Enquête

Le cardinal Sarah est-il l'adversaire du pape ?

En France et à Rome, le cardinal Sarah suscite autant d’engouement que de désapprobation. Qui est-il réellement ?
Marie-Lucile Kubacki
Publié le 15/11/2016 à 16h36, mis à jour le 20/11/2016 à 18h17 • Lecture 7 min.
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© S. Dal Pozzolo/CONTRASTO-REA

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Un nouveau livre, la Force du silence (Fayard), qui fait déjà beaucoup parler de lui ; 335.000 exemplaires de Dieu ou rien (Pluriel) son livre d’entretiens, vendus dans le monde entier dont 32.000 en France, 12 traductions, une tournée triomphale dans le monde entier : le cardinal Sarah est devenu un auteur de best-sellers. Ses conférences font salle comble. Il faut dire que le prélat ne fait ni dans la langue de buis ni dans le politiquement correct, multipliant les phrases chocs et les cris d’alarme face à la « crise » spirituelle et morale de l’Occident. Le dernier en date, devant les 1200 scouts d’Europe réunis pour la Toussaint à Vézelay : « L’idéologie du genre, les libertés démocratiques sans mesure et sans limite et Daech ont tous la même origine satanique. »

Comment expliquer son succès ? Est-il réellement l’opposant au pape François que beaucoup décrivent ? Le « phénomène Sarah » commence début 2015, avec la sortie de Dieu ou rien. Ce livre d’entretiens, le cardinal l’a écrit avec Nicolas Diat, déjà auteur d’un succès de librairie : L’homme qui ne voulait pas être pape (Albin Michel). Cette enquête fouillée sur le pontificat de Benoît XVI, publiée un an plus tôt, a fait couler beaucoup d’encre, notamment, ce qui est rare, du père Federico Lombardi, alors directeur du bureau de presse du Saint-Siège, qui se montre très critique : « L’auteur du livre, qui est à coup sûr un grand admirateur du pape Benoît, écrit-il, ne semble pas en revanche en être un bon disciple. » Titulaire d’un diplôme de communication politique, Nicolas Diat a travaillé quatre ans auprès de Laurent Wauquiez, dont il a été conseiller spécial, notamment au Quai d’Orsay. 

Le cardinal, il le rencontre en 2012, à l’époque où il mène son enquête pour le livre sur Benoît XVI « par l’intermédiaire d’un très bon ami, Bruno Joubert, alors ambassadeur

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Article paru dans :

Le temps des affreux

Edition du 17 novembre 2016 (N°3716)

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Marie-Lucile Kubacki

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