On a beau être logé par le Vatican, la patience d’un propriétaire a parfois ses limites. Comme le relate Le Parisien, la Justice doit actuellement trancher une affaire d’expulsion concernant une locataire parisienne, sa sœur et son frère handicapés. La fratrie est logée depuis 1962 au 41 avenue Bosquet (VIIe) dans un immeuble appartenant à l’État souverain du Vatican. Forcément, dans un appartement cossu de 160 m² dans l’un des arrondissements les plus chers de la capitale les loyers atteignent des sommets: actuellement 3700 euros par mois. Selon une enquête menée par France Info en 2017, le Vatican posséderait ainsi pas moins de 500 appartements dans la capitale pour une valeur estimée à 470 millions d’euros.

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Dans cette affaire, les locataires ne versent plus leur loyer à la Sopridex, société qui gère les biens du Vatican à Paris, depuis avril 2015, soit une dette locative de plus de 110.000 euros. Après le décès des parents malades, Mme N. seule locataire valide doit s’occuper de sa sœur et de son frère handicapés et ne parvient plus à faire face depuis qu’elle a abandonné son poste de directrice commerciale. Elle admet volontiers l’idée de déménager pour trouver une solution de logement pérenne mais dénonce l’attitude peu conciliante de son propriétaire.

Un frère en attente d’une greffe de rein

Elle précise ainsi avoir entrepris au plus vite les démarches pour être relogée dans un logement social et malgré l’obtention d’un statut de relogement prioritaire depuis novembre 2017, la situation n’évolue pas. L’expulsion avait été décidée par la justice dès 2016 avant l’obtention en 2018 d’un délai expirant fin août. La crainte de Mme N.? Se retrouver à la rue avec un frère en attente d’une greffe de rein.

L’élément qui envenime les relations entre le propriétaire et le locataire semble être le refus par le Vatican d’accepter le plan de surendettement préconisé pour les locataires. Or sans ce plan, les bailleurs sociaux n’accepteront pas le dossier et le cercle vicieux s’installe. Cité par le Parisien, l’avocat de Mme N., Me Baptiste de Monval, s’étonne faussement de l’opposition du Vatican aux demandes d’obtention d’un nouveau délai avant l’expulsion. «Quand on sait que l’État français rembourse tous les loyers impayés au Vatican depuis avril 2017, on se demande si le Vatican ne s’accommode pas de la situation actuelle», déclare-t-il.