Abbé Ambroise Guillois

Introduction.

On ne cesse de répéter, depuis quelque temps, qu'un mouvement religieux s'opère en France ; qu'une foule de personnes qui, naguères, marchait tête levée sous les étendards de l'incrédulité, rendent aujourd'hui hommage à la sainteté et à la divinité du Christianisme ; qu'on revient en masse aux pratiques de l'Eglise catholique ; enfin, qu'il y a beaucoup plus de religion parmi nous qu'il n'y en avait il y a cinq à six ans. Nous ne sommes point du nombre de ceux qui croient à toutes ces merveilles.
Sans doute, la haine contre la religion n'est plus ni aussi violente, ni aussi aveugle qu'elle l'a été; un prêtre peut maintenant circuler partout, sans être exposé aux huées et aux insultes d'une populace soudoyée par l'athéisme; on n'abat plus les croix, on ne traîne plus dans la boue l'image du Rédempteur, aux cris de Vive la liberté des cultes ! et grâce à la sagesse et au bon esprit des magistrats qui nous gouvernent, chacun peut, sans crainte, manifester les sentiments religieux dont il est animé. Dans certaines circonstances, il faut le dire encore, Annales de Philosophie chrétienne, n° 82, un petit volume que nous nousfaisons un véritable plaisir de signaler, et dont on trouvera la lecture agréable et utile tout à la fois.