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La prophétie du " Paraclet " s’applique-t-elle à Muhammad ?
édition numérique par Benoit J. et JesusMarie.com
Le Paraclet Que signifie le mot " Paraclet " pour le christianisme.

Le mot signifie: défenseur, avocat de la défense, intercesseur, protecteur. Jésus est présenté comme tel en I Jean 2, 12, car il défend les siens devant le Père. C’est évidemment dans l’évangile l’Esprit saint et personne d’autre, un "autre paraclet", donc que Jésus présente comme son continuateur, son successeur, comme lui-même vient au nom du Père. La Trinité est insinuée. Toute la suite du Nouveau Testament le montre, par exemple la finale de saint Luc et le début des Actes des Apôtres, avec la Pentecôte qui réalise la prophétie de Jésus.

 
La prophétie du " Paraclet " s’applique-t-elle à Muhammad ?




Les chrétiens croient que le mot " paraclet " ( parakletos, en grec) désigne le Saint-Esprit de Dieu. Cet Esprit vient habiter dans toute personne qui a confessé que Jésus-Christ est Sauveur, et l’aide à lutter contre le péché.

Les musulmans ont suggéré que l’annonce de la venue du Paraclet était accomplie en Muhammad. Le musulman croit à un tel accomplissement prophétique car il est écrit, dans la Sourate du Rang (Al Saff ) 61.6, de l’an 3 de l’Hégire :

" Et quand Jésus fils de Marie dit : O Enfants d’Israël, je suis vraiment un messager de Dieu à vous... annonciateur d’un messager à venir après moi dont le nom sera AHMAD. Puis celui-ci vient à eux avec des preuves, ils disent : C’est de la magie manifeste ! " En arabe, les noms aHMaD (plus loué) et muHaMmaD (très loué) ont le même radical et des sens voisins. Voilà la raison pour laquelle les musulmans affirment que ce texte est une prophétie à peine voilée, faite par Jésus et s’accomplissant en Muhammad.

A l’évidence, il n’existe pas dans l’Evangile une telle prophétie. II a donc fallu poursuivre des investigations plus poussées au cours des années. Et aujourd’hui nombreux sont les musulmans qui affirment que la promesse de la venue, du Paraclet, faite par Jésus, en Jean 14, 16,17,s’applique précisément à Muhammad. C’est ce qui ressort d’un article écrit par le professeur Katkat dans Manâr Al-Islam. Yusuf Ali exprime la même idée dans la note suivante, qui accompagne la Sourate 61.6 .:

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" ‘Ahmad’ ou ‘Muhammad’, le Loué, sont des traductions du mot grec periklytos. Dans l’Evangile de Jean, en 14.16, 15.26 et 16.7 le mot " Protecteur " est la traduction du mot grec parakletos. Nos érudits soutiennent que parakletos est une lecture corrompue de perikletos, si bien que les paroles originales de Jésus étaient une annonce prophétique de la venue de notre saint Prophète du nom d’Ahmad. " . Mais il faut savoir qu’en grec, et contrairement à l’arabe, toutes les voyelles s’écrivent dans le texte. Par conséquent, pour changer parakletos en periklytos, il faut altérer trois lettres écrites.

De plus il n’existe aucune preuve textuelle d’une telle lecture. Aucune copie de l’Evangile de Jean, depuis la plus ancienne qui remonte à l’an 200 environ, jusqu’aux plus récentes, ne possède le mot periklytos à la place du mot parakletos. Aujourd’hui est consultable un papyrus datant de l’an 200 ap. J.-C. Ce dernier montre précisément le mot PARAKLETOS. Sur ce même document de l’évangile de Jean, on s’aperçoit que le verset 16 a été partiellement endommagé : on peut lire " PARAKL ---N ". Sur ce mot grec on distingue encore cependant très clairement deux des voyelles controversées sur trois " la désinence finale " ON " indique un complément d’objet direct, exprimé par un accusatif).

Enfin, bien que le mot periklytos qui signifie célèbre ou renommé, apparaisse dans l’Illyade et l’Odyssée du grand poète Homère du 10° siècle av. J.-C. nous n’avons aucun texte de l’emploi de ce mot, ni d’un mot de la même famille, dans le grec koïné, cette langue dans laquelle ont été écrits le Nouveau Testament et la Septante grecque de l’Ancien Testament.

Le mot periklytos ne repose donc sur aucune justification textuelle ou linguistique.

Cela conduit à formuler deux questions critiques et suggestives :

l. " Le texte existait-il initialement dans les autres récits évangéliques et a-t-il été supprimé ? "

Supprimé ? Qui donc peut parler de suppression ? Sans avoir fourni la moindre preuve qui puisse soutenir cette affirmation de la " suppression ".

2. " Pourquoi aurait-il eu suppression ? ". Sans le moindre fait, qui puisse étayer un tel argument.

Nous voilà en face d’un mystère - mais d’un mystère échafaudé uniquement sur des paroles sans aucune valeur, des paroles vaines. Remarquez bien que nous disons : " des paroles dans le sens  " sans pouvoir ", car elles sont tranchantes. Elles sont néanmoins sans valeur car elles ne s’appuient sur aucun fait, ni aucune preuve. Ce sont des propos, comme ceux-ci, que Jésus condamne, lorsqu’il avertit ses auditeurs :

" Je vous l’affirme : tout ce qu’on aura dit sans raison, on en rendra compte au jour du jugement " (Matthieu 12.36). Même s’il ne se sert pas du mot Paraclet, l’Evangéliste Luc évoque la même promesse de Jésus concernant l’envoi du Saint-Esprit et rapporte l’accomplissement de cette promesse en Actes des Apôtres : 1 et 2.

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" Cher Théophile, dans une première partie j’ai parlé de tout ce que Jésus avait commencé de faire et d’enseigner : à la fin il donnait par l’Esprit Saint ses instructions aux apôtres qu’il avait choisis, et il était enlevé au ciel ".

Si cette affirmation était vraie, elle serait aussi valable pour le Coran. Or tout le Coran est l’œuvre d’un seul auteur humain : Muhammad. En outre, de nombreux événements - par exemple les jeunes gens qui dormirent plus de 300 ans dans une grotte - ne sont rapportés qu’une seule fois dans le texte coranique. C’est, en particulier le cas des paroles placées dans la bouche de Jésus et en vertu desquelles " Ahmad " devait venir. Irons-nous pour autant jusqu’à affirmer qu’il y a " contradiction et mystère " ? Combien de lecteurs souscriraient à une telle logique ?

Et si cette attitude qui met en doute une affirmation sous prétexte qu’elle n’a l’appui que d’un seul auteur, est justifiée, pourrait-on en déduire, à l’opposé, qu’une affirmation soutenue par deux, trois ou quatre auteurs des Evangiles EST VRAI ? Dans ce cas, il faut noter que les quatre évangélistes, et l’Apôtre Paul, mentionnent la mort de Jésus pour nos péchés ainsi que le tombeau vide à la suite de sa résurrection. C’est un argument de poids.

Examinons les versets qui mentionnent le " Paraclet ". Evangile de Jean 14.15-16 :

" Si vous m’aimez, vous vous garderez mes commandements. Moi de mon côté, je demanderai au Père de vous envoyer un autre Protecteur qui sera pour toujours avec vous. " Jean 14.26 :

" Mais le Protecteur, l’Esprit saint que le Père vous enverra grâce à mon Nom, se chargera de vous enseigner toutes choses : il vous rappellera tout ce que je vous ai dit "

Jean 15.26 :

" Mais je vais vous envoyer d’auprès du Père le Protecteur, et quand il sera là, l’Esprit de Vérité qui vient du Père, il me rendra témoignage " Jean 16.7-8, 13-14 :

" Pourtant je vous dis la vérité : il est bon pour vous que je m’en aille, car tant que je suis là, le Protecteur ne peut venir. Mais si je pars, c’est pour vous l’envoyer ".

Il est curieux et inconcevable qu’on puisse prêter à l’Esprit Saint les pouvoirs de parler et de dire ce qu’il entend parce que dans la langue grecque, ces mots sont impropres pour caractériser l’activité d’un esprit.

Puisque ces mots ne peuvent s’appliquer à un esprit, il faut admettre que le texte a été altéré et que les mots " Saint-Esprit " ont été ajoutés à une époque plus tardive.

Pourquoi ont-ils été ajoutés ultérieurement ? La présence de ces mots pourrait fort bien être " tout à fait volontaire, destinée à modifier le sens primitif d’un passage qui, en annonçant la venue d’un prophète après Jésus, était en contradiction avec l’enseignement des églises chrétiennes naissantes, voulant que Jésus fût le dernier des prophètes ".

La traduction, du mot paraclet, est tout à fait erronée.

Nous allons peser ces arguments et évaluer leur solidité.

Fiabilité des critiques.

Toute critique textuelle sérieuse commence par la recherche des variantes. En d’autres termes, il est nécessaire de prouver que les mots " Saint-Esprit " ont été ajoutés à une date ultérieure au texte johannique

Existe-t-il des variantes de lecture concernant Jean 14.26 ? Oui, une seule ! Dans le Palimpseste syriaque du 4e ou du 5e siècle, le mot " saint " est omis du texte. Il n’y a que le mot " Esprit ". On y lit donc : Mais le Paraclet, l’Esprit que le Père enverra en mon nom.

Quelle valeur attribuer à une seule variante, et qui apparaît dans une traduction ? Jean écrivit son Evangile en grec. L’étude des papyrus grecs de 200 à 400 ap. J.-C. révèle qu’ils ont tous les mots " Saint-Esprit ". Le Codex Sinaïticus et le Codex Vaticanus, datés de 350 ap. J.-C. ne font pas état de variante. Le Codex Alexandrinus, de 450 ap. J.-C., lit aussi, " Saint-Esprit ".

Des historiens de l’Islam veulent trouver une variante dans la traduction persane du Coran, effectuée par un comité de savants en 345 de l’Hégire et dont il existe aujourd’hui plusieurs manuscrits.

Quel poids accorderait-on à une telle variante dans une traduction persane ?

Est-il raisonnable de faire dépendre une décision doctrinale sur la base de la découverte d’une variante singulière, tant pour le Coran que pour la Bible ?

Cette variante ne peut provenir que d’une erreur de copie : Le Dr Campbelle de dire encore ; le scribe a-t-il fait un simple oubli ?

... ou bien, placé en face d’un texte à recopier qui prétendait faire entendre et parler l’Esprit saint, n’a-t-il pas osé écrire ce qui lui paraissait être une absurdité ?
 
 

D’après le Père Daniel Foucher

et le pasteur William Campbell


 
 

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