L’archevêque de Paris soupçonné d’avoir entretenu une relation avec une femme, est-ce si grave ?

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Le Parisien revient ce matin sur les révélations du Point autour d’une supposée relation intime entre l’archevêque de Paris Monseigneur Aupetit et une femme. Un lien qu’il dément fermement.

Médecin généraliste jusqu’à l’âge de 39 ans, Michel Aupetit embrasse le sacerdoce tardivement

Dans les pages débats du Figaro le Cardinal Robert Sarah fait la promotion de son dernier livre Pour l’éternité (éd Fayard) et déclare que « l’immense majorité des prêtres ont été fidèles à leur sacerdoce. Mais personne n’en parle ». C’est vrai, personne ne parle de ces milliers de prêtres qui n’ont rien à se reprocher. La presse ne s’intéresse qu’aux prêtres qui, comme les trains, n’arrivent pas à l’heure. On comprend dès lors pourquoi le Parisien consacre ce matin une pleine page à l’Archevêque de Paris, lequel aurait entretenu en 2012 une relation intime avec une femme, selon une enquête publiée hier par le Point. L’intéressé dément avec force « l’existence d’une relation intime et de rapports sexuels ». Et le journal pose au politologue Philippe Portier, spécialiste de l’Eglise et de la laïcité, cette question : « L’archevêque est soupçonné d’avoir entretenu une relation avec une femme, est-ce grave ? ». Il répond que cela tombe très mal après la publication du rapport Sauvé, « même si ce qui est évoqué ici, ce sont des relations entre adultes ».

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Grégoire VII a imposé la règle du célibat au 11ème siècle

Pourtant, cette affaire que l’Archevêque nie en bloc relance une fois de plus la question du célibat et de la chasteté des prêtres. Elle invite aussi à regarder autrement et sereinement le parcours de Monseigneur Aupetit. Médecin généraliste jusqu’à l’âge de 39 ans, il embrasse le sacerdoce tardivement, gravit tous les échelons mais n’est pas encore cardinal. Si cet homme était marié ou en concubinage, cela changerait-il son dévouement et sa foi ? Interrogé sur la règle du célibat, le politologue rappelle ceci : pendant le premier millénaire de l’ère chrétienne, les prêtres pouvaient se marier. En Occident, c’est le pape Grégoire VII qui a imposé la règle du célibat au 11ème siècle, pour marquer la primauté du sacré sur l’Etat, pour remettre de la discipline dans le clergé et pour éviter que les biens des prélats ne sortent du giron de l’église pour enrichir leurs éventuels héritiers. Le célibat des prêtres pour une église plus vertueuse, c’était l’intention au départ. A l’arrivée et pour certains observateur, ce célibat fait désormais obstacle à la vertu. 1000 ans ont passé depuis Grégoire VII.

David Abiker

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