Depuis la prise de position très ferme du pape François contre une intervention en Syrie, il n’y a presque pas eu de réactions catholiques négatives. Cela se comprend : que le pape soit pour la paix, qu’il s’engage, prêche, prie et fasse prier pour la paix, quoi de plus normal ? Que pourrait-il dire et faire d’autre, aujourd’hui, devant les conflits du monde ? Dans l’affaire syrienne, il a même la chance d’avoir pour lui l’opinion publique des pays démocratiques.
Je voudrais pourtant, nonobstant toutes les profondes raisons spirituelles et universelles que le pape invoque en faveur de la paix, nonobstant le fait que des doutes (restreints !) demeurent sur le responsable de l’utilisation des armes chimiques, dire pourquoi je ne suis pas en harmonie sur ce point avec un pape pour lequel j’ai beaucoup d’admiration par ailleurs.
Une mise au point s’impose d’abord : il n’y aura pas, ou plus, de « bonne solution », c’est trop tard, et c’est déjà une victoire de MM. Assad et Poutine. Ensuite, il ne s’agit absolument pas de faire la guerre, comme en Irak en 2003. Il s’agit au mieux de frappes d’avertissement, non pas pour « punir », mais pour rappeler le droit international. De quelle ampleur – purement symboliques ou destinées à vraiment affaiblir l’armée syrienne ? Cela reste à déterminer, mais c’est en soi une question d’importance : quel intérêt de lancer une attaque si on exclut le renvers
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