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  • La beauté élève l'âme... Par ces images volontairement sélectionnées, ainsi que par la récitation de ces prières, puissiez-vous avoir le désir de parvenir à Jésus et à la sainteté, but ultime de toute vie...
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28 mars 2024

Le Chemin de Croix avec Jean-Thierry Ebogo

Le Chemin de Croix avec Jean-Thierry Ebogo

 

 

Introduction

 

La vie du Frère Jean-Thierry, Carme Déchaux, a été marquée par le souffrance. Il l’a vécue en multipliant des actes de confiance, d’espérance et d’amour pour Jésus, son Bien-Aimé, dans le témoignage d’une joie intérieure profonde.

 

Le sacrifice de sa jambe suite à une tumeur maligne, lors de l’opération du 18 novembre 2004, est un choc qui l’ébranle. Il avoue : « La douleur de la jambe, le poids du coup d’amputation ; le noviciat ; mon avenir, tout me pèse, même les paupières, mais je ne dors pas. Je voudrais pleurer, mais je n’y arrive pas, je n’ai pas de raison valable, Dieu me garde en vie, et même si je mourrais, je vivrais, je vivrais puisque je crois ce que Jésus a promis : « qui croit en moi vivra ». Je sens que si je pleure j’irai mieux, mais pas moyen de pleurer... »

 

Au cœur de l’épreuve, sa réaction est caractéristique de sa vie intérieure. Sa volonté est de « donner de la joie » autour de lui. La progression du cancer l’oblige à un dépouillement plus profond, plus total, pour s’abandonner entièrement entre les mains de Dieu.

C’est là, qu’il découvre mystérieusement sa vocation, dans une union étroite au sacrifice rédempteur du Christ. Lors de sa profession solennelle dans l’Ordre des Carmes Déchaux, le 8 décembre 2005, sur son lit d’hôpital à Legnano en Italie, il s’offre « pour la province religieuse, pour les vocations, religieuses et sacerdotales particulièrement pour le Carmel, pour la sanctification des prêtres ». Il comprend que sa mission ne se réalisera pas sur terre mais aux Ciel. Il déclare : « Je vais accomplir ma vocation au Ciel, mais ce ne sera pas une pluie de roses, comme celle de Thérèse. Je ferai venir un flot de vocations dans l’Église et dans le Carmel ».

 

Témoignage de sa foi inébranlable, il avait mis dans la bouche de la Sagesse divine ces paroles :

 

« Le bonheur est quelque chose d’infaillible quand on le tient courageusement de ses deux mains. N’oublie pas qu’il ne tient à rien de matériel, ni êtres ni bien palpable, sinon par (lui), je veux dire l’esprit. Ainsi donc, l’esprit reposant sur un corps, je ne néglige pas ton cœur, car il est de chair, il pourrait frémir à la mort d’un proche, sans pour autant que cela affecte ton bonheur.

 

Vois toujours l’exemple du corps humain : que l’on t’ampute d’une jambe, tu n’en es pas moins humain après qu’avant ! Ta nature est immuable, c’est l’état qui change. Il vient alors que ton bonheur est un socle, les événements de la vie, des colonnes dont l’importance n’est pas moindre, mais très faible pour être comparé au socle, pire encore pour être substitué au socle ».

 

Jean-Thierry n’en reste pas moins humain dans la souffrance. Il a vécu l’angoisse, la peur, la difficulté à supporter la souffrance. Après son décès, le père Georges a retrouvé dans sa bible en français cette prière :

 

« Seigneur Jésus-Christ, j’ai mal dans mon corps, je me sens menacé, je ne trouve aucun réconfort tout autour de moi. Toi qui est présent écoute mes plaintes et transforme les en prière. Tous ces instants douloureux que je supporte, je te les offre comme autant d’actes d’amour. Soulage cependant mes souffrances physiques et morales ! Viens vite me secourir ! Toi qui peux tout ! Envoie-moi au moins ta Mère et ton Esprit de consolation, qu’il me donne ta paix et que ta Mère m’aide à porter ».

 

Jean-Thierry nous aide à suivre Jésus, à l’aimer en prenant notre croix de chaque jour, en faisant confiance au Seigneur qui ne nous laisse jamais seul dans nos épreuves. Il nous invite à découvrir sa Présence en tout ce que nous vivons.

 

Fr. Marie-Joseph de l’Incarnation, OCD.

 

Prière d’ouverture

 

Dieu éternel, notre Père, pour obéir à ta volonté, ton Fils, notre Sauveur s’est fait homme, il a ployé sous le fardeaux de la Croix, il s’est abaissé jusqu’à la mort du Calvaire. Aide-nous à le suivre sur le chemin de sa Passion pour avoir part à sa Résurrection. Lui qui règne pour les siècles des siècles. Amen.

 

Au début de chaque station, nous redisons : Nous T’adorons, ô Christ, et nous Te bénissons ! Car Tu as racheté le monde par Ta sainte Croix !

 

 

Première Station

Jésus est condamné à mort

 

« C’était la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Pilate dit aux Juifs : « Voici votre roi. » Eux vociférèrent : « À mort ! À mort ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Crucifierai-je votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César ». Alors, il le leur livra pour être crucifié » (Jean 19, 14-16).

 

« Lorsque je suis triste, je pense à la tête que j’avais quand tu me reprenais après un geste non affectueux, une négligence ou tout autre enfantillage ; je me revois ne comprenant pas tes reproches et je me retrouve en face de Jésus à genoux au jardin des oliviers, effrayé du calice… Oui cela valait la peine, pour que l’enfant devienne un homme, tout comme le calice, pour que le Christ devienne le salut » (A l’heure des amours).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, donne-nous de savoir dépasser nos revendications, réclamant justice en acceptant de communier à Jésus dans sa Passion.

 

 

Deuxième Station

Jésus est chargé de sa Croix

 

« Je suis troublé par les cris de l'ennemi et les injures des méchants ; ils me chargent de crimes, pleins de rage, ils m'accusent. Mon cœur se tord en moi, la peur de la mort tombe sur moi ; crainte et tremblement me pénètrent, un frisson me saisit » (Psaume 54, 4-6).

 

« Dieu ne veut pas que nous soyons éprouvés au de-là de nos forces… C’est pourquoi Lui-même est avec nous pour nous défendre quand vient l’épouvante. Voilà donc qu’il m’a choisi pour ainsi porter ma part de sa souffrance, porter après Lui la croix du salut, croix d’où nous tenons la vie. Merci pour tes prières, je m’unis à elles pour qu’ensemble nous continuions de supplier le Très-Haut pour qu’Il m’aide à vivre très chrétiennement ces moments très singuliers qu’Il me donne de vivre ; que tous nous sachions puiser aux sources de la souffrance, les grâces de la vie » (Lettre du 9 décembre 2004, après l’amputation)

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, fais que nous portions nos croix en communion avec ton œuvre de rédemption.

 

 

Troisième Station

Jésus tombe pour la première fois

 

« Maltraité, il s’humiliait, il n’ouvrait pas la bouche : comme un agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n’ouvrait pas la bouche » (Isaïe 53, 7).

 

« Je t’ai prêché l’humilité, accepte-là, ne t’obstines pas, je t’aime et te corrige, même sévèrement, pour que tu saches que tu n’es rien, rien que glaise, bien que je te façonne, te fortifie et te garde. (Tu n’est rien si tu n’es pas ce que je veux) » (Pour que tu saches, 9 juin 2005).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprends-nous dans nos chutes à accueillir humblement notre faiblesse tout en gardant une confiance sans borne en ta miséricorde.

 

 

Quatrième Station

Jésus rencontre sa Mère

 

Syméon dit à Marie : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël ; Il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, une épée te transpercera l’âme, afin que se révèlent les pensées de bien des cœurs » (Luc 2, 34-35).

 

« Le tout n’est pas dans les œuvres éclatantes que tu peux faire, bien plus le oui intérieur et l’acceptation profonde de la volonté de Dieu. Vois la sainte Vierge Marie, en silence elle a dit oui. Et maintenant il te faudra du temps et de l’humilité pour comprendre et accepter d’être ce que le Seigneur voudrait que tu sois. Il faudra mater ton amour propre pour te laisser servir quand bien même tu aurais voulu servir. Accueille humblement et avec joie tes faiblesses, tes limites… Retiens ceci que l’on dit souvent, que le martyre quotidien est plus pénible que celui ponctuel » (Ce qu’elle m’a enseigné aujourd’hui, 6 juin 2005).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, donne-nous de vivre toujours plus dans la docilité de la Vierge Marie en acceptant humblement ce que Tu fais en nos vies quotidiennes.

 

 

Cinquième Station

Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa Croix

 

« Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera » (Luc 9, 23-24).

 

« Le père Hermann me dit « une souffrance bien gérée contribue au salut des hommes », ce qui tira la sonnette d’alarme. Ce fut pour moi une sérieuse prise de conscience et je commençais à méditer cette parole ô combien profonde et pertinente. Je pouvais donc aussi porter quelque chose au monde, malgré tout de ce que connaissais de mes péchés. Je résolu dès lors de souffrir pour les frères du Carmel camerounais en (me) disant que (si) cet handicap pourrait peut-être m’écarter du Carmel, j’aimerais quand même semer du mien pour qu’en profite au moins le jardin du Seigneur qui est chez nous » (Quand je serai triste…)

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, aide-nous à porter notre croix à Ta suite en offrant nos souffrances pour l’Église et le salut du monde.

 

 

Sixième Station

Véronique essuie le Visage de Jésus

 

Comme un surgeon il a grandi devant lui, comme une racine en terre aride sans beauté ni éclat pour attirer nos regards et sans apparence qui nous eût séduits ; objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance comme quelqu’un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n’en faisions aucun cas » (Isaïe 53, 2-3).

 

« Quelle aventure je vis ! Quelle beauté que la Sagesse ! La présence de Dieu à mes côtés, j’en suis fou. Tendresse sans pareil, j’en mourrai heureux » (Coup de foudre, folie, 4 novembre 2004).

 

« Comme Il est beau, Jésus ! Maman Anna, combien de lumière… Comme il est beau, Jésus ! » (Dernières paroles de Jean-Thierry, 4 janvier 2006).

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, fais que nous soyons toujours plus fascinés par la beauté qui rayonne de Ton Visage.

 

 

Septième Station

Jésus tombe pour la deuxième fois

 

« Ce sont nos souffrances qu’il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous donne la paix est sur lui et dans ses blessures, nous trouvons la guérison » (Isaïe 53, 4-5).

 

« Toi, tu restes avec moi toujours, quand mon cœur faiblit face au pauvre, quand le lépreux me fait larmoyer, quand le malade me consterne, quand la prostituée m’apitoie, quand la mort d’un proche me blesse. Hier Seigneur c’est toi que je cherchait dans les gens de mon sang, dans ceux qui m’aimaient. Aujourd’hui Seigneur c’est toi que j’ai trouvé, dans les inconnus, les étrangers, dans ceux qui me détestent. Ton amour crie plus fort que le sang. Ton amour me brûle, je le sens » (Hier, Seigneur ? Aujourd’hui, Seigneur, 19 décembre 2002).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprends-nous à te reconnaître dans ceux qui souffrent autour de nous, Toi qui les associes mystérieusement à Ta Passion d’amour pour nous tous.

 

 

Huitième Station

Jésus console les filles de Jérusalem

 

Une grande masse du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais, se retournant vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! » (Luc 23, 27-28).

 

« Une fois qu’un sens est donné à la maladie, elle n’est plus une souffrance, mais un chemin vers un autre, un ami qui souffre comme moi ou vers une amie qui en fait a vécu la souffrance et qui vient aujourd’hui à ma rencontre » (10 septembre 2005).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, transforme nos lamentations en ouvrant nos yeux sur ce que Tu nous appelles à vivre en tout ce qui nous arrive.

 

 

Neuvième Station

Jésus tombe pour la troisième fois

 

« Vous tous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur pareille à la douleur qui me tourmente, dont le Seigneur m’a affligé, au jour de sa brûlante colère. D’en haut il a envoyé un feu qu’il a fait descendre dans mes os. Il a tendu un filet sous mes pas, il m’a renversé, il m’a rendu désolé, malade tout le jour » (Lamentations de Jérémie, 1, 12-13).

 

« Tu vois un enfant au bas de l’escalier, il fait des pas sur place, il n’arrive pas à monter. En haut, une grande personne qui plutôt descend le chercher parce qu’il a vu son intention et ses efforts « vains » de monter… il faut donc recommencer, sans te lasser, les efforts de tous les jours, malgré qu’au soir tu te voies faible. Certes, lui descendra vers toi et quand il t’aura hissé, ne t’enorgueillis pas, reconnais que c’est son œuvre » (Ce qu’elle m’a enseigné aujourd’hui, 6 juin 2005).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprends-nous la persévérance dans l’espérance au creux de nos chutes répétitives.

 

 

Dixième Station

Jésus est dépouillé de ses vêtements

 

« Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes, reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ! » (Philippiens 2, 6-8).

 

« Me laissant unijambiste, estropié pour que lui seul soir ma force et mon orgueil car aujourd’hui, du physique à travail, il m’a laissé le juste assez, seulement ce qu’il faut pour chanter ses louanges... (…) Dommage que j’ai été obligé d’attendre si longtemps et un fait assez dur pour m’ouvrir les yeux. Mais Dieu sait bien plus que quiconque ce qui est bon pour nous, même si cela nous coûte.

 

(…) Je veux dire que nous soyons prêts à un dépouillement plus grand tant que je suis encore plein d’orgueil. Car peut-être dont-on perdre d’avantage de membres pour être tout au Christ. Mais à présent, je suis prêt à tout, pourvu que seule sa volonté soit faite » (A l’heure des amours).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprends-nous à nous laisser dépouiller de nous-mêmes pour être plus disponibles à Toi seul.

 

 

Onzième Station

Jésus est cloué à la Croix

 

« Oui, des chiens me cernent, une bande de vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os. Ces gens me voient, ils me regardent. Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement. Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! Préserve ma vie de l'épée, arrache-moi aux griffes du chien ; sauve-moi de la gueule du lion et de la corne des buffles » (Psaume 21, 17-22).

 

« L’ingratitude de notre cœur de pécheur nous a dispersés à l’heure de la Passion. Le Christ, alors qu’il souffrait pour nos péchés, n’a pas eu de nous la compassion normale, mais lui nous a aimés par-dessus tout, il nous a laissé sa Mère et, aujourd’hui, nous choisit pour le suivre au Calvaire, en portant notre croix… Comme lui-même est là pour nous aider, nous ne pouvons que l’en remercier. Nous l’avons appelé quand c’était fort, unissons-nous maintenant pour l’action de grâce, car il entendu notre prière. À toi je dis merci d’être restée avec Jean et Marie à mes côtés ; réjouis-toi avec moi de ce que le Seigneur me donne sa joie et reste pour que nous veillons dans la prière » (Lettre du 19 décembre 2004).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprends-nous à ne pas Te laisser seul, à l’heure de l’épreuve, Toi qui ne nous laisses jamais seul.

 

 

Douzième Station

Jésus meurt sur la Croix

 

« C’est en effet alors que nous n’étions sans force, c’est alors au temps fixé, que le Christ est mort pour des impies. À peine, en effet, voudrait-on mourir pour un homme juste. Pour un homme de bien, oui, peut-être osera-t-on mourir. Mais la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous » (Romains 5, 6-8).

 

« Par delà (tout) maux et souffrance

Nous avons la vie

Fort de notre espérance

Nous aurons la vie

Béni soit le Dieu de patience

Qui nous donne la vie

Puissions-nous vivre pour lui

… souffrir pour lui

… Nous réjouir pour lui

… Être tout à lui

Pour l’an prochain » (31 décembre 2004)

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprends-nous à discerner dans la Croix l’arbre de vie qui nous ouvre le salut.

 

 

Treizième Station

Jésus est descendu de la Croix

 

« Après ces événements, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent et enlevèrent son corps » (Jean 19, 38).

 

« Aujourd’hui je puis lire dans ma vie

Le dessin en lignes dorées

De ton Dessein

Dans la triste obscurité de ma vie

Et savoir combien Tu m’aimes

Béni sois tu !

Souffrant dans mon corps

Par toi j’ai l’esprit en joie

Que te dire encore ?

Sinon ceci que je vois » (11 novembre 2004).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, fais nous relire nos vies dans la foi en ton dessein d’amour de nous sauver.

 

 

Quatorzième Station

Jésus est mis au Tombeau

 

« Ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m'abandonner à la mort, ni laisser ton ami voir la corruption. Tu m'apprends le chemin de la vie » (Psaume 15, 9-11).

 

Offert sans réserve,

Il est à l’origine de mon salut ;

Pur de toute souillure,

Il a pourtant vécu comme moi

Dans ce monde ;

Quêteur de mon amour,

Il me donne de vivre en sa confiance ;

Roi de gloire,

Il n’a (pas) craint de se faire petit dans la souffrance ;

Saint plus que les saints,

Il n’a pas peut de passer pour un brigand ;

Tendre comme une mère,

Je ne trouve en lui rien d’indigne ;

Uni à son père comme jamais vu,

Il enseigne au monde la paix. (Mon Jésus de A à Z).

 

Seigneur, à l’exemple de Jean-Thierry, apprend-nous à reposer en Ton Amour fidèle, à nous en émerveiller toujours.

 

 

Prière par l’intercession du Frère Jean-Thierry

 

Dieu d’amour et de miséricorde, tu as sauvé le monde par le mystère de l’Incarnation, Passion et Résurrection de ton Fils bien-aimé Jésus, et Tu as extraordinairement associé à ces mystères ton serviteur le Frère Jean Thierry de l’Enfant Jésus et de la Passion. Donne nous par son intercession, la même foi et endurance dans la souffrance pour que nous puissions être associés à tes amis qui contemplent ton Visage dans ton Royaume. Amen.

 

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24 février 2024

Robert Naoussi

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Robert Naoussi

le débrousailleur du Ciel

(1947-1970)

 

1er octobre 1970, 00h15. Au cœur de la nuit tropicale, les cloches de la léproserie de la Dibamba, à l’ouest du Cameroun, sonnent à toute volée. Dehors, les malades chantent et dansent. À 23 ans, Robert Naoussi vient de rendre son âme à Dieu. « Sainte Thérèse de Lisieux est venue le chercher », écrira par la suite le père Raymond qui l’a accompagné pendant sa maladie. Une liesse à l’image de tout ce que Robert a semé en ce lieu, où une paix inexplicable règne encore aujourd’hui.

Robert Naoussi est né en 1947 au Cameroun dans une famille pauvre, d’un père polygame. À 7 ans, il demande le baptême au prêtre de la mission de son village. Sa ferveur étonne son entourage. C’est lui qui court sonner les cloches pour la prière. Il rêve d’entrer au séminaire mais son frère aîné s’y oppose. Envoyé au lycée loin de chez lui, il loge chez l’habitant. Le matin, quand il n’y a pas assez à manger, Robert donne souvent sa part au fils de son tuteur et part au lycée le ventre vide.

La maladie se déclare vers l’âge 16-17 ans : c’est la lèpre lépromateuse, la forme la plus grave. Quelle épreuve pour Robert qui avait de si beaux projets ! Il est emmené à la léproserie de la Dibamba en mai 1969. Là, dépité, il demande à l’aumônier pourquoi il est là. « Il n’y a que Jésus qui peut te répondre », lui dit-il. Pendant trois jours il prie, sans manger, ni boire, ni dormir. Et enfin comprend : « Je suis là pour que mes frères et sœurs connaissent Jésus ! ». Ses neuf frères et sœurs se convertiront tous après son départ au Ciel. « À partir de ce moment-là, il ne s’est plus jamais plaint. Son « oui » était comme le fiat de Marie, un oui définitif, total et joyeux », confie une religieuse qui connaît bien la Dibamba.

Robert apprend un peu plus tard qu’il ne guérira pas. Pendant cette année de grandes souffrances, il prie pour les autres et accueille avec joie ceux qui viennent le voir. Le père Raymond lui lit la vie de sainte Thérèse de Lisieux : une « révélation » pour le jeune lépreux qui comprend qu’il peut être missionnaire avec sa souffrance. Ses copains ne connaissent pas Jésus, ils ont le cœur triste. « Je vais donner ma vie pour qu’ils soient heureux. Ma maladie est mon instrument de travail pour débroussailler la route du ciel pour les autres », souffle le jeune homme dans la douleur. Il marque son entourage par son sourire et sa foi, vivant dans l’abandon les soins très douloureux.

Il s’éteint finalement le 1er octobre 1970. « Papa Louis » son infirmier jusqu’à la fin, n’a « jamais vu autant de souffrance ». « Le bon Dieu m’a donné le courage de travailler avec Robert. Il m’a dit un jour : ‘Je veux que Dieu ajoute encore de la douleur sur moi pour que la lèpre quitte ce monde’ ».

Robert a enseigné que la souffrance n’était pas due aux mauvais sorts comme on le pense parfois en Afrique. « Ici, c’est l’amour qui guérit » abonde sœur Marie-Pascale, carmélite missionnaire à la Dibamba dans un entretien de 2020. Entourés de tendresse et d’attention, les malades retrouvent une profonde confiance en Dieu. Comme Lylianne, qui depuis qu’elle prie Robert, a compris que la souffrance n’est plus un poids quand on l’accepte. Aujourd’hui, face aux difficultés, cette maman « demande au Seigneur » dans la paix « ce qu’il veut lui dire ».

 

Rayonnement

 

Le témoignage de Robert irradie dans tout diocèse de Douala et au-delà, comme en témoignent les nombreux pèlerins qui défilent chaque week-end sur sa tombe.Parmi eux, les jeunes de l’école d’évangélisation « Robert Naoussi » créée en 2005 sur l’inspiration du jeune lépreux et dont l’objectif est d’apprendre à faire de la souffrance un instrument d’évangélisation.« L’activité principale est la prière, surtout l’adoration », explique le père Batoum, le fondateur de ce mouvement qui rassemble environ 50 jeunes et adultes.

Le rayonnement de Robert dépasse les frontières : enseignante en théologie dans l’est de la France, Michèle Atlmeyer a été inspirée de le faire connaître à ses élèves, à qui elle a montré pendant vingt ans, la vidéo de son histoire avant les cours. « Les adolescents ne sont pas atteints de la lèpre mais connaissent d’autres lèpres, d’autres pauvretés, dont celle de ne pas connaître Dieu, d’être souvent privés du soutien de la foi », souligne-t-elle. « Robert a débroussaillé la route de bien des ados que je lui présentais ! ».

Le père Daniel Ange fit de Robert Naoussi le parrain de l’école d’évangélisation « Jeunesse Lumière ». Et dans son livre Les témoins de l’Avenir (éd. Le Sarment, Fayard 1986), Robert figure parmi les modèles de sainteté pour les jeunes. Toux ceux qui ont entendu le témoignage de Robert sont profondément bouleversés dans leur vie. Et attendent impatiemment qu’il soit présenté à la Congrégation pour la cause des saints.

(source du Texte Aleteia.org)

 

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Prière pour demander une grâce par son intercession

 

Petit Robert, toi que le Seigneur a appelé à partager sa Croix dans des souffrances que tu ne pouvais pas supporter sans l’aide de Jésus et de Marie, tu as puisé dans le cœur de la petite Thérèse et son intercession la force nécessaire de t’abandonner à la volonté du Père. Tu aurais voulu être comme elle : missionnaire et porter la bonne nouvelle à travers le monde. Tu n’avais que le désir. Maintenant, tu peux le réaliser au Ciel. Nous te demandons d’intercéder auprès de la Vierge Marie et de l’Esprit Saint pour une intention qui nous tient à cœur (nommer…….). Nous te remercions d’exaucer notre prière car tu es dans le cœur du Père et qu’en Lui tu peux tout. Nous te remercions de tout notre cœur de fortifier notre foi, de nous plonger dans l’espérance et de nous brûler d’Amour dans le Cœur de Jésus sur la Croix. Que le Père le Fils et l’Esprit Saint par la Vierge Marie nous bénissent et nous gardent dans la paix et la joie.

 

Un Notre Père, une dizaine du Chapelet, un Gloria

 

Plus d’informations, et relations de grâces : www.robertnaoussi.org

 

24 janvier 2024

Neuvaine pour la Présentation de Jésus au temple

Neuvaine pour la Présentation de Jésus au temple

Du 25 janvier au 2 février

 

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Introduction

 

Quarante jours après la naissance de Jésus, Marie et Joseph portèrent l’Enfant au Temple, afin de le présenter au Seigneur selon la loi de Moïse. Aussi l’Église célèbre-t-elle, le 2 février, la Présentation du Seigneur au Temple, qui clôture les solennités de l’Incarnation. Cette fête est aussi la Journée de la vie consacrée.

La fête de la Présentation de Jésus au Temple, aussi appelée fête de la purification, est plus connue sous le nom populaire de Chandeleur. Ce nom, qui signifie « fête des chandelles », a pour origine la procession par laquelle débute la célébration. Par ce geste, nous nous souvenons que c’est par le titre « Lumière pour éclairer les nations païennes » (Lc 2,32), que Siméon accueille Jésus lors de la Présentation au Temple par Marie et Joseph, quarante jours après sa naissance.

Par ailleurs, la présentation de Jésus au temple, consacré selon la prescription rituelle de l’époque au Seigneur comme tout garçon premier né, annonce le don de Jésus par amour de Dieu et des hommes et l’offrande suprême de la Croix. Cette journée a donc une importance particulière pour toute personne consacrée, qui, inspirée par le don bouleversant du Christ, aspire à son tour à donner sa vie et à tout abandonner pour marcher à sa suite. En 1997, le pape Jean-Paul II initie ce jour-là la première Journée de la vie consacrée.

Que cette neuvaine pour préparer cette fête multiple du 2 février vous fasse entrer dans la lumière de celui qui est la Lumière et qui veut toujours plus nous faire entrer dans cette lumière de son royaume qu’il nous a destiné.

 

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Prières quotidiennes

 

Je crois en Dieu

Prière à l’Esprit Saint

O Esprit Saint, au jour de la Pentecôte, vous avez donné naissance à l’Église dans le souffle et le feu de l’Amour. Manifeste à nouveau ta bonté envers toute l’Église. Aide-nous à nous mettre à l’écoute de ce que tu veux lui dire. Garde-nous fidèles à sa mission. Aide-nous à transmettre notre héritage de foi ; assure la vitalité de nos communautés chrétiennes ; fais de nous un signe vivant de ta présence dans notre monde. Par Jésus-Christ Notre Seigneur. Amen.

 

Cantique de Syméon

Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.

Car mes yeux ont vu le Salut que tu préparais à la face des peuples, lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

 

Dieu éternel et tout-puissant, nous vous adressons cette humble prière : puisque votre Fils unique, ayant revêtu notre chair, fut en ce jour présenté dans le Temple, fais que nous puissions aussi, avec une âme purifiée, nous présenter un jour devant vous. Amen.

 

Notre Père, 10 Je vous salue Marie, Gloire au Père

 

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Premier jour

La Présentation de Jésus au Temple, clôture les solennités de l’Incarnation

 

Il y a quarante jours, nous célébrions dans la joie la Nativité du Seigneur. Voici maintenant arrivé le jour où Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph : il se conformait ainsi à la loi du Seigneur, mais, en vérité, il venait à la rencontre du peuple des croyants.

En effet, le vieillard Syméon et la prophétesse Anne étaient venus au Temple, sous l’impulsion de l’Esprit Saint ; éclairés par ce même Esprit, ils reconnurent leur Seigneur dans le petit enfant et ils l’annoncèrent à tous avec enthousiasme.

Il en va de même pour nous : rassemblés par l’Esprit, nous allons nous mettre en marche vers la maison de Dieu (ou vers l’autel du Seigneur) à la rencontre du Christ ; nous le trouverons, et nous le reconnaîtrons à la fraction du pain en attendant sa venue dans la gloire. Certes, il ne nous est pas possible de tenir l'Enfant Jésus dans nos bras, comme Syméon. Mais nous pouvons recevoir notre consolation, notre salut et notre lumière en « prenant » Jésus Hostie ; en écoutant le Verbe éternel qui s'adresse à nous dans les Les Ecritures et donne sens à nos vies, à nos épreuves.

Puisse le Nunc Dimittis (la prière de Syméon), nous rendre disponibles à l'Esprit, source de toute grâce et action de grâce !

Seigneur, Jésus, Lumière des nations, répondez à notre désir le plus profond de vous voir comme Syméon. Vous êtes venu à nous dans notre condition humaine, comme un petit bébé. Grâce à cela aidez-nous à vous rejoindre. Amen.

Prières quotidiennes

 

Deuxième jour

La Présentation de Jésus au Temple, Chandeleur

 

Le 2 février, quarante jours après la naissance de Jésus, Il est présenté au Temple, en conformité à la Loi de Moïse.

C’est la Fête de la Lumière des nations. La Chandeleur ou fête des chandelles, voit la communauté de fidèles faire une procession avec les lumières. C’est une démarche festive et communautaire dans la maison de Dieu, où nous rencontrons le Christ, dans la fraction du pain, « en attendant son retour dans la gloire »

Le Cantique de Syméon ou Nunc Dimittis (Luc 2, 29-32), que la liturgie nous propose de méditer à l'occasion de la fête de la Présentation, n'a pas été inclus par hasard dans l'office du soir (complies). Puissions avec l’Église, le prier chaque soir et trouver cette lumière qui illumine toute ténèbre.

Seigneur, vous êtes la vraie Lumière, venez me visiter. Je souhaite vous rencontrer autant que vous le souhaitez. Car vous êtes le Sauveur qui m’est donné. Poussé par l’Esprit, moi aussi je vous demande la grâce de laisser votre lumière éclairer mon plus ordinaire et de révéler ainsi votre visage. Amen.

Prières quotidiennes

 

Troisième jour

La Présentation de Jésus au Temple, Purification de la Vierge

 

Marie sa mère se soumet au rite de purification prescrit pour les mères venant d'accoucher. Quelle humilité ! Quelle obéissance à la loi ! Marie la toute pure, la toujours vierge n’avait pas besoin d’être purifiée puisqu’elle a été préservée du péché dès sa conception. Elle nous donne là un exemple à suivre pour notre humanité.

Car cette fête établit un lien symbolique entre l’humanisation du Fils de Dieu et notre divinisation. Celui qui devient l’un de nous, en revêtant notre chair, l’atteste dans sa présentation au Temple. Dieu devenant l’un de nous, nous appelle à devenir comparables à Lui.

« Les cierges de la Chandeleur sont le symbole du don de soi, de l'oblation et de la fidélité. La cire malléable représente l'obéissance, qui ne fait qu'un cœur et qu'une âme. La mèche, toute intérieure, évoque aussi quelque chose, c'est l'esprit de pauvreté, et la pleine signification de l'amour qui conduit à sa consommation. La flamme lumineuse brûle en silence, c'est un silence priant, sous le regard de Dieu. Voilà l'amour de Dieu en nous, qui nous purifie et nous rend saints.

La cire, formée par le suc des fleurs que les abeilles butinent, a toujours été considérée comme le symbole de la virginité, et signifie la chair virginale du Sauveur. Sa naissance n'avait rien altéré en Marie. Elle est restée Immaculée, Vierge et Mère. C'était une âme pacifiée, et épanouie en Dieu. Laissons-nous happer par la grâce et l'amour, en accomplissant notre tâche avec la patience de Marie, pour continuer de souffrir, de nous purifier par l'amour et de servir, en nous laissant absorber par la lumière divine, dans un grand élan d'amour qui, un jour, s'achèvera en Celui qui attire à Lui pour combler notre âme. Nous devons donc nous perfectionner et réaliser en nous cette profonde union avec le Sauveur. La flamme du cierge est le symbole du Sauveur qui est venu illuminer le monde. Il y a trois choses à considérer dans le cierge : la cire, la mèche et la flamme. La cire pure, ouvrage de l'abeille virginale, qui représente la chair virginale du Sauveur, préparée par la Vierge Immaculée. La mèche qui se trouve à l'intérieur est l'âme. La flamme en est la Virginité. Il est dit que les fidèles s'empressaient de porter eux-mêmes des cierges à faire bénir le jour de la Purification, avec ceux des prêtres, portés en procession en souvenir de la rencontre de Jésus avec le bon vieillard Siméon, venu au Temple de Jérusalem pour voir le désiré des Nations, et la prophétesse Anne. Il suffisait d'aimer, il faut s'offrir et rayonner. Le cierge est le symbole de l'oblation qui signifie la fidélité des âmes, qui ne font qu'un cœur et qu'une âme » (Mère Marie de la Croix).

Seigneur, nous vous demandons que nous puissions, nous aussi vous être présentés, en étant, en retour, revêtus d’une âme purifiée. Apprenez-nous le chemin certain et sûr pour arriver à notre purification qui est celui de vous suivre vous, le Chemin et votre Église qui est votre Corps. Faites que nous soyons fermement attachés à Vous et à elle. Donnez-nous la grâce de nous abandonner à votre capacité à nous transformer à travers notre cheminement sur terre. Accordez-nous l’humilité. Amen. 

Prières quotidiennes

 

Quatrième jour

La Présentation de Jésus au Temple, journée de la vie consacrée

 

La journée de la vie consacrée est célébrée en la fête de la Présentation du Seigneur au temple. La présentation de Jésus au temple, consacré selon la prescription rituelle de l’époque au Seigneur comme tout garçon premier né, annonce le don de Jésus par amour de Dieu et des hommes et l’offrande suprême de la Croix. Cette journée a donc une importance particulière pour toute personne consacrée, qui, inspirée par le don bouleversant du Christ, aspire à son tour à donner sa vie et à tout abandonner pour marcher à sa suite.

Seigneur Jésus, au cours de la sainte Cène, par amour pour ton peuple, vous avez institué l’eucharistie que vous avez confiée à vos apôtres. Nous vous remercions pour tous les hommes que vous avez envoyés depuis ce jour pour qu’ils soient prêtres afin de guider votre peuple et dispenser vos sacrements. Apprenez-nous à les accueillir tels qu’ils sont, avec leurs richesses et leurs pauvretés, et à les soutenir fraternellement dans leurs joies et leurs épreuves. Rendez-les toujours plus fidèles aux engagements de leur ordination, dans la joie de servir et de s’unir à vous. Donnez à vos prêtres la grâce de correspondre toujours mieux au Bon Pasteur que vous êtes, celui qui se fait le serviteur de ses frères et donne sa vie pour ses brebis. Nous vous prions de continuer à susciter de nouvelles vocations. Que votre Esprit soutienne ceux qui perçoivent votre appel et hésitent à vous répondre. Aidez-nous aussi à encourager tous ceux que, dans nos familles et notre entourage, vous appelez à servir votre Corps. Nous nous confions à Vous et nous Vous confions aussi tous les religieux dont aujourd’hui c’est la fête. Qu’ils suivent de plus près tous les enseignements de l’Église. Nous vous le demandons, à vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen. 

Prières quotidiennes

 

Cinquième jour

La Présentation de Jésus au Temple, rencontre avec Syméon

 

Cette fête de la rencontre de Syméon, symbolise la rencontre du Seigneur avec son peuple. Syméon, poussé par l'Esprit et devenant prophète, vint à la rencontre de l'enfant Jésus, le prit dans ses bras, le proclamant “Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple Israël”.

Que voit Syméon ce matin-là ? Comme beaucoup d’autres fois sans doute, ce qu’il voit, c’est un enfant qui s’approche, tenu dans leurs bras par son père et sa mère. Rien ici de bien glorieux, ni d’éclatant, rien en fait de bien lumineux. Et pourtant, dans cet enfant, Syméon reconnaît le salut de Dieu venant jusqu’à lui, la lumière des peuples. Poussé par l’Esprit, il ouvre les yeux sur quelque chose d’ordinaire, et c’est pour lui la merveille !

Comment nous attendons-nous à voir le Seigneur s’approcher, se présenter à nous, se révéler ? Dans l’éclat d’une lumière hors du commun, ou dans la simplicité d’un enfant de son peuple ? Dans l’extraordinaire de nos vies ou dans le plus ordinaire, le plus familier ? Quelle est cette lumière que nous attendons ? N’est-elle pas au plus proche ? Le plus ordinaire de ma vie ?

Syméon ne voulait pas mourir sans avoir vu le Messie. L’Église prie chaque soir la prière de Syméon, avant d’entrer dans la nuit. De fait, chaque entrée dans la nuit est un achèvement, non encore de notre existence terrestre, mais de notre journée. Symboliquement fort, ce moment nous prépare à la remise ultime de notre vie entre les mains de Dieu. Car c'est bien ce grand « départ » que Syméon évoque dans son action de grâce : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser s'en aller ton serviteur, en paix, selon ta parole ».

Une paix qui apparaît comme un don gratuit de l'Esprit (Galates 5,22), mais aussi comme le fruit d'une attente persévérante et fervente. Cela étant, ne nous trompons pas sur la nature de cette action de grâce: elle n'ignore rien des difficultés ou de la complexité de la vie, des angoisses ou des peurs auxquelles nous sommes tous affrontés un jour ou l'autre. Car, de fait, le vieillard Siméon annonce à Marie que Jésus sera un signe de contradiction, certains seront pour Lui et L'écouteront, d’autres le refuseront. (Lc 11, 28) A nous aussi de choisir…Heureux celui qui écoute la Parole de Dieu et qui la garde.

Seigneur aidez-nous à être attentifs aux interventions de Dieu en nos vies. Formez-nous avec la prière d'action de grâce de Siméon, qui articule expérience personnelle et histoire de Dieu avec son peuple et toute l'humanité. Entraînez-nous enfin, dans cette démarche de lâcher prise toujours, en vous faisant confiance, en vous consacrant tous les contenus de nos vies. Amen. 

Prières quotidiennes

 

Sixième jour

La Présentation de Jésus au Temple, annonce de la Croix

 

La prescription rituelle de l’époque au Seigneur comme tout garçon premier né, annonce le don de Jésus par amour de Dieu et des hommes et l’offrande suprême de la Croix. Car dans la prédiction de Syméon à Marie, sur le bonheur de la naissance de Jésus le sauveur, se projette déjà l'ombre de la Croix : « Ton enfant sera un signe en butte à la contradiction. Toi-même, un glaive transpercera ton âme : ainsi seront dévoilées les pensées intimes de bien des cœurs ». (Luc 2, 22-38).

Offre ton fils, Vierge sainte, et présente au Seigneur le fruit béni de tes entrailles (Lc 1,42). Offre pour notre réconciliation à tous, le sacrifice saint, le sacrifice agréable à Dieu (Rm 12,1). Dieu le Père accueillera pleinement cette offrande nouvelle, ce très précieux sacrifice, dont lui-même parle en ces termes : « Voici mon Fils bien-aimé ; en lui, toute ma joie » (Mt 3,17 ; 17, 5).

Mais cette offrande-ci, paraît bien légère : on se contente de la présenter devant le Seigneur, de la racheter avec des oiseaux, et aussitôt on la reprend et l’emporte. Viendra le jour où ce n’est plus dans le Temple, ni entre les bras de Syméon qu’il sera offert, mais en dehors de la ville et entre les bras de la croix. Viendra le jour où il ne sera plus racheté par un sang autre, mais où il rachètera les autres par son propre sang (He 9,12). Car Dieu le Père l’a envoyé comme rédempteur pour son peuple (Ps 110,9). Ce sera alors le sacrifice du soir, tandis que maintenant, c’est le sacrifice du matin. Celui-ci, certes, est plus joyeux, mais l’autre sera plus plénier : celui-ci est offert au temps de sa naissance, celui-là le sera dans la plénitude de son âge (Ep 4, 13).

A l’un comme à l’autre pourtant peut s’appliquer cette prédiction du Prophète : Il a été offert, parce que lui-même l’a voulu (Is 53, 7). En effet, même maintenant, dans le Temple, il a été offert non parce qu’il en avait besoin, ni que la Loi le lui imposait, mais parce qu’il l’a voulu. Et de même, il a été offert sur la croix non parce que le juif a été plus fort, ni que lui-même le méritait, mais parce qu’il l’a voulu.

Mais qu’allons-nous offrir, nous, mes frères, et que rendrons-nous au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné (Ps 115,12) ? Lui, il a offert pour nous la plus précieuse victime qu’il possédait ; en vérité, il ne pouvait en être de plus précieuse. Nous aussi donc, faisons ce qui est en notre pouvoir : offrons-lui ce que nous avons de meilleur : nous-mêmes ! Lui s’est offert lui-même (He 9,14) : qui es-tu, toi, pour hésiter à t’offrir toi-même ?

Frères, au Seigneur qui allait mourir, les juifs offraient des victimes mortes. Mais maintenant désormais je suis vivant, dit le Seigneur ; je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez 33, 11). Le Seigneur ne veut pas ma mort ; et moi, je ne lui offrirais pas volontiers ma vie ? Tel est en effet le sacrifice d’apaisement, le sacrifice agréable à Dieu, le sacrifice vivant (Rm 12,1) ». (St Bernard de Clairvaux, 3e Sermon pour la Purification).

Seigneur apprenez-nous à tout nous offrir et à nous offrir nous-même. Amen.

Prières quotidiennes

 

Septième jour

La Présentation de Jésus au Temple, arrivée soudaine du Seigneur

 

Messie attendu, annoncé qui se présente « soudain » dans son temple, Jésus est présenté au Temple par ses parents (Ex 13,1-2,15). Mais en vérité, c'est le dernier Messager de Dieu, c'est Dieu lui-même qui vient dans son Temple, comme le reconnaît prophétiquement le vieillard Syméon représentant de « tous les hommes justes et religieux qui attendaient la Consolation d'Israël ». Inspiré par l'Esprit Saint, il discerne que cet enfant - en apparence semblable à tous les autres - est celui que les prophètes annonçaient, objet de contradiction, mais Premier-né d'une multitude de rachetés, « lumière des nations et gloire d'Israël, son peuple ».

Sa prière, le Nunc dimittis, est chantée par l’Église au cours de sa dernière prière avant le repos de la nuit, et souvent aussi lors de messes de funérailles.

Marie, modèle des croyants, souffrira plus que quiconque, au plus intime de son être, au plus profond de son cœur, de voir cette lumière rejetée par beaucoup: c'est la prophétie que prononce ensuite Syméon.

Or l’Église, conformément au précepte divin de « prier sans cesse », s'est organisée pour vivre dans la prière continuelle: c'est ce qu'on appelle « l'office », ou mieux « la prière des Heures ». Le principe est simple : il s'agit de vivre chaque temps du jour, du lever au coucher, en contemplant le Mystère divin (ceci n'est pas « réservé » aux prêtres, moines et moniales: les laïcs peuvent suivre cette prière - par exemple grâce à des livrets comme Magnificat qui, s'ils ne donnent pas l'intégralité de ces prières pour chaque jour, donnent la possibilité de prier, chaque jour et à plusieurs moments de la journée, en union avec l’Église).

Marchons dans la paix et la foi avec Marie en présence du Seigneur. Que la vérité du Seigneur demeure en nous ! Pensons aussi à Saint Joseph, ce grand silencieux devant tant de merveilles, qui rachète le Sauveur comme on rachète l'enfant du pauvre avec deux tourterelles. Ce bon vieillard Siméon pouvait dire : « Une grande lumière éclaire le monde ». Alors, dans la détresse de notre cœur, et dans ces temps de troubles, demandons au Sauveur par Marie, la grâce, mais la grâce de faire triompher l'amour et la vérité. Regardons ces modèles offerts en imitation. Soumission de Jésus ; être soumis comme Lui, être humbles comme Marie ; être simples comme Saint Joseph. Détachons-nous de ce qui passe et de tout ce qui nous éloigne de Dieu. « Me voici, Seigneur pour accomplir votre Sainte volonté ».

Réjouissons-nous car le salut est là, dans cet enfant nouveau-né qui repose entre les bras de ce vieillard. Sa vue réjouit aussi nos yeux, notre cœur et notre âme : toute l'histoire du salut se résume et s'accomplit !

Loué soit Jésus Christ ! Qu’il soit toujours loué ! Amen.

Prières quotidiennes

 

Huitième jour

La Présentation de Jésus au Temple, reconnu par Anne

 

« Il y avait là une femme qui était prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Demeurée veuve après sept ans de mariage, elle avait atteint l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S’approchant d’eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui ».

 

La prophétesse Anne et le rôle des femmes dans le salut

 

Voilà un personnage dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle apparaît dans l'Evangile comme une sorte de météore. Nous sommes au Temple de Jérusalem. Selon la Loi de Moïse, 40 jours après la naissance de l'Enfant, ses parents, Marie et Joseph le présentent au Seigneur. Au Temple, deux personnages attendent le Messie, un homme, Siméon, et une femme, Anne. L'un et l'autre apparaissent comme prophètes.

Anne est appelée « prophétesse » par saint Luc. Elle a en quelque sorte le même statut que Siméon. Avec une première grande différence : elle est femme. Rappelons que le Temple de Jérusalem - le sanctuaire, naos en grec, le Saint, est un espace... réservé aux hommes. Anne se tenait, nous dit saint Luc, « aux abords du sanctuaire » où elle vivait « dans le jeûne et la prière », étant veuve depuis plus de soixante ans. Elle aussi, elle attendait. Et les signes de cette attente sont qu'elle n'a pas voulu connaître un autre homme après la mort de son mari (ce propos de chasteté la rapproche du propos de virginité de Marie elle-même, tel que nous le montre le texte de l'Annonciation) et qu'elle vivait au Temple dans le jeûne et la prière. Elle n'est pas d'une tribu sacerdotale ou lévitique comme Siméon l'était sans doute. On nous précise : « fille de Phanuel, de la tribu d'Aser » : une pure israélite. Elle fait partie de ces anawim, les pauvres de Yahvé dont parlent déjà les Psaumes, qui à force d'attendre le salut promis, ont compris que Dieu, sa force, sa puissance, sa providence n'était pas seulement une Loi, mais vraiment le Centre de l'existence de chaque personne. Dieu n'est pas seulement celui qui confère une Justice issue de l'observance extérieure de la Loi. Il est vraiment le cœur de notre cœur, auquel on sacrifie sa vie par la chasteté, la pauvreté le jeûne et la prière. En cet instant, me semble-t-il, Anne représente toutes les religieuses du monde, qui sont des prophétesses par leur vie.

L'Enfant survient, avec ses parents, déjà passablement étonnés, « dans l'admiration » de l'accueil qu'ils ont reçu de la part de Siméon. Et voilà Anne qui se met à « louer Dieu » et à parler de cet Enfant à ceux qui l'attendaient comme leur délivrance. L'observation de la Loi ne remplissait pas son cœur. Ce qu'elle attendait, elle, c'est le Salut. Salut est justement le nom de cet enfant, nom qui lui a été donné au huitième jour de sa naissance, selon l'ordre de Dieu, il se nomme Yeshua : salut.

Salut ? C'est le nom propre de cet enfant, qui le qualifie dans ce qu'il est d'unique. Mais ce nom, avant même de savoir que c'était celui d'un petit enfant, - à l'image de Marie elle-même -, Anne fille de Phanuel l'avait conçu dans son cœur, à travers cette vie de retrait du monde et de privation. Ayant depuis longtemps conçu ce nom, au plus profond d'elle-même, ayant compris que l'homme ne se sauve pas lui-même, fût-ce par l'observation d'une Loi, si sainte soit-elle, elle attendait la délivrance du peuple de Dieu, une délivrance dont son genre de vie fait comprendre qu'elle en a saisi depuis longtemps la nature spirituelle - et non politique. Il était juste qu'elle reconnaisse cet enfant nommé Salut comme étant Celui qui délivre justement.

Et nous dans tout ça ? Eh bien ! Si nous, nous ne parvenons plus à reconnaître le Christ comme celui qui sauve, n'est-ce pas parce que l'idée même de salut donné par Dieu nous fait horreur ? Nous voulons nous sauver nous-mêmes. Nous nous prenons tous pour « Yeshua », nous ne voulons pas que notre salut vienne d'un autre que nous-mêmes. Et c'est pourtant l'essence du salut, une essence que l'on peut expérimenter avant même la venue du Christ, comme l'a fait Anne de la tribu d'Aser, que d'être un DON venu d'ailleurs. Notre salut, nous avons tendance à l'oublier, comme les Pharisiens du temps de Jésus, ne vient pas de notre justice, de nos performances, de ce que nous soyons meilleurs que les autres. Il vient de la sincérité de notre attente et d'une grâce de Dieu qui est forcément efficace, puisqu'elle nous transforme.

Notre salut vient de ce que nous savons attendre cette transformation nécessaire d'un autre, et que sachant cela, nous reconnaissons Jésus, l'homme nommé salut, comme cet autre.

La force d'Anne, qui manifeste l'étrange accointance existant depuis le commencement entre Dieu et les femmes, c'est de VIVRE cette attente, de nous montrer par sa vie comment c'est non pas la Loi mais Dieu même qui est devenu le centre. Bref c'est d'avoir conçu le salut avant de le recevoir.

En évoquant Anne, je parle de la complicité des femmes avec Dieu, cette étrange accointance. Il en a toujours été ainsi ! Voyez bien sûr Genèse 3, 15 : « Je mettrai une inimitié entre toi et la femme » dit Dieu au Serpent diabolique. Voyez aussi Gen. 4, 1 : « Adam connut Eve sa femme : elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit : « J'ai acquis un homme, grâce à Yahvé ». L'associé d'Eve pour la vie, ce n'est pas Adam, c'est... Yahvé lui-même. Et Eve s'exprime ainsi après et malgré le péché originel, cet acte d'orgueil qui lui a valu... la porte du Paradis terrestre. Vitalement, elle n'a pas totalement rompu avec Dieu. La vie, dont les femmes sont porteuses, est toujours l'ambassadeur de Dieu !

Anne, attendant dans le jeûne et la prière la délivrance d'Israël, est bien une fille d'Eve. Elle a deviné le salut, avant qu'il n'arrive et sa vie, depuis son veuvage intervenu « sept ans après sa virginité », a été une longue matérialisation de ce pressentiment. (http://ab2t.blogspot.fr/2010/12/la-prophetesse-anne-et-le-role-des.html).

Anne, veuve prophétesse, reconnut en ce petit enfant, le libérateur de Jérusalem. À la louange de Syméon s'unit cette femme, âgée elle aussi, qui se fait la première messagère de la Bonne Nouvelle - de « l'Evangile » - de la venue du Sauveur, comme le furent d'autres femmes de sa Résurrection.

Seigneur, vous êtes la lumière, lumière qui vient éclairer ce monde rempli de ténèbres. Je vois des ténèbres de toute part : le monde sécularisé dans lequel je vis, le paganisme ambiant, la dégradation morale de la jeunesse. Tout est ténèbres. Moi aussi, je vis dans les ténèbres. Mais, je crois que vous êtes la Lumière. Lumière pour mon âme et lumière pour le monde. Aidez-moi à vivre en accord avec cette lumière que vous me donnez pour que je puisse vous aider à éclairer le monde. Amen. 

Prières quotidiennes

 

Neuvième jour

La Présentation de Jésus au Temple, donne gloire au peuple

 

« Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C'est lui qui l'a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots ! Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?L'homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles et ne dit pas de faux serments). Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face ! Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire ! Qui est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, le fort, le vaillant, le Seigneur, le vaillant des combats. Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire ! Qui donc est ce roi de gloire ? C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ; c'est lui, le roi de gloire ». (Psaume 23).

« Marie est la mère qui, aujourd'hui, au Temple, présente le Fils au Père, donnant suite également en cela au « oui » prononcé au moment de l'Annonciation. Que ce soit encore elle la mère qui nous accompagne et qui nous soutienne, nous, fils de Dieu et ses fils, dans l'accomplissement d'un service généreux à Dieu et à nos frères.

C'est Jésus lui-même qui est le véritable temple, le temple vivant, dans lequel Dieu habite et dans lequel nous pouvons rencontrer Dieu et l'adorer.

Jésus-Christ est la vérité faite personne, qui attire le monde à lui. La lumière qui rayonne de Jésus est splendeur de la vérité. Toute autre vérité est un fragment de la vérité qu'il est et renvoie à lui.

L'éveil à la foi chrétienne, a été rendue possible parce qu'il y avait en Israël des personnes avec un cœur en recherche, des personnes qui ne s'installaient pas dans leurs habitudes, mais étaient en quête d'un plus : Zacharie, Elisabeth, Siméon, Anne, Marie et Joseph, les Douze et tant d'autres. Parce que leur cœur était en attente, ils ont pu reconnaître en Jésus l'Envoyé du Père, et être ainsi à l'origine de sa famille universelle.

La dévotion du peuple chrétien a toujours considéré la naissance de Jésus et la maternité divine de Marie comme deux aspects d'un même mystère, celui de l'Incarnation du Verbe divin, et n'a donc jamais regardé la Nativité comme un fait appartenant au passé. Nous sommes des « contemporains » des bergers, des mages, de Siméon et d'Anne et, marchant avec eux, nous sommes remplis de joie parce que Dieu a voulu être le Dieu avec nous, et il a une mère qui est notre mère.

Marie est la mère de celui qui est gloire de son peuple Israël et lumière pour éclairer les nations, mais aussi signe en butte à la contradiction (Lc 2, 32-34). Et elle-même, dans son âme immaculée, devra être transpercée par l'épée de la douleur, démontrant ainsi que son rôle dans l'histoire du salut ne se limite pas au mystère de l'Incarnation, mais se complète dans la participation pleine d'amour et de douleur à la mort et à la résurrection de son Fils.

L’Église, comme la Vierge Marie, offre au monde Jésus, le Fils qu'elle-même a reçu en don, et qui est venu libérer l'homme de l'esclavage du péché. Comme Marie, l'Église n'a pas peur, car cet Enfant est sa force. Mais elle ne le garde pas pour elle : elle l'offre à tous ceux qui le cherchent d'un cœur sincère, aux humbles de la terre et aux affligés, aux victimes de la violence, à ceux qui désirent ardemment le bien de la paix. (Textes extraits des sermons, homélies, lettres et écrits de Benoît XVI).

Nous vous louons Seigneur de gloire, Lumière des nations, salut préparé à la face des peuples, qui donne gloire à son peuple. Gloire et louange à notre Dieu ! Amen.

Prières quotidiennes

 

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Prière pour les prêtres et les vocations

 

Seigneur Jésus, au cours de la sainte Cène, par amour pour votre peuple, vous avez instituez l’eucharistie que vous avez confiez a vos apôtres. Nous vous remercions pour tous les hommes que vous avez envoyés depuis ce jour pour qu’ils soient prêtres afin de guider votre peuple et dispenser les sacrements. Apprenez-nous à les accueillir tels qu’ils sont, avec leurs richesses et leurs pauvretés, et à les soutenir fraternellement dans leurs joies et leurs épreuves. Rendez-les toujours plus fidèles aux engagements de leur ordination, dans la joie de servir et de s’unir à vous. Donnez à vos prêtres la grâce de correspondre toujours mieux au Bon Pasteur que vous êtes, celui qui se fait le serviteur de ses frères et donne sa vie pour ses brebis. Nous vous prions de continuer à susciter de nouvelles vocations. Que votre Esprit soutienne ceux qui perçoivent votre appel et hésitent à vous répondre. Aidez-nous aussi à encourager tous ceux que, dans nos familles et notre entourage, vous appelez à servir votre Corps. Nous vous le demandons, à vous qui vivez et régnez avec le Père et le Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen.

Vierge Marie, Mère du Christ-Prêtre, Mère des prêtres du monde entier, vous aimez tout particulièrement les prêtres parce qu'ils sont les images vivantes de votre Fils unique. Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre et vous l'aidez encore dans le ciel. Nous vous en supplions, priez pour les prêtres Priez le Père des cieux pour qu'Il envoie des ouvriers à sa moisson. Priez pour que nous ayons toujours des prêtres qui nous donnent les sacrements, qui nous expliquent l’Evangile du Christ et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu. Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père les prêtres dont nous avons tant besoin ; et puisque votre Cœur a tout pouvoir sur Lui, obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints ! Amen.

 

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Litanies de la Présentation de Jésus au Temple

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus enfant, écoutez nous.

Jésus enfant, exaucez nous.

Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils Rédempteur de monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

 

Jésus, Lumière des nations, vrai Fils du dieu vivant, ayez pitié de nous.

Jésus, Lumière des nations, vrai Fils de Marie, ayez pitié de nous.

Jésus, Lumière des nations, Verbe fait chair, ayez pitié de nous.

Jésus, Lumière des nations, Sagesse du Père céleste,

Jésus, Lumière des nations, l’objet de ses éternelles complaisances,

Jésus, Lumière des nations, l’attente des justes,

Jésus, Lumière des nations, le désir des nations,

Jésus, Lumière des nations, salué de loin par les prophètes,

Jésus, Lumière des nations, le roi des anges,

Jésus, Lumière des nations, notre Sauveur,

Jésus, Lumière des nations, notre frère,

Jésus, Lumière des nations, trésor de grâces,

Jésus, Lumière des nations, source du pur amour,

Jésus, Lumière des nations, qui entre dans le Temple,

Jésus, Lumière des nations, présenté au Temple par Marie et Joseph,

Jésus, Lumière des nations, reçu dans les bras du vieillard Syméon,

Jésus, Lumière des nations, Emmanuel qui pénètre dans son sanctuaire,

Jésus, Lumière des nations, Messie annoncé et espéré par le peuple,

Jésus, Lumière des nations, Lumière née de la Lumière,

Jésus, Lumière des nations, Lumière du Christ et des consacrés,

Jésus, Lumière des nations, messager de l’Alliance,

Jésus, Lumière des nations, accomplissant parfaitement la Loi de Dieu,

Jésus, Lumière des nations, racheté par deux petites colombes,

Jésus, Lumière des nations, qui vient à la rencontre de ton peuple,

Jésus, Lumière des nations, attente des nations,

Jésus, Lumière des nations, reconnu par la prophétesse Anne,

Jésus, Lumière des nations, salut préparé à la face des peuples,

Jésus, Lumière des nations, accomplissant le rite de la Purification,

Jésus, Lumière des nations, qui purifie nos cœurs,

Jésus, Lumière des nations, qui donne gloire à ton peuple Israël,

Jésus, Lumière des nations, signe de contradiction,

 

Soyez nous propice, pardonnez nous Jésus, Lumière des nations,

Soyez nous propice, exaucez nous Jésus Lumière des nations,

 

De la servitude du péché, délivrez nous Jésus Enfant.

De la concupiscence de la chair, délivrez nous Jésus Enfant.

De l’orgueil de la vie, délivrez nous Jésus Enfant.

Par votre très humble naissance, délivrez nous Jésus Enfant.

Par votre douloureuse circoncision,

Par votre glorieuse manifestation,

Par votre présentation au temple,

Par votre innocence,

Par votre obéissance,

Par votre douceur,

Par votre humilité,

Par votre amour,

 

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez nous, Jésus, Lumière des nations.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez nous, Jésus, Lumière des nations.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous Jésus, Lumière des nations.

 

Je me réjouirai en Dieu.

Et je tressaillirai en Jésus mon Sauveur.

 

Prions

 

Divin Jésus, que votre amour pour moi a réduit à la petite enfance, à la pauvreté et à l’humiliation de la crèche, je vous adore dans vos abaissements, où vous me paraissez mille fois plus aimable que sur le trône de votre Gloire. Que ne puis-je vous offrir, comme les mages, l’or d’une ardente charité, l’encens d’une prière fervente, jointe à la mortification des passions et des sens ! Sanctifiez mon cœur, ô Jésus, comme autrefois vous avez sanctifié celui de Syméon ; que je sois, comme lui, vigilant sur moi-même, docile à votre voix, prompte à seconder la grâce. Arrachez de mon âme tout sentiment d’orgueil, de souffrance, tout désir de richesse et de l’estime des créatures ; faites moi participer à votre divine Présentation au Temple, en me remplissant de douceur et d’humilité. Amen.

 

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19 janvier 2024

Le Vénérable Guido Schäffer

Guido

Le Vénérable Guido Schäffer

le surfeur de Dieu

1974-2009

 

Guido Vidal França Schäffer est né le 22 mai 1974 à Rio de Janeiro, dans une famille catholique. Il fait sa première communion à 9 ans et sa confirmation à 16 ans : sa relation à Dieu, reçue dans son enfance, grandit et s’affermit discrètement et sans grande période de rejet, au fur et à mesure qu’il prend les grandes décisions de sa vie.

Dans le quartier de Copacabana, dans lequel il a vécu jusqu’à son entrée au séminaire, il se faisait beaucoup d’amis et aimait énormément le sport : le foot (bien sûr !), le cyclisme, la montagne mais en particulier le surf ! Toujours à la recherche d’une meilleure vague, du défi supplémentaire, le surf lui donne le goût de l’excellence, du progrès constant, de la patience aussi. Par le surf il contemple aussi la beauté de Dieu manifestée dans la nature, son harmonie silencieuse ; à chaque étape de sa vie il y a un passage par ces moments de surf, c’est sa façon de rentrer en retraite avec Dieu.

Il fit des études de médecine en s’orientant particulièrement sur la médecine généraliste pour être plus proche des patients et mieux les connaître dans leur intégralité. Il y voyait un véritable défi puisque cette discipline nécessite de connaître tous les aspects du corps humain. Un professeur avec qui il travaillait a dit : « D’un comportement irréprochable envers les autres, il faisait preuve de sa foi à chaque instant. Il vivait en parfaite harmonie avec les valeurs chrétiennes de cordialité, de tempérance, de charité et de justice ». Beaucoup de ses collègues étaient touchés par l’approche chaleureuse, patiente et douce de Guido envers ses patients. Ses amis de la fac constatèrent aussi son grand amour pour l'Eucharistie, dont il parlait comme le remède du corps et de l'esprit, utilisant dans sa description ses connaissances médicales.

Lors d’une messe, Guido fut touché par cette parole : « Ne détourne jamais ton regard du pauvre, ainsi Dieu ne détournera jamais son regard de toi ». (Tb 4, 7) La semaine suivante il fit la rencontre des sœurs de Mère Thérésa et commença à travailler avec elles, joignant ainsi soin des âmes et des corps. La Sœur Caritas, missionnaire de la Charité à Lapa et qui travaille avec lui écrit : « Son unique préoccupation était de sauver les âmes. Emmener chacun à une rencontre personnelle avec le Christ. Pour cela, il n'a ménagé aucun effort ». Il priait toujours pour et avec chacun de ses patients. Il encourageait chacun d’eux dans leur difficulté et ne perdait jamais espoir.

En 2000, à l’occasion de l’année sainte, il voyage à Rome et dans plusieurs sanctuaires de France et du Portugal. Là, après avoir lu un livre sur St François, il sent un appel à tout quitter pour devenir prêtre. Il entre au séminaire en 2002 tout en continuant son œuvre auprès des pauvres. Pendant cette période, il fonde et accompagne plusieurs groupes de prière charismatique, dans les églises et sur les plages, et est un prédicateur infatigable de la Parole de Dieu, jusque sur la radio locale. Il est l’homme dont la prière alimente la générosité. Il a toujours lié les deux et restera profondément un homme de contact et d’évangélisation. Il rencontre un peu tous les milieux et marquera profondément les personnes de la rue qui viendront en masse lors de sa messe d’enterrement.

Car le 1er mai 2009, à l’âge de 34 ans et en dernière année de séminaire, il meurt d’un accident de noyade en surf. Lors de la messe d’obsèques Don Orani Tempesta, actuel archevêque de Rio de Janeiro, fera le très beau geste de déposer son étole sur le cercueil de Guido comme pour dire : « tu es prêtre désormais ».

Sa cause de béatification a été ouverte en 2015. Guido a été déclaré vénérable le 20 mai 2023.

 

Guido 3

 

Citations extraites de ses écrits

 

« Jésus, aide-moi à soigner les pauvres ».

« Me voici pour répondre à Ton plan d'amour. Je veux être ton humble serviteur pour faire ta volonté ».

« Seigneur enseigne moi à aimer les autres comme tu les aimes. Je veux être bon, compatissant et plein de miséricorde. Dilate mon cœur dans l’amour parce que je t’aime et que tu es Amour ».

« Le chrétien a trois aliments : la Parole (Dt 8,3), l'Eucharistie (Jn 6,55) et faire la volonté du Père (Jn 4,34) ».

« Trois points importants dans la prière pour atteindre les grâces de Dieu : la confiance, l'humilité et la persévérance ».

« La vraie liberté est celle qui est basée sur l'amour et élit le bien ».

« Le pardon est le plus grand acte d’amour. Il n'est possible de pardonner que si nos cœurs sont remplis de l'amour de Dieu, de sa tendresse, de sa bonté, de sa miséricorde et de sa compassion ».

« Heureux l'homme qui pardonne toujours, parce que son cœur sera libre pour la grâce de Dieu ».

« Celui qui aime, sort de lui-même pour l'autre, cherche le bien des autres et ne demande rien en retour ».

Quand une personne âgée se plaignait de sa vieillesse, il disait : « Quelle sainte envie j'ai de votre situation : voulez-vous échanger votre âge contre le mien ? J'ai hâte d'aller au ciel ! »

« “L’amour est donc le plein accomplissement de la loi” (Rm 13, 10). L’amour c’est vivre intensément cette vie, les yeux fixés sur Jésus. L’amour c’est chercher Dieu à chaque moment de notre existence. L’amour c’est penser à Dieu, rêver de Dieu, parler de Dieu, désirer la mort pour être face à face avec Dieu. Cela qui aime se rend, se consomme et cherche en tout la volonté de l’Aimé. Il n’existe pas de plus grand amour que de donner sa vie pour le salut des âmes. Toutes nos actions doivent viser l’Amour de Dieu ».

« J'ai demandé au Seigneur: “Qu’est-ce que le buisson ardent ?”; Il a répondu : “C’est la flamme vivante du Saint-Esprit qui ne se consume pas, mais qui se transforme et consume qui le reçoit. Plus vous vous rapprochez de la flamme vivante de mon Esprit, plus vous entendrez ma voix vous appeler.” »

« Au cours de la prière du soir, le Seigneur m'a dit : “La sainteté c'est ouvrir la porte de ton cœur avec générosité. Je veux vivre une union intime d'amour avec toi. (…) Être saint, c'est être chaussé de sandales, prêt à marcher avec Moi et à annoncer l'Évangile de la paix ».

« Le Seigneur nous tient par des liens d'amour (Os 11.4). C'est par cet amour que nous devons nous unir à Lui. Cet amour qui attend tout, soutient tout, croit tout ».

 

Guido Schaffer-001

 

Prière

 

Dieu bien-aimé et Seigneur qui, par la vie du vénérable jeune Guido Schäffer, nous a enseigné, par son exemple et sa ferveur profonde, à nous jeter dans l’eau profonde de la Foi, accorde-nous, à son témoignage de jeune homme, de médecin, de séminariste et de surfeur, de savoir annoncer Ta Parole avec un enthousiasme renouvelé, et accorde-nous par son intercession la grâce que nous te demandons (…). Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Notre Père, je Vous salue Marie, Gloire au Père

 

Guido 2

 

Plus d’infos

www.guidoschaffer.com.br

 

Facebook : Guido Vidal França Schaffer

Instagram : @guido_schaffer

 

Relations de grâces :

guido@arquidiocese.org.br

 

16 décembre 2023

Neuvaine de Noël

Naissance

 

Neuvaine de Noël

Du 16 au 24 décembre

 

I. Prenons d’abord la traduction du « Rorate coeli desuper »

 

R.: Cieux, répandez de là-haut, votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste.

1. Ne te mets pas en colère, Seigneur, et ne te souviens plus de notre injustice,

voici qu’elle est abandonnée la Cité du Saint des Saints,
Sion a été désertée, Jérusalem est dans la désolation,
le temple de ta sanctification et de ta gloire,
là où nos pères célébraient tes louanges.

2. Nous avons péché, et nous sommes devenus comme l’impur,

et nous tous sommes tombés comme la feuille,
et nos iniquités nous ont balayés comme le vent;
tu nous as caché ta face
et tu nous as abandonnés au pouvoir de notre iniquité.

3. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple,

et envoie celui que tu dois envoyer:
envois l’Agneau dominateur de la terre,
depuis la pierre du désert jusqu’au mont de la fille de Sion,
afin que lui-même éloigne de nous le joug de notre captivité.

4. Console-toi, console-toi, mon peuple!

Bientôt viendra ton salut :
pourquoi serais-tu consumé de chagrin,
si la douleur t’a renouvelé?
Je te sauverai, ne crains pas
car c’est moi qui suis le Seigneur ton Dieu,
le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

 

2. Lisons ici quelques versets du livre d’Isaïe (voir missel), suivis d’une dizaine de chapelet

 

Le Seigneur rassemble toutes les nations dans la paix éternelle du royaume de Dieu (Is 2, 1-5)
« Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)
« Dieu vient lui-même et va vous sauver » (Is 35, 1-6a.10)
« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)

 

3. Achevons la dizaine avec la prière suivante :

 

Ô Jésus très miséricordieux, Fils bien-aimé du Père qui nous as tant aimés et qui es venu dans le monde pour nous sauver, en ces jours où nous préparons la célébration de ta naissance dans l’humilité de la crèche, écoute nos humbles prières et ouvre-nous largement le trésor de tes grâces :

Nous te supplions pour notre monde malade : les égarements de l’orgueil et du désir de domination, de la jouissance égoïste et du matérialisme compromettent dangereusement son équilibre et son avenir…

Roi d’humilité et de paix, touche les cœurs de ceux qui ne te connaissent pas, et inspire à ceux qui nous gouvernent les mesures sages au service du bien commun et du respect véritable de l’homme créé à ton image !

Nous te prions pour tous ceux qui souffrent et qui sont affligés : les malades – du corps et de l’âme – , les personnes isolées ou abandonnées, les âmes aux prises avec le découragement ou tentés de désespoir…

Roi de douceur et de guérison, daigne les visiter toi-même et les consoler, et suscite des âmes de compassion qui leur viendront en aide!

Nous te présentons nos familles et nos communautés, nos amis et nos bienfaiteurs : vois nos besoins (les exprimer), sois touché par nos nécessités…

Roi de grâce et de bénédiction, renouvelle en nos âmes les prodiges de ton Incarnation et viens nous remplir de tes propres vertus pour que nous correspondions toujours davantage à ta sainte volonté!

Ô Vierge Marie et Saint Joseph, assistez-nous en ces jours et obtenez-nous, avec les grâces que nous demandons avec ferveur, d’accueillir dignement l’Enfant-Dieu avec des dispositions de cœur qui lui soient agréables. Ainsi soit-il!

 

4. Prenons chaque jour l’une des antiennes suivantes suivie du Magnificat :

 

Le 16 décembre : Ecce veniet Rex, Dominus terræ, et ipse auferet jugum captivitatis nostræ. (Voici que vient le Roi, Seigneur de la terre, et lui-même enlèvera le joug de notre captivité)

Le 17 décembre : O Sapientia, quæ ex ore Altissimi prodiisti, attingens a fine usque ad finem fortiter, suaviterque disponens omnia: veni ad docendum nos viam prudentiæ. (Ô Sagesse sortie de la bouche du Très-Haut, te déployant d’un bout du monde à l’autre et disposant toutes choses avec force et douceur: viens nous enseigner la voie de la prudence.)

Le 18 décembre : O Adonai et Dux domus Israël, qui Moysi in igne flammæ rubri apparuisti, et ei in Sina legem dedisti: veni ad redimendum nos in brachio extento. (Ô Adonaï et chef de la maison d’Israël, qui es apparu à Moïse dans la flamme du buisson embrasé et lui a donné la Loi sur le Sinaï: viens nous racheter par la puissance de votre bras !)

Le 19 décembre : O radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur: veni ad liberandum nos, jam noli tardare. (Ô Rejeton de Jessé qui es dressé comme un signe pour les peuples, devant qui les rois garderont le silence et que les nations invoqueront: viens nous délivrer, ne tarde plus désormais !)

Le 20 décembre : O clavis David, et sceptrum domus Israël; qui aperis et nemo claudit, claudis et nemo aperit: veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis. (Ô Clef de David et sceptre de la maison d’Israël, tu ouvres et nul ne ferme, tu fermes et nul n’ouvre: viens et tires de sa prison celui qui est assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort!)

Le 21 décembre : O Oriens, splendor lucis æternæ, et sol justitiæ: veni et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis. (Ô Soleil levant, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice: viens et illumines ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l’ombre de la mort!)

Le 22 décembre : O Rex gentium, et desideratus earum: lapisque angularis, qui facis utraque unum: veni, et salva hominem, quem de limo formasti. (Ô Roi des nations et objet de leur désir, Pierre angulaire qui des deux peuples en fais un seul: viens et sauves l’homme que tu as formé du limon!)

Le 23 décembre : O Emmanuel, Rex et legifer noster, exspectatio gentium, et Salvator earum: veni ad salvandum nos, Domine Deus noster. (O Emmanuel, notre Roi et notre législateur, attente des nations et leur Sauveur: viens nous sauver, Seigneur notre Dieu!)

Le 24 décembre : Cum ortus fuerit sol de cælo, videbitis Regem regum procedentem a Patre, tamquam sponsum de thalamo suo. (Lorsque le soleil montera dans le ciel, vous verrez le Roi des rois qui procède du Père, semblable à l’époux sortant de la chambre nuptiale!)

 

Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leur trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles. Amen.

 

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27 novembre 2023

Grande Neuvaine de l'Immaculée Conception 2023

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Neuvaine de l'Immaculée Conception

Bénie et encouragée par Sa Sainteté le Pape François

Du 30 novembre au 8 décembre 2023

 

1) Chaque jour, une dizaine de chapelet, suivie de la prière ci-dessous et de trois fois l'invocation :

« Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous » (et pour ceux qui n'ont pas recours à Vous, spécialement les ennemis de la Sainte Eglise et pour toutes les personnes qui Vous sont recommandées »).

2) Une communion le jour du 8 décembre ou entre le 30 novembre et le 8 décembre. Confession recommandée.

 

Prière de la Neuvaine

 

Ô Marie Immaculée, Mère de l’Église, Toi qui as toujours accompagné la vie de l’Église en France, nous nous confions à Toi avec ferveur.

Redis-nous sans cesse : « Faites tout ce qu’Il vous dira ». Qu’à ton intercession, l’Esprit Saint fasse brûler nos cœurs du désir d’aimer Jésus et de le faire aimer. Que l’Église en France soit porteuse de sa lumière et de sa grâce.

En ces années de nécessaire purification, obtiens-nous la lucidité et le courage de rejeter toute complaisance avec le mal et de transformer ce qui doit l’être, ainsi que la douceur et l’humilité.

Veille particulièrement sur les consacrés. Que par le don de leur vie, ils répondent sans réserve à l’amour de Dieu, en Jésus ton fil aimé.

Ô Marie conçue sans péché, qu’au milieu des nations notre Église soit fidèle à sa mission, et marche à la suite de Jésus, en acte et en vérité. Amen.

 

Mgr. Éric de Moulins-Beaufort,

Président de la Conférence des. Évêques de France, 2023

 

Chapelet des Enfants
5, rue de l’Université
75007 PARIS
Tel: 01 42 60 22 05

http://grande-neuvaine-de-l-immaculee-conception.com

 

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16 octobre 2023

Le serviteur de Jean-Thierry Ebogo

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Le serviteur de Jean-Thierry Ebogo

« L’enfant qui voulait devenir Jésus »

1982-2006

 

Jean-Thierry Ebogo naît le 4 février 1982 à Bamenda au Nord-Ouest du Cameroun, il est le fils très fervent couple catholique : René Bikoula et Marie-Thérèse Assengue Edoa. Sa maman raconte que dès sa naissance, elle l’avait offert, dans son cœur, au Seigneur, dans l’espoir qu’il devienne prêtre. Son père surnommait Jean-Thierry le « fils de la prière », car après la naissance de la fille aînée, ils ont longtemps attendu la naissance d’un garçon, et la grande famille faisait pression pour que René prenne une autre femme. Mais le Seigneur exauça la prière du couple qui voulu rester fidèle aux promesses de son mariage religieux : Jean-Thierry arrive et après lui, vinrent d’autres enfants. La famille vivait au rythme des affectations et des déplacements de papa René, qui était gardien de prison, et Jean-Thierry connut donc des lieux et des cultures diverses du Cameroun, ce qui le rendra très ouvert intellectuellement.

Des sa plus tendre enfance, à six ans, Jean-Thierry exprima le désir de devenir prêtre, attiré par l’exemple d’un missionnaire Oblat qui était aumônier de la prison de Maroua : il voulut l’imiter, pour « devenir comme Jésus ». Lui-même racontera ensuite la rencontre avec ce prêtre : « J’étais fou amoureux d’un idéal que je ne connaissais pas, je ne savais rien de la vie du prêtre et pourtant je voulais la faire ».

À treize ans, Jean-Thierry entre au petit séminaire de Guider, au Nord Cameroun. Il poursuivra pourtant ses études et obtiendra son baccalauréat scientifique à Monatélé, dans la région du Centre. Ceux qui l’ont côtoyé se souviennent de lui comme d’un garçon d’une intelligence brillante : il était souvent le premier de la classe. Très généreux, il donnait des cours de répétition aux moins doués ; il était aussi engagé dans les groupes paroissiaux d’action catholique. Avec un sens poussé de la responsabilité face aux difficultés de sa famille, il travaillait pour aider les parents afin d’envoyer ses petits frères à l’école, en faisant le moto-taximan et le photographe.

Il gardait dans son cœur la vocation sacerdotale, mais voulait vivre dans une communauté religieuse, puisqu’il voyait combien de dangers pouvaient rencontrer les prêtres qui vivaient seuls. Il fait une première expérience de pré-noviciat chez les Pères Oblats de Marie Immaculée à Mokolo, au Nord Cameroun, mais il est renvoyé. Interrogés après sa mort, les Pères Oblats expliquent qu’il fut réorienté pour sa tendance à une vie de prière trop intense par rapport à leur charisme. Jean-Thierry rentre déçu à Yaoundé, en se demandant ce que le Seigneur attendait de lui.

Conseillé par une tante religieuse, il arriva, finalement, à la paroisse de Nkoabang, confiée aux Pères Carmes Déchaux. Il fréquente cette paroisse et y fait refleurir les groupes des jeunes. À 21 ans, il devint aspirant chez les Pères Carmes puis, il est fut accepté. Thierry s’y sentit « chez lui » et, selon les témoignages, il s’engageait avec enthousiasme dans les exigences de la vie communautaire, aussi bien dans les travaux champêtres que dans l’apostolat. Les Pères Carmes, enthousiastes, accélérèrent les étapes en décidant qu’il pourrait entrer au noviciat.

 

La mission de la souffrance

 

Mais le Seigneur bouleverse les projets humains et invita plutôt Jean-Thierry à le suivre par un autre chemin. C’est en 2004, à la veille de son départ pour le noviciat au Burkina Faso, pendant un match de football à la paroisse, que Jean-Thierry ressentit une intense douleur à la jambe et son genou enfla. On pense tout d’abord à un accident de jeu, mais à la suite des investigations médicales successives, on diagnostica une tumeur osseuse au genou droit. Il est soumis à la chimiothérapie, mais le traitement s’avéra inefficace : il fallut amputer la jambe droite pour arrêter la tumeur.

Commença alors la via crucis de Jean-Thierry dans les hôpitaux et avec cela, la révélation de sa profonde spiritualité. La veille de l’intervention chirurgicale programmée pour l’amputation de sa jambe, sa maman est à côté de lui et Thierry lui demande de l’aider à bien laver et à bien parfumer la jambe, car, dit-il : « Demain, moi et toi, nous l’offrons au Seigneur, et un don doit être en ordre ».

Quand il était seul pourtant, comme le témoignent ses pensées recueillies dans son journal, il ressentait que le monde entier et ses projets s’écroulaient ; mais il ne montrait à personne sa souffrance physique et spirituelle.

Un jeune qui fréquentait en ce temps-là le Carmel nous a confirmé à ce propos que Jean-Thierry dans son lit d’hôpital se souciait de faire sourire ses amis en visite, en jouant avec la jambe amputée : en y accrochant une casquette, il s’en servait pour saluer les autres. Cet épisode exprime très bien son caractère : intelligent, spirituellement profond, mais aussi sociable et joyeux, plein d’humour pour détendre l’ambiance autour de lui. Dans son journal, il écrit à ce propos qu’il n’aimait pas pleurnicher et devenir répugnant comme certains malades qui inspirent de la peur par leurs cris de douleur ; il ne voulait surtout pas que les autres puissent souffrir à cause de lui.

Les médecins donnent quelques espoirs de guérison et Jean-Thierry ose croire et demander de devenir quand même religieux et prêtre, pour passer le temps dans la maison du Seigneur, le louer et accueillir les pécheurs dans le sacrement de la réconciliation. Il comprend qu’il suivra un noviciat de la souffrance. Après les premiers tâtonnements, c’est comme une vérité qui s’impose avec force, presque jetée à la figure. Il écrira : « Une fois compris ... je l’accueille à cœur joie ». Il confie son chemin aux prières d’une moniale carmélite du monastère d’Etoudi à Yaoundé, sœur Marie Irène de Jésus, afin qu’elle le soutienne dans son noviciat de la souffrance.

Il écrit ensuite une poésie qui montre, à notre avis, la montée de son âme vers le Seigneur, dans un élan d’amour croissant. Il y lit les événements qui le touchent comme une demande de la part du Seigneur du don de son pied afin qu’il puisse aller plus vite et plus loin… Et Jean-Thierry l’offre avec élan : « Prends-le... Je voudrais qu’il parcoure d’abord le cœur des jeunes camerounais pour l’avenir du Carmel de ce pays.. ». Il offre donc son pied au Seigneur afin que sa souffrance donne des fruits de vocation dans les cœurs d’autres jeunes camerounais, qui pourront aller là où il lui est désormais interdit d’arriver.

Une foi si profonde est surprenante sous tous les cieux. Mais elle nous frappe encore plus, puisque en ayant vécu longtemps en Afrique, nous savons que la maladie dans ce contexte est souvent refusée et considérée comme un signe de malédiction, prononcée par quelqu’un qui a « lancé » un mauvais sort ; parmi les croyants, surtout les plus engagés, la maladie n’est pas seulement une épreuve, mais une tentation d’abandonner la foi et de se tourner vers les guérisseurs traditionnels.

L’attitude de foi de Jean-Thierry et son abandon au Seigneur dans sa maladie, en embrassant une mission de la souffrance, sont pour nous l’originalité et le don le plus grand livré par sa vie héroïque à l’Afrique.

 

Voyage de l’espérance

 

L’année qui suit à l’amputation de son pied et de sa jambe, pendant une phase de rémission de la maladie, la congrégation des Carmes Déchaux décide de faire continuer le noviciat de Thierry en Italie, dans la province de Milan dont le scolasticat et la mission de Yaoundé dépendent, et en vue aussi de mener des investigations médicales plus approfondies.

La veille de son départ pour l’Italie, les symptômes de douleur se représentent et deviennent de plus en plus violents, manifestant très tôt que la jeune vie de Jean-Thierry est à nouveau tenaillée par la maladie. Les contrôles répétés et le diagnostic de l’hôpital de Legnano (dans la province de Milan) prononcent la sentence d’un cancer avec des métastases diffusées aux os.

Jean-Thierry est soumis à des soins intensifs auprès d’un centre spécialisé de Turin, mais sans aucune amélioration. Il rentre à Legnano, désormais pour les soins palliatifs. Il demande aux médecins de lui dire la vérité sur son état ; il leur dit ensuite : « Une fois qu’on a donné un sens à la maladie, elle n’est plus une souffrance, mais un chemin vers le Haut, un chemin vers un Autre, un ami qui a souffert comme moi... qui vient à ma rencontre aujourd’hui ». Il témoigne son amour ; il témoigne qu’il a trouvé pour qui vivre... et pour qui mourir.

Sa chambre d’hôpital devient un Carmel mystique, visitée par plusieurs personnes, surtout par les jeunes et les prêtres. Ses confrères aussi le soutiennent. Les docteurs et les infirmiers restent touchés par la patience et la force dans la souffrance de ce jeune. Un docteur s’exclame avec le Provincial des Carmes : « Il n’est pas un malade quelconque. Ce jeune est un saint ! ».

La foi qui était assoupie dans le cœur de nombreuses personnes, en entrant en contact avec Jean-Thierry, redevient un feu qui les embrase. Les témoignages donnés en Italie et ses écrits de cette période témoignent de la profondeur et des fruits de la mission de la souffrance de Jean-Thierry. La congrégation des Carmes au Cameroun, par le Père Giorgio Peruzzotti, qui avait été son directeur spirituel, suit chaque jour les nouvelles de sa santé et prie pour lui, en espérant un miracle.

Le Père Giorgio lui écrit (et il l’affirmera aussi le jour de son inhumation au Cameroun) qu’il espérait que le Seigneur arrêterait la maladie comme il l’avait fait avec la main d’Abraham sur Isaac. Mais que Dieu a voulu différemment… Finalement, tous s’abandonnent à la volonté de Dieu et admirent chaque jour davantage la communication sereine et confiante en Dieu de Jean-Thierry et sa transformation profonde en Jésus qu’il aimait de tout son cœur.

Le Père Peruzzotti l’affirme fort opportunément dans l’introduction à la première plaquette sur sa vie et ses écrits : « Quand Dieu met la main sur un enfant qui le laisse prendre possession de tout son être, ne nous étonnons pas de la transformation qu’il opère pas à pas ».

Pendant que des volontaires et des amis s’alternent dans la chambre de Jean-Thierry et prient avec lui, la Congrégation demande la dispense à Rome pour qu’il puisse prononcer ses vœux perpétuels en l’article de la mort et elle lui sera accordée. Ainsi, dans son lit d’hôpital il prend le nom de frère Jean-Thierry de l’Enfant Jésus et de la Passion, en renfermant toute sa vocation et sa jeune vie : de l’élan de l’enfance à devenir comme Jésus en participant à sa Passion, dans la souffrance.

Il affirme que si la petite Thérèse de Lisieux avait promis une pluie de roses, de grâces du Ciel de sa part, il aurait envoyé, lui, un déluge de vocations pour le Carmel et pour l’Afrique entière.

La profondeur spirituelle et le désir missionnaire de Jean-Thierry atteignent leur sommet dans cette affirmation. À l’occasion de ses vœux perpétuels, les amis de l’Italie se cotisent et permettent ainsi à la maman de Jean-Thierry d’être présente. Les photos de l’évènement montrent la joie de ce jour.

Après un mois, quand le permis de séjour expire, sa mère doit rentrer au Cameroun et la séparation sera déchirante pour tous les deux. Sa maman, Marie-Thérèse, depuis le début, avait été bouleversée par la maladie de Jean-Thierry et avait confié à son fils qu’elle se demandait si le Seigneur avait refusé son offrande, faite à sa naissance.

Sa mère racontait, le jour de l’inhumation de son fils, avec un visage profondément serein, qu’ en Italie, il lui avait réitéré le même rappel depuis le début de sa maladie : « Maman, que la volonté de Dieu soit faite… » ; « Maman, est-ce que tu te rappelles ? Tu m’as offert à Lui depuis ma naissance. C’est comme lorsque tu donnes une petite chèvre ; quand tu iras visiter ton ami, tu ne lui demanderas pas ce qu’il a fait de sa petite chèvre : s’il l’a élevée ou s’il l’a mangée… ; si tu offres un poulet tu ne diras pas à ton ami comment devra-t-il le préparer… Moi, je suis comme la petite chèvre de Dieu… nous ne devons pas demander à Dieu ce qu’il fait de la chèvre que tu lui as donnée dès sa naissance… ». Un rappel doux et ferme à sa maman, afin qu’elle se confie pleinement à la volonté de Dieu, avec le langage de sa culture.

Jean-Thierry meurt le 5 janvier 2006, à 24 ans, en regardant l’image de Jésus en face de lui, en murmurant ses derniers mots : « Il est beau Jésus… Qu’il est beau… ».

Cette beauté, « l’incendie qui avait embrasé son cœur d’enfant – dira encore le Père Giorgio Peruzzotti dans sa biographie – est trop puissant pour s’arrêter, il veut le communiquer au monde entier ».

 

Mission pour toute l’Église

 

Après les obsèques en Italie, à Legnano, sa dépouille a été acheminée au Cameroun où un grand nombre de fidèles et amis du Carmel l’ont accueillie. Nous nous rappelons ces jours-là, l’émotion intense ainsi que la certitude de foi que le Carmel au Cameroun a été marqué à jamais par le passage du jeune Jean-Thierry. Il repose désormais dans le jardin du scolasticat « Edith Stein » de Nkolbisson, à Yaoundé, près de l’Université Catholique, carrefour des jeunes en formation. Sa tombe toujours fleurie est devenue un lieu de prière et de pèlerinage. Les témoignages sur sa jeune vie ont été recueillis et le procès de béatification a été préparé et lancé à Milan.

Le cardinal Angelo Scola, en clôturant à Legnano la phase diocésaine du procès de béatification, avant que toute la documentation passe au Vatican, a affirmé : « Après avoir porté nous-mêmes l’Évangile dans plusieurs zones du monde, nous accueillons aujourd’hui avec joie l’arrivée d’évangélisateurs et de témoins qui viennent de ces terres, comme Jean-Thierry, afin que notre foi puisse ressusciter et apprendre à nouveau à aimer ceux qui sont à côté de nous ».

La cause pour sa béatification a été introduite le 15 février 2013. L'enquête diocésaine a été clôturée le 9 septembre 2014 dans le Diocèse de Milan. Jean Thierry Ebogo est désormais considéré par l’Église catholique comme Serviteur de Dieu.

Jean-Thierry sera peut-être le premier saint noir du diocèse de Milan, signe des temps nouveaux de l’Église et de la mission dans toutes les directions.

 

Jean-Thierry Ebogo

 

Prières

 

Dieu d’amour et de miséricorde, tu as sauvé le monde par le mystère de l’Incarnation, Passion et Résurrection de ton Fils bien-aimé Jésus, et Tu as extraordinairement associé à ces mystères ton serviteur le Frère Jean Thierry de l’Enfant Jésus et de la Passion. Donne nous par son intercession, la même foi et endurance dans la souffrance pour que nous puissions être associés à tes amis qui contemplent ton Visage dans ton Royaume. Amen.

 

Père saint, source de toute sainteté, nous te rendons grâce d’avoir donné à ton Église notre Frère Jean-Thierry de l’Enfant Jésus et de la Passion, exemple lumineux de jeunesse consacrée au Christ. Nous Te remercions de l’avoir conduit avec sagesse et amour sur la route étroite de la Croix. Nous te demandons d’exaucer les désirs que lui-même manifestait pendant qu’il était parmi nous : faire descendre une pluie de saintes et solides vocations religieuses et sacerdotales, particulièrement au Carmel ; d’offrir sa vie pour la sanctification des prêtres et d’aider tout homme marchant vers toi. Nous Te demandons d’exaucer son vœu d’être auprès de Toi et, si c’est ta volonté, de nous obtenir la grâce que nous te demandons (...). Amen.

 

 Jean et Maman

 

Relations de grâces

 

Carmes Déchaux

C.47 NKOLBISSON

B.P. 185

YAOUNDE (Cameroun)

 

www.Jeanthieryebogo.org

 

E-mail : ocdnkolbisson@yahoo.fr

Facebook : www.facebook.com/jeanthierry.ebogo

 

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Page mise à jour le 12 novembre 2023

 

29 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Trentième et dernier jour

Trentième rayonnement

L'Ascension

 

« Latentur cæli et exultet terra » (Ps. 95, 11)

 

Pendant les quarante jours qui sui virent sa Résurrection, Jésus-Christ avait consolé les siens par ses visites et ses enseignements. Il leur avait apparu avec son corps glorifié, exempt de l'infirmité humaine et que ses Disciples considéraient avec plus d'amour et de respect. Ce corps lumineux et beau, quelques-uns l'avaient contemplé sur le Tabor dans sa splendeur ; mais depuis, la souffrance de la Passion y avait imprimé une gloire plus touchante encore. Il y avait une gratitude infinie dans le regard que ces hommes simples jetaient sur leur Maître crucifié pour eux, et ressuscité. Ceux qui avaient douté virent Jésus s'incliner vers Thomas, lui montrer de tout près la blessure de son Cœur, ses pieds et ses mains percés et dire : « Regarde, Thomas, et mets ton doigt dans mes mains et dans mon côté, et ne sois plus incrédule, mais fidèle ». La blessure du côté restée grande ouverte brillait surtout comme un soleil resplendissant. Ce grand Cœur qui n'avait pu contenir tant d'amour sans s'ouvrir par une violente blessure, rayonnait sur ses Disciples, les emplissant tous de sa divine lumière.

Cependant le Seigneur allait quitter ses fidèles, sa Mère et ses amis. Il avait parachevé son œuvre, le noyau de l'Église était formé, les Apôtres avaient reçu l'onction sainte du sacerdoce ; Pierre était la tête et les Disciples les membres fidèles. Il ne restait plus que la Confirmation du Saint Esprit, ce Consolateur promis qui devait leur communiquer la force et le talent nécessaire à ce grand œuvre : la conversion du monde.

Le Christ apparut une dernière fois aux siens dans la grande salle du Cénacle ; il partagea leur repas, et prenant congé d'eux il leur dit de monter au sommet du Mont des Oliviers et de l'attendre. Tandis qu'ils étaient là-haut, rassemblés au nombre de cent vingt, Jésus se trouva au milieu d'eux.

Regardez-les, ô pèlerin, au sommet de cette belle montagne qui se dresse à l'Orient de Jérusalem, couverte alors d'une luxuriante verdure, nouveau dernier Tabor ! Voyez les Disciples qui se pressent autour de leur Seigneur, saisis d'une frayeur soudaine de le perdre, pressentant déjà la séparation à cause des paroles qu'il leur avait dites : « Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, encore un peu et vous me reverrez ».

C'était en effet l'heure de l'adieu ! Soudain, Jésus levant les yeux vers le ciel, s'éleva de terre et lentement comme l'aigle qui s'envole, il monta, monta, les bénissant dans les airs, jusque dans les profondeurs des cieux.

On eût dit qu'il quittait la terre à regret, car il la quittait avec lenteur, le doux Seigneur bénissant !... Une nuée le déroba enfin aux regards de ses fidèles, voilant le dernier rayonnement visible de son Cœur !

Admirez, ô pèlerin, comme Jésus doucement attire et oriente nos cœurs vers le ciel, c'est là désormais qu'il faut le chercher : Sursum corda ! Mais, je vous en prie, jetez un regard de compassion sur ces pauvres désolés qui lèvent les mains vers le ciel en jetant des cris et des sanglots ; sur cette Mère affligée qui voit partir son Fils unique, la laissant seule en exil sur la terre ! Comment consoler tous ces exilés ? Que dire, en effet, à celui qui, loin de sa patrie, voit le soleil se coucher et disparaître sur sa terre natale ? Il pleure en pensant qu'il a perdu l'espérance avec la lumière et rien ne le console ?… Jésus-Christ était leur divin Soleil, et ils se sentaient seuls sur une terre étrangère depuis qu'ils avaient vu son humanité sainte disparaître dans l'infini.

Ils regardaient et pleuraient si long temps que les Anges étonnés vinrent leur dire : « Hommes de Galilée, pourquoi regardez-vous ainsi vers les cieux ? Ce Jésus qui vous a quittés s'est élevé au ciel et viendra un jour de la même manière que vous l'y avez vu monter ». Ces Anges, envoyés par le divin Maître pour les consoler, rendirent le courage et l'espoir à leur âme abattue. En effet, ô hommes de Galilée, pourquoi pleurez-vous, vous n'avez pas tout perdu, Jésus-Christ ne vous quitte pas, il est présent parmi exil vous par son Sacrement et par l'amour tous de son Cœur. Souvenez-vous de la Cène et des admirables promesses de votre Maître !

Et puis ne va-t-il pas implorer là-haut grâce et pardon pour nous, pauvres pécheurs, en montrant à son Père son saint Corps tout couvert des blessures reçues pour le salut du monde ? Il est désormais notre Messager, notre Médiateur…

Et ils descendirent de la montagne pleins de joie, retournèrent à Jérusalem plus forts contre l'épreuve, plus ardents à prêcher Jésus partout, prêts à donner leur vie pour son nom. La douce Mère de Dieu, elle, dont le cœur habitait le ciel, s'en alla aussi toute fortifiée.

Et vous, ô pèlerin, regardez le ciel avec eux ; « il est si beau, le ciel, dit saint François de Sales, maintenant que Jésus y sert de soleil et que son Cœur est une source d'amour dans laquelle les bienheureux viennent boire à souhait. Chacun va se regarder dedans ce Cœur et y voit son nom écrit d'un caractère d'amour, que le seul amour peut lire, que le seul amour a gravé ».

Jésus, en quittant la terre, avait donné aux siens un dernier gage d'amour : l'empreinte de ses pieds vainqueurs sur le rocher qui s’amollit au contact divin. Mais surtout, il leur laissait et nous laissait à tous le plus précieux héritage : son Cœur sacré. Ce Cœur, foyer de son éternel amour, restera réellement présent avec nous jusqu'à la fin des siècles, dans le Sacrement par excellence, l'ineffable Eucharistie !

 

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Invocation

 

Quand donc, ô divin Sauveur, quand donc suivrons-nous de nos aspirations, de nos désirs ardents cette route glorieuse que, vous nous tracez par votre Ascension ! « Qui me donnera les ailes de la colombe ! et j'irai et je me reposerai en vous ! » Ascende superius ! En haut, montez plus haut ! C'est l'appel que vous nous faites entendre, ô divin Maître ; et de même que l'aimant attire le fer, que votre Cœur attire les nôtres vers Lui, qu'il soit notre Guide, notre Boussole et nous oriente toujours vers la céleste Jérusalem ! Ainsi soit-il.

 

Mirebeau

 

Consécration au Cœur de Jésus

 

Je vous adore, Cœur sacré de Jésus, source de la vie éternelle, fournaise ardente du divin amour, et je vous consacre mon cœur ; soyez à jamais mon asile et le lieu de mon repos ; c'est dans votre Cœur que je veux habiter, là que je veux aimer. Ce Cœur deviendra la règle de mes pensées, mon Guide dans les passages difficiles de la vie, ma force, ma lumière, ma véritable consolation.

Ô Cœur de Jésus, que mon cœur soit l'autel de votre amour, que tout mon être soit occupé à vous servir, à publier votre ineffable bonté. Vous nous avez tout donné, ô Jésus, il est bien juste que je vous donne ma volonté et mon cœur. Faites que mon esprit médite vos perfections adorables, que ma mémoire se souvienne de vos bienfaits, et que mon cæur, tout uni au Vôtre, soit prêt pour vous à tous les sacrifices.

Ô Seigneur, que j'ai tardé à vous aimer, que j'ai tardé ! Aussi je veux vous consacrer tous les instants qui me restent à passer sur la terre, je ne veux plus vivre que pour vous, heureux si je pouvais mourir en vous aimant et vous glorifier pendant toute l'éternité. Ainsi soit-il.

 

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Fin du Mois du Sacré Cœur

 

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28 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Vingt-neuvième jour

Vingt-neuvième rayonnement

La pêche miraculeuse

 

« Dominus est ! » (Jn. 21, 7)

 

Jésus ressuscité ne pouvait se résoudre à quitter les siens, il vivait encore avec eux, leur apparaissait sans cesse, leur montrait ses pieds et ses mains percés, et rompait avec eux le pain comme il le fit avec les Disciples d'Emmaüs.

Vraiment ses délices sont d'être avec les enfants des hommes ! Quelle tendresse infinie dans ses rapports avec ses Apôtres, quelles douces paroles il leur distribue dans ces apparitions ineffables ; il ne peut les quitter, il les rejoint partout. « Pourquoi êtes-vous tristes ? », demande-t-il aux uns. « Ne vous troublez pas, ne craignez rien », dit-il à ceux-là. « Paix à vous, paix à vous », répète-t-il à tous. Comme le Cœur de Jésus palpite dans ces récits admirables du saint Évangile ! Son amour est transparent, translucide au travers des mots et des actes.

Un jour Pierre, qui était revenu en Galilée après la Résurrection avec quelques Apôtres et Disciples, sentit sa première vocation se réveiller en lui à la vue du beau lac de Tibériade et dit à ses compagnons : « Je vais pêcher ». Thomas, les fils de Zébédée et quelques autres lui répondirent : « Nous allons pêcher avec vous ». Et ils tendirent leurs filets dans la mer ; mais la pêche fut infructueuse, de toute la nuit ils ne prirent pas un seul poisson.

Au matin, Jésus parut sur le rivage et leur dit : « Enfants, avez-vous fait une bonne pêche? » « Non », répondirent-ils sans le reconnaître. Jésus reprit : « Jetez les filets à droite et vous trouverez ». Ils obéirent, mais ne pouvaient plus retirer les filets, tant ils étaient chargés de poissons. Aussitôt Jean dit à Pierre : « C'est le Seigneur ! » Admirable intuition de l'amour ! Jean le reconnaît moins à sa forme visible qu'à son adorable bonté !

Et voyez vous-même, ô pèlerin, combien Jésus est rempli d'une tendre sollicitude pour eux ! Tandis que la barque chargée approchait lentement du rivage, il avait préparé du feu sur le sable pour y faire cuire quelques poissons, et quand ses Disciples furent près de lui, il les servit lui-même de ses mains glorieuses. Le prodige les avait tous confondus, ils reconnaissaient à présent leur Seigneur ; mais n'osaient le questionner, tant ils étaient saisis d'admiration et de respect.

Mais le Maître reprenait avec eux la douce familiarité d'autrefois, son Cœur divin se laissait aller à des épanchements intimes et tendres, excitant en eux leur foi et leur amour. Oh ! l'admirable festin ! Les Disciples contemplent le visage adoré du Maître, et ne peuvent se rassasier de cette vue, ils se nourrissent spirituellement et corporellement avec le Seigneur. Heureuse l'âme qui s'entretient avec Jésus-Christ et qui reçoit les rayonnements de ce Cœur qui apporte le feu sur la terre et cherche à l'allumer dans toutes les âmes !

Ce miracle est d'une grande leçon, ô pèlerin. L'œuvre de l'homme est stérile en soi si Dieu ne la féconde ; mais il faut que l'homme apprenne son impuissance afin de recourir à Dieu en toute entreprise. Ces simples pêcheurs que Jésus-Christ allait élever au sacerdoce en les faisant pêcheurs d'hommes, apprenaient par ce symbole miraculeux que la grâce opérerait des prodiges par leur ministère, que Dieu donnerait une merveilleuse fécondité à leur apostolat. Ils allaient dès lors, à la parole du Maître, jeter les divins filets sur les multitudes et faire des captures d'âmes. Il était donc nécessaire d'exciter leurs sentiments de foi et d'amour au moment où Jésus allait confirmer leur vocation et élever Pierre à la dignité souveraine.

« Après qu'ils eurent mangé, dit saint Jean, le Seigneur dit à Pierre : « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci ? » « Oui, Seigneur, répondit-il, vous savez que je vous aime ». Et trois fois Jésus renouvela cette demande et trois fois Pierre, avec un élan plus ardent, lui répondit : « Oh ! oui, Seigneur, je vous aime ». Et Jésus lui dit : « Pais mes brebis... »

Celui qui devait être le plus élevé en dignité, devait être aussi plus éprouvé en amour, plus fortifié en la foi. Déjà l'amour avait sa récompense, « car c'est l'office de l'amour, dit saint Augustin, de paître le troupeau du Seigneur ». Et par cette consécration de Pierre, le Cœur de Jésus transportait en son Apôtre et par lui en tous ses prêtres une partie de son grand amour pour les hommes.

Le Seigneur s'entretint encore quelques instants avec ses Disciples, puis il disparut. Ses visites n'étaient qu'une vision fugitive, mais infiniment consolante et douce. C'était pour eux un peu comme la visite eucharistique l'est pour les âmes. Elle est courte, l'âme ressent le bonheur de la présence réelle, sans pourtant savourer la douceur de ne plus la perdre.

Sur cette terre d'ombres, il en sera ainsi jusqu'à la fin ; la jouissance pleine est réservée pour l'éternité, et nous ne goûtons ici bas qu'en de furtifs instants combien le Seigneur est doux !

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Invocation

 

Seigneur, ne nous abandonnez pas dans notre exil, car nous vous aimons, oh ! oui, Maître, vous le savez ; mais si notre foi est chancelante, notre amour peu ardent, ayez pitié de notre faiblesse et fortifiez-nous, afin que nous aussi nous devenions des apôtres, apôtres par l'exemple et par la prière. Si vous nous apparaissiez tout-à-coup dans la splendeur de votre humanité sainte, nul ne pourrait résister à vos attraits ; mais nous ne vous voyons pas, vous ne nous consolez pas toujours, et pourtant toujours dans le silence de l'oraison, votre divin Cœur attentif rayonne avec amour sur l'âme qui prie.

 

Mirebeau

 

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27 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Vingt-huitième jour

Vingt-huitième rayonnement

Emmaüs

 

« Nonne cor nostrum ardens erat in nobis ? » (Lc. 24, 32)

 

Le jour de la Résurrection, vers le soir, deux Disciples s'en allaient de Jérusalem au bourg d'Emmaüs, situé environ à soixante stades (trois lieues) de la Ville sainte. Emmaüs est beaucoup moins élevé que Jérusalem ; mais pour y arriver il faut gravir un pays montagneux et rocailleux, traversé par la profonde vallée du Térébinthe, que sillonne le torrent tant célèbre où David ramassa la pierre qui devait tuer Goliath.

Les deux Disciples s'entretenaient des grands évènements arrivés à Jérusalem et dont tous les esprits étaient agités ; mais ils étaient profondément affligés de n'avoir point vu le Seigneur qu'on disait ressuscité. Tout en conversant avec tristesse et gravité et comme ils passaient dans la vallée de Térébinthe, un homme se joignit à eux et leur demanda doucement de quoi ils parlaient et d'où venait leur tristesse.

L'un des Disciples lui répondit : « Êtes-vous donc tellement étranger à Jérusalem, que vous ne sachiez rien des choses qui sont arrivées ces jours ci ? » « Quelles choses ? » dit le voyageur. Ils reprirent : « Au sujet de Jésus de Nazareth qui était un Prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant les hommes. « Ignorez-vous comment les Princes des Prêtres et les Anciens de notre nation l'ont livré et l'ont crucifié ? Nous espérions qu'il était Celui qui doit délivrer Israël ; mais voici maintenant trois jours que ces choses ont eu lieu ».

Alors les Disciples racontèrent avec l'accent du découragement que le Sépulcre était vide et que les saintes Femmes disaient avoir vu le Seigneur vivant et ressuscité ; mais ils appelaient cela délire de femme : deliramenta.

Alors le voyageur inconnu leur dit : « Ô insensés ! Cœurs lents à croire les Prophètes, ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances et qu’ainsi il entrât dans sa gloire ? » Ensuite il leur commenta les prophéties et leur expliqua ce qui était dit du Christ dans les Saintes Ecritures.

Cheminant ainsi tous trois, ils arrivèrent au seuil de la maison de Cléophas, l'un des deux Disciples, et le voyageur parut vouloir les quitter ; mais ils insistèrent pour qu'il restât, disant : « Il se fait tard, le jour est déjà sur son déclin ». L'inconnu entra et se mit à table avec eux, tout-à coup il prit du pain, le bénit, le rompit et le leur présenta comme au jour de la Cène. À cet instant, leurs yeux s'ouvrirent, ils reconnurent leur divin Maître ; mais aussitôt il disparut. Les Disciples, remués jusqu'au fond de l'âme, se dirent l'un à l'autre : « Notre cœur n'était-il pas tout brûlant au dedans de nous lorsqu'il nous parlait dans le chemin et qu'il nous expliquait les Ecritures ? »

Ainsi, ô pèlerin, le divin Cœur de Jésus se trouve partout sur le chemin de notre vie, à tous les passages difficiles, prêt à nous aider et à nous éclairer. Quand une âme livrée à quelque perplexité ou quelque sécheresse doute, s'attriste, désespère, il vient par sa grâce, fortifie et illumine cette âme.

Il est bon de s'entretenir des choses de Dieu ; mais si notre esprit limité se perd, si notre foi s'égare, le divin Voyageur viendra nous remettre dans le droit chemin. Son amour ne peut supporter de voir les siens errants, affligés ; c'est en ami qu'il vient à eux et leur demande doucement de lui ouvrir la porte de leur cœur.

Quand l'âme, médite et prie, le divin Cœur l'écoute et la suit, puis il fait semblant de partir, afin d'être retenu, d’être supplié. Alors il se révèle. Non seulement il attend les âmes, mais souvent il a pitié de la faiblesse de notre foi, il les poursuit de ses sollicitations, leur donne de précieuses leçons jusqu'à l'heure où l'âme éblouie s'écrie : C'était le Seigneur ?

Mais le passage du Seigneur est de courte durée, comme tout bonheur sur terre ; il faut saisir cet instant rapide, car l'on peut manquer la venue divine et repousser la grâce. Il faut pour écouter sa parole, un cœur docile et plein de bonne volonté.

Admirez encore, ô pèlerin, l'humilité très grande du divin Cœur qui se plaît à dévoiler ses plus hauts secrets à ces deux simples disciples. Les orgueilleux ne trouvent jamais assez d'auditeurs pour écouter leurs discours et croient s'abaisser en parlant à des hommes de condition inférieure ; mais le Seigneur converse familièrement avec ses deux pauvres compagnons de route et marche avec eux. Admirez aussi, combien cette manière de se faire reconnaître est touchante : l'Eucharistie : C'est là le grand moyen de Dieu pour s'attirer les âmes, pour fortifier les faibles, pour confirmer les forts ; c'est le signal divin !

Souvent l'âme aveugle reçoit l’hôte céleste d'un cœur indifférent ; mais un acte de bonté suprême, la touche puissante de la grâce, le lui fait reconnaître : le cœur s'échauffe à ce contact sacré, et adore ce Cœur dont les rayons d'amour l'illuminent.

 

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Invocation

 

Ô Cœur sacré, protégez-nous en ce passage de la terre et ne nous quittez pas ; ouvrez nos yeux, éclairez nos pas, dissipez nos doutes. Si mon cœur est uni au Vôtre, qui craindrai-je ? Vous l'avez dit, ô divin Maître : « Que votre cœur ne se trouble point et ne craigne point. Comme mon Père m'a aimé, c'est de ce même amour que je vous aime. Demeurez dans mon amour ». Et nous vous le demandons, comme les deux Disciples d'Emmaüs, ô Seigneur, demeurez avec nous, nous voulons habiter avec vous. Hic habitabo, quoniam elegi eam (Ps. 131, 15).

 

Mirebeau

 

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26 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Vingt-septième jour

Vingt-huitième rayonnement

L'apparition à Marie-Madeleine

 

« Anima mea liquefacta est, ut locutus est » (Ct. 5, 6)

 

Depuis la mort du Sauveur, Marie Madeleine ne pouvait s'éloigner du Tombeau où reposait son unique amour. Dès que le jour, à peine levé, lui permettait de sortir, elle courait seule ou accompagnée d'autres saintes Femmes, vers le Saint Sépulcre.

Le Dimanche, à l'aurore, elle devança ses compagnes et, les mains chargées de parfums nouveaux qu'elle voulait verser sur son Maître adoré, elle se dirigea vers le Tombeau. Elle s'approcha très près, car les gardes n'étaient plus là. Tout en pleurant, elle se baissa pour regarder dans le Sépulcre dont la porte est très basse ; elle vit la pierre écartée et le Tombeau vide. À cette vue, Madeleine alarmée court en toute hâte à la maison où étaient Pierre et Jean et s'écrie : « Ils ont enlevé le Maître et je ne sais où ils l'ont mis ».

« Pierre et Jean sortirent de la maison et vinrent au Tombeau. Ils couraient tous deux ; mais le disciple que Jésus aimait courut plus vite que Pierre et l'ayant devancé, il arriva le premier au sépulcre. Là s'étant incliné, il vit les bandelettes détachées du corps et posées à terre. Le suaire, dont on avait recouvert la tête de Jésus , était placé à part, roulé séparément ». Jean vit ces signes certains de la Résurrection et crut aussitôt, alors il s'en retourna avec Pierre.

Madeleine, elle, ne pouvait quitter un lieu si cher. Elle était toute noyée dans ses larmes, toute languissante d'amour : Christi amore languida ; elle chercha de nouveau à regarder dans le Sépulcre et se baissant :

« Elle vit deux Anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête, l'autre au pied, là où avait été placé le corps. Lesquels lui dirent : « Femme, pourquoi pleurez-vous ? » Elle leur répondit : « Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais pas où ils l'ont mis ».

Ayant dit ces mots et absorbée dans l'unique pensée qui l'occupait, elle se retourna et fit quelques pas en avant comme égarée par la douleur : ses longs cheveux tombaient en désordre autour d'elle, et elle ne savait où elle allait. Soudain, elle vit devant elle un homme qu'elle prit pour un jardinier du jardin de Joseph d'Arimathie ; aussitôt elle s'écria avec impétuosité : « Seigneur, si c'est vous qui l'avez enlevé, dites-moi où vous l'avez mis et je l'emporterai ».

Quelle vaillance dans cette femme ! il n'y a point de borne à son amour : seule contre tous, elle disputera son Seigneur, elle l'enlèvera s'il le faut, et, faible femme, elle l'emportera dans ses bras !

Mais Jésus, car c'était lui sous les habits d'un jardinier, lui dit ce seul mot : « Marie ! » Aussitôt elle se retourne à la voix du Maître, et s'élance à ses pieds : « Rabbouni ! » s'écrie-t-elle. Oh ! quel accent dans ces deux mots ! Quel doux appel dans ce nom de « Marie ! » Quelle harmonie céleste dans la voix du Sauveur, que de tendresse et de révélation dans ce seul mot : « Marie ! » Qui ne voudrait entendre son nom prononcé par un telle bouche ; qui ne voudrait le voir inscrit au fond du Cœur de Jésus-Christ !

Le mot de : « Maître ! Rabbouni ! », résume tout chez Madeleine, la joie intense du revoir, la possession enfin retrouvée, l'adoration, l'amour ! Rabbouni !

Est-il, en effet, une révélation plus touchante, plus directe de l'amour du Cœur sacré, que cette consolante apparition ? Ce n'est point le salut du monde qui excite aujourd'hui ses ardeurs, ni la pensée des pauvres pécheurs qui l'enivre de dévouement comme au jour de la Passion ; c'est une âme, une seule âme qui l'occupe et l'attire, et qui, à cette heure, l'adore dans l'extase du bonheur. Tout disparaît, le Cœur de Jésus rayonne sur cette âme, il se donne à elle avec une infinie tendresse.

Le divin Maître ne peut résister à l'appel d'une âme, il est tout prêt, maintenant comme alors, à répondre au cri désolé d'un cœur qui le cherche avidement, à répandre sur lui les trésors de son Cœur divin ; caché sous les voiles eucharistiques, il est toujours là, présent avec nous depuis la merveilleuse invention de son amour !

Il se manifeste par la grâce, la paix, la consolation, à l'âme fidèle qui le cherche et qui le trouve au fond de douleurs. Si dans l'affliction elle l'invoque : tout bas, dans le silence du cœur, l'âme entend la voix divine qui l'appelle par son nom et c'est fini ! l'angoisse disparaît, le courage revient plus fort, la résignation plus grande, et la coupe de douleur semble épuisée, parce que l'Ami souverain a paru.

Mais en cette vallée de larmes, la joie est toujours de courte durée, Jésus le rappelle à Madeleine et par elle nous donne à tous une grande leçon ; il ne veut point qu'elle baise ses pieds sacrés comme autrefois : « Ne me touche point, dit-il, en arrêtant son élan, car je ne suis pas encore remonté vers mon Père ». Il lui rappelle, en ce moi, le grand mystère accompli, la résurrection de son corps qui doit habiter le ciel désormais ; mais s'il veut rester encore avec nous, ce sera invisiblement par l'amour de son Cœur, et par le Sacrement.

La possession visible et sans fin, ô pèlerin, est donc réservée pour le ciel. La possession eucharistique contente, il est vrai, notre âme, mais non point nos sens. La plénitude de la joie n'est pas faite pour la terre. Il faut tendre plus haut, il faut que la foi, cette flamme céleste, s'alimente surnaturellement, et que notre amour plus austère s'éprouve loin de la présence du divin Maître… Madeleine le comprit ; consolée et ravie, elle quitta le Seigneur et chercha par une prodigieuse austérité à mériter de le revoir face à face, sans jamais craindre de le perdre. « Il faut mourir avec Jésus, dit le P. Lacordaire, pour toucher de nouveau Jésus ».

 

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Invocation

 

Ô bon Maître ! Rabbouni ! Nous vous retrouvons enfin après l'absence du tombeau ; le rayonnement de votre Cœur resplendit à nouveau et la mort est vaincue par votre triomphant amour. Il vit et vivra toujours avec nous, ce Cœur sacré qui se dévoile à ses plus chers amis, pressé de consoler leur angoisse mortelle. Apprenez-nous donc à vous chercher : comme Madeleine éplorée, car l'amour appelle l'amour, et vous viendrez à nous, ô divin Cœur, vous vous montrerez par les signes de votre grâce jusqu'au jour de la possession éternelle.

 

Mirebeau

 

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25 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Résurrection

 

Vingt-sixième jour

Vingt-sixième rayonnement

La Résurrection

 

« Ego sum lux mundi » (Jn., 7, 12)

 

Il y avait trois jours que le divin Crucifié était dans le tombeau. Ce tombeau, on le voit encore sous le roc taillé qui jadis faisait partie du Jardin de Joseph d’Arimathie, et qui est, aujourd'hui, enclavé dans l'église du Saint Sépulcre. Ce saint édicule, placé sous la grande coupole et qui n'est autre que le rocher lui-même, est divisé en deux chambres ; la première est appelée Chapelle de l'Ange, la seconde renferme le tombeau creusé en forme d'auge dans le roc vif. Le monument tout entier est recouvert de marbres et d'ornements ; mille lampes de couleurs, suspendues tout autour, le font resplendir comme un joyau sous la coupole sombre de la grande basilique.

Quelle indicible émotion saisit le pèlerin lorsqu'il pénètre sous le rocher sacré, lorsqu'à genoux sur les dalles, il baise en pleurant la place où reposait le divin Enseveli ! Un frisson parcourt l'âme entière, frisson de bonheur, de désir, d'amour ! C'est un instant de joie comme il n'en est point sur terre, un instant court comme la minute qui s'envole, rempli comme un siècle. À travers le revêtement de marbre, il semble au pèlerin qu'il voit encore la divine forme du Christ qui repose sur la pierre ! Il lui semble en baisant ce marbre froid comme le froid de la mort, sentir sous les lèvres le saint Corps rigide du Fils de Dieu ! À ce contact sacré, la vie s'accroît et se précipite comme s'il buvait à une source. Ah ! c'est que cette mort a fait jaillir la vie, c'est que cette force toute puissante a ressuscité le corps du Christ et nous ressuscitera un jour avec lui ! Ego sum ressurectio et vita.

Mais revenez, ô pèlerin, à l'immortelle scène qui se passa ici, il y a dix vingt siècles. Les amis de Jésus en pleurs, l'ayant embaumé avec les mille soins de l'amour le plus tendre, se séparèrent enfin de la dépouille sacrée, la transportèrent dans leurs bras jusqu'au sépulcre neuf de Joseph d’Arimathie à cinquante mètres du Calvaire ; et la déposèrent dans une sorte d'auge taillée dans le rocher.

Représentez-vous ce douloureux cortège, le déchirant adieu que ces amis fidèles disent à leur Seigneur et les sanglots qui l'accompagnent. Marie baise en pleurant la tête de son fils, Madeleine appuie ses lèvres sur les pieds sacrés et ne peut plus les en détacher... Pourtant il faut fermer le Tombeau et le laisser, hélas ! sous la garde des soldats Romains.

Voyez-vous à présent, ô pèlerin, le Sauveur enseveli, immobile, glacé ; il veut prendre sur lui l'humiliation du linceul et du tombeau ; mais en y passant lui-même il nous en ôtera l'horreur. N'est-ce point par amour qu'il reste ainsi enchaîné par la mort, et qu'il laisse son saint Corps reposer à l'ombre du tombeau ? Cette mort est une véritable victoire, la victoire de l'amour qui survit à la défaite du corps ! et plus tard ne demeurera-t-il pas ainsi toujours avec nous, dans l'anéantissement eucharistique, seul, obscur et vraiment enseveli dans le Tabernacle ? Du fond de son Tombeau glorieux, Jésus semble nous dire : Je dors, mais mon Cœur veille ! Dormio, sed Cor meum vigilat ! Et l'amour veille, l'amour qui illumine, qui réchauffe, qui console ! L'amour va con soler les saintes âmes des justes retenues dans les Limbes et leur donner l'espérance de leur prochaine entrée dans le ciel ; puis il va aussi consoler sa mère, suivant une touchante tradition, et son âme lui apparaît plusieurs fois. L'amour de Jésus est infatigable, il ne peut se reposer un seul instant, c'est un feu qui se communique et veut être allumé dans tous les cœurs !

Il y avait trois jours que le saint Corps reposait ; les gardes veillaient autour, de peur que les Disciples ne vinssent l'enlever. Pauvres insensés ! Celui qui marche sur les eaux et commande à la tempête saura bien briser les entraves du tombeau !

L'aube éclairait à peine l’horizon, au matin du Dimanche. Soudain, la terre tremble, le roc ébranlé s'entr'ouvre avec un bruit de tonnerre, c'est Jésus-Christ triomphant qui s'élance hors du sépulcre. Les gardes roulent par terre, aveuglés par la lumière éclatante ; aussitôt l’Ange du Seigneur descend comme un éclair et s'assied sur l'énorme pierre renversée.

Contemplez, ô pèlerin, le Soleil éblouissant qui se lève sur le monde ; admirez le nouvel éclat du Cœur transpercé. Et comme ce Corps abîmé par la souffrance resplendit ! Les Anges ont recueilli précieusement les parcelles de sa chair sacrée, tombées sur la terre sous les coups de la flagellation ; ils ont recueilli les gouttes de sang divin qui arrosait le Calvaire tout autour de la Croix, et voilà que la divinité qui toujours réside en ce Corps a mystérieusement réuni ces parcelles ; l'âme du Sauveur revient, et ce Corps soudain reconstitué sort du tombeau par sa toute puissance, semblable au soleil qui s'élève à l'horizon et monte inondant tout de sa clarté. Ses blessures lancent des feux, celle de son Cœur surtout est enflammée. Une beauté divine éclate en son humanité sainte, la beauté sereine du vainqueur.

Vainqueur de la mort et de la souffrance, vrai Vainqueur de l'amour ! Ego sum resurrectio et vita.

Le Cœur de Jésus est pour nous le gage de la résurrection, car il de meure avec nous par l'amour, pour nous ressusciter au dernier jour : « Celui qui croit en moi, je le ressusciterai ». Il est présent sur l'autel dans le Sacrement, afin que nous trouvions, que nous aimions ce Cœur, qui est là pour nous guérir, nous relever, nous purifier, nous ressusciter à la grâce.

La vie ! Ceux que la lumière de la Résurrection n'éclaire pas, les insensés qui détournent la tête pour ne pas être aveuglés de la vérité, ceux-là n'ont point part à la vie. La vie est à ceux qui croient, elle est aux âmes sincères où vibrent ces deux cordes divines ! la foi et l'amour ! Or, le Cœur de Jésus est le foyer de la vie ; allons donc puiser à cette source permanente et intarissable ; nous savons désormais où trouver la régénération et la vie véritable. Ego sum resurrectio et vita !

 

Divine-Mercy

 

Invocation

 

Seigneur, votre beauté est ancienne mais toujours nouvelle, car ce Corps meurtri refleurit d'une jeunesse nouvelle, les blessures de votre Passion sont transfigurées en rayons de gloire. Votre Cœur divin surtout resplendit, donnez- nous de le voir un jour, ce Cœur adorable qui projette sur le monde son éternel amour ; donnez nous de le connaître et de l'aimer sur cette terre d'exil, en attendant la joie de le contempler dans la céleste Patrie !

 

Mirebeau

 

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24 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Heure de la Miséricorde

 

Vingt-cinquième jour

Vingt-cinquième rayonnement

Le Cœur ouvert par la lance

 

« Fluminis impetus lætificat civitatem Dei » (Ps. 45, 5)

 

Les amis du Sauveur veillaient au tour de sa dépouille mortelle, priant et sanglotant. Le corps sacré, tout blanc comme une neige très pure, s'élevait devant ces pauvres désolés avec une majesté tranquille. Il avait fini de souffrir, le Fils de l'Homme, mais la trace de ses blessures horribles formait sur cette blancheur, des sillons empourprés du sang divin, maintenant glacés par la mort.

Soudain, cette mère qui veillait tout en pleurs et les quelques fidèles éplorés virent s'approcher des soldats qui venaient achever l’agonie des crucifiés, en leur brisant les jambes avant de les ensevelir.

Ils tressaillirent d'une douleur nouvelle en pensant à ce dernier outrage qu'allait subir le Sauveur, ils se mirent à supplier les soldats de l'épargner, leur montrant le saint corps dont la livide blancheur attestait la mort. « Alors, dit saint Jean dans son évangile, un soldat vint, qui de sa lance, ouvrit le côté de Jésus, et aussitôt il en sortit du sang avec de l'eau.

En effet, poussé par une force irrésistible, accomplissant sans le savoir une prophétie, Longin brandit sa lance et, s'avançant à cheval à quelques pas de la Croix, il perça le côté droit du Sauveur avec une telle violence que la pointe ressortit après avoir traversé le cour de part en part.

Des cris d'angoisse avaient répondu à cet acte brutal ; mais Longin, converti jusqu'au fond de l'âme, descendit de cheval et à genoux sur le sol, il reçut le fleuve sacré d'eau mêlée d'un peu de sang qui jaillissait du côté entr'ouvert. Une lumière, la lumière surnaturelle qui sort du divin Cœur, toujours rayonnant malgré la mort, avait éclairé le cœur de Longin.

L'amour du Cœur de Jésus, comme une semence fertile qui s'échappe d'une corolle entr'ouverte et flétrie, tombe de la Croix sur le monde pour le féconder. Mystère nouveau ! la mort fait jaillir la vie ! Jésus-Christ avait donné tout son sang, mais pour qu'on sût bien qu'il nous donnait tout son amour, il voulut que son Cour fût perforé et ouvert aux yeux de tous. C'était le don dernier, le suprême rayonnement de ce divin Soleil, caché sous les voiles de la mort. Ce coup de lance est la blessure de l'amour, afin que par cette plaie visible, dit saint Bernard, nous connussions la plaie invisible que l'amour y a faite.

« Admirable parole de l'Évangile ! observe saint Augustin. Il n'est pas dit que le soldat perça le Cœur de Jésus, ni qu'il le blessa, il ne se sert d'aucune expression semblable ; mais il dit qu'il l'ouvrit, comme pour nous montrer dans ce Cœur la porte de la vie d'où sont sortis avec l'eau et le sang les Sacrements de l'Église, sans lesquels on ne peut atteindre à la vie véritable ». C'est pourquoi les Pères disent que l'Église, dont les principaux Sacrements sont ici représentés par l'eau du Baptême et le sang de l’Eucharistie, est sortie du côté de Jésus-Christ mort, comme Eve était sortie du côté d'Adam endormi.

Admirez donc, ô pèlerin, comme Jésus nous ouvre la source intarissable de la grâce, cette source d'eau vive qui jaillit jusqu'à la vie éternelle. Unissons nous à ceux qui étaient là, les quelques amis fidèles, le soldat vaincu, tous émus de douleur et de compassion. Pour la divine Mère, présente à ce suprême outrage, la parole de Siméon était accomplie : Un glaive percera votre âme de part en part. « Ah ! oui, s'écrie saint Bonaventure, le fer de la lance a traversé du même coup le Cœur du Fils et l'âme de la Mère ! »

Pour nous, la lance de Longin ouvrait les écluses de la grâce. Approchons-nous de ce Cœur, ô pèlerin, désormais il nous est ouvert ; portons lui nos fardeaux, nos douleurs, nos misères, il est assez grand pour les recevoir, assez généreux pour les soulager. Faisons en lui notre demeure ; n'est-ce pas là, dans cette fente mystérieuse, que nous irons vivre et nous reposer, comme le passereau solitaire, comme l'hirondelle qui se fait un nid ? Passer invenit sibi domum, et turtur nidum sibi ponat pullis suos.

La tradition rapporte que Longin avait les yeux fatigués et presque aveugles, et qu'il recouvra subitement la vue : la vue extérieure et la vue intérieure. C'est bien là l'image de l'obscurité plus ou moins épaisse qui recouvre les yeux de notre âme. Nous aussi, nous serons illuminés par la contemplation du Sacré Cœur qui nous verse à flots la lumière, la grâce, l'amour. Mais il nous faudra aussi, ô pèlerin, réparer cette blessure outrageante causée par les offenses des hommes ; il nous faudra ranimer notre zèle, prier, aimer dans la mesure que recommande saint Bernard : La mesure d'aimer Dieu est de l'aimer sans mesure, et sa raison, de l'aimer sans raison.

Un jour ne serons-nous pas mille fois heureux d'entendre le Sauveur lui-même nous adresser cette parole du Prophète : « Vos consolations ont rempli de joie mon âme, à proportion du grand nombre de douleurs qui ont pénétré mon Cœur ! »

 

Jésus Miséricordieux 2

 

Invocation

 

Ô Cœur admirable que l'amour a blessé, laissez-nous adorer cette blessure grande ouverte qui resplendit divinement dans la mort. Le vase sacré est brisé ; mais l'amour qu'il contenait est immortel. C'est à cette source d'amour que viendront puiser les fidèles de tous les siècles, qui sont accablés et malheureux, c'est là que les faibles trouveront la force, et les forts l'humilité. Tous se réfugieront désormais dans la plaie de votre côté, ô Jésus, comme dans un bienheureux asile, comme dans une forteresse imprenable !

 

Mirebeau

 

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23 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Vingt-quatrième jour

Vingt-quatrième rayonnement

Ecce Mater tua

 

Ego Mater pulchræ dilectionis. (Ecl. 24, 24)

 

Jésus va mourir. Il entend, au milieu de ses souffrances aiguës les dernières rumeurs de la foule qui s'éloigne, semblable à une tourmente qui s'apaise, et peu à peu le vide se fait autour de la Croix.

Aux pieds de Jésus-Christ, Jérusalem, sa ville aimée et maintenant déicide, s'étale blanche et somptueuse sur les collines ; mais la tache indélébile du sang divin est à son front, ce sang hélas ! qui retombera sur elle et sur ses enfants ! Autour de la Croix, les amis fidèles se rapprochent : la douloureuse Mère, presque agonisante se traîne vers son Fils, et mêle ses larmes aux gouttes de sang qui tombent sur les pieds adorés : Stabat Mater dolorosa, juxta crucem lacrymosa, dum pendebat filius.

Madeleine est là aussi, égarée par la douleur ; elle repose sa tête sur les pieds de Jésus, comme jadis, et reçoit la rosée rafraîchissante du sang divin. Bain salutaire, baptême nouveau qui efface toute souillure et ravive en cette divine amie le repentir et l'amour.

Jean aussi est là, le fidèle, le bien-aimé, le Disciple vierge. Il représente au pied de la Croix la longue procession des âmes privilégiées qui suivront l'Agneau partout où il va. À cette heure suprême, Jean représente aussi l'humanité qui attend le salut et cherche la consolation et la force près du divin Crucifié.

Mais à cette heure douloureuse, Jean pleurait et rien ne pouvait le consoler. Son Maître, qui l'avait pressé sur son Cœur au banquet eucharistique, regardait de ses yeux mourants sa sainte Mère, debout au pied de la Croix ; puis voyant Jean à côté d'elle, une émotion poignante étreignit le cœur du Sauveur : l'heure de l'adieu allait donc sonner... bientôt il abandonnerait les siens. Réunissant sur la tête de ces bien-aimés son legs suprême, il dit à Marie : « Femme, voilà votre Fils », et à Jean : « Voilà votre Mère. Ecce Mater tua ! » C'est donc l'union complète, l'achèvement des noces du Fils de Dieu avec l'humanité, puisqu'il s'identifie à elle dans la personne de Jean. « Votre fils, ô Mère, semble-t-il lui dire, ce n'est plus moi qui pars ; votre nouveau fils vous reste dans mon disciple Jean et dans tous les enfants des hommes que je vous laisse en héritage. Ce sont ceux-là, ma Mère, ceux-là pour qui j'ai donné ma vie, qui seront vos fils ! » Et Marie, abîmée dans la douleur, nous accepte au pied de la Croix pour les héritiers de son fils. Ah ! que la Rédemption est dure pour cette douloureuse Mère, dont le cœur est transpercé de mille glaives, et combien cette touchante parole d'adieu, aiguise encore sa douleur. Cependant, docile à la voix de son fils, pardonnant à son tour aux meurtriers, qui peut douter qu'à cette heure, au pied de la Croix, sanglante, elle nous ait tous adoptés pour ses enfants ?

Et lui le divin Cœur, comme un soleil à demi-voilé, rayonnait encore tant d'amour, qu'à cette heure suprême il ne pensait qu'à nous. Abandonné des hommes, délaissé sur la Croix, il nous donnait tout ce qui lui restait, sa Mère ! C'était la consommation de ses bienfaits.

« En effet, que peut-il donc donner, s'écrie Bossuet, nu, dépouillé comme il l'est, pauvre esclave qui n'a plus rien en son pouvoir dont il puisse disposer par testament ? De quelque côté qu'il tourne les yeux, Jésus ne voit plus rien qui lui appartienne, Je me trompe, il voit Marie et saint Jean qui sont là pour lui dire : « Nous sommes à vous ! »

C'est donc le seul bien qui lui reste, ô pèlerin, ce qu'il a de plus précieux Bon et de plus cher : il donne Marie à Jean et l'humanité à Marie ! Ecce Mater tua ! Tout son amour doit donc revivre en sa Mère, il transporte en ce cœur tout ce que le sien renferme de dévouement, de pardon, de généreuse tendresse. Ah ! que l'Église a bien comparé Marie à la lune brillante, la lune qui reçoit les rayons du soleil et nous les envoie, la lune qui prolonge pour nous le jour de sa sereine beauté !

Le Cœur de Jésus nous avait donc tout donné, il pouvait dire en toute vérité : « Je vous ai aimés jusqu'à la fin », car l'angoisse approchait... c'était l'heure d'abandon de toute créature et de son Père céleste, qu'il voulait endurer pour nous aider à souffrir toutes les douleurs, les ayant épuisées Je toutes. La soif de la fièvre s'ajoutait à cette soif d'amour dont son âme était altérée ! « J'ai soif », s'écria-t-il. C'est le cri de la Rédemption : Sitio ! Cœur brûlant, altéré d'amour, rien ne peut vous soulager que le salut des âmes. Sitio ! Cri éternel qu'il fera entendre à travers les siècles à toutes les âmes éprises de son amour, car il a soif, Celui qui nous apportait l'eau vive : Sitio !

Enfin, l'heure sainte étant arrivée, le Sauveur releva un peu la tête : « Tout est consommé », s'écria-t-il, puis, poussant un grand cri entremêlé de larmes : « Père, dit-il, je remets mon âme entre vos mains », et il rendit l'esprit…

 

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Invocation

 

J'admire, ô mon Sauveur, la tendresse si délicate et si généreuse de votre Cœur adorable, qui pense jusqu'à la dernière heure à l'affliction de vos enfants. Mais j'admire plus encore l'admirable pardon que vous accordez si divinement à vos bourreaux et à l'humanité tout entière, en lui donnant pour Mère votre propre Mère. Comment douter à présent de votre miséricorde, comment douter de votre pardon, puisque l'entrée de votre Cœur sacré nous sera toujours ouverte par ce nom mille fois béni : Votre Mère !

 

Mirebeau

 

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22 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Vingt-troisième jour

Vingt-troisième rayonnement

La Croix

 

« Fortis est ut mors dilectio » (Ct. 8, 6)

 

Le Sauveur, après son agonie terrible à la Grotte, resta la proie de la douleur jusqu'à l'heure du Crucifiement. Mais avant que l'Homme de douleur fût suspendu à la Croix, pour être donné en spectacle au monde, il faudra que ce corps d'une divine beauté soit défiguré et méconnaissable ; il passera entre les mains brutales des soldats ivres, il sera promené au milieu d'une populace en délire sous les fouets des bourreaux, les lambeaux de sa chair voleront en éclats et les risées accompagneront ses gémissements douloureux.

Puis la montée du Calvaire commence, procession sinistre de tous les instruments de supplice, brandis comme des trophées de victoire par ces esclaves de Satan. Voici le Seigneur Jésus lui-même la tête courbée sous l'aiguillon des épines, chargé de la pesante croix, entre deux haies de soldats qui le poussent de leurs lances. Il traverse ainsi sa chère ville de Jérusalem qu'il a tant aimée, le cortège défile lentement et se dirige vers la montagne de Gareb au pied de laquelle, sur une éminence peu élevée et appelée Calvaire (lieu du Crâne), on avait préparé la place du Crucifiement.

Le Calvaire est aujourd'hui enfermé dans la basilique du Saint-Sépulcre, on y monte par un escalier de dix huit marches. Le rocher teint du sang sacré est lui-même recouvert de marbres ; sous l'autel grec, étincelant de dorures, orné dans le goût byzantin, le pèlerin peut baiser le Trou de la Croix ; à côté, à quelques pas de là, il peut mettre sa main dans la fente merveilleuse du rocher, ouverte par le tremble ment de terre qui suivit la mort du Sauveur, et soudain la scène incomparable et poignante qui se dé roula ici même, envahit vivement son cœur.

Transportons-nous en ce lieu auguste du Calvaire, ô pèlerin, suivons nous-mêmes le Seigneur Jésus qui s'avance péniblement au lieu de son supplice. Que de fois en ce trajet douloureux, que de fois son Cœur a souffert ! Que cette cohorte de haine lui a prodigué d'injures et d'outrages. Il n'entrevoit sa Mère désolée qu'au travers des rangs ennemis, Véronique s'élance avec le suaire qui essuie cette Face divine, mais elle est aussi vite repoussée ; et que de coups, de chutes, de blasphèmes renouvelés pendant cette montée du Calvaire ! Il serait tombé cent fois pour ne plus se relever, le Sauveur, si la force d'en haut ne l'avait soutenu, si la hâte d'arriver n'avait été si ardente : la hâte d'accomplir la Rédemption du genre humain !

Pendant des minutes qui paraissent un siècle, on entend des coups de marteaux, les sanglots des saintes Femmes, les plaintes célestes de Jésus. À cette heure, le ciel attentif pleure, la terre tressaille d'allégresse, c'est la Rédemption !

Le voyez-vous à présent, ô pèlerin, le doux Seigneur cloué à la Croix, élevé dans les airs ; voyez ce saint corps allongé et distendu, épuisé, méconnaissable, semblable à un lys qu'on aurait foulé aux pieds.

Voici les grandes heures d’agonie qui commencent ; cette fois c'est l'agonie du Cœur et l'agonie de la nature tout ensemble. C'est lui, votre Seigneur, reconnaissez-le bien, Celui que vous suiviez sur les chemins de la Palestine ; hier encore, il vous donnait sa chair sacrée en nourriture, aujourd'hui le voici lui-même comme une grappe écrasée sous le pressoir, sans force, presque sans vie ; mais dans ces heures suprêmes d'abandon et d’agonie, il vous aime plus encore, le divin Cœur !

Toute la vie, en effet, s'est réfugiée dans ce Cœur et il domine le monde comme d'un trône, élevé dans les airs sur le bois de la Croix ! Jésus semble là-haut, dire en regardant le monde de ses yeux mourants : « Vous m'avez chassé, Ô enfants des hommes, vous m'avez défiguré et meurtri et pourtant je vous ai tant aimés. Ô mon peuple que t'ai-je fait ? À présent je vous quitte, ô hommes, mais quand vous me chercherez tristes et désolés, vous trouverez ma Croix et mon Cœur sur le chemin de votre vie ; je resterai votre consolateur unique quand tous vous auront abandonnés, car il n'est point sur terre d'amour comparable à mon amour ».

Et à cette heure, Jésus mourant, voyait d'un regard qui embrassait les siècles, les âmes aimantes qui viendront entourer sa Croix pour le consoler . Pour lui , il nous laissera son Cœur, c'est-à-dire son amour, incarné de nouveau dans le Sacrement. Mon Dieu, s'écriait Job, qu'est-ce donc que l'homme pour que votre cœur se repose ainsi sur lui ? » La réponse divine à l'homme est solennelle : « Je t'ai aimé, dit Dieu , d'un amour éternel » (Jr 21, 3).

Il nous laissera aussi sa Croix, parce que c'est par elle qu'on arrive à son Cœur ; si nous voulons avoir part à l'amour, il faut avoir part au sacrifice. « Je ne veux savoir qu'une chose, disait le grand Apôtre, c'est Jésus, et Jésus crucifié ». Et pourquoi ?... Parce que la Croix est la vraie science durable et profonde, parce que la Croix est la clef du mystère de la vie : la douleur. Tout homme est né dans la douleur et vit dans la douleur ; ce mot serait d'une désespérance absolue si Jésus n'était venu l'élever à la hauteur du ciel, en prenant sur lui le fardeau de toutes les douleurs pour nous en alléger le poids ; et à cette heure suprême du Crucifiement, il donnait une consécration divine à la douleur sanctifiée par l'amour.

Apprenons, ô pèlerin, la science de souffrir et d'aimer les lèvres sur le Crucifix : là en est le secret. Toute âme souffre sur terre, mais combien il y en a peu qui savent aimer ! Ah ! nous pouvons nous écrier comme le sublime désespéré de l’Alverne : « Non, l'amour n'est point aimé ! Amor non amatur ! »

Tandis que l'ombre de la Croix se projette sur le monde, le Calvaire est trop souvent désert, on fuit la Croix, on court à la consolation humaine, on détourne la tête... et bien peu veillent et prient dans le chemin royal du divin Maître, comme le groupe fidèle qui entourait le pied de la Croix. Et pourtant la Croix c'est une arme, un bouclier, une espérance : O Crux ave, spes unica ! à la suite du Seigneur, c'est la gloire !

 

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Invocation

 

Cœur de Jésus crucifié, votre amour n'est point aimé ! En dehors même des mépris et de l'indifférence, est-il beaucoup d'âmes vraiment éprises de vous, car pour aller à votre Cœur il faut monter à la Croix, et les faibles reculent par lâcheté, sans penser à la récompense trop grande, dit la Genèse, promise à ceux qui combattent courageusement. Ô Seigneur, donnez-nous d'accepter toutes les croix, car toutes venant de vous sont également bonnes et profitables, et donnez -nous de les unir à la vôtre, qui est notre force, notre salut, notre unique espérance !

 

Mirebeau

 

21 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Agonie

 

Vingt-deuxième jour

Vingt-deuxième rayonnement

L’Agonie à la Grotte des Oliviers

 

« Pater, non mea voluntas, sed tua fiat » (Luc 22, 42)

 

Une fois encore, avant de quitter la terre, le Seigneur Jésus devait revoir la montagne des Oliviers. La haine des Pharisiens était arrivée à son comble, l'odieux marché avec Judas était conclu, on avait tramé la mort du Juste dans une assemblée démoniaque que Caïphe présidait.

Jésus ayant accompli l'ineffable mystère de la Cène, sortit du Cénacle avec les Douze. Arrivé au dernier soir de sa vie, il fut pris soudain d'une tristesse mortelle. Après s'être donné tout, avec un amour inexprimable, à l'heure d’accomplir le sacrifice entier, il se sentit oppressé d'un poids douloureux et comme envahi par l'agonie.

Au pied de la montagne des Oliviers, à l'entrée de la lugubre vallée de Josaphat, non loin du Cédron qui se creuse un lit désordonné dans la rocaille, est une sorte de caverne profonde qui s'enfonce sous terre. D'un côté se dressent les hauteurs qui portent la Ville sainte, de l'autre, cette montagne des Oliviers, de laquelle Jésus s'élèvera un jour au ciel ; sur la pente tout en bas, le pèlerin contemple encore le jardin de Gethsémani où tant de fois Jésus venait prier et cette grotte où il allait tant souffrir.

Suivons-le, ô pèlerin, dans cette veillée dernière et douloureuse ; il n'a gardé avec lui que trois de ses plus fidèles, les témoins de sa gloire au Tabor : Pierre, Jacques et Jean. Il les quitte au seuil du Jardin, et seul, à cent pas de là, il entre dans la grotte souterraine où la douleur l'attend.

Cette grotte que le pèlerin vénère à deux genoux, cette terre nue, imprégnée du sang divin, a conservé sa simplicité primitive. Elle est très sombre, éclairée seulement par une ouverture pratiquée dans la voûte et par des lampes qui projettent une clarté douce. Une émotion infinie saisit le cœur lorsqu'on entre sous ce roc qui vit les larmes et les défaillances de l'Homme-Dieu. Là, contre ce même rocher, Jésus s'appuyait chancelant, couvert du poids de nos fautes, écrasé sous une douleur acceptée ; là, son adorable Cœur, broyé de douleur, fut foulé comme le raisin sous le pressoir, et il en jaillit une sueur de sang qui inonda la terre... Et factus est sudor ejus sicut guttu sanguinis decurrentis in terram.

Oh ! venez et voyez, ô pèlerin, le doux Jésus en cet état, et si vous n'avez pas un cœur de bronze, vous serez ému jusqu'à pleurer ; car c'est aujourd'hui la vraie Passion de son Cœur ! Être flagellé, couronné d'épines, traîné devant les juges, souffleté par un soldat, chargé de la lourde croix qui meurtrissait ses épaules, enfin être crucifié dans d'horribles tortures… c'est un supplice effrayant ; mais c'est le supplice du corps. Le supplice du Cœur est autrement raffiné et douloureux ; il ressent à l'avance toutes les souffrances, toutes les ingratitudes, toutes les humiliations... Souffrir la trahison d'un apôtre, l'abandon des autres, la lâcheté et la haine des foules ; plonger son regard de Dieu dans tous les âges et voir les péchés s’amonceler, les crimes s'accroître, la rage des hommes augmenter, avec l'ingratitude noire, l'indifférence molle, le scepticisme cruel ; penser à l'inutilité de ses souffrances pour tous ceux-là... et pleurer... pleurer du sang ! Cela, c'est la Passion du Cœur !

Oui, les grandes eaux de la tribulation ont inondé son âme et la douleur entre en lui comme un glaive à deux tranchants. - Il demande grâce : « Mon âme est triste jusqu'à la mort, s'écrie-t-il dans l'excès de son affliction, mon Père, éloignez de moi ce calice... »

Mais sur les hauteurs du Calvaire, il voit dans une vision effrayante la Croix qui se dresse et lui ouvre les bras... elle a un charme tout puissant qui l'attire, et il lui tend les siens... il l'accepte : Pater, fiat voluntas tua !... C'est l'immolation voulue, héroïque, car elle est inspirée non par la gloire, mais par l'amour !

Le Cœur de Jésus souffrait en cette heure tout ce qu'il souffrira plus tard, caché dans le Sacrement, présent à tant d'odieuses ingratitudes, et il semblait être privé soudain de vie et de lumière. Courbé sur terre, le Seigneur luttait, car « il était homme véritable, a dit Isaïe, et il a été jeté dans une grande angoisse ». Il s'écriait : « Mon Père, délivrez-moi de cette heure... Mais c'est pour cette heure que je suis venu » (Jn 12, 27). Mais bientôt, l'amour de son Cœur sacré triompha, plus fort encore que l'agonie ; après avoir imploré la compassion de son Père pour lui-même, il pria pour les siens, et une admirable oraison jaillit de son Cœur, dit saint Bonaventure : « Père saint, regardez-moi et écoutez moi, parce que je suis contristé dans ma vie, que mon esprit est inquiet et que mon cœur est troublé. Père, si vous l'avez décrété, il faut que je subisse entièrement le supplice de la Croix, que votre volonté soit faite ! Mais je vous recommande tous les miens, tous ceux que vous m'avez donné à garder ; je les ai gardés jusqu'ici, ô Père, gardez-les moi maintenant ».

Et c'est ainsi que le Cœur de Jésus, luttant contre l'agonie, triomphait par son amour indomptable.

 

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Invocation

 

Ô Cœur affligé, doux Maître abandonné, vous souffrez seul sans consolation ! Laissez du moins les âmes qui vous aiment consoler votre Cœur. À genoux près de vous, dans cette grotte bénie, laissez-nous venir, par notre repentir et notre amour, prendre un peu de ce fardeau qui vous accable et qui est notre juste partage. Veillons et prions avec vous, ô Jésus, car c'est l'heure des ténèbres, l'heure où les embûches se multiplient et font tomber ceux qui dorment, car l'esprit est prompt et la chair est faible. Apprenez-nous à prier avec votre soumission, Cœur sacré, lorsque votre prière se résumait pour vous dans un héroïque : Fiat.

 

Mirebeau

 

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21 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Vingt-et-unième jour

Vingt-et-unième rayonnement

L'Eucharistie

 

« Manete in dilectione mea » (Jn., 15, 9)

 

L'amour qui est fertile en inventions, a trouvé le moyen merveilleux de rester captif au milieu de nous, jusqu'à la fin des siècles, enchaîné dans le Sacrement par la parole du prêtre. Il devient l'apanage de tous les enfants des hommes ; désormais chacun puisera dans ce trésor, le divin Prisonnier de l’Eucharistie ne peut pas nous fuir. L'amour est captif ! l'amour est vaincu, il nous appartient ! Deliciæ meæ esse cum filiis hominum !

Quand donc le foyer vivant de l'amour, le Cœur de Jésus-Christ a-t-il trouvé ce miracle nouveau ?

C'était la veille de sa mort. Hors des murs d'enceinte de la ville de Jérusalem, il est, sur la montagne de Sion, une construction un peu isolée qu'on appelle aujourd'hui la mosquée Nabi-Daoud (du prophète David). Cette mosquée recouvre le lieu le plus saint de la terre après le Saint Sépulcre : le Cénacle.

Aujourd'hui, le Pèlerin ému de voir ce lieu auguste aux mains des Musulmans, pénètre dans une grande salle, soutenue par des colonnes et éclairée par trois grillages qui laissent glisser à l'intérieur un jour mystérieux et triste ; prosterné sur les dalles, le Pèlerin revit en son âme les poignants souvenirs du passé.

La veille de sa mort, Jésus avait rassemblé les siens ; il voulait leur laisser son dernier héritage, le gage immortel de son amour. Il avait envoyé quelques Disciples préparer cette salle, afin d'y manger la Pâque avec eux. Tout étant disposé et le soir venu, à l'heure où s'allument les étoiles, Jésus y entra avec les Apôtres et mangea avec eux l'agneau et quelques herbes, repas légal prescrit par la loi juive et qu'on prenait debout, comme des voyageurs pressés.

Après ce repas, le Sauveur quitta la table et descendit, accompagné des Douze, à l'étage inférieur du Cénacle ; il se ceignit les reins et, prenant un bassin plein d'eau, il se mit à leur laver les pieds avec une humilité touchante qui les confondit d'étonnement.

Cette cérémonie était le prélude du grand mystère qui allait s'accomplir ; c'était la purification symbolique de la créature, avant le prodige d'abaissement du Dieu qui allait se donner. Le Seigneur reprit ses vêtements et monta avec ses Apôtres pour le second festin qui suivait toujours le premier.

Alors, renouvelant le miracle des noces, mais d'une manière autrement sublime, Jésus prit du pain, le rompit et levant les yeux vers son Père, il accomplit l’auguste mystère. Donnant le pain à ses Apôtres il dit : Ceci est mon corps qui sera livré pour vous. Puis il prit le calice, l'éleva dans ses mains adorables, et leur dit de même : Buvez-en tous, car ceci est mon sang qui sera répandu pour vous. Et les Apôtres firent leur première Communion !

Admirez, ô Pèlerin, comme le doux Seigneur rayonne sur eux en cet instant, c'est un soleil resplendissant qui les enveloppe de son grand amour… Il les communie de ses mains, les bénit et les aime. Il leur donne ce don de Dieu qui est le don de lui même, et son Cœur se fond dans un embrasement qui s'étend non seulement à ses Apôtres, mais à toutes les âmes qui communieront à leur tour. C'était pour le monde l'heure de l'amour !

Par une telle invention de puissance et de tendresse, le divin Cœur allait prendre, en effet, possession des âmes comme le souverain incontesté d'un empire, car il allait non seulement vivre avec nous ; mais vivre en nous. Il nous donnait donc en ce jour une participation à la vie même de Dieu, vie de l'intelligence en nous révélant de si hautes vérités, vie du cœur en offrant à notre amour l'objet réel et idéal à la foi dont toute âme a soit ; vie de la volonté en fortifiant la foi, le courage et l'espérance ; en un mot Il nous donnait en l’Eucharistie, comme Il l'a dit lui-même, l'exubérance de la vie !

Mais le Cœur de Jésus, se donnant ainsi dans sa plénitude, nous communique déjà une sorte de résurrection. « Celui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour ». C'est l'amour poussé aux limites extrêmes qui s'engage solennellement envers nous, par delà les siècles ; car, selon l'admirable parole de saint Jean, l’Eucharistie c'est l'infini dans l'amour : In finem dilexit. Saint Jean surtout avait reçu la révélation de cette tendresse du Cœur de Jésus, lorsque appuyé sur la poitrine sacrée de son Maître il sentait les battements de ce Cœur, sa force et sa chaleur vivifiante ! Quel moment doux et suave pour le Disciple privilégié, quel ineffable souvenir pour toute sa vie !

Jésus ne nous laissait pas seulement son précieux héritage, sa chair sacrée, mais il instituait aussi le sacerdoce. En faisant passer la coupe aux mains des Douze : Faites ceci en mémoire de moi, il leur donnait le pouvoir divin de reproduire cet acte auguste ; de faire descendre tous les jours sur l'autel son humanité sainte, par les paroles de la Consécration. Oh ! que le bonheur des Apôtres était grand ! Leur Seigneur n'était plus seulement devant eux avec son visage adorable et si doux ; il était en eux ! Aucune union de la terre n'est comparable à celle-ci ; nul esprit n'en conçoit la profondeur. Émerveillés, ils restaient dans l'adoration et le silence ; alors le Cœur de Jésus sembla se fondre en paroles d'amour et d'adieu :

« Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour bien peu de temps. Bientôt vous me chercherez, mais là où je vais, vous ne pouvez venir… Je ne vous laisserai pas orphelins ; mais je viendrai à vous. Que votre cœur ne se trouble point ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi... »

Oh ! que ce discours après la communion est beau et touchant ! Admirez, ô pèlerin, combien le Seigneur parle familièrement aux siens ; que cette action de grâces est d'un enseignement précieux ! Jésus veut aussi nous parler cœur à cœur, avec confiance, avec tendresse. Oh ! approchons-nous de ce Cœur sacré, il nous appelle. Courons au banquet eucharistique, il nous y convie. Et si la crainte nous retient, rappelons-nous les paroles de Notre-Seigneur à sainte Catherine de Sienne : « Si tu n'es pas digne que je vienne en toi, moi je suis digne que tu entres en moi ».

 

Coeur Eucharistique de Jésus

 

Invocation

 

Ô divin Maître, que l’Eucharistie est bien l'invention merveilleuse de votre Cœur ! Il ne sait comment étancher la soif qui le brûle, l'ardeur qui le dévore, sinon par ce prodige nouveau qui est de se donner toujours et toujours, dans un accès continuel de dévouement infini ! Oui, Seigneur, nous contenterons vos désirs, nous irons à vous avec amour, car vous l'avez dit : vous êtes le Pain de nos âmes, vous êtes la Résurrection et la Vie !…

 

Mirebeau

 

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19 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Jésus pleure sur Jérusalem

 

Vingtième jour

Vingtième rayonnement

Jésus pleure sur Jérusalem

 

« Videns civitatem flevit ». (Luc 19, 41)

 

Sur la pente du Mont des Oliviers, non loin du Jardin de Gethsémani qui forme un grand carré de verdure avec ses oliviers vénérables, il est un petit rocher qui s'avance comme une plateforme en saillie. De là on découvre la ville de Jérusalem étendue toute blanche telle qu'une toison d'agneau sur les six collines. La Vallée de Josaphat l'enserre comme une ceinture de deuil avec ses sombres cavernes qui trouent la rocaille comme les alvéoles d'un essaim desséché.

Sur ce rocher dont nous parlons, une église fut élevée par les Croisés ; les ruines qui en restent amoncelées ont gardé son vocable : Dominus flevit. Le Seigneur pleura...

Il avait pleuré déjà, le Seigneur, devant la douleur de Marie-Madeleine à la mort de Lazare, il avait pleuré aussi tout petit enfant, livré à l'humaine misère, car l’Église chante au jour de Noël : « L'enfant vagit, enfermé dans l'étroite crèche ». Et voici la troisième fois que l'Evangile nous rapporte l'histoire de ces larmes divines.

Ce jour-là donc Jésus descendait de Bethphagé, village situé sur le Mont des Oliviers, du côté de la pente qui le sépare du Mont du Scandale. Il avait envoyé ses Disciples lui chercher une ânesse à Bethphagé, et chevauchait humblement monté sur l'ânesse suivie de son ânon, se dirigeant vers Jérusalem où la multitude allait l'acclamer. Déjà le peuple arrivait au loin avec des palmes et des rameaux d'oliviers chantant : « Hosanna au Fils de David ! Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

C'était ce jour-là qu'on introduisait dans le Temple les agneaux ornés de fleurs et de rubans qui allaient être immolés pour la Pâque. Touchant symbole de l’Agneau divin qui allait être aussi livré et immolé. Sa venue était annoncée depuis cinq siècles par ces paroles qu'il inondait de clarté : « Réjouis-toi, Fille de Sion, voici ton Roi, le Juste et le Sauveur qui vient à toi. Il est pauvre et il est monté sur une ânesse et sur le poulain de l'ânesse ». Mais Jésus qui connaissait l'inconstance des foules et l'ingratitude de son peuple, s'arrêta sur le rocher qui domine la Ville Sainte, et jetant un douloureux regard sur elle, il pleura, disant : « Ah ! si du moins, en ce jour qui t'est donné, tu connaissais ce qui peut te procurer la paix ! mais maintenant tout cela est caché à tes yeux. Car il viendra un temps où tes ennemis t'environneront de tranchées, ils t'enfermeront et te serreront de toutes parts. Ils te détruiront entièrement toi et tes enfants qui sont dans ton enceinte, et ils ne laisseront pas pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu le temps où tu as été visitée ».

Contemplez Jésus pleurant sur Jérusalem et sur nous, ô pèlerin, voyez ce Cœur divin se fondre en plaintes douloureuses sur ce peuple ingrat, sur cette cité brillante qui va accomplir le plus épouvantable des crimes... et pleurez avec lui. Ce crime se renouvellera tant de fois dans l'humanité coupable ! Lui, l'Agneau sans tache, il pleure sur les hommes cruels qui le condamneront bientôt ; sur les faibles de tous les siècles que l'erreur en traîne ; sur les lâches qui l'acclament un jour, le crucifient le lendemain ; sur la longue suite des hommes qui tourneront le dos à sa Croix ou méconnaîtront son Cœur... et il pleure ! Larmes divines, larmes précieuses vous suffiriez grandement au rachat du monde, mais vous ne voulez pas, Seigneur, vous en contenter. Il faudra des larmes de sang pour peser dans la balance de la Justice éternelle, afin que ces gouttes empourprées témoignent des souffrances indicibles de la Passion d'un Dieu !

Aujourd'hui, le Cœur du Seigneur saigne en pensant à ces profondeurs d'ingratitude, à ce crime qui va rouler dans la cendre cette fille de Sion si belle, mais si ingrate, et l'amour de sa triste patrie lui arrache ce cri de douleur : Ah ! si du moins, en ce jour qui t'est donné, tu savais ce qui peut t'assurer la paix !...

Mais déjà la foule criait : « Hosanna !... Longue vie au Fils de David !... » et voulait le faire roi. Quelques jours après, elle hurlera : « Crucifiez-le, crucifiez-le ! » N'est-ce pas là, l'histoire de toutes les foules, l'histoire des peuples chrétiens qui répudient leur Dieu ? N'est-ce pas là l'histoire des âmes ! Au moment d'entrer dans sa ville infidèle, Jésus veut lui apporter la vie, il lui offre son amour et sa paix... et il sera refusé. Que de fois Jésus, se tient à la porte d'une âme, prêt à entrer ; et que de fois aussi son Cœur saigne, repoussé par sa créature libre, mais ingrate. Le Seigneur ne vient pas en Maître, il vient en ami... Ouvrez-moi, ma sœur, mon amie, ouvrez-moi la porte de votre cœur (Ct 5, 3). Doucement, humblement il attend ; il a des signes qui avertissent de sa présence : un mot entendu par hasard, une parole sainte lue quel que jour, une joie intime et soudaine, quelquefois une épreuve aussi, lui ouvre la porte de ce cœur... Mais que souvent Jésus se retire et pleure sur cette âme qui n'ouvre pas, sur cette cité libre qui ne veut point se donner !...

Et Jésus descendit tristement et pour la dernière fois les pentes du Mont des Oliviers, entouré de son petit troupeau fidèle, dont il sera si tôt séparé.

 

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Invocation

 

Ô Seigneur Jésus, votre grand Cœur ne défaille point à la pensée de tant d'ingratitude ; mais vous courez vous livrer à cette meute pour sauver par votre sang précieux le petit troupeau de vos élus. Vous ne pleurez pas sur vous, ô Seigneur, mais sur ces misérables aveugles, et sur nous aussi qui avons tant de peine à croire, tant de faiblesse, si peu d'amour ! Que vos larmes arrosent cette terre aride de nos cœurs et y fassent croître en abondance les fleurs de votre amour, en sorte que notre âme devienne un Jardin fermé dans lequel vous ferez vos délices, et vous direz comme l'Epoux des Cantiques : Retirez-vous, aquilon ; venez, ô vent du midi, soufflez de toutes parts dans mon Jardin, et que les parfums en découlent (Ct 4, 16).

 

Mirebeau

 

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18 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Lazare

 

Dix-neuvième jour

Dix-neuvième rayonnement

La résurrection de Lazare

 

« Ecce quomodo amabat cum » (Jn. 11, 36)

 

C'est dans la scène inimitable de la résurrection de Lazare, transmise par l'Evangile, que se révèle surtout la divine amitié de Jésus et le côté le plus touchant de son Cœur. Tout ce récit est d'une beauté sobre et vivante, d'une simplicité éloquente qui émeut, et dont nulle parole humaine n'approchera jamais.

Mais transportons-nous d'abord, ô pèlerin, au lieu même de cette scène. Nous sommes à Béthanie, voici le tombeau de Lazare ; il est creusé dans le rocher et enfoncé sous terre, on y descend par un obscur escalier de vingt-quatre marches. La grotte souterraine se compose de deux chambres ; l'une est élevée de quelques degrés au dessus de la seconde, qui renfermait le corps de Lazare.

Tandis que le mort repose là de puis trois jours, suivons, ô pèlerin, le Seigneur Jésus qui revient d'une longue course apostolique. Il s'est assis avec ses Disciples sur la Pierre du Colloque, non loin de Béthanie. On voit encore cette pierre célèbre sur le plateau qui domine un paysage fantastique, les monts de Juda s'étagent monotones jusqu'à la plaine de Jéricho, comme les vagues énormes d'une mer pétrifiée.

C'est Marthe impétueuse et pressante qui accourt la première vers le Seigneur, en lui disant avec une plainte mêlée d'un peu de reproche : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort ». Mais Jésus la rassure doucement, lui promet la résurrection de son frère. Marthe le comprend dans un autre sens. « Je sais, dit-elle, qu'il ressuscitera au dernier jour ». Mais le Seigneur éclaire cette foi qui raisonne, et Marthe, enfin convaincue, s'écrie avec un élan de foi vive : « Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant qui êtes venu en ce monde ». Sur ces paroles, elle s'en alla et appela Marie, qui était restée à la maison. « Le Maître est là, dit-elle, et il t'appelle ». Aussitôt Marie se leva et vint à Lui. Étant arrivée à l'endroit où était Jésus, elle tomba à ses pieds et dit en pleurant : « Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort ».

Ce sont les mêmes paroles, la plainte des deux sœurs est toute semblable, mais l'accent en est différent, et Jésus est plus touché de celle-ci que de l'autre. C'est que la plainte de Madeleine a une signification profonde et l'ardeur de son amour est plus grande. Marthe semble faire un reproche : Seigneur, pourquoi êtes vous parti ? Madeleine pleure seulement et veut dire : Seigneur, quand vous êtes présent, aucun malheur ne peut nous atteindre ; mais, hélas ! vous étiez loin de nous !

« Et Jésus, dit l'Évangile, voyant donc qu'elle pleurait et voyant aussi pleurer les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit et se troubla en lui-même. Et il dit : Où l'avez-vous placé ? Ils lui dirent : Seigneur, venez et voyez. Et Jésus pleura... Les Juifs se dirent entre eux : « Voilà comme il l'aimait »… « Or Jésus, frémissant une seconde fois en lui-même, vint au tombeau qui était une caverne, et il y avait une pierre qui le fermait. Jésus dit : « Ôtez la pierre ». Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit : « Seigneur, il y a déjà de l'odeur, car voilà quatre jours qu'il est mort ». Jésus lui dit : « Ne vous ai-je pas dit que si vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ».

On ôta donc la pierre, et Jésus, les yeux levés au ciel, dit : « Mon Père, je vous rends grâces de ce que vous m’avez écouté. Je sais, il est vrai que vous m'écouterez toujours ; mais je le dis pour ce peuple qui m'entoure, afin qu'il croie que vous m'avez envoyé ». Et ayant dit cela, il cria à haute voix : « Lazare, sortez ». Et aussitôt on vit paraître celui qui était mort, les pieds et les mains liés de bandelettes et et la figure couverte d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le et laissez-le aller ».

Est-il rien de comparable à cette scène, ô pèlerin ? La tendresse du Cœur de Jésus déborde et nous confond, et il y a là un acte de toute puissance qui nous rappelle bien vite que ce grand Cœur qui aimait était celui d'un Dieu. Et Jésus pleura. Voilà l'homme. Lazare, sortez ! Voilà le Dieu ! Et l'on ne sait qu'admirer le plus, ou de cette faiblesse divine qui le fait pleurer sur la mort d'un ami, ou de cet acte créateur qui lui rend la vie. Ce Cœur qui unit si harmonieusement l'humain et le divin, et qui opère ce prodige à la prière des deux sœurs, révèle la puissance de cette ravissante tendresse plus forte que la mort.

Il est la Résurrection et la Vie ! Celui qui va à ce Cœur ne marche pas dans les ténèbres ; il est son phare lumineux qui le conduira par delà les ombres de la mort. Ne doutons jamais d'une miséricorde inépuisable, courons à Lui au Sacrement de vie, et notre âme ravie, enivrée, sortira des ténèbres du péché, comme cette fois où la mort lâcha sa proie, et où la voix divine rappela l'âme de Lazare des confins de l'éternité.

 

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Invocation

 

Ah ! doux Seigneur, vous êtes venu sur la terre pour les âmes égarées et perdues ; votre force toute puissante les rappellera à la vie si elles se confient en votre miséricorde ; un seul mot suffit, ô Créateur : Lazare foras ! Appelez les âmes, sauvez-les, forcez les de venir à vous, et puisque vous avez pleuré avec ceux qui pleurent, c'est que votre Cœur est accessible à la compassion ! Laissez-vous attendrir, écoutez nos prières et sauvez les âmes, les pauvres âmes perdues, que votre parole créatrice seule peut rappeler à la vie.

« Ô Seigneur, créez en nous un esprit nouveau, et nous vivrons et nous ressusciterons au dernier jour ! »

 

Mirebeau

 

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17 juin 2023

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

Le Mois du Sacré Cœur de Terre Sainte

 

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Dix-huitième jour

Dix-huitième rayonnement

Le Notre Père

 

« Domine, doce nos orare » (Luc, 11, 1)

 

Le Notre Père, cette sublime oraison, est comme le résumé succinct des enseignements du Cœur de Jésus. Il a épanché en cette prière tous ses divins secrets, et son amour pour le Père, et le but de sa mission sur la terre, la foi qu'il nous demande et la charité qu'il nous apporte.

Sur le sommet du Mont des Oliviers s'élève un magnifique Carmel, à la place où Notre Seigneur composa le Pater ; en sorte que sans cesse la voix pure de la prière s'élève comme l'encens vers le ciel, au lieu même où la voix divine enseigna l'oraison.

« Un jour, dit saint Luc, qu'il était en prière en un certain lieu , quand eut achevé de prier, un de ses Disciples lui dit : « Seigneur, apprenez nous aussi à prier, comme Jean la appris à ses Disciples. Et il leur dit : Lorsque vous priez, dites : Père, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive. Donnez nous aujourd'hui notre pain quotidien, et remettez-nous nos péchés, comme nous remettons nous-mêmes à tous ceux qui nous doivent, et ne nous abandonnez pas à la tentation ».

Il me semble, ô Pèlerin, que nous ne puissions mieux faire, nous qui cherchons avidement toutes les admirables manifestations du Cœur de Jésus, que d'étudier cette belle prière qui le révèle tout entier.

Et d'abord : mon Père. Ce nom d'une ineffable douceur dans la bouche du Christ doit être maintenant sur la nôtre, et voici que désormais Dieu sera attentif à la voix d'un homme agenouillé qui lui dira : mon Père. Le Père de famille est au ciel où il nous attend, nous les exilés. L'homme est un oiseau voyageur qui passe un instant au milieu des neiges et des frimas, puis s'envole vers l’Orient pour y jouir d'un printemps sans fin.

« Que votre nom soit sanctifié ». Jésus-Christ est venu sur la terre pour la sanctification des âmes, pour apporter à ce monde corrompu des germes de sainteté. Le Dieu saint est descendu dans une vierge pour sanctifier les hommes, car la sainteté est la croissance du bien surnaturel dans être ; mais cette croissance était atrophiée par le mal, cette sève était tarie, et Jésus est venu la régénérer. « Soyez saints, nous dit le Sauveur, parce que votre Père céleste est saint », et dès lors, la grâce nous est versée pour nous conformer au précepte divin. Puis donc que notre Père est saint et que nous devons désirer sa son nom soit connu et répandu sur toute la terre.

« Que votre règne arrive ». Pourquoi le Seigneur veut-il que le troisième cri de nos cœurs soit celui-ci ? C'est que l'amour exprimé dans la première parole, l'adoration dans la seconde, doivent se témoigner par le zèle. Il ne suffit pas de rendre à Dieu un culte passif, et de l'adorer seulement en esprit, il faut lui sou mettre cet esprit, et l'adorer en vérité avec la volonté et le cœur. C'est ce règne sur les âmes que Jésus-Christ est venu apporter sur la terre, con quête pacifique de l'intelligence et du cœur. Adorer en vérité veut dire : incliner sa faible raison sous les commandements divins, et agir pour étendre le règne de Dieu autour de nous. C'est le zèle qui dévore les vrais serviteurs du Père de famille : « Zelus domús tuæ comedit me ».

« Donnez-nous notre pain quotidien ». C'est le cri de la créature à son Créateur. Le Créateur lui a tout donné, pour elle il a embelli la nature, fait croître les plantes, vivre les animaux ; mais que la créature n'oublie pas sa dette de reconnaissance; que chaque jour, comme un mendiant à la table du riche, elle demande son pain. Dieu qui donne la pâture aux petits oiseaux, qui revêt le lys d'habits plus magnifiques que ceux de Salomon, prendra soin de son enfant qui, tous les jours, sollicite son pain. Le pain ! c'est la nourriture substantielle du corps, et le pain matériel est un symbole du Pain mystique du Sacrement où Dieu, qui pourvoit à sa créature, se donne lui- même en nourriture à l'âme affamée.

« Remettez-nous nos péchés ». Oui, nous sommes tous coupables envers Dieu, tous nous avons besoin de miséricorde et de pardon ; pardonnons d'abord à ceux qui nous ont offensés. Qui sommes-nous pour avoir le droit de nous dire offensés, quand Dieu lui-même pardonne à sa créature ? Jésus-Christ est venu nous apporter le pardon de son Père ; mais ce pardon ne sera accordé qu'à l'âme miséricordieuse, celle dont la récompense sera d'entendre un jour la douce parole dite de Marie-Madeleine : Il lui sera beaucoup pardonné parce qu'elle a beaucoup aimé !

« Ne nous abandonnez pas à la tentation ». La tentation est l'épreuve inévitable du juste ; elle devient son trophée de gloire quand il l'a vaincue. Mais personne ne peut vaincre sans Dieu ; il nous l'a appris en priant et jeûnant sur le Mont de la Sainte-Quarantaine ; il a été tenté lui-même ; mais il a prié et repoussé la tentation ; l'humaine nature que portait Jésus-Christ n'a été triomphante qu'avec l'aide de Dieu. La tentation n'est pas le mal ; mais jusqu'où ira la faiblesse ? Qui nous arrêtera sur la pente ? Qui empêchera la colombe de se salir dans la boue ? Le Cœur de Jésus seul qui recueillera la colombe menacée, la gardera à l’abri, en sorte que l'ennemi terrassé n'ira pas plus loin : Arrête, le Cœur de Jésus est là !…

 

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Invocation

 

Ô Père, écoutez votre Fils, c'est lui qui nous a appris à prier, c'est son Cœur qui vous prie pour nous, car nous ne savons que balbutier cette admirable prière, nous la répétons comme des enfants sans comprendre toute sa beauté ; mais du moins, nous avons la volonté d'accomplir tous les enseignements qu'elle contient. Exaucez-nous, car c'est votre Fils qui implore, et c'est unis à son oraison que nos lèvres suppliantes vous disent : Père !

 

Mirebeau

 

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