cette idée est difficile à accepter. De mémoire d’homme, nous ne trouvons aucun cas où une telle erreur de jugement dans l’élection d’un pape s’est produite. Certains des papes modernes ont été de grands hommes, d’autres ont été adéquats ; pendant des siècles, il n’y en a pas eu un seul qui ait été, comme il faut le dire brutalement de François, si clairement en-dessous de son office. Comment cela s’est-il passé ?

Nous devons garder à l’esprit que Jorge Bergoglio est un homme élevé dans une culture politique dégradée, et formé dans un ordre religieux dont les traditions d’obéissance et d’engagement politique et social ont été perturbées et déformées par les bouleversements des années 1960, ce qui signifie qu’il a été moins formé dans les disciplines culturelles enracinées de longue date qui ont maintenu ses prédécesseurs à certains niveaux. L’Église n’a jamais été une étrangère pour le clergé, même pour ceux qui ont laissé leur vocation religieuse prendre une tournure trop politique, et Bergoglio n’a jamais montré la pureté du dévouement qui protégerait contre une telle erreur. Avant son élection, il ne se distinguait par aucun des écrits spirituels ou doctrinaux ou des prédications par lesquels de nombreux papes étaient connus. Son manque d’intérêt pour la doctrine et la liturgie lui est familier, et même certaines de ses habitudes de prière ont suscité des remarques enthousiastes. Lucrecia Rego de Planas a fait remarquer que lors de la célébration de la Messe, le Pape François ne fait jamais de génuflexion devant le tabernacle ou à la Consécration comme le prescrit la règle liturgique, et il était connu pour cette omission bien avant que la vieillesse ne le rende physiquement pardonnable (186). Que doivent faire les catholiques d’un Pape qui omet les signes de révérence au Saint-Sacrement que tous les prêtres et fidèles donnent par règle et par tradition ?

Nous pouvons lier ces défauts au ton rabougri du magistère folklorique dont le Pape François a fait sa marque de fabrique, dans les conférences de presse sur les vols internationaux et autres alternatives improvisées à la cathèdre pétrinienne. Aldo Maria Valli a souligné la « banalisation comme note dominante et le conformisme comme habitude intellectuelle » (187). On pourrait dire la même chose des insultes tordues dont le Pape François est célèbre pour les avoir dirigé contre ceux qu’il réprimande, un phénomène qui s’étend à ses documents officiels. Une encyclique comme Evangelii Gaudium (2013) est pleine de phrases telles que « l’élitisme narcissique et autoritaire », ou « le Néo-Pélagianisme Prométhéen auto-absorbé ». Jésus-Christ a dénoncé « les faux prophètes, qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais intérieurement ce sont des loups ravisseurs » mais nous avons dû attendre le pontificat de François pour être avertis, dans l’enseignement papal, des dangers de partager un banc avec un Néo-Pélagien Prométhéen. C’est apparemment le langage d’une nouvelle évangélisation fraîche, inspirée par les besoins pastoraux des pauvres.

Tout cela a longtemps échappé au regard superficiel des médias, qui sont à côté de la dimension théologique et tombent sur des gestes publicitaires avec une naïveté enfantine. En Italie, un certain nombre de journalistes, entre lesquels Sandro Magister se distingue, font des reportages critiques sur les affaires du Vatican depuis quelques années, mais dans le monde anglophone, le silence a été assourdissant. Seule une poignée de sites Web catholiques conservateurs, comprenant le National Catholic Register et LifeSiteNews, ont produit, pour des raisons doctrinales, le genre de reportage pointu que les médias grand public ont négligé. L’Italie a également produit deux livres critiques, "Non è Francesco" d’Antonio Socci (2014) et "266" d’Aldo Maria Valli (2016). En Amérique, les signes d’une rupture des rangs commencent à apparaître, du moins dans le monde de l’édition : "The Political Pope" de George Neumayr (2017) présente un plaidoyer conservateur contre François, et un livre de Philip Lawler est en cours de publication, basé sur son reportage pointu en tant que journaliste du Vatican.

Ces derniers mois, les signes se sont multipliés : « on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps ». Le consensus médiatique saluant François comme un grand réformateur a montré une grave fissure le 2 juillet 2017, lorsque le quotidien romain Il Tempo a consacré sa une et ses pages 2 et 3 à une série d’articles évaluant ses réalisations et les trouvant insuffisantes. L’article central était sous le titre « Crollo di fedeli, temi etici, gay, immigrati e Isis-Islam. Quanti errori. Ora le epurazioni. Cala la popolarità di Francesco. » (Chute des fidèles, questions éthiques, gays, immigrants et Isis-Islam. Combien d’erreurs. Maintenant, les purges. La popularité de François diminue.). Le départ rapide du Vatican de Libero Milone, du Cardinal Müller et du Cardinal Pell ne pouvait pas manquer de suggérer un état de crise, et la tentative de l’expliquer dans le sens que le Pape François abandonne ses mauvais choix est vouée à succomber avant une enquête plus approfondie. Les rumeurs selon lesquelles le Denier de Saint-Pierre a servi à financer la campagne présidentielle d’Hilary Clinton sont de plus en plus entendues et elles tracent la voie à un énorme scandale.

Le Pape François a encore un avantage écrasant. Les médias libéraux ont beaucoup investi en lui en tant qu’idole révolutionnaire – l’homme que le Wall Street Journal a décrit en décembre 2016 comme le « leader de la gauche mondiale » – et ils ne sont pas prêts à abandonner le mythe. Avec Obama parti et Hillary Clinton humiliée, François leur est plus nécessaire que jamais. Pour les non-chrétiens, les préoccupations que François suscite par ses tentatives de libéraliser l’enseignement de la morale sexuelle n’ont pas d’importance. En effet, ce que les sécularistes aiment chez François, c’est la façon dont son style rompant avec la tradition sape la mystique et l’autorité de l’Église. Pourtant, la croyance que les médias libéraux peuvent imposer leur point de vue au monde a récemment pris un coup. Hillary Clinton s’y est fiée et a échoué ; nous pourrions voir le Pape François suivre le même chemin.

(180) Cité dans Corrispondenza Romana du 15 mars 2017, article de Roberto de Mattei, « Papa Francesco quattro anni dopo » (Le Pape François quatre ans après).

(181) The Times du 2 mars 2017, article de Philip Willan, et voir l’article de Damian Thompson dans The Spectator du 11 mars 2017, « The plot against the Pope : It is no secret in Rome that several cardinals want Francis to stand down. » (L’intrigue contre le Pape : ce n’est pas un secret à Rome que plusieurs cardinaux veulent que François se retire.).

(182) Article d’Antonio Socci dans Libero du 28 février 2017.

(183) Article de Luigi Bisignani dans Il Tempo du 2 juillet 2017, « Il Papocchio. La Solitudine di Papa Francesco. Dall’ Argentina agli Stati Uniti cala la popolarità di Jorge Mario Bergoglio tra scandali, errori, epurazioni e faide interne che spaccano la Curia » (L’Arnaque papale : la Solitude du Pape François. De l’Argentine aux États-Unis, la popularité de Jorge Mario Bergoglio est en chute libre, au milieu de scandales, d’erreurs, de purges et de querelles internes qui divisent la Curie.).

(184) Article de Luigi Bisignani dans Il Tempo du 2 juillet 2017, « Il Papocchio. La Solitudine di Papa Francesco. Dall’ Argentina agli Stati Uniti cala la popolarità di Jorge Mario Bergoglio tra scandali, errori, epurazioni e faide interne che spaccano la Curia » (L’Arnaque papale : la Solitude du Pape François. De l’Argentine aux États-Unis, la popularité de Jorge Mario Bergoglio est en chute libre, au milieu de scandales, d’erreurs, de purges et de querelles internes qui divisent la Curie.).

(185) Faithful Insight (journal de LifeSiteNews), mai 2017, citant un article de Giuseppe Nardi en novembre 2016.

(186) Voir la Lettre de Lucrecia Rego de Planas au Pape François citée plus haut. Cette particularité du Pape est commentée dans l’épigramme de Lorenzo Strecchetti :
« Sono Francesco, papa ed argentino : non all’Ostia, ma al secolo mi inchino. »
Qui pourrait être traduit par :
« François, le pape argentin, c’est moi : non pas à l’Hostie mais au siècle je m’incline. »
Le verset provient d’une collection publiée de 200 épigrammes, "Francescheide", sous-titrée "Pasquinate per papa Francesco" – un autre retour aux traditions irrespectueuses d’il y a des siècles que François a provoquées.

(187) Aldo Maria Valli, "266". (Macerata, 2016), p.186.


(traduit de l'anglais : The Dictator Pope (Marcantonio Colonna) )

>>> Le PAPE DICTATEUR par Marc-Antoine Colonna -56-
>>> Le PAPE DICTATEUR par Marc-Antoine Colonna -58-

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Album ACTU

>>> Le CAS d'un PAPE HÉRÉTIQUE : si François l'est, concluez.
dvdenise
AveMaria44
"Noël 2016 : « Il n’est pas impossible que j’entre dans l’histoire comme celui qui a divisé l’Église Catholique. » Mais celui qui divise l’Église ne peut qu'être le disciple de l'Ennemi du genre humain. Pierre est le fondement de l'unité, de la foi intègre......s'il divise, il quitte, il défaille dans sa mission, il montre qu'il n'est pas le véritable successeur de Pierre.
Montfort AJPM
Dieu a disposé toute chose selon les justes desseins de sa Providence générale ;
Vatican II et l'Antéchrist croient disposer de toute chose à leur manière fantaisiste puisqu'ils pensent que tout leur appartient, en bons communistes qu'ils sont.