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Burkini, violences...: «Notre complaisance n’est pas signe de tolérance, mais de faiblesse»

Céline Pina. Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'essayiste Céline Pina alarme contre les récents évènements survenus en France, entre violences contre un commissariat, séparatisme identitaire et communautarisme religieux dans les piscines.


Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion des valeurs républicaines. Elle est l’auteur de Silence coupable (Kero, 2016).


Comment le séparatisme progresse

S’attaquer à un commissariat, prendre d’assaut une piscine, aller casser du blanc à la sortie d’un collège, tous ces faits divers sont plus ou moins inquiétants, toujours consternants mais ils ont un point commun que la plupart des journalistes et des hommes politiques ne soulèvent pas: ces passages à l’acte violents ne sont pas dus au hasard, ils renseignent sur la diffusion de l’idéologie islamiste et «décolonialiste» dans certains milieux et montrent une progression de la haine de l’autre et la volonté d’imposer son particularisme contre la loi commune. La volonté d’islamiser le pays est en train de sortir des quartiers et de s’en prendre aux lieux mixtes. Cet été c’est à la piscine que se joue la volonté d’imposer des signes identitaires religieux et la mise en scène de la contestation de nos mœurs et règles.

La complaisance pour des comportements violents et inadmissibles, n’est pas signe de tolérance, mais marque de faiblesse.

Voilà pourquoi le refus d’agir voire la protection qu’offrent trop d’élus locaux aux acteurs de ces agissements nous met en danger en tant que peuple et met en danger notre démocratie. La complaisance pour des comportements violents et inadmissibles, n’est pas signe de tolérance, mais marque de faiblesse. Pire encore, le refus de dire explicitement ce qui se joue dans les provocations politico-religieuses qui ne cessent de s’accumuler ne permet pas de mesurer le mouvement de fond. Toujours le mot est évité alors que la chose est de plus en plus présente: Il y a bien chez nous une volonté d’islamisation à l’œuvre et elle commence à déborder des quartiers pour s’en prendre aux espaces collectifs. Mais au nom du progressisme, il nous est demandé de nier ce qui se déroule sous nos yeux: le seul, le vrai danger c’est et ce n’est que le RN.

Les éléments de langage des islamistes repris par la presse et les politiques

Dans le cas de la prise d’assaut des piscines pour y imposer la burqa de bain, le mouvement parti de Grenoble se répand, l’embarras du Maire et la reprise des éléments de langage islamistes par la presse leur ayant montré que le filon était porteur. En effet, se voir présenter comme «antiraciste» et luttant pour permettre l’accès au bassin des femmes musulmanes, alors que l’on porte une idéologie intégriste et séparatiste est du pain bénit. Aucun journaliste pour rappeler que jamais les piscines n’ont été interdites à qui que ce soit pour des raisons religieuses, que personne ne veut chasser les femmes musulmanes de l’espace public, que le voile ne désigne pas la femme musulmane mais une pratique intégriste de cette religion. Ainsi, qu’il réussisse ou non, ce genre de coup de force est tout bénéfice pour ceux qui les lancent, ils ont montré leur puissance et ont installé grâce à la presse, leurs représentations dans l’espace public et répandus leurs éléments de langage.

Avec cette affaire de burqini et d’invasion de piscines, c’est la proximité du Maire avec les méthodes et l’idéologie dite progressiste, mais en réalité gauchiste et islamo-gauchiste, qu’il paye également. Or, cette proximité été particulièrement coûteuse pour Grenoble et son environnement: explosion de l’insécurité, hausse des incivilités, essor visible de l’Islam politique… L’aveuglement d’un Maire est ici payé par tout un territoire. Et c’est bien de cela que notre démocratie se meurt: d’élus qui par idéologie et bien-pensance exposent les habitants au lieu de jouer leur rôle de protection, de limite et de garant. D’avoir laissé faire les partisans de la burqa de bain, parce qu’ils se piquaient de revendications citoyennes, a eu des conséquences: aujourd’hui les incivilités explosent dans les piscines grenobloises au point qu’il a fallu restreindre les heures d’ouverture et augmenter fortement la sécurité. Un maire sème le vent et c’est toute une ville qui essuie la tempête. Mais au moins à cette occasion a-t-on pu voir le premier ministre défendre le respect du règlement des piscines, cela change de l’omerta qui a entouré l’affaire de l’attaque du commissariat de Val-de-Reuil-Louviers, au sud de Rouen.

Il y a bien chez nous une volonté d’islamisation à l’œuvre et elle commence à déborder des quartiers pour s’en prendre aux espaces collectifs.

Dans la nuit de jeudi 27 juin, vers 2h du matin, «une quinzaine de jeunes ont pris d’assaut le commissariat de Val-de-Reuil-Louviers, au sud de Rouen. Cagoulés, ils ont lancé de nombreux projectiles sur l’établissement, certains en criant «Allah Akbar», rapporte notamment Le Figaro. À partir de là, la version de la Mairie est un chef-d’œuvre d’hypocrisie et de manipulation. Comme il est difficile de nier la réalité de l’attaque, il faut la minimiser en mode «il faut bien que jeunesse se passe». Ainsi, selon la mairie: «sept jeunes, après avoir vu un match de foot dans un café de la ville «décident de jeter, à une distance d’une vingtaine de mètres, des pétards et des mortiers d’artifice (et non des mortiers de guerre...)» vers le commissariat. Les cinq policiers présents à l’intérieur se déploient pour protéger le bâtiment puis «le groupe se disperse et revient vers 2 h 30 du matin plus nombreux (environ une quinzaine) âgés de 12 à 18 ans, encapuchonnés plus que cagoulés (...) pour reprendre jets de pierre et pétards». Et le Maire de s’indigner que cette affaire ait été montée en épingle. À lire son communiqué de presse, tout cela est routinier et les policiers exagèrent.

Les institutions ciblées et attaquées

Pour cet élu, un groupe de jeunes âgés de 12 à 18 ans qui décide de prendre d’assaut un commissariat, c’est normal. Qu’il le fasse à deux reprises est un détail. Que les policiers doivent se déployer pour protéger le bâtiment est anecdotique et s’en inquiéter est totalement déplacé. Cet édile a l’air d’oublier que le simple fait de s’attaquer à un commissariat montre que l’on commence à rentrer dans des périodes troubles où les institutions sont attaquées physiquement. Ce n’est pas un signe de bonne santé démocratique et une vraie alerte sur l’état de fragilité de notre pacte social: à la fin, ce n’est pas la peur du gendarme qui protège les institutions mais le consentement, le sentiment d’appartenance à un monde commun dont elles sont les piliers et l’expression.

S’en prendre à un commissariat est une déclaration de guerre et une prise de pouvoir: cela fait passer un message très clair: ici personne n’est plus en sécurité et ceux qui sont censés vous protéger sont les premiers menacés.

L’aveuglement d’un Maire est ici payé par tout un territoire.

S’attaquer au régalien ce n’est pas rien, cela revient à s’en prendre à la souveraineté d’un État. S’en prendre à la police, c’est afficher sa détermination et entrer très concrètement dans un processus de déstabilisation des institutions. Ce n’est pas pour rien si l’État islamique désigne la police comme une cible majeure. S’attaquer à ce qui protège et a les moyens de se défendre, c’est aussi répandre la peur dans la ville et montrer qui est le vrai maître du territoire. Et nul besoin pour cela de trouver sur place des leaders charismatiques, des émules de Guevara ou des experts en théologie. Le goût du pouvoir comme celui du sang n’est pas lié à l’intelligence mais à l’appétit. Le jeune en situation d’échec et frustré est un outil essentiel de tous les fascismes au stade de la déstabilisation: il n’a pas de limite et une fois gavé de propagande, il est bien meilleur pour passer à l’acte, sans discernement et faire ainsi monter la peur. Et plus le jeune ciblé par la propagande est acculturé et peu intégré, plus le conditionnement est efficace. Or là on a probablement affaire à la chair à canon qui est la base de toutes les organisations, à ces soldats de deuxième classe de l’offensive séparatiste et islamiste, ceux qui sont abonnés à la petite ou grande délinquance, ne dédaignent pas non plus de faire dans la vente de drogue et entre deux trafics ne tarissent pas d’éloges sur les islamistes qu’ils soient salafistes ou frères musulmans. Ils ne le sont pas stricto-sensu, mais ils sont suffisamment infusés pour partager la cause et les représentations des islamistes et de leurs alliés décoloniaux. Mais cela les progressistes refusent de le regarder en face, ces jeunes sont victimes, ils ne sauraient donc être qu’innocents et incompris. Voilà pourquoi, au mépris des faits, le maire s’en prend aux forces de police.

Ce Maire d’ailleurs ne se demande pas pourquoi les «jeunes des quartiers», euphémisme pour désigner des caïds communautarisés, s’en prennent à un commissariat. Il n’interroge pas la démarche politique qui rend cette action légitime à leurs yeux. Or là non plus, pas de hasard.

S’en prendre à un commissariat est une déclaration de guerre et une prise de pouvoir.

À force d’être travaillé par des leaders communautaristes, relayés par la complaisance de certaines forces de gauche (NPA, partie de la LFI, amis de Benoit Hamon, UNEF, PCF) qui leur expliquent que la France est fasciste, les Français racistes et que la police assassine, le «jeune de banlieue» est incité au passage à l’acte violent et dédouané de toute responsabilité: il est victime de la société, cela lui donne tous les droits ; du coup, lui n’est jamais violent qu’indirectement, par réaction à l’injustice. Dans le délire des décoloniaux et des islamistes, attaquer un commissariat, c’est libérer ses frères du joug de la tyrannie et rendre la monnaie de sa pièce à l’État colonial.

Des faits divers qui tracent un chemin

Il faut dire que faute de discours politique et institutionnel pour reconnaître et dire ce qui est à l’œuvre dans notre pays, la montée de l’islamisation et la destruction du pacte démocratique, le récit des islamo-gauchistes tient lieu de conscience politique à des jeunes qui ne reconnaissent plus que le lien ethnique et religieux. Cela se traduit par la montée du racisme anti-blanc, un racisme qui pour être nié et étouffé par les pouvoirs publics n’en est pas moins de plus en plus répandu et sors là aussi des territoires où il était naguère confiné: les quartiers.

C’est ainsi qu’à Valence, les élèves d’un collège privé, l’Institut Notre Dame, ont été victimes d’agressions variées (crachats, gifles, coups de poing, de pied) parce qu’ils étaient blancs. D’origine africaine et arabo-musulmane, leurs agresseurs, pas plus âgés qu’eux, voulaient casser du «gwer». Le «gwer», c’est le français de souche, le non-musulman, le chrétien. L’appellation est un dérivé du terme porc «gawri». Quand on connaît la symbolique du porc chez les islamistes, on se doute bien que le terme n’est pas flatteur. Mais il prend de plus en plus une connotation déshumanisante: les blancs sont des porcs et cette association blanc = porc est une insulte qui se répand bien au-delà des militants islamistes. Elle infuse de plus en plus la mentalité des cités et la rhétorique islamo-gauchiste.

C’est ainsi qu’à Valence, les élèves d’un collège privé, l’Institut Notre Dame, ont été victimes d’agressions variées (crachats, gifles, coups de poing, de pied) parce qu’ils étaient blancs.

Ce que racontent toutes ces histoires est moins la montée en puissance et la prise d’assurance des tenants de l’islamisation que le refus des pouvoirs publics de combattre cette offensive violente et séparatiste. Ce qu’elles montrent également, c’est comment la construction d’un discours «progressiste» visant à ne mettre en accusation que l’extrême droite a désarmé toute résistance républicaine à gauche comme à droite. Aujourd’hui, ceux qui souhaitent que nous cessions d’être un état laïque, démocratique et républicain sont organisés, structurés, puissants, ils conditionnent des représentations et façonnent les mentalités bien au-delà des rangs de leur militant, leur emprise sur les Français de confession musulmane s’étend. La pression sociale et identitaire porte ses fruits et cette emprise est d’autant plus forte qu’en face le pouvoir se refuse à affronter le réel. Les démarches séparatistes se multiplient, lui ne voit que des faits divers isolés.

Or ce à quoi nous assistons n’est que de la petite bière par rapport à ce que nous subirons quand le gouvernement Macron aura créé l’Islam de France et l’aura remis aux islamistes que sont les frères musulmans. L’AMIF, ventre fécond qui couve ce futur monstre est déjà aux mains des frères. Le gouvernement le sait parfaitement, pourtant le ministre de l’Intérieur vient de demander aux Préfets, conformément aux vœux des frères musulmans d’accélérer la création de structures départementales de représentation. Une aubaine pour les islamistes qui s’arrogeraient ainsi la représentation de tous les musulmans, auraient le monopole du lien avec le politique, tiendraient sous sa coupe toutes les associations et pourraient créer des instances théologiques chargées d’édicter des fatwas, pardon des recommandations, sur la façon dont doivent se comporter les musulmans. Servir l’obscurantisme au nom du progrès, voilà à quoi est en train d’aboutir le Nouveau Monde.

On aura rarement vu dans l’histoire, un Etat aussi désireux de contribuer à donner à ceux qui l’attaquent dans son esprit, sa lettre et son idéal, les moyens de mener à bien leur offensive. Vous reprendrez bien un peu de fascisme vert? C’est la tournée du gouvernement!

Burkini, violences...: «Notre complaisance n’est pas signe de tolérance, mais de faiblesse»

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200 commentaires
  • Coutrot Olivier

    le

    Jusqu'en 1990, le seul expansionisme que nous redoutions venait du Communisme Sino-Soviétique. Il est maintenant remplacé par l'expansionisme Islamique.
    Faudra-t-il un siècle pour s'en débarasser ?

  • Phil Verce

    le

    Elle a raison. Nous vivons un véritable Munich civilisationnel.

  • grendi

    le

    cette femme n'a rien compris et ne veut rien comprendre malgré nos conseils bienveillants!! le racisme anti blanc n'existe pas !! les crimes gratuits ne sont que des constructions personnelles ( le monde)
    non mais !! encore une qui est contre le progressisme. Vivement que la loi contre la haine soit enfin activée pour remettre ce genre de personne dans la bonne voie: déchéance sociale , hôpital psychiatrique, chute malencontreuse dans un escalier a une marche...
    on fait cela pour leur bien car ils ne comprennent pas ou ils se situent...

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