L'APOCALYPSE EST UN LIVRE PROPHÉTIQUE A5 PDF par Laurent Morlier


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Nom original: APOCALYPSE EST UN LIVRE PROPHÉTIQUE A5.pdf
Titre: L'APOCALYPSE EST UN LIVRE PROPHÉTIQUE A5
Auteur: Laurent Morlier
Éditeur: Éditions DFT
Mots-clés: Apocalypse;père sylvester berry;père castellani;abbé ricossa;sodalitium;prophétie;fin des temps;apostasie;rome perdra la foi;retour du christ;crise de l'église;antéchrist;faux prophète;abbé fillion;abbé glaire;chanoine crampon;

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L’APOCALYPSE EST UN
LIVRE PROPHÉTIQUE
Cette affirmation n’est pas celle d’un exégète ou l’opinion
discutable d’un clerc, mais l’annonce écrite par l’auteur luimême (saint Jean apôtre), répétée plusieurs fois, qui plus est
au début et à la fin : « cette prophétie (prophetiæ) », « pour
découvrir à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt », « car le
temps est proche. » (Apoc. I, 1-3 ; XXII, 7, 18-19). Texte qui fut
écrit par l’Apôtre bien après la Résurrection et l’établissement
de l’Église.
Si le Livre se termine par une annonce solennelle du Seigneur (« Oui, je viens bientôt. Amen. ») et une prière appuyée :
« Venez Seigneur Jésus ! », c’est assurément que ce Livre est
entièrement tourné vers le second avènement du Christ à la fin
des temps et les tribulations précédant ce Retour. En toute
logique, on ne va pas venir « bientôt » si on est déjà venu… Et
on peut encore moins prier pour une venue déjà réalisée ! « Il
résulte de ce verset 3 que le livre de l’Apocalypse a une importance pratique sous le rapport religieux : il a été donné à
l’Église pour l’instruire et la consoler, spécialement pour l’aider
à se préparer au second avènement du Christ. » (Abbé LouisClaude Fillion.)
« L’APOCALYPSE, ou Révélation, est une prophétie qui a
pour objet les destinées de l’Église, depuis ses commencements
si faibles en apparence, jusqu’à l’achèvement parfait de son
œuvre sur la terre et son triomphe final dans l’Éternité. […]
L’Apocalypse est un livre prophétique : dès lors, il doit parler la
langue et prendre les grandes images des prophètes de l’ancien
Testament (Ézéchiel, Daniel, Isaïe dans sa seconde partie). […]
La pensée fondamentale de l’Apocalypse, c’est le retour glorieux de Jésus. Elle se montre dès le prologue (I, 7), et après
avoir pénétré tout le livre (II, 16 ; III, 11 ; VI, 2 ; XIX, 11), elle
retentit comme un dernier écho dans l’épilogue (XXII, 7, 12,
20), où trois fois la voix de Jésus répète : “Voici que je viens
bientôt”, à quoi l’Esprit et l’Épouse répondent : “Oui, venez,
1

Seigneur”. Que les fidèles fixent leur regard sur ce glorieux
avènement qui mettra fin aux épreuves des justes et couronnera l’œuvre encore imparfaite du Messie. En attendant ce
triomphe suprême, il leur reste bien des combats à livrer, bien
des persécutions à souffrir.» (chan. Crampon, 1885.)
« Ce second avènement du Christ est donc le sujet proprement dit de notre livre, de même que son premier avènement a
été l’objet des prophéties de l’Ancien Testament. En effet,
“l’histoire du monde dans son essence se résume dans ces trois
mots : Il vient (période qui va de la chute d’Adam à Noël) ; Il
est venu (la période évangélique) ; Il revient (depuis
l’ascension jusqu’à la fin des temps).” Il revient : c’est l’histoire
de la catastrophe finale, et des événements terribles qui doivent la précéder de plus ou moins près. » (Abbé Louis-Claude
Fillion.)
Le caractère prophétique de ce livre nous assure donc qu’il
annonce des événements futurs, selon le sens unanimement
reconnu du mot Prophétie : « Prédiction des choses futures par
inspiration divine » (Dictionnaire de l’Académie française, 8e
éd. 1935.)
Il convient aussi d’ajouter que le sens littéral est le premier
sens à recevoir dans les textes bibliques ! Même si l’Apocalypse
a aussi un sens spirituel et mystique et est parsemé de symboles, il n’en demeure pas moins que le sens littéral reste prioritaire et déterminant, « la base de l’interprétation biblique » et
notamment ici pour le mot « prophétie » : « la règle d’or des
docteurs de l’Église, formulée si clairement par S. Thomas
d’Aquin : “ Tous les sens sont fondés sur l’unique sens littéral,
et l’on ne pourra argumenter qu’à partir de lui seul ” ; règle que
les souverains pontifes ont approuvée et consacrée quand ils
ont prescrits, avant tout, de chercher avec tout le soin possible
le sens littéral. Ainsi par exemple Léon XIII : “ C’est pourquoi
il faut peser avec soin la valeur des mots eux-mêmes, la signification du contexte, la similitude des passages et autres choses
semblables, et associer également les éclaircissements externes
par une science appropriée.” » (Denz. 3793).
Tout cela semblera évident pour bon nombre de lecteurs catholiques… Hélas, certains envisagent que non, l’Apocalypse
2

ne fait que nous décrire un passé lointain, se mettant à la remorque d’écrivains progressistes et aux thèses modernistes
(« respirant la nouveauté par tous ses pores » Pascendi), et
sont même fiers et « tout content » de cette trouvaille :
« Ce n’est pas du futur que parle l’Apocalypse, mais bien
plutôt du passé. […] l’Apocalypse, comme l’indique son nom
signifie “révélation”, “est bien la description d’une venue, de la
venue de Jésus-Christ : mais il ne s’agit pas de celle qui viendra
à la fin des temps, mais de celle qui s’est réalisée au cours de
toute l’histoire, depuis la création du monde, et qui a eu son
point culminant dans le grand ‘événement’ (gr. kairós) de la
venue historique de Jésus-Christ, surtout dans sa mort et sa
résurrection”. […] De quoi parle donc l’Ap., si elle ne parle pas
des derniers temps ? Elle est, nous l’avons vu, une explication
de toute la révélation sur Jésus-Christ, depuis la création
jusqu’à la fondation de l’Église. Dans cette “histoire sacrée”, ou
“histoire du salut”, ce qui fixe l’attention de Jean est la révolte
et la chute des anges, le péché d’Adam et la chute de
l’humanité, les conséquences du péché originel : peste, famine,
guerre, péché, mort temporelle et spirituelle. […] Le Règne
millénaire... est déjà arrivé (et même terminé depuis longtemps) ! […] Si nous devons renoncer à voir dans l’Ap. une
prophétie de l’avenir de l’Église, et surtout une prophétie des
“derniers temps”, on se demande quelle peut bien être
l’actualité de l’Apocalypse : de nombreux lecteurs vont être
déçus, après avoir pensé trouver dans ces antiques pages
l’annonce détaillée des tribulations que traverse aujourd’hui
l’Église. Pourtant non, l’Ap. ne nous dit rien – directement –
sur notre époque, et encore moins sur de futures interventions miraculeuses d’Énoch ou d’Élie, ou du Christ en personne. Et c’est bien justement pour cette raison que je considère cette exégèse comme tout à fait bénéfique pour le catholique fidèle de cette fin de millénaire. » ! (Abbé Francesco
Ricossa dans SODALITIUM N°48, 1999). Analyse (résumant
l’ouvrage d’Eugenio Corsini L’Apocalypse aujourd’hui, Paris
Seuil 1984) jamais démentie à ce jour…
Devant de telles affirmations aussi stupéfiantes, tout commentaire semble superflu, et on se bornera à rappeler les prin3

cipes élémentaires catholiques pour une lecture correcte de
l’Apocalypse, tels qu’enseignés par l’Abbé Jean-Baptiste Glaire
dans son Abrégé d’introduction aux Livres de l’Ancien et du
Nouveau Testament (Paris 1853, p. 503) :
« § I. Des principes à suivre dans l’explication de
l’Apocalypse.
« 1er PRINCIPE. Le livre de l’Apocalypse nous présente une
prophétie d’événements qui n’étaient pas arrivés au temps ou
saint Jean écrivait, d’où il suit évidemment qu’on ne doit pas le
considérer comme un drame ou une épopée dans laquelle
l’auteur n’a d’autre but que de chanter des événements passés
ou qui étaient déjà suffisamment connus. Ainsi l’Apocalypse ne
peut avoir pour objet la destruction de Jérusalem, et on ne doit
point s’arrêter aux systèmes de Grotius, de Rosenmüller, de
Herder, de Eichhorn et de Hug, qui ne voient dans saint Jean
qu’un simple poète et non un véritable prophète. […]
« 3e PRINCIPE. Le sentiment de quelques protestants suivis
par Hug, qui veulent tout appliquer à l’abolition du judaïsme,
du paganisme et de l’établissement de la religion chrétienne, et
qui prétendent qu’il n’y a absolument rien qui se rapporte à
l’Antéchrist et aux derniers temps, est inadmissible ; car, outre
que ce sentiment se trouve en opposition avec celui de
tous les Pères et de tous les interprètes, il fait visiblement violence au texte de l’écrivain sacré, qui parle de l’un et de
l’autre dans les termes les plus formels et les plus explicites. »
Et rappelons ici qu’ « il n’est permis à personne d’expliquer
l’Écriture d’une façon contraire… au consentement unanime
des Pères » (Concile de Trente 3e et 4e sessions 1546, rappelé
par Vatican I Dei Filius 1870 et Léon XIII Providentissimus
Deus 1893).
Rappelons aussi le bon sens du Dictionnaire de Théologie
Catholique :
« Sans fixer notre choix [face aux différentes interprétations], nous écarterions toute explication qui est inconciliable avec le caractère prophétique, que la tradition
constante de l’Église a reconnu à l’Apocalypse. Les commentateurs catholiques n’étant pas d’accord sur le sens précis à
donner aux visions de saint Jean, c’est à chacun à examiner,
dans la grande variété des interprétations orthodoxes, celle qui
4

répond le mieux au texte sacré, scientifiquement étudié. » (E.
Mangenot, tome 1, colon. 1476.) — L’Écriture doit se lire à la
lumière du Magistère et des Pères.
Au-delà des interprétations parfois divergentes des exégètes
catholiques sur certains passages, il faut souligner et retenir
que le pape Léon XIII, dans la supplique à saint Michel archange de son exorcisme promulgué pour l’Église universelle
(ASS vol. XXIII, Rome 1890-1891), annonçant pour nos temps
une grande persécution contre l’Église à Rome par « des ennemis très rusés », — « là où fut institué le siège du bienheureux Pierre et la chaire de la Vérité pour la lumière des Nations,
là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété ; en
sorte que le Pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé », — a incorporé dans cette prière plusieurs versets du
chap. XII de l’Apocalypse relatifs au « grand combat » mené
« contre le grand dragon, l’ancien serpent, qui s’appelle le
Diable et Satan, et qui séduit tout l’univers », pour se terminer
par le chap. XX (référence qui figure dans les A.S.S.) : « Offrez
nos prières en présence du Très-Haut, afin que “surviennent en
nous au plus vite les Miséricordes du Seigneur”, et que vous
saisissiez le dragon, l’antique serpent qui est le diable et Satan,
et que, “lié dans l’abîme, il ne séduise plus les nations”
(“jusqu’à ce que fussent accomplis les mille ans”, Apoc. XX,
3) ». On demande donc que s’accomplisse enfin « au plus vite »
la prophétie apocalyptique, évidemment non encore réalisée à
ce jour (y compris donc les fameux « mille ans » objet du verset
3) !
Ainsi, Léon XIII, par cette prière de l’Église (lex orandi, lex
credendi ! la règle de la prière est la règle de la foi), nous enseigne donc expressément et avec l’autorité du Magistère
(A. S. S.) que l’Apocalypse n’est pas un texte pour nous décrire
poétiquement un passé lointain comme certains osent
l’envisager…, mais est bien une prophétie relative aux tribulations de l’Église à la fin des temps, actuellement en cours ! Et
que la prière à saint Michel promulguée par lui doit être récitée
dans cette optique apocalyptique !
Ce qui clôt tout débat quant à un Livre de l’Apocalypse qui
serait « prophétique » sans l’être véritablement, puisque sans
5

rapport avec des événements futurs ! Sorte de reviving poétique, à rejeter absolument !
Laurent Morlier (30 juillet 2022)

Lecture conseillée :
L’Apocalypse de saint Jean, par le R. P. Sylvester Berry. Commentaire de l’Apocalypse de Saint Jean. Traduction inédite de
l’anglais et Avant-propos par Guillaume Von Hazel. 232 pages
(1921, 2020), 13 x 20 cm. 16 € +port 7 €.
Père M.-Aug. Gallois o. p., L’Apocalypse de S. Jean, Ordonnance et interprétation des visions allégoriques et prophétiques de ce Livre. Paris, Lethielleux, 1895. Préface du T. R. P.
Monsabré.

ÉDITIONS D F T — BP 47033 — 35370 ARGENTRÉ-DU-PLESSIS / France

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Père Leonardo Castellani :
(extraits de son étude sur L’Apocalypse de S. Jean, Buenos Aires 1963) :

« Ce qui est important, c’est de souligner que l’Apocalypse est un
livre prophétique, comme l’affirme saint Jean non seulement
dans le titre mais aussi au cours du livre et vers la fin, une grande
prophétie qui, selon saint Augustin, embrasse tout “le temps de
l’Église”, depuis l’Ascension du Christ - où un ange annonça aux
disciples le Retour futur du Seigneur - jusqu’à son Second Avènement, en mettant l’accent sur l’aboutissement. » […] (P. Saenz)
« L’école Eschatologique reste l’école fondamentalement et réellement traditionnelle. […] Le sens allégorique est second et doit
être fondé sur le sens littéral, qui est primaire, dit saint Thomas ; et le sens commun le confirme. S’élever immédiatement à la
pure allégorie, comme le font tant de modernes (Louis Féret) et
quelques anciens (Luis de Alcazar), c’est enlever au livre son caractère particulier de prophétie, toute importance et tout sérieux,
en le transformant en un livre de “poésie” assez vague et même
plutôt extravagant. Luis de Alcazar par exemple finit par arriver à
la conclusion déconcertante que l’Apocalypse devait être un livre
de “devinettes sacrées” (!) composé par Dieu même afin
d’enseigner… la Dogmatique ! » […]
« La Parousie ou Second Avènement ne doit pas se produire dans
des milliers ou des millions d’années, comme le soutiennent
l’incrédulité et la tiédeur contemporaines, mais bientôt ; le livre
est une prophétie, ce n’est pas une allégorie, une histoire ou un
poème, mais une prophétie. »
« J’ai employé ces exemples pour faire voir le danger de considérer la Bible comme un recueil de “prophéties accomplies” – et
accomplies non pas littéralement mais la plupart du temps métaphoriquement – avec un grand luxe d’allégories. De cela à
l’exégèse moderniste et au rationalisme athée, il n’y a pas de barrière solide ; il nous semble qu’il y a plutôt une sorte de plan incliné. » […]
« L’allégorisme contemporain n’est pas de l’exégèse mais de
l’imagination ; et il expulse la prophétie de l’Écriture, en la

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transformant en mauvaise poésie, propre à ce temps de crise de la
foi. » […]
« L’autre option, qui consiste à interpréter allégoriquement les
prophéties messianiques et à les appliquer à l’Église actuelle,
aboutit à un résultat effrayant : la Bible devient de la littérature et
sans aucun doute de la mauvaise littérature. Alors il semble
qu’Aldous Huxley (The Ends and the Means) aurait raison de qualifier les prophètes hébreux d’écrivains outranciers, ultra romantiques, et pour parler franc “sauvages”, en proie à des passions
grossières et presque délirantes ; et l’idée courante que la Bible est
un livre archéologique, et en définitive inutile, ne peut alors être
ni réfutée ni exclue.
« Si l’on est sincèrement convaincu que la Bible est la parole de
Dieu, alors il faut admettre que son sens littéral correspond à des
choses, qui sont aussi grandes ou plus que ne le signifient les
mots ; que ces choses ne se sont pas encore pour beaucoup passées ;
et qu’elles arriveront ; et en vérité bientôt, comme le dit sept fois
Jean Apokalète. La parole de Dieu ne peut pas être un ramassis de
métaphores extravagantes et de devinettes fantastiques de pauvres
rhapsodes orientaux à demi civilisés. C’est un blasphème. Mais
“Spiritu Sancti inspirati locuti sunt Sancti Dei Homines.”
« Le grand exégète Maldonado (in Mattheum, VIII, 12) dit : “Quod
proprie interpretari possumus, id per figuram interpretari, proprium est incredulorum, aut fidei diverticula quaerentium.”
C'est-à-dire : “Interpréter allégoriquement ce qui peut être interprété littéralement est le propre d’incrédules ou de ceux qui veulent s’éloigner de la foi.”
[…]
« Mais ceux qui dénigrent ou minimisent cette prophétie sont
aujourd’hui légion, comme le malheureux Teilhard de Chardin ou
le grandiloquent Allo, qui lui retirent simplement, avec beaucoup
de subtilités et de vétilles, la condition de prophétie, et la font
devenir “un poème philosophico-historique” ou bien “une méditation philosophico-prophétique”, comme le dit ipsis verbis, comme
en passant, Allo. Il ne reste alors rien du livre de saint Jean, que
des contradictions, parce que philosophie et prophétie se querellent, elles sont adverses : abstrait et concret, universel et réel.
Drôle d’hybride. »

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APOCALYPSE DE SAINT JEAN (L’), par le R. P.
Sylvester Berry. Commentaire de l’apocalypse de Saint
Jean. Traduction inédite de l’anglais et Avant-propos par
Guillaume Von Hazel.
Le Révérend Père Berry nous aide à comprendre les messages, les prophéties et les très nombreux symboles du
livre de l’Apocalypse de façon simple et synthétique. Il
nous rappelle aussi que le livre de l’Apocalypse n’est pas
seulement un livre plein de mystères et de prophéties
complexes : comme tous les livres de la Sainte Écriture, le
livre de l’Apocalypse transmet aussi un très grand nombre
de vérités dogmatiques et morales extrêmement utiles à
l’édification spirituelle des croyants de toutes les époques.
Avec la rigueur et la sagacité du théologien, le Père Berry
nous montre l’un des aspects les plus importants du livre
de l’Apocalypse, à savoir les grandes consolations qu’il
procure au fidèle qui le lit avec foi et intelligence. Le
commentaire du Père Berry sera un grand motif de réconfort et d’espérance pour tous ceux qui s’inquiètent du présent et de l’avenir du monde et de l’Église. Certes, plusieurs passages de ce livre stupéfieront sans doute un
grand nombre de lecteurs, car, en plus d’être d’une
grande érudition et d’une orthodoxie prouvée, l’exégèse
du Père Berry développe des prospectives surprenantes et
originales, dont certaines se sont vérifiées à Vatican II.
Ce livre s’adresse non seulement aux catholiques, mais
aussi aux non-croyants, en espérant que cette lecture contribuera à rapprocher ces derniers de leur Seigneur et
Sauveur, le Roi des Rois, Celui qui est, l’Alpha et l’Oméga,
le Lion de Juda, l’Agneau qui enlève le péché du monde :
Jésus-Christ.
232 pages (1921, 2020), 13 x 20 cm. X+B éditeur. 16 €
+port 7 €
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R. P. Sylvester Berry :

Le Règne Universel de Jésus-Christ
Ceci est un extrait du remarquable commentaire du R. P. Sylvester Berry sur le Livre de l’Apocalypse, publié en 1921 avec imprimatur (langue anglaise), et traduit et édité pour la première
fois en langue française chez X+B Éditeur.
Dans l’extrait suivant, le R. P. Berry commente le 20e chapitre du
livre de l’Apocalypse. Nous conseillons donc au lecteur de lire cet
extrait tout en se rapportant au chapitre correspondant.
Les paroles de Saint Paul aux Thessaloniciens[1] prouvent clairement que l’antéchrist doit être un individu défini. Notre étude
du Livre de l’Apocalypse montre qu’il n’a pas encore fait son apparition dans le monde.[2] Cependant, presque tous les exégètes qui
acceptent ces conclusions considèrent que le règne de l’antéchrist
sera un prélude immédiat au jugement dernier et à la fin du
monde. De là, contrairement au sens de la Sainte Écriture, ils placent le temps du Règne Universel de Jésus-Christ avant le temps
de l’antéchrist. Tout ceci fait de l’enchaînement du dragon un
problème difficile à expliquer. Certains placent cet enchaînement
au moment de la mort de notre Seigneur sur la croix, ou encore au
jour de la Pentecôte. D’autres le fixent à la date de la conversion
de Constantin, au règne de Charlemagne, à la chute de l’empire
d’Occident ou encore à la capture de Constantinople par les Turcs.
Ce sont là des datations purement arbitraires, ainsi que le démontrent les profondes divergences entre ceux qui les débitent.
Une lecture attentive du Livre de l’Apocalypse montre clairement que l’antéchrist apparaîtra plusieurs siècles avant le
jugement dernier et la fin du monde. Son règne constituera la dernière tentative de Satan pour empêcher le
règne universel du Christ dans le monde. Depuis la Pentecôte, l’Église vit dans une situation de guerre permanente. Le judaïsme talmudique fut son premier ennemi, suivi par l’arianisme,
l’islam, le schisme oriental, le protestantisme, puis les sociétés
secrètes favorisant l’athéisme et le rationalisme. Aujourd’hui
même, l’Église se bat contre l’indifférentisme, ainsi que contre une

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recrudescence du paganisme. Le règne de l’antéchrist sera le dernier conflit de cette longue guerre contre les forces des ténèbres.
Après la défaite de l’antéchrist, les nations de la Gentilité reviendront dans l’Église, tandis que les Juifs se convertiront enfin. C’est alors que s’accompliront les paroles du
Christ : « il y aura une seule bergerie et un seul pasteur. »[3] Malheureusement, le péché et le mal n’auront pas totalement disparus, et le bon grain et l’ivraie devront encore être
séparés par l’Église, bien que les bons seront prédominants. Après
plusieurs siècles, représentés ici par les « mille ans », la foi diminuera et la charité se refroidira, par suite de la longue période de
paix et de sécurité dont bénéficiera l’Église. C’est alors que Satan,
qui aura été déchaîné pendant un court moment, séduira de nombreuses nations (Gog et Magog) pour livrer une guerre à l’Église
et persécuter les fidèles. Ces nations apostates seront rapidement
terrassées par un déluge de feu et l’Église émergera une nouvelle
fois triomphante. Le jugement dernier et la fin du monde seront
alors imminents. Les hommes vivront quotidiennement dans
l’attente jusqu’à l’avènement de notre Seigneur dans les nuées, qui
apparaîtra avec la soudaineté d’un éclair.[4] C’est alors que tous
les peuples seront rassemblés pour le jugement dernier.
Le règne de l’Église sur toutes les nations est prophétisé
quasiment à chaque page de la Sainte Écriture : « Il dominera
d’une mer à l’autre, du Fleuve aux extrémités de la terre. Devant
Lui se prosterneront les habitants du désert, et Ses ennemis mordront la poussière. Les rois de Tharsis et des îles paieront des
tributs; les rois de Saba et de Méroé offriront des présents. Tous
les rois se prosterneront devant Lui ; toutes les nations Le serviront. »[5] « Toutes les nations que Tu as faites viendront se prosterner devant Toi, Seigneur, et rendre gloire à Ton
Nom. »[6] « Son empire s’étendra de plus en plus, et la paix
n’aura pas de fin. »[7] « Son royaume est un royaume éternel, et
tous les rois Le serviront et Lui obéiront. »[8] « Il annoncera la
paix aux nations, et Sa puissance ira d’une mer à l’autre, et depuis les fleuves jusqu’aux extrémités de la terre. »[9]
Les apôtres furent envoyés pour prêcher l’Évangile à toutes les
nations et à toute créature[10], et Saint Paul illustre les œuvres
apostoliques par les paroles du Psalmiste : « Leur voix est allée
vers toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du

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monde ».[11] Peut-on croire que ces prophéties n’aient été accomplies et manifestées que par la conversion de quelques milliers
d’âmes dans les diverses contrées païennes du monde ? Peut-on
admettre qu’un monde plongé dans le paganisme et déchiré par le
schisme et l’hérésie eut été le seul résultat de la mort du Christ sur
la Croix ? De telles présomptions ne doivent être tenues pour
vraies que si, et seulement si, la clôture de l’abîme et
l’enchaînement de Satan doivent être chronologiquement situés
aux tout débuts du christianisme, et si les mille ans du Règne du
Christ doivent être placés avant la défaite de l’antéchrist.
Les prophéties citées précédemment et les centaines d’autres
éparpillées partout dans la Sainte Écriture prouvent de façon certaine que le règne du Christ sera très réellement universel. Après
que les nations de la Gentilité soient revenues à la Foi catholique,
les Juifs aussi, se soumettront enfin au joug de l’Évangile. Saint
Paul affirme la chose très clairement : « c’est qu’une partie
d’Israël est tombée dans l’aveuglement jusqu’à ce que la masse
des Gentils soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il
est écrit : Le libérateur viendra de Sion, et Il éloignera de Jacob
toute impiété. »[12] Saint Paul écrit encore, parlant des Juifs :
« Car si leur rejet a été la réconciliation du monde, que sera leur
réintégration, sinon une résurrection d’entre les morts ? »[13]
Ces prophéties ne seront pas accomplies avant le temps de
l’Antéchrist, puisque le livre de l’Apocalypse indique clairement
qu’il apparaîtra dans un monde parasité par le paganisme,
l’apostasie, le schisme et l’hérésie.[14] Les Juifs encore nonconvertis accepteront l’antéchrist comme Messie et seront ses
auxiliaires dans sa guerre contre l’Église. Ce sera seulement après
la défaite de l’antéchrist et le retour des nations païennes à la Foi
catholique, que les Juifs accepteront le Christ comme leur vrai
Messie. C’est alors que commencera le règne universel du Christ
sur tous les peuples, sur toutes les tribus et sur toutes les langues.
Après la destruction de Rome au temps de l’antéchrist, il ne restera de la ville qu’un tas de ruines, lesquelles deviendront le repaire d’animaux impurs : « Ainsi sera précipitée Babylone, la
grande ville et on ne la trouvera plus jamais. » En prenant en
compte les nombreuses prophéties concernant la future gloire de
Jérusalem, ceci justifie la croyance selon laquelle la Ville Sainte
deviendra la cité des papes et la capitale de la Chrétienté à partir

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de la défaite de l’Antéchrist, jusqu’à la fin du monde. Nous pensons que cette croyance ne s’oppose en rien à la doctrine de
l’Église. Beaucoup de théologiens considèrent que la papauté est
géographiquement liée à l’épiscopat de Rome par institution divine. Cependant, il ne peut s’agir ici d’un article de foi, car on en
trouve trace ni dans la Sainte Écriture, ni dans la Tradition. Il est
un dogme de Foi que le successeur de Saint Pierre est la tête de
l’Église, et dans l’ordre actuel des choses, il est également de Foi
que l’évêque de Rome est le successeur de Saint Pierre.
Le transfert de la papauté de Rome vers Jérusalem pourrait être
acté par le décret d’un concile universel dirigé par le pape, ou encore par une intervention directe de la divine Providence. Les
prophètes de l’Ancien Testament ont prédit la future gloire de
Jérusalem, lorsque celle-ci deviendra à nouveau la Ville Sainte et
la capitale spirituelle du monde, depuis laquelle provient la source
de salut pour tous les peuples. Elle deviendra également la capitale de la nation Juive qui s’y sera réunie à nouveau. Ces quelques
extraits suffiront à établir cette opinion :
« Tressaille de joie et bénis Dieu, maison de Sion, car Il est
grand au milieu de Toi, le saint d’Israël. »[15]
« Chante des cantiques de louange et sois dans la joie, fille de
Sion, car voici, Je viens et J’habiterai au milieu de toi, dit le Seigneur. Des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur en ce
jour-là et deviendront Mon peuple, et J’habiterai au milieu de
toi ; et tu sauras que le Seigneur des armées M’a envoyé vers Toi.
Le Seigneur possédera Juda comme sa part dans la terre sainte,
et il choisira encore Jérusalem. »[16]
« Il y aura un jour unique, connu du Seigneur, qui ne sera ni
jour ni nuit ; et sur le soir la lumière paraîtra. En ce jour-là, des
eaux vives sortiront de Jérusalem, une moitié d’elles coulera vers
la mer d’orient, et une moitié vers la mer d’occident ; elles couleront en hiver et en été. Et le Seigneur sera Roi sur toute la terre :
en ce jour-là Il sera le seul Seigneur, et Son Nom sera le seul.
Tout le pays sera habité jusqu’au désert, depuis la colline jusqu’à
Remmon, au sud de Jérusalem ; et Jérusalem sera élevée, et elle
demeurera à sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu’au lieu
de l’ancienne porte et jusqu’à la porte des angles, et depuis la
tour Hananéel jusqu’aux pressoirs du roi. Elle sera habitée, et il

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n’y aura plus d’anathème ; mais Jérusalem se reposera en sécurité. »[17]
« En ce temps-là on appellera Jérusalem le trône du Seigneur ;
toutes les nations se rassembleront à Jérusalem au nom du Seigneur, et elles ne suivront plus les égarements de leur cœur très
mauvais. »[18]
« Ainsi parle le Seigneur des armées : Je suis revenu à Sion, et
J’habiterai au milieu de Jérusalem ; et Jérusalem sera appelée
ville de la vérité, et la montagne du Seigneur Dieu des armées,
montagne sainte. Ainsi parle le Seigneur des armées : Voici, Je
sauverai Mon peuple du pays de l’orient et du pays du soleil couchant. Je les ramènerai, et ils habiteront au milieu de Jérusalem ; ils seront Mon peuple, et Moi je serai leur Dieu, dans la
vérité et dans la justice. Et alors, de même que vous avez été en
malédiction parmi les peuples, maison de Juda et maison
d’Israël, ainsi Je vous sauverai, et vous serez une bénédiction. Ne
craignez point, que vos mains se fortifient. »[19]
Ces prophéties, ainsi que d’autres très similaires, suscitèrent
dans le cœur des Judéens un désir anxieux pour le réveil glorieux
d’Israël. Ce peuple espérait dans l’arrivée du Messie, meneur
d’une grande restauration. Les apôtres eux-mêmes partageaient
cette attente avec leurs compatriotes. Lorsque notre Seigneur les
informa de l’arrivée prochaine de L’Esprit Saint sur eux, ils dirent : « Seigneur, est-ce en ce temps-ci que vous allez rétablir la
royauté pour Israël ? » Le Christ ne leur répondit pas que leurs
attentes étaient vaines, mais Il dit tout simplement : « Ce n’est pas
à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés
de Sa propre autorité. »[20] Dans les faits, Il leur dit que le
royaume serait restauré pour Israël, mais qu’ils
n’avaient pas à en savoir le temps, car le Père ne l’avait
point révélé.
R. P. Sylvester Berry, L’Apocalypse de Saint Jean,
Partie 3, Chapitre 20, pp. 189-195.
NOTES
[1] 2 Thessaloniciens 2 ; 8.
[2] Note du traducteur : Rappelons-nous une fois encore que le R. P.
Berry écrit tout ceci en 1921.

14

[3] Jean 10 ; 16.
[4] Matthieu 14 ; 37.
[5] Psaume 71 ; 8-11.
[6] Psaume 85 ; 9.
[7] Esaïe 9 ; 7.
[8] Daniel 7 ; 27.
[9] Zacharie 9 ; 10.
[10] Matthieu 28 ; 16, Luc 16 ; 15.
[11] Romains 10 ; 18, Psaume 18 ; 5.
[12] Romains 11 ; 25-26, Esaïe 59 ; 20.
[13] Romains 11 ; 15.
[14] Apocalypse 9 ; 20-21.
[15] Esaïe 12 ; 6.
[16] Zacharie 2 ; 10-12.
[17] Zacharie 14 ; 7-11.
[18] Jérémie 3 ; 17.
[19] Zacharie 8 ; 3, 7, 8, 11.
[20] Actes 1 ; 6-7.
Nota : Même analyse avec Mélanie Calvat, la voyante de La Salette
(1846) :
« Tout, tout annonce que l’Antéchrist est tout prêt à se montrer et
que la paix durable n’arrivera qu’après le passage de cet homme de
mal. Il est donc très difficile aujourd’hui de faire le bien, étant entourés d’ennemis, les sectes et l’indifférentisme des chrétiens quels qu’ils
soient… » (Lettre 28 à Mère Saint-Jean du 31 octobre 1891.)
« Lorsque, il y a quelques années, je parlais de l’Antéchrist, et des
francs-maçons qui lui préparaient son règne, j’étais regardée comme
une illusionnée ! Cependant, on avait les Prophètes ! On avait
l’Apocalypse ! Pourquoi ne lisait-on pas l’histoire véridique de notre
époque ?… On pourra bien être encore surpris par d’autres événements.
« C’est une erreur grande si on veut mettre, fixer la fin du monde
avec la fin de l’Antéchrist. Après la chute temporelle, ou corporelle,
de l’Antéchrist, l’Église fleurira plus éclatante que jamais : tous les
juifs restés vivants embrasseront la Foi ; tous les chrétiens restés
vivants seront renouvelés dans une fois vive ; il n’y aura plus hors de
l’Église Catholique aucune autre religion ni secte, et la paix la plus
belle, la plus universelle règnera pendant des siècles ; après quoi la
Foi de nouveau se refroidira… »
(Lettre 450 au chanoine de Brandt, du 22 avril 1895. Résiac 1978, p. 320.)

15

Avant-Propos de Guillaume Von Hazel
Que ce soit dans les analyses, les exposés ou les controverses,
on aborde ordinairement la question de Vatican 2 et de la révolution moderniste sous le prisme de la théologie dogmatique et du
droit canon. On agit ainsi à juste titre, puisque c’est la voie la plus
certaine et la plus logique pour nous aider à comprendre les implications de ce bouleversement inédit dans l’histoire de l’Église et
de l’humanité.
Or, lorsque l’on cherche à comprendre tout ce qui est arrivé à
l’Église et au monde durant ces soixante dernières années, il me
semble qu’on néglige trop souvent une approche théologique
complémentaire pourtant très estimable et importante : l’exégèse
biblique.
Tout catholique constate que nous vivons présentement une période unique dans l’histoire de l’Église. Mais, même ceux qui n’ont
pas été trompés par les « prodiges menteurs » de Vatican 2, appréhendent le futur de manière diverse. Certains pensent que la
fin du monde est pour demain, quand d’autres cherchent à savoir
comment la Providence divine permettra la fin de « l’éclipse de
l’Église » et le retour d’un vrai pape à Rome. Ces questions provoquent nécessairement quelques désaccords entre les uns et les
autres, puisque nous vivons manifestement en plein mystère
d’iniquité.
Et justement : si la Révélation est close, de nombreuses prophéties bibliques doivent encore se réaliser, en particulier celles qui se
trouvent dans le livre de l’Apocalypse. Ainsi, si la théologie dogmatique nous permet d’être certains du constat actuel, il est plus
que temps pour nous de « scruter l’Écriture », selon le mot de
Saint Jérôme, afin d’appréhender la suite des choses, autant que
Dieu nous le permet. L’étude des parties prophétiques de la Sainte
Écriture permet d’envisager des pistes, d’éclairer des points qui
nous semblent encore obscurs et d’édifier l’âme tout en nourrissant l’intelligence.
Néanmoins, pour étudier la Sainte Écriture, il est absolument
nécessaire de s’en remettre avec prudence et humilité à l’avis des
pères, des docteurs et des théologiens approuvés, tout particulièrement pour les passages de la Révélation dont le sens n’a pas été
encore été fixé par le Magistère. Le pape Léon XIII, d’heureuse
mémoire, enseigne ainsi :

16

« Celui qui professe l’Écriture Sainte doit aussi mériter cet
éloge qu’il possède à fond toute la théologie, qu’il connaît parfaitement les commentaires des saints Pères, des Docteurs et des
meilleurs interprètes. » (Léon XIII, Providentissimus Deus, 1893)
Dans notre époque de confusion et d’apostasie généralisée, le
Livre de l’Apocalypse est probablement la partie de la Bible qui
intrigue et excite le plus l’intérêt des uns et des autres ; non seulement des catholiques, mais aussi des non-chrétiens. On considère généralement que de tous les livres du Nouveau Testament,
le livre de l’Apocalypse est sans nul doute celui qui apparaît le plus
mystérieux, le plus complexe et le plus difficile à interpréter.
C’est à ce titre qu’il nous a semblé très bon et très nécessaire de
procéder à la traduction du commentaire de l’Apocalypse de Saint
Jean par le R. P. Sylvester Berry.
Premièrement, nous sommes assurés de l’orthodoxie du Père
Berry, non seulement en raison de son éminente carrière, mais
aussi par l’avant-propos élogieux et touchant que Mgr. James
Hartley, évêque de Colombus (Ohio), a placé en introduction de ce
livre. Le père Berry est né le 3 Février 1879 et a été ordonné le 9
Juin 1906. Il fut professeur de théologie dogmatique et de philosophie au séminaire de l’université Mount Saint Mary
d’Emmitsburg (Maryland) entre 1922 et 1954. Il est encore honoré
à ce jour dans cet établissement, où une bourse récompensant les
séminaristes les plus méritants porte son nom. Il est décédé le 1er
juillet 1954 et est enterré au sanctuaire national de Notre Dame de
Lourdes qui se trouve à proximité du complexe universitaire. En
plus d’avoir écrit un traité d’ecclésiologie fameux, un manuel de
théologie fondamentale et une étude historique du schisme grec,
le Père Berry était également extrêmement versé dans l’étude biblique, puisqu’il rédigea un commentaire des Psaumes. Comme le
note Mgr Hartley dans son avant-propos, le commentaire du Père
Berry était une initiative « du plus grand intérêt », car « il
n’existait pratiquement aucune étude du Livre de l’Apocalypse en
langue anglaise ». De fait, et comme le remarqua également en
son temps le Père Huchédé, l’étude du livre de l’Apocalypse était
tombée dans une relative désuétude au 19e siècle. Le Père Berry fit
partie de cette génération de théologiens qui contribuèrent à remettre ces études au goût du jour, non sans une certaine prescience, au vu des menaces qui pesaient déjà sur l’Église et qui pavaient la route vers la révolution de Vatican 2.

17

Deuxièmement, le commentaire de l’Apocalypse du Père Berry
a ceci de proprement stupéfiant qu’il prophétise avec une acuité
effrayante l’essentiel des évènements que nous avons vécu depuis
la proclamation de Vatican 2 et la mise en place de l’église conciliaire. En effet, le Père Berry considérait déjà à son époque que le
temps de l’antéchrist était tout proche, et que celui-ci se manifesterait par l’apparition de son faux prophète, lequel serait mis à la
tête d’une fausse église, disposant d’un faux pape, singeant les
sacrements catholiques et capable de réaliser de faux miracles.
Toujours selon le père Berry, cette entité serait mise en place au
cours d’une vacance du siège de Saint Pierre. Le père Berry écrivait tout ceci en 1921, soit plus de quarante ans avant Vatican 2. Il
réitéra ces stupéfiantes prédictions dans son traité ecclésiologique
en 1927 :
« Les prophéties du Livre de l’Apocalypse montrent que Satan
cherchera à imiter l’Église du Christ afin de tromper l’humanité.
Il érigera une église de Satan en opposition à l’Église du Christ.
L’Antéchrist s’y présentera dans le rôle du messie, le faux prophète se présentera sous l’apparence d’un pape et l’on verra alors
apparaître des imitations des Sacrements de l’Église. On verra
aussi des prodiges trompeurs, en imitation des véritables miracles de l’Église. » (R.P. Sylvester Berry, The Church of Christ :
An Apologetic and Dogmatic Treatise, 1927).
Très humble, le Père Berry se défend de tout don de prophétie
ou même de l’honneur d’être appelé un exégète. Mais il est vrai
que le Père Berry ne fit là que résumer une interprétation classique et commune, déjà développée au 8e siècle chez le grand
théologien espagnol Béatus de Liébana, ou plus tard, chez le très
éminent Cardinal Henry Manning.
Troisièmement, le livre du Père Berry nous aide à comprendre
les messages, les prophéties et les très nombreux symboles du
livre de l’Apocalypse de façon simple et synthétique. Le père Berry
ne manque pas aussi de nous rappeler que le livre de l’Apocalypse
n’est pas simplement un livre plein de mystères et de prophéties
qui semblent parfois échapper à notre faible intelligence de mortels : comme tous les livres de la Sainte Écriture, le livre de
l’Apocalypse transmet surtout un très grand nombre de vérités
dogmatiques et morales extrêmement utiles à l’édification spirituelle des croyants de toutes les époques. Ajoutons encore que ce
livre conviendra naturellement à tous les catholiques particuliè-

18

rement férus d’études bibliques, car le Père Berry nous montre
comment symboles et messages du livre de l’Apocalypse renvoient
sans cesse à d’autres prophéties de l’Ancien Testament, où à des
paroles de notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Évangile.
Enfin, je dois avouer une chose au lecteur. Il y encore peu, je
n’avais lu du Père Berry que les passages les plus « chocs » de ses
livres, en particulier les passages qui prédisent de façon si étonnante tout ce qui s’est passé depuis Vatican 2. Or, en traduisant ce
livre et en le relisant à plusieurs reprises, je fus proprement bouleversé par les commentaires de l’éminent théologien, en particulier en ce qui concerne les évènements qui succéderont à la défaite
finale de l’antéchrist, de son faux prophète, et donc, de la fausse
église. Que n’avais-je pas plus tôt profité de la sagesse du Père
Berry ! Car en effet, en plus de nous instruire avec la rigueur et la
sagacité du théologien, le Père Berry nous montre l’un des aspects
les plus importants de l’Apocalypse, à savoir les grandes consolations que le dernier livre de la Sainte Écriture procure au fidèle
qui le lit avec foi et intelligence.
À ce titre, je crois sincèrement que le livre du Père Berry sera un
grand motif de réconfort et d’espérance pour tous ceux qui
s’inquiètent du présent et de l’avenir du monde et de l’Église.
J’ajouterais même que ce livre s’adresse non seulement aux catholiques, mais aussi aux non-croyants, en espérant que cette lecture
contribuera à rapprocher ces derniers de leur Seigneur et Sauveur,
le Roi des Rois, Celui qui est, l’Alpha et l’Oméga, le Lion de Juda,
l’Agneau qui enlève le péché du monde : Jésus-Christ.
Pour les passages de la Sainte Écriture présents dans ce livre,
j’ai principalement utilisé les traductions de la Bible par l’abbé
Glaire et par le chanoine Crampon, en donnant autant que possible priorité à la version de l’abbé Glaire, que j’estime plus précise
et supérieure en maints endroits à celle du chanoine Crampon.

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