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vendredi 19 avril 2024

L'épiscopat est-il en train de disparaître ?

Aujourd'hui, Mgr Williamson revient sur la question de Mgr Huonder. Il nous explique pourquoi il ne s'agit pas d'une question anodine qui peut être évacuée d'un revers de main au prétexte que Mgr Huonder était gentil, aimait sincèrement la FSSPX et voulait être enterré à Ecône. Pour juger la portée d'un problème et ne pas faire de sentimentalisme, il faut revenir sans cesse aux fondamentaux que sont les principes théologiques traditionnels. Mgr Williamson nous les présente.  A nous d'en tirer les justes conclusions.

Comme le précise Mgr Williamson, ce texte a été rédigé avant le décès de Mgr Vitus Huonder survenu le 3 avril dernier. Ses obsèques ont été célébrées ce mercredi 17 avril 2024 à Ecône par Mgr Felay, en présence de l'actuel évêque de Coire (photos ci-dessous).

KE 874 (13 avril 2024) 


On remarquera la présence de Mgr Bonnemain, actuel évêque de Coire, mais aussi de Mgr Eleganti, ancien évêque auxiliaire de ce diocèse. (Source : https://riposte-catholique.fr/archives/188731)

Quoi ? Plus d’épiscopat ? Monseigneur, vous pensez !
Vous verrez, quand demain vous serez dépassés !

L’automne dernier, un ancien confrère m’a envoyé la lettre qui suit (légèrement abrégée ci-dessous.) Il est toujours prêtre de la FSSPX (peut-être parce que de l’extérieur il pourrait être plus menaçant pour ses Supérieurs qu’il ne l’est de l’intérieur, où il continue à respecter leur ‘autorité’). Que Dieu ait pris avec Lui Mgr Huonder, qui est décédé après la rédaction des lignes ci-dessous !  On peut estimer qu’il était moins rusé que les malfaiteurs qui se sont servis de lui.

Par rapport à ce qu’elle a été pendant 21 ans sous Mgr Lefebvre (1970–1991), la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X est devenue très libérale, abandonnant de fait depuis 2012, et à tous les échelons, la voie tracée par son fondateur. C’est mettre le nom en accord avec la réalité que de l’appeler aujourd’hui ‘Néo-fraternité’, hélas. Je pense que tous les problèmes de cette ‘Néo-fraternité’ ont trouvé pour le moment un point d’orgue avec l’installation de Mgr Huonder.

1. Il a été ordonné prêtre et évêque selon les nouveaux rites d’ordination et de consécration. Or, ceci n’est plus considéré comme un problème dans la ‘Néo-fraternité’. Un appel pour qu’il se laisse réordonner et re-consacrer sous condition est malheureusement resté sans suite. La Néo-fraternité a abandonné le principe, ancien dans l’Église, du ‘tutiorisme’, qui consiste à aller toujours au plus sûr chaque fois qu’il y a le moindre doute sérieux quant à la validité des sacrements reçus, comme c’est le cas pour les consécrations d’évêques dans la nouvelle Église, et peut-être même pour l’ordination des prêtres.

2. Mgr Huonder critique le pape François, Vatican II et la nouvelle messe, mais sans enthousiasme. Et cela suffit pour qu’une grande partie des laïcs de notre Néo-fraternité l’appellent ‘l’homme ou l’évêque qu’il nous faut’. Mais en réalité, il n’a jamais expressément condamné ni Vatican II (1789 dans l’Église) ni la nouvelle messe (la messe de Luther). Mgr Huonder a déclaré à quelqu’un qu’il disait la nouvelle messe avec dignité et qu’il la considérait comme une forme tout à fait louable de la messe. Ceci manifeste sans ambiguïté comment il entend réconcilier l’ancienne messe avec la nouvelle église, tout à fait dans l’esprit du pape Benoît XVI, mais en opposition totale avec Mgr Lefebvre.

3. Dans ses conférences, Mgr Huonder admet ouvertement que sa tâche est de ramener la Néo-fraternité sous l’autorité de Rome. Il est donc un agent infiltré du pape François. Mgr Huonder s’est fixé exactement la même tâche que le pape François : attirer la Néo-fraternité dans le Moloch qu’est la nouvelle Église (François l’a fait en légitimant les confessions, les mariages et les ordinations dans la Néo-fraternité, utilisant la tactique du salami pendant trois années consécutives, de 2015 à 2017). Et tout comme les Supérieurs de la Néo-fraternité, lors de la légitimation officielle de leurs confessions, ordinations et mariages, se sont écriés : «Oh, Saint-Père, nous vous remercions ! », de même nos Supérieurs s’inspirent maintenant de Mgr Huonder, et se réjouissent qu’un évêque de la Nouvelle église ait trouvé son chemin vers la Néo-fraternité, qu’il vive dans l’une de nos maisons, et rejoigne ouvertement la Néo-fraternité comme un sous-marin. Nos Supérieurs sont devenus bien aveugles.

4. Mgr Huonder a écrit sa thèse de doctorat sur une question d’exégèse juive au Moyen-Âge. Mgr Huonder a introduit dans l’Église suisse le « Jour du Judaïsme ». Aucun membre de la Néo-fraternité ne semble s’être demandé si la relation de Mgr Huonder avec les Juifs correspondait à la vision traditionnelle de l’Église catholique.

5. Un collègue m’a écrit que si le nouveau rite de consécration des évêques s’avérait invalide, cela aurait des conséquences désastreuses. Depuis le début des années 1970, il n’y aurait plus de prêtres ou d’évêques valides. Cela impliquerait que toutes les congrégations de rite traditionnel officiellement reconnues dans la Nouvelle Église, comme Saint-Pierre ou le Christ-Roi, n’auraient pas non plus de prêtres valides et que l’Église du Christ n’existerait plus que dans la Néo-fraternité. Ni le pape Benoît XVI ni Mgr Viganò n’auraient été des évêques valides. Ces conclusions, qui relèvent d’une certaine logique, doivent être prises au sérieux.

Le Supérieur Général de la Néo-fraternité, l’abbé Pagliarani, a soulevé cette question lors de sa Conférence à Ecône le 8 septembre dernier. Or si la Néo-fraternité veut absolument l’amour et la reconnaissance de la Rome maçonnique et moderniste, alors mieux vaut ne pas évoquer le problème. C’est pourquoi il a explicitement pris position en faveur de la validité des Consécrations dans le nouveau rite. Une conclusion aussi grave peut-elle être vraie ? On nous répète constamment que Bergoglio a l’intention de réformer la nouvelle messe, et que dans la réforme de la réforme, il n’y aura plus de mots de consécration prononcés sur le pain ou le vin, ce qui signifierait la disparition complète de la messe. D’ailleurs, à mon avis, environ deux tiers des nouvelles messes sont déjà invalides, parce que les prêtres ne croient plus à la Présence Réelle du Christ. Mais si la disparition totale de la Messe est une éventualité, pourquoi pas aussi la disparition totale des évêques consacrés validement ?

Kyrie eleison

Mgr Bonnemain aux obsèques de Mgr Huonder à Ecône


samedi 13 avril 2024

Les humanités classiques

KE 871 (23 mars 2024)

Voulez-vous éduquer vos enfants à l’épreuve ?

Le latin et le grec ont déjà fait leur preuve.

La place des auteurs païens classiques dans l’éducation catholique fait l’objet d’une controverse. Mgr Gaume, célèbre catholique antilibéral du 19ème siècle, jugeait par exemple ces auteurs classiques trop impudiques pour être enseignés dans les écoles catholiques. Mais cette position semble excessive car, pour éduquer au plan naturel, les humanités païennes possèdent trop de qualités réelles pour être écartées sans appel. Ces humanités sont le produit d’hommes intelligents et réfléchis qui ont mûrement médité sur la vie des hommes et qui exposent, moyennant un don de Dieu, beaucoup de vérités sur la vie et la nature humaines. Certes, l’impureté se dissémine un peu partout dans les œuvres, mais elle n’en est pas l’essentiel et relève plutôt du détail. À cet égard, L’Énéide de Virgile constitue un exemple remarquable : sa valeur morale est si élevée que l’œuvre était largement consultée à l’apogée du Moyen-Âge pour l’idéal de vie qu’elle proposait.

En résumé, la société chrétienne est surnaturellement supérieure à la société des classiques de l’Antiquité, mais cette dernière est, du point de vue naturel, bien supérieure à la société moderne dégénérée. En ce qui concerne l’éducation, rien n’est plus facile que d’argumenter en faveur de la supériorité totale du latin et du grec sur les langues ou les sciences modernes. Une bonne éducation doit apporter à la fois la discipline pour le cœur et l’esprit, la culture pour l’âme et l’histoire pour la conduite de la vie. Le latin et le grec fournissent à eux seuls ces trois éléments, le latin offrant les fondements pratiques et le grec la théorie.

DISCIPLINE : le latin est une langue extrêmement logique, qui demande beaucoup de réflexion pour démêler le sujet, le verbe, l’objet, etc. Certes, l’apprentissage des mathématiques, de la physique, de la chimie, de l’informatique, de la technologie, etc., est également une discipline, mais tout y est matériel, déterminé, inhumain, faisant précisément et orgueilleusement abstraction de tout ce qui est spirituel, libre ou humain. Et ce que les jeunes ne peuvent plus apprendre à l’école, ni auprès de leurs grands-parents voire de leurs parents, ils doivent le trouver dans le caniveau, fourni par Hollywood ou par l’Internet sur leur smartphone, etc. Heureux celui qui a ne serait-ce qu’un entraîneur sportif . . . humain ! Dans le désert spirituel de l’éducation ‘scientifique’, quelle influence positive peut avoir ce simple entraîneur humain !

CULTURE : Quand il s’agit d’éduquer et de former chez les jeunes les cœurs et les âmes (qu’ils ont, et avec des besoins impérieux), alors les ‘sciences’ énumérées ci-dessus sont ni plus ni moins vouées à l’échec, tandis que les langues modernes sont un second choix. Car depuis la ‘Réforme’, toute la modernité avec sa culture est plus ou moins entachée d’apostasie et de guerre contre Dieu. Bien sûr, les cultures latine et grecque ne sont pas exemptes du péché originel, mais elles sont parfaitement exemptes de la ‘Réforme’ et de toutes ses conséquences, et présentent donc une vision plus simple et plus pure des fondements de la nature et de la vie humaines. Une aide précieuse pour la jeunesse.

L’HISTOIRE : Le latin et le grec sont tout ancrés dans l’histoire de la civilisation occidentale, alors qu’il est aujourd’hui trop tard pour que la culture d’une autre langue le soit. Le latin et le grec furent deux des trois langues attachées sur la Croix de Notre Seigneur. Le grec fut la langue du Nouveau Testament. Rome devint bientôt le centre de l’Église. « L’histoire est maîtresse de vie », dit un vieil adage, et apprendre le latin et le grec revient nécessairement à apprendre un peu d’histoire grecque ou romaine. Dans 1984, George Orwell écrivait : « Qui maîtrise le passé maîtrise l’avenir ; qui maîtrise le présent maîtrise le passé ». Ainsi, ceux qui maîtrisent nos écoles aujourd’hui maîtrisent notre avenir. Ces personnes actuellement à l’œuvre remisent le latin et le grec, et font commencer l’histoire à la Seconde Guerre mondiale, histoire qui est beaucoup plus facile à manipuler que l’histoire ancienne. Que devons-nous conclure sur l’éducation moderne ? Elle n’est pas bonne. Elle forme des suiveurs de l’Antéchrist.

Kyrie eleison

jeudi 21 mars 2024

La Russie et Fatima

KE 869 (9 mars 2024)
L’entretien avec M. Poutine

Quel homme parle encore ainsi en Occident ?

On dissimule, on ment, quand on est décadent. 

Le 6 février dernier, un honnête et célèbre journaliste américain a interrogé le Président russe V. Poutine. Les abjects médias occidentaux dénigrent lourdement et régulièrement M. Poutine : M. Carlson a donc eu bien du courage pour donner à ce dernier l’occasion de présenter ses arguments à un public occidental. L’extrait ci-dessous représente moins de 5 % de l’entretien original.

Après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, les dirigeants occidentaux nous avaient promis que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est. Or, il y a eu cinq vagues d’expansion. En 2014, il y eut un coup d’État en Ukraine soutenu par les États-Unis. L’Ukraine a lancé une guerre dans le Donbass en utilisant l’aviation et l’artillerie contre des civils. Ses dirigeants ont menacé la Crimée, que nous avons dû prendre sous notre protection. Ensuite, les dirigeants ukrainiens actuels ont déclaré qu’ils ne mettraient pas en œuvre les accords de Minsk, signés après 2014, et qui établissaient un plan de règlement pacifique pour le Donbass. Tout récemment, les anciens dirigeants allemands et français ont déclaré ouvertement qu’ils avaient effectivement cosigné les accords de Minsk, mais qu’ils ne les avaient jamais pris au sérieux. L’absence de réaction de la Russie aurait été une négligence coupable. Ce sont les Ukrainiens qui ont déclenché la guerre en 2014 et notre objectif est maintenant d’y mettre fin.

Nous n’avons pas refusé de discuter. Nous avons négocié avec l’Ukraine à Istanbul en 2022 et Davyd Arakhamia, qui dirigeait la délégation ukrainienne, a même apposé sa signature préliminaire au bas d’un traité de paix. En bref, la guerre prenait fin si l’Ukraine abandonnait toute velléité d’adhésion à l’OTAN.

Mais M. Arakhamia a déclaré publiquement que Boris Johnson, alors Premier ministre britannique, était venu à Kiev pour dissuader l’Ukraine de procéder ainsi. Boris Johnson a ainsi déclaré qu’il valait mieux combattre la Russie et ne pas signer d’accord. Quant à l’OTAN, elle tente d’intimider ses propres populations avec une menace russe imaginaire. Les personnes sensées comprennent parfaitement qu’il s’agit d’une imposture : nous n’avons aucun intérêt en Pologne, en Lettonie ou ailleurs et les contes d’horreur qu’on raconte sur nous n’ont pour but que d’extorquer toujours plus d’argent aux contribuables américains et européens. Car il est contraire au bon sens de s’impliquer dans une sorte de guerre mondiale qui mènera l’humanité au bord de l’extermination.

L’OTAN et la CIA ont-elles fait exploser le gazoduc Nord Stream en 2022 ? Oui. Ceux qui l’ont fait devaient avoir non seulement un motif suffisant pour détruire le gazoduc, mais aussi les moyens nécessaires. Beaucoup sont intéressés par l’arrêt de Nord Stream, mais tous ne peuvent pas aller au fond de la mer Baltique pour provoquer une telle explosion. Et pourquoi ne pas utiliser ce crime commis par l’Occident pour faire de la propagande anti-russe ? Dans la guerre de la propagande, il est très difficile de vaincre les États-Unis, car ils contrôlent les médias du monde entier.

On sait que le dollar est la pierre d’angle de la puissance américaine. Aujourd’hui cependant, même les alliés des États-Unis réduisent leurs réserves dans cette monnaie. Jusqu’en 2022, les dollars américains représentaient environ 50 % des transactions russes avec les pays tiers, contre 13 % actuellement. L’explication en est que les États-Unis ont décidé de restreindre nos transactions. Il s’agit d’une véritable folie du point de vue des intérêts américains, et l’économie américaine en souffre. Pourquoi les États-Unis ont-ils agi de la sorte ? Par orgueil. Ils pensaient que cela mettrait la Russie à genoux, mais l’effondrement n’a absolument pas eu lieu.

Dans l’histoire de la Russie, l’année 988 est une date très importante. La Russie est devenue chrétienne à ce moment-là grâce au baptême du prince Vladimir, et elle a adopté l’Orthodoxie, ou Christianisme oriental. À cette époque, l’État russe englobe Novgorod (nord de la Russie) et Kiev (sud de la Russie) : il n’y avait alors qu’un seul territoire, une seule et même langue et une seule et même Foi. La situation actuelle est, dans une certaine mesure, une sorte de guerre civile. L’Occident estime que le peuple russe est divisé pour toujours par des hostilités. C’est faux. Les Russes se réuniront. Les relations se rétabliront. Cela prendra du temps, mais elles se rétabliront.

Tucker Carlson pourra-t-il maintenant s’adresser aux véritables décideurs politiques de l’Occident et obtenir un exposé tout aussi franc sur leur volonté d’asservir le monde entier ? On peut en douter. Et d’abord, qui sont ces véritables décideurs (au-dessus de leurs marionnettes officielles) ?

Kyrie eleison


KE 870 (16 mars 2024)
Poutine et les apparitions de Fatima

Oui, c’est vrai, « la Russie est loin d’être parfaite ! »

Sa libération sera pourtant complète.

Depuis que le président Poutine a accordé un entretien historique au célèbre journaliste américain Tucker Carlson, le 6 février dernier, cet entretien de deux heures a été commenté dans le monde entier. Son contenu, abrégé à l’extrême, est paru la semaine dernière dans ces Commentaires (n° 869 du 9 mars), exposant principalement le point de vue russe sur l’aggravation des conflits en Ukraine de 2014 jusqu’au déclenchement des hostilités entre l’Ukraine et la Russie en février 2022. Depuis lors, nous entendons régulièrement le chiffre de plus de 500 000 soldats ukrainiens morts, victimes des armes de très bonne qualité et des compétences militaires des Russes. Cela représente toute une génération de veuves et d’orphelins. Pourquoi tous ces pères et maris ont-ils sacrifié leur vie ?

Habituellement, les hommes sains d’esprit ne sacrifient pas leur vie pour rien. C’est pourquoi tant de guerres sont des guerres de religion, même à l’époque moderne, malgré les apparences. Ainsi, les deux guerres mondiales de 1914–1918 et de 1939–1945 représentent les efforts d’une Chrétienté très diminuée tentant de résister au triomphe de son substitut impie, le communisme. Car immédiatement après le triomphe de la révolution communiste à Saint-Pétersbourg et à Moscou en 1917, Lénine a fondé le Komintern en Russie pour servir de « société missionnaire » du communisme, en collaboration avec un certain nombre de grandes banques mondiales. Son but était de répandre le communisme dans le monde entier.

En réalité, nous sommes en présence de quatre messianismes. Le premier est celui de la race élue des Juifs, qui a été spécialement choisie et dotée pour préparer l’humanité à la venue du Sauveur et pour fournir le berceau humain de ce Sauveur ; ceci afin de permettre au seul et véritable Messie d’accomplir la Rédemption jusqu’à la fin du monde par sa Croix et par son Église. Le deuxième messianisme est le seul vrai messianisme, celui de l’Église catholique ; il accomplit parfaitement l’Ancien Testament, car il consiste à envoyer des âmes au Ciel depuis plus de 2000 ans. Le troisième messianisme est celui des Juifs talmudiques, adeptes de leur « Écriture » post-chrétienne qui n’est plus l’Ancien Testament tel que nous le connaissons, qui a Dieu lui-même pour auteur ; mais, alors que chaque page de l’authentique Ancien Testament rend témoignage de différentes manières de Notre Seigneur Jésus-Christ à venir, leur « Talmud », c’-à-d. leur substitut humain de l’Ancien Testament, empêche de Le mentionner et encore plus de L’adorer comme Dieu ; car ces Juifs sont la race qui L’a crucifié. Enfin, le quatrième messianisme est le communisme, qui est un rameau particulièrement vigoureux du talmudisme ; il a été conçu comme un mouvement puissant et actif visant à détruire les derniers vestiges de la Chrétienté décadente ; car la Chrétienté est le principal messianisme concurrent qui doit tomber devant le talmudisme.

Pour ainsi dire, les messianismes sont les ressorts de l’histoire humaine : un peuple messianique ; le vrai Messie ; le peuple autrefois messianique qui, blessé dans son orgueil, retourne tous ses dons contre le vrai Messie ; et, en conséquence, toutes sortes de mouvements pseudo-messianiques au cours des 20 siècles, luttant tous pour entraver le salut des âmes, comme l’a bien compris saint Paul très peu de temps pourtant après la Crucifixion et la Résurrection de Notre Seigneur (1 Thess. 2, 16).

Quant aux Russes, ils sont certainement un peuple religieux, comme l’a montré leur ferveur envers la pseudo-religion anti-chrétienne du communisme. Mais à Fatima, Notre Dame a prédit que la Russie jouerait un rôle essentiel dans la guérison de l’impiété actuelle des nations. Et si Rome ne se construit pas en un jour, comme dit le proverbe, néanmoins, après 72 ans de souffrances terribles sous le communisme (1917–1989), la Russie a appris sa leçon et revient au Christ. Lisez Soljénitsyne. Dieu reste le Maître. Il fait payer un lourd tribut aux Ukrainiens pour avoir choisi de faire confiance aux talmudistes qui contrôlent totalement l’Amérique (mais personne ne les y forçait). Vous avez besoin de l’aide de Dieu ? Alors choisissez de faire Sa volonté.

Kyrie eleison

jeudi 14 mars 2024

Avis pour un temps de nécessité

 KE 866 (17 février 2024)  


À qui fait autrement, ne soyez pas pénibles.

Dieu ne demande pas des choses impossibles.

Un lecteur bien troublé par la situation dans l’Église catholique nous envoie un certain nombre de questions pratiques que beaucoup d’âmes catholiques doivent se poser aujourd’hui en relation avec le grave devoir de tout catholique d’assister à la Messe pour remplir son obligation dominicale. En temps normal, les réponses sont relativement claires. Or, depuis la révolution de Vatican II dans les années 1960, les circonstances dans l’Église ne sont plus normales, et les réponses ne sont donc plus aussi claires. Énumérons les questions de ce lecteur, allant du général au particulier, sachant que ce Commentaire propose ses réponses sans rien imposer.

1. Dans quelle mesure l’Église conciliaire est-elle catholique, et dans quelle mesure est-elle contrefaite ?

Réponse : Dieu seul le sait, car Lui seul connaît les secrets des cœurs des hommes, et la frontière entre la vraie et la fausse Église passe souvent par le cœur des hommes, à savoir par exemple s’ils ont ou non la foi catholique. Puisque Lui seul peut le savoir avec certitude, Il n’attend pas de nous que nous le sachions. Cependant, Il nous donne les moyens de savoir ce que nous devons savoir, en jugeant les fruits (cf. Mt 7, 15–20). Ceux-ci permettent par exemple de distinguer infailliblement les bergers des mercenaires. La joie et la charité réelles révèlent où la véritable Église existe encore, même parmi les structures de la Nouvelle Église.

2. Avons-nous un pape ?

Réponse : si nous jugeons le pape François par ses fruits, nous les trouvons désastreux pour la véritable Église, au point que de nombreux catholiques sérieux soutiennent qu’il est un antipape. Dieu n’exige pas de moi que je sois sûr de ma réponse, dans un sens ou dans l’autre. Sur cette question, même de bons théologiens catholiques peuvent être en désaccord. La sage conduite de Mgr Lefebvre était de laisser ses prêtres avoir leur propre opinion en privé, mais de les obliger en public à se comporter comme si les papes apparents de Vatican II étaient de vrais papes, à moins et jusqu’à ce qu’il soit clairement prouvé qu’ils ne le fussent pas. Même le pape François remplit encore la fonction catholique de fournir aux structures de l’Église une tête visible leur permettant de fonctionner jusqu’à ce que Dieu nettoie les écuries d’Augias. En son temps, Dieu remettra le pape sur le bon chemin. En attendant, je peux désespérer de tel ou tel pape, mais je ne dois pas désespérer de la papauté, ni d’aucune autre institution venue de la Tradition de Notre Seigneur Lui-même.

3. Qu’en est-il des sacrements de la Nouvelle Église ?

Réponse : comme l’ensemble de la Nouvelle Église dont ils sont un produit et une partie, ils sont encore en partie bons même si, par définition, ils sont en train de pourrir, comme les pommes pourrissent, image qui vaut ce qu’elle vaut. Car dès le début, la Nouvelle Église a été habilement conçue pour pourrir pendant des dizaines d’années, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de la véritable Église. En effet, dans les années 1960, au moment de Vatican II, de nombreux ecclésiastiques au sommet de l’Église avaient été complètement infectés par la pensée maçonnique. La franc-maçonnerie est cette société secrète créée en 1717 à Londres pour infiltrer l’Église catholique jusqu’à sa destruction de l’intérieur, permettant ainsi aux ennemis bien connus de Dieu et du genre humain de s’emparer du monde. La véritable Église de Notre Seigneur est en effet le grand obstacle sur leur chemin.

4. Qu’en est-il des « miracles eucharistiques » qui se seraient produits lors de « messes » du Novus Ordo ?

Réponse : au cours des 2000 ans d’histoire de l’Église, Dieu a toujours aidé par des miracles les Chrétiens à croire au miracle stupéfiant de sa Présence réelle sous les simples apparences du pain et du vin. Et ces miracles continuent de nos jours, car le Sacré-Cœur n’abandonne pas les brebis trompées par leurs bergers. La différence est qu’aujourd’hui, la science moderne est en mesure de fournir de vraies preuves techniques pour prouver que les miracles, quand ils sont authentiques, sont bien authentiques. Voyez par exemple le livre « Un cardiologue examine Jésus », du Dr Franco Serafini, avec des explications et des illustrations photographiques de plusieurs miracles récents. Il est édité par Sophia Institute Press, et disponible sur SophiaInstitute.com. Que Dieu bénisse les traditionalistes qui s’en tiennent fermement à la messe latine traditionnelle, mais non ceux qui refusent les preuves techniques fournies par le Sacré-Cœur pour le salut des âmes.

5. Et qu’en est-il de la réception des hosties prétendument consacrées lors de Messes Novus Ordo  ?

Réponse : peut-être vaut-il mieux éviter de les recevoir, car elles peuvent être invalides et, avec le temps, le devenir de plus en plus. Cependant, en cas de nécessité, et si toutes les circonstances sont convenables, on peut les recevoir pour autant qu’elles puissent être valides.

Kyrie eleison

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KE 867 (24 février 2024)

Le déluge d’horreurs de la Troisième Guerre

Diront d’un Dieu très bon la gloire et la colère.

Aucun lecteur de ces Commentaires n’a envoyé de questions théoriques comparables à la série de questions pratiques de la semaine dernière sur la crise sans précédent dans l’Église aujourd’hui (KE 866 du 17 février). Mais il vaut la peine d’inventer une telle série, pour offrir des réponses aux questions théoriques, dans l’éventualité où quelques lecteurs comprendraient mieux la confusion créée par Vatican II. Car ce Concile est une pente aussi glissante que dangereuse.

1. Quel est donc l’élément au cœur de cette confusion ? Est-ce ce que l’on appelle le «modernisme »   ? Qu’est-ce que le modernisme ?

Réponse : le modernisme est la grande erreur des temps modernes, par laquelle même des ecclésiastiques instruits peuvent en venir à croire que l’Église du passé n’a plus besoin d’élever l’humanité à des hauteurs surnaturelles que l’homme ne serait plus capable d’atteindre. Au contraire, « l’humanité est tellement différente à l’époque moderne que pour l’atteindre au fond de son matérialisme, l’Église doit mettre à jour sa doctrine, sa morale, sa liturgie, tout. Si les hommes ne peuvent plus s’élever au niveau spirituel de l’Église, l’Église doit s’abaisser au niveau matériel des hommes », disent les modernistes, du moins en substance.

2. Mais la fonction de l’Église n’est-elle pas d’aller vers les hommes, où qu’ils se trouvent ?

Réponse : Oui ! Mais pas en faisant n’importe quoi ! Tous les pompiers veulent éteindre des incendies, mais le premier liquide venu ne fait pas l’affaire. Quel pompier utiliserait de l’essence à la place de l’eau ? L’eau et l’essence ont chacune leur nature immuable, indépendante de la volonté des hommes. L’eau éteint le feu (surprise !), tandis que l’essence l’alimente (« mais qui suis-je pour en juger ? »). De la même manière, le chant grégorien et la musique rock ont chacun leur nature immuable et opposée, avec des effets opposés et immuables. Le chant grégorien attirera les âmes vers l’église, le rock vers la salle de danse, mais le rock n’attirera pas vers l’église. Certains modernistes veulent bien faire, mais ils sont stupides s’ils pensent que la musique fonctionne aujourd’hui différemment de ce qu’elle était hier. Pour être attirées vers Dieu, les âmes ont besoin d’une musique calme et non agitée.

3. Mais toute la vie moderne est agitée, comparée à la vie d’hier. Alors comment une âme d’aujourd’hui pourrait-elle parvenir à Dieu?

Réponse : C’est le moins qu’on puisse dire ! Après 6000 ans d’histoire, on pourrait penser que les hommes ont appris à connaître la nature, les effets et les conséquences des choses, mais non. Notre époque part pour ainsi dire du principe que l’homme peut vouloir que les natures aient les effets qu’il souhaite. Tout est devenu si dégénéré et instable que la vie se transforme en une agitation continuelle et que les jeunes ne supportent plus une musique trop calme. Mais cela ne veut pas dire que les natures ont changé au point que le rock les ramènera à l’Église. Ce n’est pas le cas. Ce n’est pas dans sa nature. Il a été conçu par le Diable pour créer toujours plus d’agitation.

4. Mais si c’est vrai, comment aujourd’hui un jeune, ou n’importe qui, pourra-t-il jamais aller au Ciel ?

Réponse : Bonne question ! Dans les temps modernes, de nombreux saints se sont posé cette question, mais aucun n’a jamais désespéré de la réponse parce qu’ils savaient que Dieu dispose toujours sa grâce pour que l’âme la Lui demande. « Quand on veut, on peut », disent les hommes. « À celui qui fait ce qu’il peut, Dieu ne refuse pas sa grâce » selon la manière plus divine avec laquelle l’Église s’exprime. Quoi qu’il en soit, lorsqu’une âme, sans faute très grave de sa part, se trouve dans une situation où ses chances de salut sont apparemment infimes, Dieu peut toujours intervenir (v. par exemple le cas de Lot dans Genèse 19)

5. Mais puisque Dieu est tout-puissant, pourquoi n’élimine-t-il pas tout le mal de la création qu’Il domine ?

Réponse : Parce que le but de sa création est d’offrir la plus grande béatitude possible aux âmes qui l’acceptent librement. Or, une béatitude qui n’est nullement méritée par l’âme qui la reçoit ne peut être aussi heureuse pour cette âme qu’une béatitude au moins partiellement méritée par elle en dépit de tout le mal dont elle a été environnée durant sa courte vie dans cette ‘vallée de larmes’. Il s’ensuit que plus Dieu souhaite être généreux avec son don de béatitude, plus Il autorisera le mal, mais pas au point où le mal empêche le bien librement choisi. Ce point a été atteint par le monde entier à l’époque de Noé et il revient aujourd’hui. Dieu interviendra donc à nouveau demain et, si nous avons la foi catholique, faisons notre part en priant le Rosaire de sa Mère pour le salut des âmes.

Kyrie eleison

mercredi 14 février 2024

Pourquoi la Résistance existe-t-elle ?

KE 865 (10 février 2024)


Dieu donna dans l’orage un vieux chef, sage et saint.

Quel jeune peut vouloir s’écarter du chemin ?

Il y a moins d’un mois, le 24 janvier, le prieur brésilien du monastère bénédictin traditionnel de Santa Cruz (niché en hauteur dans les collines derrière Rio de Janeiro au Brésil), Mgr Thomas d’Aquin, a publié une grave dénonciation d’un dirigeant important du mouvement catholique traditionnel, dirigeant actif dans le monde entier. Mais les traditionalistes n’ont-ils pas suffisamment de problèmes hors du monde traditionnel sans avoir à se battre entre eux aussi ? Normalement, le bon sens catholique le voudrait ainsi. Mais pas si la base même du catholicisme, la foi catholique, est en jeu. Or, dans la lutte entre Rome et la Fraternité saint Pie X, la foi est constamment en jeu. Que les lecteurs jugent par eux-mêmes : en tant que pasteur du troupeau de Notre-Seigneur, Mgr Thomas d’Aquin a-t-il fait autre chose que son devoir en dénonçant ce loup déguisé en mouton ?

La cause de l’existence de la Résistance n’est autre que Mgr Fellay avec ses paroles et ses actes. Ses paroles ont minimisé la gravité de la crise et du Concile. Ses actes ont exposé la Tradition au même sort que les communautés Ecclesia Dei.

Mgr Fellay n’a pas parlé comme Mgr Lefebvre. Mgr Lefebvre a dénoncé avec vigueur les erreurs du Concile ainsi que ceux qui étaient à l’origine de ces erreurs. Il a mis en garde pratiquement tous les papes conciliaires au sujet de leurs responsabilités. Il a dit à Jean-Paul II que s’il continuait sur la voie de l’œcuménisme, il ne serait plus le bon pasteur, et dans le dessin sur Assise, il a dit, avec des images et des mots, que Jean-Paul II irait en enfer s’il restait œcuméniste. Il a dit au cardinal Ratzinger que lui, Ratzinger, était contre la christianisation de la société. Il a dénoncé l’apostasie de la Rome conciliaire. ( . . . ). Il a défendu les prêtres et les fidèles contre la contagion moderniste. Il s’est exposé à une excommunication invalide mais infamante. Il n’a pas reculé dans la défense de la France contre le danger musulman. Il nous a protégés contre la tentation accordiste de Dom Gérard. Il a été, en un mot, comme les évêques d’autrefois : le défenseur de la chrétienté et du fondement de la chrétienté qui est la foi. Il a été l’homme des vertus théologales, défendant notre foi et toutes les vertus.

Qu’en est-il de Mgr Fellay ? A-t-il poursuivi les actions de Mgr Lefebvre ? Non. En paroles et en actes, Mgr Fellay s’est écarté de Mgr Lefebvre. En ce qui concerne la liberté religieuse, il a minimisé la gravité de ce que le Concile avait dit. Il n’a pas dit aux papes ce que Mgr Lefebvre avait dit. Il n’a pas attaqué les erreurs comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas parlé des deux églises comme Mgr Lefebvre. Il n’a pas distingué clairement l’Église officielle de l’Église catholique, mais a parlé d’une ‘Église concrète’, troublant les fidèles et même les prêtres. Qu’est-ce que cette église concrète ? Sommes-nous obligés d’être dans cette église ? Nous sommes dans l’Église catholique. Nous reconnaissons le pape, mais pas l’Église conciliaire dont parlait le cardinal Benelli. Nous reconnaissons le pape, mais pas sa doctrine ni ses actes contre la Tradition. Ces actes ne sont pas catholiques, mais anticatholiques.

C’est sous l’influence de Mgr Fellay que le chapitre 2012 a modifié le principe énoncé par le chapitre 2006 : pas d’accord pratique sans accord doctrinal. Cela n’a pas plu à Mgr Fellay et a été modifié. Sous certaines conditions, la Fraternité peut désormais conclure des accords pratiques sans accord doctrinal. C’est une lacune. Une lacune qui pourrait conduire la Fraternité sur la voie des communautés Ecclesia Dei. Elle n’est pas allée aussi loin, mais elle a baissé la garde et Rome en a profité. Mgr Fellay a supprimé les résistances internes à la Fraternité, en expulsant Mgr Williamson et quelques prêtres, puis il en a puni d’autres, comme les sept doyens qui ont protesté à juste titre contre le document de Rome sur les mariages. Mgr Fellay a désorganisé la Tradition, il s’est écarté de la ligne de Mgr Lefebvre et a fait en sorte que d’autres s’en écartent aussi. C’est la raison d’être de la Résistance : résister à cet écartement.

Nous voulons suivre Mgr Lefebvre en tout, dans la doctrine mais aussi dans les solutions pratiques, car, comme l’enseignent Aristote et saint Thomas, les exemples des anciens servent de principes d’action. Nous suivons Mgr Lefebvre dans la doctrine et dans l’action, en particulier par rapport à la Rome moderniste, afin de rester fidèles à la Rome éternelle, maîtresse de vérité et de sainteté.

Kyrie eleison

jeudi 8 février 2024

Libéralisme pratique

KE 855 (2 décembre 2023)

Supprimons le réel, dit l’homme en plein délire.

Et Dieu ? Patient, Il montre un triste et doux sourire.

Un lecteur nous envoie des questions profondes sur l’histoire récente de l’Église, de la Fraternité Saint Pie X et du mouvement dit de ‘Résistance’. Un jour, lorsque notre Mère l’Église reprendra ses esprits — comme elle le fait déjà doucement — les ombres et les ténèbres se dissiperont, et l’histoire se manifestera pleinement dans la vérité et la charité. En attendant, voici des esquisses de réponses.

1.       Comment pouvez-vous être contre toute structure pour la ‘Résistance’ ? Y a-t-il quoi que ce soit de catholique qui puisse prospérer sans structure ?

La force de la ‘Résistance’, c’est d’abord la Vérité, et ensuite le caractère très peu contraignant des liens entre les divers petits groupes qui résistent à la révolution de Vatican II. Cette révolution s’est rapidement imposée à une grande partie de l’Église catholique parce que les catholiques étaient trop obéissants à leurs autorités infidèles. De même, la plus grande partie de la FSSPX a été rapidement émoussée en 2012, parce que ses prêtres étaient trop respectueux de l’autorité de leurs chefs officiels qui voulaient revenir dans le giron de la Rome apostate. Ils n’ont plus servi la vraie Église ou la vraie Foi, comme le faisait Mgr Lefebvre, mais eux-mêmes. Au contraire, s’emparer d’une petite poche de Résistants n’amènera pas nécessairement à s’emparer même d’une deuxième poche. Ainsi, la Foi survivra jusqu’à ce que Dieu décide de restaurer en Son temps, dans la Foi, la structure catholique.

2.       Les dirigeants de la FSSPX trompés par les fonctionnaires romains apostats au milieu des années 1990 étaient-ils motivés par l’ambition personnelle ?

Ce n’est pas impossible, mais leur problème était avant tout leur manque de foi dans les moyens divins pour résoudre la crise de l’Église, en plus de leur confiance excessive dans la politique purement humaine du Vatican. Contrairement à Mgr Lefebvre, ils ne saisissent pas la dimension divine et pré-apocalyptique de la crise mondiale ; ils la conçoivent donc en termes plus ou moins limités et mondains, ratant ainsi complètement le coche. Comparez avec Mgr Lefebvre, qui a toujours eu en vue la ruine complète de l’Église. Comparez également avec Mgr Viganò, qui s’interroge constamment sur la chute universelle de l’Église et du monde, provoquée par Vatican II.

3.       Le Chapitre général de 1994 a-t-il prouvé clairement ces déficiences des dirigeants de la FSSPX ?

Prouvé, oui, mais prouvé clairement, pas dans l’immédiat. Les participants à ce Chapitre général donnaient l’impression de gentils enfants se livrant à des jeux, plutôt que de guerriers d’âge adulte menant une lutte gigantesque pour la gloire de Dieu et le salut des âmes dans un environnement extrêmement dangereux. Il faut être saint pour croire au mal, disait Gustavo Corçao. Les chers et pieux jeunes prêtres de ce Chapitre ne semblaient pas à la hauteur de la gravité du moment.

4.       Quand selon vous les deux camps des Suivistes et des Résistants de la FSSPX se sont-ils séparés l’un de l’autre ?

Les éléments de division étaient déjà sûrement présents dans les années 1980. Je connais un prêtre qui, en 1982, après avoir professé pendant cinq ans à Ecône, a été envoyé outre-Atlantique pendant plus de 25 ans, très probablement pour être mis à l’écart. Les jeunes séminaristes devaient être préparés à obéir aux libéraux qui se voyaient déjà à la tête de la FSSPX, en remplacement d’un Mgr Lefebvre vieillissant. Ce dernier avait été merveilleux pour son temps, se disaient-ils, mais il était de plus en plus dépassé à cause de sa condamnation implacable des modernistes romains. Car ces modernistes étaient considérés comme la véritable Autorité de l’Église ; qui plus est, ils devenaient meilleurs chaque jour ! Attention, ces dirigeants libéraux de la FSSPX ne se considèrent pas comme des libéraux, bien au contraire. Ils se voient même infiltrer la Rome moderniste et la convertir à la Tradition catholique. Est-ce possible ? Ils n’ont aucune idée de la profondeur et de la gravité de la croisade menée par les libéraux pour détruire l’Église catholique.

5.       L’affrontement Suivistes-Résistants a-t-il toujours existé au sein de la Fraternité St Pie X ?

Oui, certainement. Mgr Lefebvre avait lu l’abbé Barbier (1851–1925) sur l’histoire de l’affrontement du libéralisme avec le catholicisme aux 19ème et 20ème siècles. Il nous disait que cette lecture lui avait fait comprendre que la seule différence, dans ce même affrontement, entre avant et après Vatican II était qu’avant, c’étaient les catholiques qui commandaient, alors qu’après, c’étaient les libéraux. Tant que l’archevêque a été en vie, son magnétisme personnel a maintenu la FSSPX catholique, mais dès sa mort en 1991, le magnétisme constant de Rome pour les catholiques a commencé à reprendre son ascendant. Soyons patients. Dieu ne se laissera pas faire, ni par le Diable, ni par les anges ou les ecclésiastiques déchus.

Kyrie eleison.

samedi 3 février 2024

La validité des Consécrations

KE 864 (3 février 2024) 


Sacre de Mgr Thomas d'Aquin (19 mars 2016)

Évêques, prêtres ou sœurs, votre vie est-elle creuse ?

Soyez en ordre avec Dieu ! Suivront des grâces nombreuses.

La validité des consécrations épiscopales conférées selon le nouveau rite du pape Paul VI issu de Vatican II a récemment fait l’objet d’une nouvelle controverse parmi les catholiques traditionnels. Dit autrement, sommes-nous sûrs qu’un prêtre consacré dans ce nouveau rite est véritablement devenu évêque lui-même ? La question est d’une importance extrême, car de la validité des évêques dépend la survie même de l’Église catholique et la possibilité pour les âmes d’aller au Ciel, car les âmes ont absolument besoin de prêtres et de sacrements pour mourir dans cet état de grâce sanctifiante sans lequel elles encourent le grave danger de tomber en Enfer.

Il existe en gros deux écoles de pensée sur la question. L’immense majorité des catholiques ne voit aucun problème, y compris la Néo-fraternité Saint-Pie X, réorientée en 2012 par les successeurs de Mgr Lefebvre à la tête de cette Fraternité (Mgr Lefebvre avait fondée celle-ci en 1970 pour défendre la foi et l’Église contre les ravages de la révolution conciliaire.) « Voyons, Vatican II (1962–1965) n’a pas pu être un tel désastre, disent-ils, et les ennemis de Dieu n’ont pas pu recevoir Sa permission d’atteindre un tel pouvoir dans l’Église, qu’ils aient pu réussir à compromettre sérieusement les sources mêmes de son avenir », à savoir le rite de consécration de ses futurs chefs. « L’idée même en est ridicule ! Vatican II a été mauvais, mais pas à ce point. » Si, hélas !

Car regardez les fruits ! Ils montrent infailliblement ce qui est à l’œuvre. Entre 20 ans avant et 20 ans après le Concile, une multitude d’hôpitaux et d’écoles catholiques, de couvents, de séminaires, de prieurés, de monastères ont tous été fermés ou transformés en entrepôts pour les pommes (Ps 78, 1). Y a-t-il jamais eu à n’importe quelle autre époque autant de vocations abandonnées, ou si peu de nouvelles vocations, que dans la période qui a suivi Vatican II ? Pourquoi ? Certainement parce qu’aujourd’hui, par exemple, les masses sont persuadées qu’un travailleur social est plus utile qu’un prêtre. Là où il n’y a pas la Foi, du moins telle qu’on la comprenait avant le Concile, l’évêque et le prêtre ne sont plus que le pâle éclat de ce qu’ils sont, et il ne leur reste plus qu’à se livrer à une mauvaise imitation de quelqu’un de complètement différent, comme un travailleur social. Mais qui devrait prêcher cette Foi ? Les évêques et les prêtres ! Avec Vatican II, le Diable a tout de même brillamment retourné l’esprit des clercs ! Peut-être que, après tout, le nouveau rite de consécration n’est pas complètement étranger au problème des évêques ...

L’abbé Alvaro Calderón est l’un des meilleurs théologiens de la Fraternité, en poste au séminaire sacerdotal de cette Fraternité en Argentine. Il y a plus de dix ans, il a écrit un traité sur la question de la validité du nouveau rite de consécration des évêques. Il a conclu que ce rite est « très probablement valide », mais pas de manière certaine. Or, des évêques valides étant absolument essentiels à la vie et à la survie de l’Église, cette ombre de doute est donc encore trop grande, et tous les évêques catholiques seulement consacrés avec le nouveau rite devraient consentir à être re-consacrés sous condition dans l’ancien rite également, avec son ancienne forme sacramentelle certainement valide. De même, ajoute l’abbé, tous les prêtres ordonnés uniquement selon le rite conciliaire devraient demander une ré-ordination sous condition avec le rite traditionnel pour guérir les graves défauts de leur sacerdoce conciliaire.

Et où l’abbé Calderón repère-t-il l’ombre d’un doute ? En ce que l’intention du nouveau rite n’est pas de faire des évêques revêtus d’une autorité royale, soutenus par l’autorité divine, placés immédiatement au-dessus des agneaux, véritables nuées tonnantes de Dieu ; mais plutôt un gentil médiateur diocésain, un administrateur démocratique, obéissant à la lettre à une religieuse féministe, sorte de dragon local qui tyrannise tous les coqs des poulaillers à des kilomètres à la ronde, et qui rêve du jour où enfin elle pourra célébrer les lambeaux qui restent de la Sainte Messe — hommes, gardez les femmes à leur place, car hors de contrôle elles sont insupportables ! Dieu premier servi !

Kyrie eleison

jeudi 4 janvier 2024

La ruine de l'Europe - II

 KE 858 (23 décembre 2023)

L’homme refusant Dieu se replie entre humains

Qui, bientôt, proscriront le Beau, le Vrai, le Bien.


La semaine dernière, ces ‘Commentaires’ ont présenté sans trop d’explications ce qui est ni plus ni moins que le résumé d’un excellent article, écrit par un nationaliste français signant « Militant », sur la situation actuelle de la France et de l’Europe (https://jeune-nation.com/nationalisme/natio-france/prenons-un-seul-parti-celui-de-la-france-helleno-chretienne). Dans une revue politique, un tel article peut sembler étranger à la religion, mais c’est là tout son intérêt, car ces Commentaires voudraient prouver que les problèmes les plus graves de la politique humaine ne peuvent être résolus sans la Religion catholique. Prouver cela est plus facile à dire qu’à faire, car la mentalité toute entière de l’homme moderne veut que la politique, l’économie, l’art, la médecine, le droit, la musique, etc., n’aient rien à voir avec la religion, ou que la religion n’ait rien à voir avec eux. Autrement dit, il faut établir que le meilleur des arguments politiques ne peut que tourner court.

Commençons par un résumé de cet article encore plus bref que celui de la semaine dernière, en sept points :

1. La France et l’Europe s’effondrent. Nous, nationalistes, annonçons depuis longtemps la catastrophe.

2.     Mais depuis les années 1950, les catastrophes politiques se succèdent, sans réaction de l’opinion publique.

3.      Depuis le Moyen-Âge, la France exerçait une influence largement bienfaisante sur le monde.

4.    Aujourd’hui, la France et l’Europe s’inféodent à grands pas aux ‘banksters’ de New York et de Londres.

5.   Par leur guerre par procuration en Ukraine, les USA ont tué la concurrence en Europe et en Allemagne.

6.     C’est la fin d’un monde, et pourtant les plus hautes institutions françaises se taisent, dociles et suivistes.

7.   Solution : en politique, il faut être efficace. Préservons nos trésors culturels pour des temps meilleurs.

Et maintenant, voyons si cette solution est de nature à résoudre la catastrophe évoquée au début ...

1.     En effet, les hommes qui aiment leur pays ne se contentent pas d’assister en somnambules à sa destruction. Au moins, les nationalistes voient un problème grave et tirent la sonnette d’alarme, ce qui est tout à leur honneur. Mais s’ils ont des yeux pour voir, ils doivent reconnaître que la ‘politique’ telle qu’on l’entend aujourd’hui est fichue, morte, kaputt. Pourquoi ?

2.  Les nationalistes, observant l’absence même de réaction du public, devraient se demander comment on peut refaire une nation à partir d’êtres humains défaits. Or qui défait l’homme moderne ? Et qui peut encore le refaire ? Une famille et un foyer solides ? Comparée à la religion, que peut apporter la politique à la famille et au foyer ? Il n’y a aucune comparaison possible !

3.    Chers Français, regardez bien cette gloire de la France au Moyen-Âge ! D’où pensez-vous qu’elle vienne ? De la politique ? Pas du tout ! Elle est venue de l’Église. Pas des protestants, des « Humanistes » ou des révolutionnaires français. C’est de l’Église catholique que la France a reçu de Dieu ses dons exceptionnels pour éclairer le monde.

4.  Chers amis français, ne reprochez pas aux Anglo-Saxons vos propres révolutions contre Dieu. C’est ici et non ailleurs que se trouve la source empoisonnée de tous vos problèmes politiques, qui infectent maintenant le monde. Les problèmes coûteux n’ont pas de solution à vil prix : trahir Dieu ne peut avoir de remède purement politique !

5.     Certes, les États-Unis ont beaucoup à se reprocher, comme l’Angleterre, mais ils n’ont jamais été destinés par Dieu à être à la tête des nations. Une France nationaliste et égoïste n’a pas non plus été conçue par Dieu pour être à la tête des nations, mais seulement la France catholique et désintéressée, à la manière de Mgr Lefebvre. Voyez ce que sa piété française a réalisé dans le monde entier.

6.      Mais pourquoi la France est-elle actuellement dirigée par des individus aussi infâmes ? Parce que ce sont ces hommes qui sont actuellement élus, s’il vous plaît, dans un cadre ‘politique’ et ‘démocratique’. Et c’est pareil dans toute l’Europe. L’homme moderne ne croit ni en Dieu ni en la religion, mais en l’homme et en la politique. Faut-il s’étonner des ruines qui en résultent ?

7.    Il n’est pas étonnant que ce bon écrivain nationaliste en arrive à une solution aussi faible. Il est vrai que les moines médiévaux ont sauvegardé des trésors de la culture antique pour le bénéfice de toute l’humanité, des siècles plus tard, mais par quoi étaient-ils motivés ? Non par la politique, mais par cette religion qui enseigne la valeur inaltérable du Beau, du Bien et du Vrai.

À l’évidence, la politique est soumise à la religion, ou à l’absence de religion ; et la religion, ou son absence, gouverne la politique. La raison n’en est pas longue à chercher. Dieu existe, infiniment au-dessus de Ses créatures purement humaines, et en Lui elles « vivent, se meuvent et ont l’existence », à chaque instant (Actes 18, 28). La politique n’est nulle part aussi proche que Dieu de tout homme vivant. En effet, la religion est la relation que tout homme ne peut pas ne pas avoir avec ce Dieu si intime en lui, alors que la politique n’est que la relation extérieure que l’homme établit avec ses semblables. Mais si un homme refuse de croire en Dieu, alors tout naturellement sa politique devient sa religion de substitution. Nationalistes, faites attention !

Kyrie eleison

mardi 2 janvier 2024

La ruine de l'Europe I

KE 857 (16 décembre 2023)

France, tu peux jouer de ton nationalisme,

Mais l’ordre mondial tient par ton Catholicisme!

L’effondrement de la France et de l’Europe en général est une réalité catastrophique. Il ne s’est pas produit en un instant. Le travail de sape est en cours depuis longtemps, comme l’ont bien vu les nationalistes français qui en ont prédit les graves conséquences, aujourd’hui évidentes, pour la société et la civilisation. Des écrivains célèbres et des journaux comme Rivarol ont depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme, alors que les événements catastrophiques se sont succédés sans fin.

Après l’effondrement de l’empire colonial français et la trahison de l’Algérie française, le soulèvement étudiant de mai 68 à Paris a montré que le peuple français en général était prêt à accepter le renversement de tout sens commun, de toute tradition, de toute saine morale, c’-à-d. de tout ce qui faisait la grandeur de notre civilisation. Puis ce fut la légalisation de l’avortement, le gouvernement socialiste de 1981, l’antiracisme, l’immigration provoquée, la dissolution de la famille, les LGBT, les transgenres, la pédophilie, l’adrénochrome (une horreur inouïe), la vente d’organes, le ‘changement climatique’, les ‘chemtrails’, etc. Pourtant, l’opinion publique n’a guère réagi. Les gens ont pu être un peu secoués un instant ou deux, mais ils se sont rangés rapidement. Pourtant, on parle d’’amélioration du niveau de vie’, comme s’il y avait eu une réelle amélioration de la vie alors qu’en fait, il ne s’est agi que de progrès techniques — de meilleures machines permettant d’obtenir davantage de biens matériels. Résultat, la nécessité pour le ménage d’avoir deux salaires au lieu d’un seul éloigne la mère du foyer — surtout celle qui n’aime pas élever ses enfants.

Pendant longtemps, la France a rayonné dans le monde entier, généralement en bien. Aujourd’hui cependant, elle s’enfonce elle-même dans un déclin moral et économique, dans une crise sociale et intellectuelle si graves qu’elle ne peut plus exercer une telle influence. Pire encore, elle rejette, méprise et ignore tout ce qu’elle a accompli autrefois. Mais étonnamment, même réduit au rôle de marionnette de maîtres sataniques formant une oligarchie de mondialistes matérialistes et gnostiques, cet ‘Occident’ se comporte encore comme s’il avait vocation à diriger le monde, un peu à la manière des juifs talmudiques qui prétendent être les prêtres de l’humanité.

Et depuis le Covid, monstrueux mensonge destiné à tester jusqu’où peut aller la manipulation de l’homme moderne, les peuples de l’Europe de Charlemagne n’ont cessé de s’asservir aux ‘banksters’ de Londres et de New York. Le plan de dépopulation qui sous-tend le Covid remonte au moins aux années 1970, lorsque Jacques Attali, encore aujourd’hui conseiller du gouvernement français, déclarait dans un entretien public : « Les bouches inutiles ont leur place à l’abattoir. » D’où les ‘vaccinations’ dangereuses et mortelles.

La France, elle, est dépecée et vendue au profit des États-Unis et d’intérêts privés. L’Europe est déchirée par l’attaque des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie, avec les vils médias et leurs commentateurs qui vomissent des mensonges contre la Russie tandis que, par-dessus tout, la classe politique dans son entier garde le silence. Par leur guerre par procuration en Ukraine, qui a tué un demi-million de Blancs, les États-Unis ont obtenu au moins une chose : la puissance économique de l’Europe et la concurrence de l’Allemagne sont brisées — les entreprises allemandes s’installent aux États-Unis. Les Américains sont loin de se douter que l’histoire montre que de telles ‘victoires’ sont le signe de la chute imminente d’un empire. En outre, l’Occident a lié son destin à celui de l’État israélien qu’il vénère, au moment où le reste du monde rejette cette arrogance et cette dégénérescence, et n’accepte pas ce que l’Israël fait aux Palestiniens.

Face à cette infamie de la France de Charlemagne, l’absence totale de réaction de toutes les plus hautes institutions françaises signe la fin d’un monde. Elles regardent, silencieuses et dociles, la France rouler vers les poubelles de l’histoire. Certains espèrent que cela durera suffisamment longtemps, d’autres continuent à somnoler, ivres de leur propre propagande. Ceux qui détiennent le pouvoir s’efforcent de faire taire toute opposition, la guerre mondiale étant pourtant suspendue au-dessus de leurs têtes.

Notre tâche en politique est de faire tout ce qui peut avoir un effet, mais elle est principalement de préserver pour des temps meilleurs les meilleurs fruits du glorieux passé de la France, tout comme au 6ème siècle, tandis que l’Empire romain était submergé par les barbares, les moines préservaient dans les monastères les gloires de l’Antiquité. Ces gloires préservées ont joué un rôle important par la suite, dans l’édification de 1500 ans de civilisation européenne et chrétienne.

Kyrie eleison.

mardi 26 décembre 2023

Israël contre Hamas - II

KE 856 (9 décembre 2023)

Le carnage subi par les Palestiniens

Reflète la fureur que Satan entretient.


La race des Juifs fait depuis toujours figure d’exception au sein du genre humain. Et ceci est encore vrai car, du début à la fin de la Création, aucune autre race n’a été ni ne sera désignée par le seul vrai Dieu pour être le berceau humain du seul et unique vrai Messie. Ce Messie est le Sauveur de tous les êtres humains qui ont la volonté d’être sauvés et de parvenir ainsi à la félicité éternelle ; c’est pourquoi, dit Notre Seigneur lui-même à la Samaritaine (Jn 4, 22), « Le salut vient des Juifs », et les âmes seraient bien avisées de se souvenir de cette vérité chaque fois que les Israéliens actuels entreprennent de ‘tondre la pelouse’, comme ils disent en hébreu, expression qui figure précisément l’inhumanité avec laquelle ils tuent les Palestiniens.

Mais comment ont-ils pu descendre aussi bas, si loin de leur vocation divine de fournir à Dieu le Fils sa ‘rampe de lancement’ terrestre ? La raison en est que tout ce qui concerne les Juifs nous oblige à avoir les pensées de Dieu, et pas seulement des pensées d’hommes, cf. Is 55, 8–9, « Car Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies — oracle du Seigneur. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. ».  En réalité, l’une des raisons pour lesquelles Il a permis une telle méchanceté de la part des Juifs de tous les temps (1 Thess. 2, 14–16), et pas seulement des Israéliens d’aujourd’hui, pourrait bien être de rappeler aux hommes la transcendance du seul vrai Dieu et Créateur. Autrement dit, Dieu ne serait-il pas en train de penser un peu comme suit ? —

« Mes enfants, ce que Je vous donne quand Je vous donne la vie, vous ne le comprenez que très mal ! À chacun d’entre vous, Je ne donne qu’une vie, avec le libre arbitre, pour que vous puissiez tous choisir de mériter le Paradis. Au lieu de cela, vous choisissez de ne pas croire en Mon offre, et vous laissez les plaisirs très limités de votre vie terrestre occuper tout votre horizon, accaparer toute votre attention, comme si rien d’autre n’était raisonnable. Ainsi, ce qui vous semble raisonnable prend le meilleur de votre temps, de votre amour et de votre attention, et vous M’excluez, et vous excluez également la charité, la poésie, la musique, la noblesse et tout ce qui pourrait suggérer qu’il existe un monde qui vous soit extérieur, un univers au-dessus de vous, qui dépasse le minuscule bout de lorgnette des choses ‘raisonnables’ et ‘scientifiques’ dans lequel vous avez enfermé vos vies creuses et entièrement incapables en soi de mériter Ma béatitude. Avez-vous la moindre idée de Qui vous a créés ? De Qui Je suis ? De la grandeur pour laquelle vous avez été créés ?

« Eh bien, regardez ces Juifs terribles qui ‘tondent leur pelouse’. D’Abraham au Christ, Je leur ai fait des dons immenses pour qu’ils fussent capables de donner à votre Sauveur sa Mère, sa famille, son village, son pays et sa race parmi les êtres humains, une mission que, malgré toutes leurs faiblesses, ils ont néanmoins réussie. Hélas, à cause de la longue accumulation d’un orgueil purement humain de leurs propres dons, ils n’ont pas du tout compris le caractère spirituel et non matériel du Messie qui leur avait été donné. De sorte qu’ils ont échoué d’une manière spectaculaire à rester fidèles à leur mission, et ils ont crucifié leur Sauveur, trahison qui les a depuis lors tous déchirés de l’intérieur, et qui les déchirera jusqu’à ce qu’ils admettent qu’ils se sont trompés et reconnaissent Jésus-Christ comme leur Roi — mais l’immense orgueil de leur race se trouve en travers du chemin. À la fin du monde, Je les convertirai, Mon peuple, afin qu’ils ne soient pas tous perdus ».

Mais entre-temps, ils continuent à Le servir, contre leur gré, parce que Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Ils Le détestent et veulent Le combattre ? Alors, chaque fois que les membres de son Église Lui sont infidèles, L’oublient et Le méprisent, Il utilise les talents des Juifs pour créer un tel enfer sur terre que les Gentils sont ramenés à Lui, comme les Russes de l’ex-Union soviétique (sans qu’aucun Juif ou non-Juif n’agisse autrement que par son libre arbitre). Et encore, ne serait-ce pas par l’aveuglement, le fanatisme et l’irrationalité même de leur ‘tonte de pelouse’ en Palestine, qu’ils manifestent le sérieux et le mystère de la vie humaine aux Gentils dont ils ont toujours méprisé la superficialité et la frivolité ? Ils n’ont pas toujours tort à ce sujet, mais c’est aux Catholiques de montrer en action, comme le font les Juifs, et pas seulement en paroles, que l’on n’a pas besoin de massacrer les gens pour prouver qu’il y a mieux dans la vie que de se contenter d’être ‘scientifique’ et ‘rationnel’.

Kyrie eleison.

samedi 2 décembre 2023

Israël vs. Hamas

KE 854 ( 25 novembre 2023)

Se moquer du Bon Dieu l’emporte en gravité

Sur le problème juif, malgré l’actualité.

Les lecteurs apprécieront sans doute un mot sur l’affrontement démentiel, depuis le 7 octobre dernier, entre Israël et le Hamas. Notre Seigneur Jésus-Christ est au cœur de ce conflit. Voici deux citations, la première est tirée de l’Écriture, qui est la Parole de Dieu (et pas seulement de saint Paul), 1 Thess. 2, 14-16 :

« Car vous, chrétiens de Thessalonique, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu en Jésus-Christ dans la Judée, puisque vous avez souffert vous aussi de la part de vos compatriotes, ce que les Judéens ont eu à souffrir de la part des Juifs qui ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes, qui nous ont chassés, qui déplaisent à Dieu et sont ennemis du genre humain, nous empêchant de prêcher aux nations pour leur salut : de sorte qu’ils comblent sans cesse la mesure de leurs péchés. Mais la colère de Dieu s’est entièrement abattue sur eux. »

Deux commentaires sur cette première citation. Premièrement, si quelqu’un est tenté de penser que St. Paul était un ‘antisémite’, qu’il lise dans Romains 9, 1-5 comment St. Paul aimait et respectait ses compatriotes juifs, ce qui ne l’empêchait pas de dire la vérité à leur sujet. Les Juifs peuvent bien le qualifier de ‘haïsseur de Juifs’, mais c’est manifestement faux, si l’on en croit la citation de l’épître aux Romains. Deuxièmement, 2000 ans d’histoire sont là pour montrer comment les Juifs ont en effet continuellement persécuté l’Église catholique depuis la Crucifixion. Voyez, par exemple, 2000 ans de complots contre l’Église, de Maurice Pinay, écrit par une équipe de prêtres catholiques pour mettre en garde tous les évêques à Vatican II contre le danger de l’influence juive au Concile. Hélas, l’avertissement n’a pas été suffisamment pris au sérieux, et les hommes d’Église ont largement cédé à cette influence.

Mais la preuve que les Juifs n’ont pas changé en 2000 ans par rapport à la description qu’en a faite saint Paul est bien plus évidente : ils ‘tondent la pelouse’ en Palestine, hébraïsme qui désigne l’oppression féroce qu’ils font subir aux Palestiniens et que nous observons une fois de plus aujourd’hui. Prenez l’exemple de ce discours du journaliste israélien Gideon Levy lors de sa conférence « Le lobby israélien est-il bon pour les États-Unis ? Est-il bon pour Israël ? », National Press Club, Washington, D.C., 10 avril 2015. En résumé —

Israël vit dans le déni. Ce déni corrompt la société israélienne. Israël s’est entouré de boucliers et de murs, non seulement physiques mais aussi mentaux. Y a-t-il un exemple dans l’histoire où un pays a vécu sempiternellement par son épée ? Israël est accro à l’occupation. Il n’y a aucune chance de changement au sein de la société israélienne. Elle subit un trop grand lavage de cerveau. L’Israël est une cause perdue. Comment les Israéliens peuvent-ils vivre avec cette réalité ? Comment vivent-ils en paix avec l’occupation brutale de Gaza et de la Cisjordanie ? Il y a trois raisons à cela :

1. La plupart des Israéliens, si ce n’est tous, pensent qu’ils sont le Peuple Elu. S’ils sont élus, ils ont le droit de faire tout ce qu’ils veulent.

2. Il n’y a jamais eu, dans l’histoire, d’occupation dans laquelle l’occupant se présente comme la victime. Non seulement la victime, mais la seule victime. L’Israël adopte une double stratégie, la victimisation d’une part et la manipulation d’autre part. Le statut de victime s’accompagne également de l’‘holocauste’. Golda Meir, Premier ministre israëlien de 1969 à 1974, a déclaré qu’après l’‘holocauste’, « Les Juifs ont le droit de faire ce qu’ils veulent. »

3. La déshumanisation systématique du peuple palestinien. Si les Palestiniens ne sont pas humains, il n’est pas question de droits humains. Presque aucun Israélien ne traitera les Palestiniens comme des êtres humains. Israël est une démocratie pour ses citoyens juifs (tant qu’ils pensent comme la majorité), mais c’est un régime d’apartheid à Gaza et en Cisjordanie. Cet ensemble de convictions communes permet aux Israéliens de vivre en paix avec les crimes qu’ils commettent. Pourquoi les Israéliens changeraient-ils ? Pour quel motif ?

En d’autres termes, dit ce Juif intelligent et relativement honnête, il n’y a pas de solution. Vous ne pouvez que nous laisser faire ce que nous voulons… Mais c’est faux. La solution, c’est la Foi catholique. Quand les âmes avaient la Foi, au ‘Moyen-Âge’, les Juifs représentaient plus une menace qu’un problème. Mais lorsque les âmes préfèrent Mammon (l’argent) à Dieu, alors Dieu utilise les Juifs pour leur fouetter le dos, afin qu’elles ne tombent pas toutes en Enfer.

Kyrie eleison.

mardi 31 octobre 2023

Le synode contre l'Eglise

KE 850 (28 octobre 2023)

Le catholique est tel parce qu’il a la Foi.

Quand l’apostat dévie et croit on-ne-sait-quoi.

 

L’Église catholique a toujours enseigné que sa doctrine et sa Constitution sont toutes deux d’origine divine et établies par Jésus-Christ pour former le fondement de son Église : elles ne peuvent jamais être modifiées par des hommes, fussent-ils les plus hauts responsables de cette Église. Or, d’après tout ce que nous savons de l’actuel Synode des évêques qui se réunit à Rome en ce mois d’octobre, il semble bien que le pape ait l’intention de provoquer des changements révolutionnaires tant dans l’enseignement que dans la structure de l’Église par le biais de ce Synode. Par exemple, dans tous les synodes précédents, les participants étaient principalement des membres du haut clergé, mais conformément à la démocratisation de l’Église par Vatican II (1962–1965), cette fois-ci, une grande partie des participants seront des laïcs et notamment des femmes.

Face à la menace que ce Synode représente pour la survie même de l’Église, cinq cardinaux venant du monde entier, Brandmüller (Allemagne), Burke (États-Unis), Sandoval (Mexique), Sarah (Guinée) et Zen (Chine), ont écrit au pape le 10 juillet dernier pour lui soumettre une liste de cinq dubia, ou doutes doctrinaux, concernant 1 la Révélation divine, 2 les unions entre personnes de même sexe, 3 la synodalité, 4 les femmes prêtres et 5 la contrition des pénitents. Voici d’abord ce que l’Église enseigne sur ces points :

1 Révélation divine : tout ce que l’Église a déclaré être la doctrine de Dieu ne peut jamais être modifié.

2 Unions homosexuelles : les situations objectivement peccamineuses, par exemple les unions homosexuelles, ne peuvent pas être ’réparées’ par les bonnes intentions des pécheurs, et demeurent une trahison de la Révélation divine qui les condamne.

3 Synodalité : toute réunion d’évêques telle qu’un Synode, avec ou sans la participation de laïcs et même de femmes, reste un groupe que le Pape peut consulter, mais qui ne peut participer à son gouvernement de l’Église.

4 Prêtresses : par la nature même du sacrement de l’Ordre, les femmes ne peuvent jamais être des prêtres valides.

5 Contrition des pénitents : la Confession est invalide si le pénitent n’a pas suffisamment la contrition de ses péchés.

Le lendemain 11 juillet, le pape Bergoglio a répondu à chacun des cinq dubia par des considérations de son cru qui sont résumées ici à l’extrême. Les réponses complètes peuvent être consultées à https ://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023–10/le-pape-repond-aux-dubia-de-cinq-cardinaux.html

1 La révélation divine est toujours contraignante, mais ce qui est contraignant pour toujours peut avoir besoin d’être réinterprété afin de s’adapter aux nouvelles circonstances de temps nouveaux.

2 La substance est immuable mais pas le conditionnement culturel. Il faut toujours faire preuve de charité pastorale envers les brebis de l’Église. Leur comportement n’est pas toujours conforme aux normes de l’Église.

3 Le peuple catholique doit collaborer au gouvernement de l’Église par le Pape. Cette collaboration peut être qualifiée de ’synodale’. Mais pour s’adapter à l’Église universelle, elle doit toujours être largement ouverte.

4 L’Église a toujours enseigné que les femmes ne peuvent être prêtres mais elles sont égales en droits aux hommes.

5 Certes, l’Église a toujours exigé le repentir pour recevoir l’absolution, mais de nos jours, les choses ont tellement évolué que le simple fait pour un pécheur de se confesser peut suffire à mériter l’absolution.

Les cinq cardinaux ne pouvaient se satisfaire de tels propos, aussi pieux et bien intentionnés qu’ils aient pu paraître. C’est pourquoi, le 21 août, ils écrivirent à nouveau au pape pour lui soumettre leurs cinq dubia, reformulés de manière à demander une réponse claire et doctrinale, par oui ou par non, à chacun de leurs doutes. Voici comment ils reformulent les mêmes doutes, pour obtenir du Pape la réponse exacte que leurs questions appellent.

1 Oui ou non, si un texte est défini une fois comme doctrine divine, ce texte peut-il être modifié par la suite ?

2 Oui ou non, un prêtre catholique peut-il bénir une union homosexuelle ? Les relations sexuelles extra-conjugales sont-elles toujours un péché ?

3 Oui ou non, l’actuel Synode des évêques exercera-t-il l’autorité suprême dans l’Église ?

4 Oui ou non, l’ordination sacramentelle d’une femme à la prêtrise catholique peut-elle être valide ?

5 Oui ou non, un pénitent qui confesse un péché sans s’en repentir peut-il valablement recevoir l’absolution ?

Si le Synode prétend changer la doctrine catholique sur l’un ou l’autre de ces points, il n’aura pas été un Synode catholique, et la conséquence normale sera un schisme dans l’Église.

Kyrie eleison