Lérida

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Lleida

Lérida
Lleida (ca)
Lérida (es)
Blason de Lérida
Héraldique
Drapeau de Lérida
Drapeau
Lérida
Vue générale de Lérida. Au fond, la cathédrale de la Seu Vella et le château de la Suda.
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Statut Commune
Communauté autonome Drapeau de la Catalogne Catalogne
Province Province de Lérida Lérida
Comarque Segrià
District judic. Lérida
Budget 151 794 020,77 €[1] (2007)
Maire
Mandat
Fèlix Larrosa (es) (PSC)
2023-2027
Code postal 25.001 à 25.008
Démographie
Gentilé léridan, léridane
Population 143 094 hab. ()
Densité 675 hab./km2
Géographie
Coordonnées 41° 37′ 00″ nord, 0° 38′ 00″ est
Altitude 227 m
Superficie 21 201 ha = 212,01 km2
Distance de Madrid 468 km
Rivière(s) Sègre
Localisation
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Lérida
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Lérida
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Lérida
Liens
Site web www.paeria.cat

Lérida (en catalan et officiellement : Lleida) est une ville et commune espagnole située dans la communauté autonome de Catalogne. Elle est la capitale de la comarque du Segrià, de la viguerie de Ponent et de la province du même nom. En 2022, elle comptait 140 797 habitants[2].

La ville de Lérida, aux portes de l'Aragon, est une étape du « chemin catalan » du pèlerinage vers Compostelle.

Toponymie[modifier | modifier le code]

En Catalogne, la forme Lleida est l'unique toponyme officiel de la ville depuis 1980[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

La ville de Lérida s'est développée autour d'une colline qui domine le Sègre, un affluent de l'Èbre en rive gauche. La colline, connue aujourd'hui comme le Turó de la Seu (« la colline de la cathédrale » en catalan), culmine à 154,65 mètres. Elle est occupée par l'ensemble monumental de la Vieille cathédrale (Seu Vella en catalan).

La ville se trouve par ailleurs à l'ouest de la Dépression centrale catalane, une zone de hauts plateaux entre les Pyrénées et les Pré-Pyrénées au nord et les Cordillères côtières catalanes au sud.

Son centre-ville se trouve à 77 km au nord-ouest de Tarragone.

Représentation cartographique de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Climat[modifier | modifier le code]

Climogramme de Lérida.

Lérida possède un climat méditerranéen à tendance continentale, caractéristique de la vallée de l'Èbre et de la Dépression centrale catalane, et de l'influence des Pyrénées. L'été est chaud et sec, avec des précipitations particulièrement faibles et des températures maximales qui dépassent souvent les 38 °C, tandis que les hivers sont frais et humides avec des brouillards fréquents et des températures minimales au-dessous de 0 °C. La pluviométrie moyenne est de 375 mm par an avec un maximum au printemps et une sécheresse estivale.

Le record de température maximale est enregistré le 7 juillet 2015 avec 43,1 °C. À l'inverse, des températures de moins de 0 °C ont été enregistrées huit jours de suite, entre le 6 et le 13 janvier 1985. Le 8 janvier, les températures sont descendues à -18,0 °C.

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Lérida est habitée depuis au moins l'Âge du bronze, à ses débuts sur la Roca Sobirana (200 mètres d'altitude), sur la rive droite du Sègre.

Antiquité[modifier | modifier le code]

À partir du VIe siècle av. J.-C., elle devint la capitale de la tribu ibère des Ilergetes sous le nom d'Iltirta, se défendit contre l'extension carthaginoise[4], puis fut renommée Ilerda après la conquête romaine et intégrée à la Tarraconaise.

En -49, elle fut le théâtre d'une bataille entre Jules César et Pompée lors de la « Guerre civile de César » (Campagne de Lerida). Lucius Afranius et Marcus Petreius se jetèrent dans la place avec cinq légions, et leur siège par César tel qu'il est raconté par lui-même, constitue l'un des passages les plus intéressants de l'histoire militaire. Afranius et Petreius finirent par capituler, conquis autant par la générosité de César que par sa stratégie. En conséquence de la bataille, la phrase latine videas Ilerdam aurait été utilisée par des gens qui voulaient souhaiter « mauvaise chance » à quelqu'un d'autre.

Sous l'Empire romain, la ville était très florissante, battait sa propre monnaie et reçut le statut de municipe sous Auguste. Elle possédait un pont en pierre sur la rivière (si solide que ses fondations soutiennent un pont moderne aujourd'hui).

À l'époque d'Ausone, la ville était tombée en décadence.

Moyen Âge et Temps modernes[modifier | modifier le code]

Les Maures s'en emparent après un siège qui dure de 716 à 719. Les comtes de Barcelone et d'Urgell la reprennent le . L'année suivante, la ville reçoît la charte de peuplement.

La cathédrale « Seu Vella », bâtiment emblématique de la cité, est érigée de 1203 à 1278. Elle abrite une grande université fondée en 1300, la plus ancienne de la couronne d'Aragon, jusqu'en 1717 quand Philippe V la déplace vers la ville de Cervera.

Au XVIIe siècle, Lérida souffre beaucoup durant la guerre des faucheurs et est le théâtre de trois affrontements. Le , le maréchal de la Mothe l'emporte lors d'une bataille, mais ses forces franco-catalanes sont forcées de se retirer. Elle subit un premier siège qui débute en mai 1646 quand une armée française commandée par le comte d'Harcourt, se positionne devant la ville avant de se retirer le 22 novembre suivant. Le second en mai 1647 est marqué par un nouvel échec pour une armée française, commandée cette fois-ci par Louis II de Bourbon-Condé.

Durant la guerre de Succession d'Espagne, Lérida est à nouveau assiégée en 1707, cette fois-ci victorieusement, par les troupes franco-castillanes.

Elle retrouve toute sa dimension au XVIIIe siècle, mais subit des dommages après des combats lors de la guerre d'indépendance espagnole, au cours de laquelle elle est prise en 1810.

Elle est reliée au réseau ferré espagnol en 1860.

Au XXe siècle[modifier | modifier le code]

La Llotja de Lleida Convention Center.
Aéroport de Lérida-Alguaire.

Lérida servit de point clé pour la défense de Barcelone pendant la guerre civile espagnole et fut bombardée intensivement notamment le , lors de l'attaque de la Légion Condor, devenue tristement célèbre car elle touche l'école Liceu Escolar de Lleida. Trois cents personnes perdent la vie ce jour-là, dont 48 enfants et plusieurs enseignants. La ville est assiégée et bombardée à nouveau en 1938, avant d'être conquise par les forces nationalistes.

Elle compte environ 40 000 habitants en 1940. Après quelques décennies sans croissance de population, elle bénéficie de l'immigration massive des Andalous dans les années 1950 et 1960, qui contribue à son dynamisme. Aujourd'hui, elle abrite des immigrants de 146 nationalités différentes.

En 2007, Lérida est la capitale de l'Année de la culture catalane, cependant que deux musées sont inaugurés dont le « Château templier Gardeny » qui abrite un centre d'interprétation de l'Ordre du Temple.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Lérida est le chef-lieu de la province du même nom, de la comarque de Segrià et de la viguerie de Ponent.

Conseil municipal[modifier | modifier le code]

La ville de Lérida comptait 137 856 habitants aux élections municipales du . Son conseil municipal (en espagnol : Pleno del Ayuntamiento) se compose donc de 27 élus. Les conseillers municipaux de Lérida sont appelés « pairs » (en catalan : paers), le maire portant le titre de « pair en chef » (paer en cap).

Depuis les premières élections municipales démocratiques de , la ville a été dirigée par des maires de gauche et de centre gauche, sauf entre 1987 et 1989.

Maires[modifier | modifier le code]

Mandat Maire Parti Majorité
1979-1983 Antoni Siurana (ca) PSC
9  /  27
1983-1987 Antoni Siurana (ca) PSC
17  /  27
1987-1991 Manel Oronich (ca) CiU
11  /  27
Antoni Siurana (ca) (1989) PSC
12  /  27
1991-1995 Antoni Siurana (ca) PSC
17  /  27
1995-1999 Antoni Siurana (ca) PSC
15  /  27
1999-2003 Antoni Siurana (ca) PSC
14  /  27
2003-2007 Antoni Siurana (ca)
Àngel Ros (2004)
PSC
10  /  27
2007-2011 Àngel Ros PSC
15  /  27
2011-2015 Àngel Ros PSC
15  /  27
2015-2019 Àngel Ros
Fèlix Larrosa (es) (2018)
PSC
8  /  27
2019-2023 Miquel Pueyo (es) ERC
7  /  27
depuis 2023 Fèlix Larrosa (es) PSC
9  /  27

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2022, Lérida comptait 140 797 habitants[5]. Cela en fait la sixième ville la plus peuplée de Catalogne après Barcelone, L'Hospitalet de Llobregat, Badalone, Terrassa et Sabadell, qui font toutes partie de l'aire métropolitaine barcelonaise, et la quarante-septième d'Espagne. Sa population est ainsi comparable à Tarragone, une des trois autres capitales de province catalanes.

Population de Lérida
1717 1787 1857 1877 1887 1900 1910 1920
2 353 10 390 19 627 20 369 21 885 21 432 24 531 38 165
1930 1940 1950 1960 1970 1981 1990 1992
38 868 41 464 52 849 63 850 90 884 109 573 111 825 112 282
1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
114 234 112 035 112 207 112 194 115 000 119 935 125 677 131 731
2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024
137 847 139 834 139 176 138 144 137 856

La ville de Lérida se trouve par ailleurs au cœur d'une aire métropolitaine de 202 413 habitants.

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'université, qui a existé entre 1300 et 1717, a été recréée en 1991.

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

Santé[modifier | modifier le code]

Sports[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

L'agriculture et le tourisme sont les principales activités économiques. Marché agricole. Constructions mécaniques ; textiles ; chimie ; agroalimentaire.

Ouverture de l'aéroport de Lérida depuis le , code aéroport ILD, que trois compagnies aériennes desservent : l'espagnole Vueling et la compagnie low-cost irlandaise Ryanair.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Parc de la Mitjana.
Monuments religieux
La Seu Vella, l'ancienne cathédrale. Cloître.
La Seu Vella, l'ancienne cathédrale. Détail d'une colonne.
  • Cathédrale de la Seu Vella, le monument le plus emblématique ; sa construction commença en 1203, sous la direction de Pere de Coma qui fut le premier maître d'œuvre et l'auteur des plans. Elle fut consacrée sous l'invocation de Santa Maria le . Au XIVe siècle fut achevée la construction du cloître et commencèrent les travaux du clocher qui durèrent jusqu'en 1431. Le cloître gothique trahit des influences maures dans le décor de ses arcades. Cette église fut transformée en garnison jusqu'en 1948. Comme elle avait été désacralisée, une autre cathédrale à Lérida de style plus moderne fut construite. Ce qui fait que Lérida a deux cathédrales.
  • Église Sant Joan de style néogothique (XIXe siècle),
  • Église de Sant Llorenç (XIIe siècle) avec retable (XVIe siècle) et celle de Sant Martí.
  • Église Santa Maria de Gardeny (rattachée au château de Gardeny).
Monuments civils
  • plusieurs édifices médiévaux : Hospital de Santa Maria, palais de la Paeria (siège de la mairie), le château de Gardeny (ensemble installé sur une des deux collines de la ville, formé par le château templier et l'église de Santa Maria de Gardeny)...
  • Parc de la Mitjana, le plus grand parc naturel situé à l'extérieur de la ville.
  • Els Camps Elisis, un jardin dans le style français et romantique anglais avec une grande bâtisse et une zone où sont organisés des concerts et des foires. Il contient la fontaine de la sirène.
  • plusieurs musées et lieux d'art : musée diocésain et régional (Museu Diocesà i Comarcal), musée Morera (peinture), centre d'art de la Panera (art contemporain), salle Cristòfol, salle Mercat del Pla, ou encore l'auditorium municipal Enric Granados.
  • El carrer major, la rue principale (et les rues adjacentes) où se trouvent la majorité des boutiques.
Les quartiers

La ville est divisée en plusieurs quartiers, dont celui du centre historique de Lérida.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Monument représentant Indibil (à gauche) et Mandonio.

Naissance à Lérida[modifier | modifier le code]

Le compositeur Enrique Granados.

Décès à Lérida[modifier | modifier le code]

Culture populaire[modifier | modifier le code]

  • Lérida est le titre d'un titre instrumental de Véronique Sanson, sortie dans son album 7ème, paru en 1979.
  • Au pays de Lérida est une chanson traditionnelle traduite de l'occitan, interprétée entre autres par Michel Hindenoch[8].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Source : Mairie de Lérida.
  2. « Idescat. The municipality in figures », sur www.idescat.cat (consulté le )
  3. Décret 103/1980, du 23 juin 1980, paru au Journal officiel de la Généralité de Catalogne, 16 juillet 1980.
  4. http://www.turismedelleida.cat, "Histoire - Turisme de Lleida".
  5. « Idescat. The municipality in figures », sur www.idescat.cat (consulté le )
  6. (es) « Un joven recibe 1000 euros de la Generalitat por un trabajo sobre Pippi Calzaslargas y el feminismo », sur ELMUNDO, (consulté le )
  7. Agència Catalana del Patrimoni, Generalitat de Catalunya, « L’espectre de les tres gràcies dins l’aura subtil (Le spectre des trois grâces dans l’aura subtile) », sur Visitmuseum · Catalonia museums
  8. « Au pays de Lérida... — Wikitrad », sur discogs (consulté le ).