Cher René
Gounon,
Permettez-moi de m’adresser directement à vous puisque votre livret
(ci-contre) m’interpelle nominativement et que nous avons déjà échangé par
commentaire d’un article très critique de don
Chevallier sur Aletiea. À
cette occasion vous avez été rejoint, dans votre soutien à ses thèses, par
quelques avis, mais il y a eu 20 fois plus de lecteurs de Maria Valtorta à se
demander pourquoi ce média publiait un article aussi incompréhensible dans sa
démonstration, sauf sur un point : Maria Valtorta propage une hérésie
sur la conception de l’âme de Marie !
"L’hérésie" est pourtant simple à discerner : c’est la
liturgie qui, jusqu’à la refonte du missel, a attribué Proverbes 8,22-35 à la
conception immaculée de Marie dans l’éternelle pensée de Dieu (vous en avez la
preuve ICI). Et si vous craignez que ce soit une fausse interprétation de
ma part, Dom Guéranger, auteur de la célèbre Année liturgique, vous
le dira mieux que moi. Ce texte a formé des générations
de saints. Il est parfaitement connu des lecteurs de Maria Valtorta.
On pourrait penser que notre fougueux théologien, emporté par son
réquisitoire, a malencontreusement omis cette référence. Mais ce n’est pas sa
seule lacune : il condamne, avec véhémence, une définition de la Trinité "qui
serait une immaturité affective transposée en termes religieux".
C’est tout simplement la reprise du Symbole de Nicée, le Credo
chrétien, rien que cela ! Venant d’un "professeur de
théologie", de telles lacunes sont sidérantes. Comment penser qu’un tel
aveugle puisse conduire des aveugles dans le discernement ?
Il faut ici saluer votre effort de feuilleter le dossier Maria Valtorta pour
étayer votre réquisitoire. Beaucoup de pourfendeurs ne l’ont pas fait. Mais
encore faut-il, ne pas laisser passer le vent de l’imprécision dans les mailles
du tricot. Je m’explique :
Vous vous inquiétez du développement exponentiel de l’Œuvre de Maria Valtorta
qui propagerait, selon vous, un Évangile "dévoyé". Votre
interrogation est louable, mais votre démonstration se fourvoie en omettant –
ou en écartant - une partie importante des informations. De cette manière on
peut aussi affirmer, avec exactitude, que "Dieu n’existe pas" en
invoquant la Bible, car elle le dit par deux fois dans les Psaumes, mais
chacun comprend vite le contresens et la malignité de l’interprétation.
Dès votre introduction, vous quittez la ligne droite que vous sembliez vous
fixer, pour vous perdre dans les chemins de traverse. Après vous être placé
sous la bannière du bon droit et de la défense de l’orthodoxie chrétienne en citant
une phrase de Paul (reprise par le cardinal Ratzinger), vous faites le
contraire :
"N'éteignez pas
l'Esprit. Ne dépréciez pas le don de prophétie mais examinez tout et, ce qui
est bon, retenez-le".
Je pensais
donc avoir la démonstration d’un discernement m’indiquant "ce qui est
bon". Au lieu de cela, vous embrayez sur une volte-face :
"s'il faut tout examiner avant de retenir ce qui est bon, c'est
évidemment qu'il peut y avoir aussi du mauvais". Adieu mon fol
espoir de vous voir prendre le chemin de Dom Guéranger (déjà cité) commentant
une autre "vie révélée", celle de Maria d’Ágreda, condamnée par
l’Inquisition romaine (déjà !), mais soutenue contre elle par huit papes (décidemment,
l’Histoire se répète) :
"Il n’est pas besoin,
sans doute, écrit Dom Guéranger, de prévenir de nouveau le lecteur que les
détails qui vont suivre ne sont en rien imposés à sa foi, et qu’il demeure
complètement libre de considérer cette vaste synthèse comme une œuvre
purement humaine (Note FMD : c’est le lot de toutes les révélations
privées). N’est-elle que cela ? Il serait difficile de le soutenir, si
l’on tient compte de l’ensemble des faits qui ont été produits. Quoi qu’il
en soit, le moins que l’on pût dire à la louange de cette œuvre, c’est
qu’elle demeure l’un des plus imposants monuments du génie humain, et qu’elle
suppose dans son auteur la plus merveilleuse pénétration des mystères du
christianisme, la plus profonde connaissance de sa morale, et une rare
intelligence des Saintes-Écritures."
Voilà ce
qui peut s’appliquer intégralement à l’Évangile tel qu’il m’a été révélé
de Maria Valtorta et qui explique l’immense succès de cette œuvre dans le
monde catholique (vous le constatez vous-même et n’êtes pas le seul). Faute
de suivre la voie du discernement, vous vous fourvoyez dans l’hypothèse d’une
origine diabolique. Souhaitez-vous envoyer en Enfer toutes les sommités
reconnues qui ont lu et recommandé cette œuvre, au premier rang desquelles
Pie XII ? "Il n’a rien écrit !" objectez-vous. Le Christ
non plus, sauf sur le sable du Temple. Cela
n’empêche la convergence des témoignages qui fondent la véracité et l’authenticité
de ses faits et gestes. Il en est de même pour l’historicité de ces soutiens.
Je répondrais donc à trois points pris dans votre livret de 75 pages :
- Sur le rapport de l’œuvre de Maria Valtorta avec l’Évangile éternel,
- Sur votre vision fausse d’un Jean évangéliste qui ne serait pas le pêcheur
de Galilée,
- Sur le soutien de Pie XII et des « personnalités illustres » de
l’Eglise mentionnées dans l’article de l’Osservatore Romano.
L'ÉVANGILE
"DÉVOYÉ" ?
Haut de page.
Vous affirmez
que par rapport à l’Évangile, - ce "petit livre" que vous possédez
-, l’Œuvre de Maria Valtorta est difforme et dévoie l’Évangile canonique.
J’espère que vous avez aussi, près de vous, une Bible beaucoup plus
volumineuse, voire que vous vous nourrissez quotidiennement de la liturgie du
jour qui propose plus de 1.000 textes annuels à la méditation et se prolonge
sur un cycle de trois ans. Ce volume de textes ne pose pas de problème aux
lecteurs de Maria Valtorta. L’Œuvre recouvre en effet 98.5 % des quatre
évangiles et la totalité des 373 péricopes les
composant, ainsi que la référence à 87% de l’ensemble des 1.334 chapitres
composant la Bible toute entière. J’avoue, qu’avant de la lire, j’aurai été
incapable de commenter Abdias ou Habacuc aussi pertinemment.
1 - Si "l'Evangile" était cantonné aux pages du petit livre que
vous nous opposez, cela exclurait de votre foi l'Assomption de Marie ou son
immaculée conception qui n’y sont pas mentionnés. D’autres confessions
chrétiennes nous le reproche.
2 - Cela exclurait aussi les enseignements de Jésus qui en sont absents et
que l'on appelle des agrapha. On en trouve un exemple en Actes 20,35 ou en 1
Corinthiens 9,14. Il y en a d’autres dispersés dans la Tradition.
3 – Cela exclurait les enseignements de Paul reçus par révélation directe
postérieurement à l’Ascension et qu’il propage pendant des années en marge de
la hiérarchie.
4 - Cela exclurait les noms d'Anne et de Joachim, Dismas ou Longinus que
l'Evangile ignore mais que le Sanctoral honore.
5 - Cela exclurait la dévotion du voile de Véronique, mentionné dans la 6°
station du chemin de croix, mais inconnu des Evangiles.
6 - Cela exclurait aussi du Salut, les millions de croyants qui, ne sachant
pas lire, sont morts dans la Foi, sans eux.
La conception catholique est donc plus large que les pages "d’un petit
livre" qui fonde l’orthodoxie mais ne la cantonne pas.
7 - Quand le prêtre embrasse l'Evangile qu'il vient de proclamer,
qu'honore-t-il ? L'encre ou le papier, pourtant sanctifiés ? Non.
8 - Honore-t-il les mots marqués ? Non, car Jésus ne parlait pas français ou
latin.
9 - Honore-t-il le récit ? Non, car ce récit varie selon la trentaine de
Bibles francophones qu'on trouve sur le marché. La Parole
de Dieu est pourtant unique.
10 - Alors est-ce la version officielle appelée Vulgate (ou Nova
Vulgata depuis 1979). Non car il y a eu plusieurs Vulgates, depuis la Vetus
latina de St Jérôme, et de l'une à l'autre, il y a eu des suppressions et
des ajouts. Pourtant un texte sacré (Parole de Dieu) est intangible sous
peine d’être "dévoyé". Cherchez le "sabbat second
premier" de Luc 6,1 : il s’est envolé comme des versets de Tobie ou
des Proverbes. On voit par contre apparaître en Luc 24,34 un ajout
contradictoire avec d’autres textes.
L’Evangile canonique n'est pas un règlement, mais une base intangible sur
laquelle se construit l'Histoire du Salut. C'est comme cela - et comme cela
seulement -, que tout l'édifice que je viens de décrire, peut construire
l'Eglise fondée par le Christ.
Cette base est reprise par le Catéchisme (CEC 514) :
Beaucoup de choses qui
intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les
Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande
part de sa vie publique n’est pas relatée (cf. Jean 20, 30). Ce qui a été
écrit dans les Évangiles, l’a été " pour que vous croyez que Jésus est
le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom
" (Jean 20, 31).
Je
revendique cette sainte curiosité qui me porte à apprendre encore plus de la
vie du Christ et de ses enseignements, car le Dieu incarné n’a pas eu des
bavardages inutiles ou des activités oiseuses dans le temps si court de sa
vie publique. C’est ce pèlerinage dans le temps à la suite de Jésus qui m’est
offert par l’Œuvre de Maria Valtorta.
Le Christ n’a eu qu’une seule vie et non pas l’une racontée par Jean, une
autre par Matthieu, deux témoins qui en offrent des récits différents. Il
n’en a pas une autre non plus vue par Maria Valtorta. Car ce qui est unique
peut en effet être, par l’Esprit Saint, reçu en différents langages. On en
connaît un témoignage célèbre.
La vraie question est de savoir si les révélations privées répondent aux
critères rappelés par le cardinal Ratzinger : Le critère pour la vérité
et pour la valeur de celles-ci est leur orientation vers le Christ
lui-même. L’Esprit-Saint, nous guide à l'intérieur de l'Évangile, et non hors
de lui.
Voyons donc les arguments que vous nous opposez pour "dévoiement".
Non pas tous, mais le cas symptomatique de Jean l’évangéliste.
JEAN
L’ÉVANGÉLISTE
Haut de page.
Dans votre
annexe 4, vous affirmez : "Jean L'Evangéliste ne peut être Jean de
Zébédée". Vous citez votre source :
Mais aujourd'hui cette
hypothèse (Note FMD : celle du contraire) est contestée par la
plupart des historiens spécialistes des débuts du Christianisme, qui voient
en Jean l'Evangéliste un prêtre de haut rang du Temple de Jérusalem
secrètement disciple de Jésus (voir par exemple ce qu'en dit Jean-Christian
Petitfils dans son « Dictionnaire amoureux de Jésus » (Plon, 2015) ou dans
son « Jésus » (Fayard, 2011).
C'est en
effet une thèse qu'il défend et que reprend après lui, Jean Staune dont il
préface le dernier livre.
Mais J.C. Petitfils, dans son introduction de "Jésus" page 26,
précise que pour sa théorie, il ne prend en compte que l'évangile de Jean (et
pas tout), reléguant les trois synoptiques au second rang :
Je m’appuierai, par
conséquent, en premier lieu, sur cet évangile (Jean), sans pour autant
négliger les riches apports des synoptiques sur le ministère galiléen de
Jésus (Note de FMD : qui concentre pourtant la presque totalité de
l’enseignement de Jésus !). Chronologiquement, il est certain que
ces derniers sont moins fiables.
Voilà donc
les trois-quarts de la Révélation publique, dans sa version canonique,
déclarée "moins fiable". De plus, ce n'est pas l'Évangile qu'il
prend comme source, mais une partie seulement.
Encore s’attend-t-on à ce qu’il sublime l’évangile de Jean. Mais non, il le
remet en cause. Ainsi, page 318, il décrète : "Jésus n’a jamais
comparu devant le Sanhédrin", ce qui est pourtant rapporté … par Jean
18,13-27. Ainsi donc, selon lui, trois évangiles ne sont pas fiables et le
quatrième est douteux.
Au moins est-ce justifié ? Parce qu’un procès ne pouvait pas avoir lieu
la nuit, signale-t-il. Maria Valtorta n’a pas attendu cette
"découverte" pour l’indiquer : Gamaliel, puis les sanhédristes
Nicodème et Joseph d’Arimathie, connus du Nouveau Testament, notent que ce
n’est ni l’heure, ni le lieu (EMV 604.11).
Le Sanhédrin serait-il le seul lieu de pouvoir à sauter par-dessus la
légalité et les faux-témoignages pour arriver à ses fins ? La haine, arrivée
à son paroxysme, est aveugle. On ira jusqu’à lui préférer un meurtrier !
Vite, un procès pour la forme aura lieu au petit matin. La légalité sauve la
face. Ces détails, et d’autres, fondent la réalité du récit évangélique
canonique et son écho dans Maria Valtorta.
De la source que vous nous opposez ou du récit de Maria Valtorta, de quel
côté penche l’orthodoxie ?
Pourquoi, selon J.C. Petitfils, Jean l’évangéliste serait-il un prêtre du
Temple ? Parce que son évangile est trop beau pour venir d’un pêcheur
galiléen. Je vous laisse deviner la connotation sociale que cela implique.
Mais David était un berger, pas un énarque ; et la petite Thérèse de
Lisieux, aujourd’hui docteure de l’Eglise, n’a jamais eu de diplôme en
théologie. Maria Valtorta, grabataire, n’a eu sa première Bible qu’au moment
des visions et pourtant ses connaissances scripturaires sont remarquables.
Jésus, un simple artisan, proclame la science divine donnée aux humbles et
refusée aux savants.
L’Évangile n’est pas l’apanage d’un cercle d’initiés et le récit de Maria
Valtorta recrute aussi ses lecteurs dans toutes les couches de la société.
Jean l’évangéliste est présent à la dernière Cène dont il rapporte le long
discours. Il suit Jésus au Gethsémani où il succombe au sommeil. C’est un
disciple affiché et non secret. La liste des apôtres est
définie : il y en a 12, pas 13. Jean de Zébédée est nommé par Matthieu
(témoin) et Marc, disciple de Pierre (témoin).
Avec Pierre, Jean suit Jésus qu’on arrête et introduit Pierre dans la cour du
Temple parce qu’il était connu du grand-prêtre et du personnel (Jean
18,15-16). Vous contestez qu’il fût un fournisseur de poisson séché connu, à
cause de cela, du Grand-prêtre, mais les puissants n’ont pas le mépris de
ceux qui les servent.
C’est ce même disciple qui est présent au pied de la Croix, pas un prêtre du
Temple qui serait reconnu et conspué par la foule haineuse. L’évangéliste
galiléen est là et nous rapporte la Passion afin que, nous aussi, nous soyons
éternellement témoin de notre Rédemption.
J.C. Petitfils, par ailleurs conteur de talent et passionné d’histoire, n’est
pas un exégète. Il veut rattacher son œuvre à la "Vie de Jésus"
d’E. Renan (1823-1892) dans laquelle
le Christ n’est plus qu’une "haute personnalité morale, rejetant sa
divinité et toute intervention du surnaturel". Sa filiation est
symptomatique. L’Œuvre de Maria Valtorta est reléguée au rang de
"pieuses méditations". Comme
Jean, le pêcheur galiléen, elle ne saurait être digne des révélations du
Ciel.
On le voit ici et ailleurs, la vie de Jésus, dès qu’on la dépouille du
surnaturel, ne devient qu’une Illiade mythique ou parfois même un Da
Vinci Code débridé. Il n’y a pas que dans les librairies ou les écrans de
télé qu’on les trouve, hélas. Il suffit de fréquenter les bancs des cours
religieux pour s’entendre dire que les mages ne sont que conte pour enfants
et les miracles des récits symboliques. Dans ces lieux, on annonce donc
officiellement un Évangile auquel il ne faut surtout pas croire. Ailleurs,
l’Évangile, privé de sa transcendance, devient un simple code de normes et
d’interdits sans la Miséricorde qui fonde l’Incarnation… "Il
est interdit … c’est condamné" … L’Évangile dans ces bouches, devient
oppression et exclusion pour tous les cabossés de la vie et les pécheurs que
nous sommes. Là enfin, on apprend au caté que Jésus est "mon
copain", ce qui est vrai, mais en oubliant qu’il est aussi mon Dieu
Rédempteur.
À l’époque du rationalisme triomphant, qui exclut la Transcendance,
l’Évangile a été décroché de la Croix et git sur la terre.
C’est pourquoi la déclinaison en BD et en livres pour enfants de l’Œuvre de
Maria Valtorta est opportune. C’est pourquoi aussi, cette œuvre est en accès
gratuit pour que la source désaltère.
Le surnaturel est la chose la plus naturelle du monde et le naturel est
surnaturel. Ainsi est née la Création, ainsi elle retournera à Dieu. Ainsi
vit l’homme complet et non l’homme dissocié. Condescendance, mépris ou
vindicte ne feront jamais obstacle à cette loi universelle du Ciel :
"Si leur résolution ou
leur entreprise vient des hommes, elle tombera. Mais si elle vient de Dieu,
vous ne pourrez pas les faire tomber. Ne risquez donc pas de vous trouver en
guerre contre Dieu".
PIE XII
Haut de page.
Les
zélateurs de la condamnation veulent nier le soutien explicite de Pie XII.
Cela, en effet, détruit leur édifice tant l’avis d’un Pape est prépondérant
dans la catholicité. Qu’ils suivent leur chemin car c’est le chemin de la
cécité spirituelle consentie.
Un autre chemin s’ouvre à celui qui veut comprendre, ou mieux :
discerner.
Vous retenez le témoignage du Père Berti sur la rencontre occulte avec Mgr
Pepe, mais c’est le même P. Berti qui a témoigné par deux fois et
publiquement, de l’avis du St Père que les témoins notèrent au sortir de
l’audience papale. Il ne
peut être écarté d’autant que le témoignage est direct, non rapporté et
jamais contredit.
L’audience papale, que rapporte l’Osservatore romano du 27 février 1948,
indique déjà le caractère exceptionnel du cas de Maria Valtorta car ce sont
d’autres instances qui normalement les traitent. Aucun conflit antérieur, si
ce n’est l’intérêt du Souverain Pontife, ne vient justifier cette audience
exceptionnelle. Elle n’aurait pas eu lieu si le Pape n’avait pas pris
connaissance du cas au préalable et s’il n’avait eu un avis positif. D’autres
se seraient chargés de notifier un éventuel rejet. Tous les éléments
entourant ce soutien sont publics.
Sur l’encouragement du Pape, valant Nihil Obstat, on dispose (parmi d’autres
témoignages) de la
correspondance de Mgr Carinci avec Maria Valtorta. Elle sera bientôt traduite
en français, mais j’en parle dans mes ouvrages. Familier de Pie XII, son
témoignage, après le témoignage du P. Berti, est sans ambiguïté. C’est lui qui
écrit d’ailleurs, le 17 janvier 1952 :
À en juger d'après le bien
que l'on éprouve en lisant la vie de Jésus de Maria Valtorta, à mon humble
avis, cette œuvre, une foi publiée, pourrait porter beaucoup d'âmes au
Seigneur : des pêcheurs à la conversion et des bons à une vie plus
fervente et plus active (Note FMD : c’est exactement ce que l’on
constate). Tandis que la presse immorale envahit le monde et que les
films corrompent les gens, il me vient tout à fait spontanément le désir de
remercier le Seigneur de nous avoir donné par l'intermédiaire de cette
femme qui a tant souffert, qui est clouée au lit, une œuvre littérairement
sublime, doctrinalement et spirituellement si élevée, accessible et profonde,
attirante à la lecture et capable d'être reproduite dans des représentations
cinématographiques et de théâtre sacré. J'ai communiqué ma pensé qui est
aussi celle de théologiens et d'exégètes de grande valeur tel que le révérend
Père Béa (il n'était pas encore Cardinal à ce moment), tel que Monseigneur Lattanzi,
professeur de théologie fondamentale au Latran, mais cela étant, je suis
naturellement prêt à me corriger dans le cas où le Saint Père jugerait
autrement.
Il remercie
le Seigneur qui nous a donné cette œuvre sublime. Cet avis, venant d’une
personne qui dirigea 200 procès en béatification et 62 en canonisation, ainsi
que celui du confesseur de Pie XII (card. Bea) ou du Doyen de la faculté
pontificale du Latran (Mons. Lattanzi), et d’autres de ce niveau, valent
toutes les garanties que n’érafleront pas les efforts de
"théologiens", professionnels ou amateurs.
Reste la liberté souveraine de chacun.
Vendredi 16 décembre 2022.
François-Michel Debroise
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