Histoire de Bougie

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Editions Bouchène, 20 nov. 2001 - 192 pages

Il faut revoir Bougie, l’antique Saldæ, par la pensée, à l’époque du Moyen Age, lorsqu’elle avait sur la côte d’Afrique, la prépondérance des lettres et du commerce. Elle avait alors une forte existence individuelle ; non seulement elle vivait libre et avait modifié à son profit l’autorité des sultans de l’Orient et de l’Occident dont elle relevait d’abord, mais elle avait encore ajouté à sa force personnelle, en s’unissant par les traités d’alliance et de commerce aux principales cités du littoral de la France, de l’Espagne et aux puissantes républiques d’Italie. Capitale, dit-on, des premières possessions vandales en Afrique, Bougie devint, de nouveau sous le gouvernement des émirs, la capitale d’un royaume dont l’autorité s’étendait sur toute la province actuelle de Constantine et une partie de celle d’Alger. Le surnom de Ville Sainte et de Petite Mecque, qu’on lui donnait dans le monde musulman, et l’hospitalité qu’elle accorda libéralement dans ses murs à un nombre considérable de Maures et de Juifs chassés d’Espagne, sont autant de faits qui en disent assez pour que toute réflexion soit superflue. On a pensé que si, au XVIe siècle, Barberousse était parvenu à enlever cette ville aux Espagnols qui l’occupaient depuis 1509, le hardi corsaire en aurait probablement fait le siège de la domination turque sur la côte barbaresque. Alger, que le hasard des circonstances mit au premier rang, serait dès lors, resté une modeste bourgade.

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