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La collaboration de Lech Walesa avec la police communiste ne fait « plus aucun doute », affirment des experts judiciaires

L’ancien leader de Solidarnosc est depuis longtemps accusé par les conservateurs d’avoir collaboré avec les services de sécurité communistes (SB) sous le pseudonyme de « Bolek ».

Le Monde avec AFP

Publié le 31 janvier 2017 à 13h25, modifié le 31 janvier 2017 à 13h25

Temps de Lecture 2 min.

L’ancien président polonais Lech Walesa, à Gdansk (Pologne), le 4 janvier 2016.

S’appuyant notamment sur des expertises graphologiques, les chefs de l’Institut polonais de la mémoire nationale (IPN) affirment mardi 31 janvier que Lech Walesa a collaboré avec la police politique communiste SB au début des années 1970.

De telles accusations ont été formulées dans le passé, et l’ancien président, âgé aujourd’hui de 73 ans, les a toujours démenties vigoureusement, y compris la semaine dernière, lorsque les résultats de cette expertise ont fait l’objet de fuites dans les médias.

En route pour Bogota (Colombie) afin d’assister à une réunion de prix Nobel, Lech Walesa n’a pas commenté personnellement les affirmations de l’IPN. Toutefois, son avocat Jan Widacki a déclaré à la chaîne de télévision Polsat News que « l’affaire n’était pas close aujourd’hui » et qu’il pourrait demander une nouvelle expertise graphologique.

Affaire relancée en 2016

En 2000, un tribunal spécial avait déclaré Walesa innocent de toute collaboration avec la police politique. Le délai légal pour contester cette décision est de dix ans donc cette enquête ne peut être rouverte.

Mais l’affaire a été relancée en février 2016 après la saisie par des enquêteurs de l’IPN du dossier personnel de « Bolek » au domicile de l’ancien ministre de l’intérieur communiste, le général Czeslaw Kiszczak.

Comme Walesa avait nié l’authenticité des documents du dossier, l’IPN a ouvert une enquête sur leur hypothétique falsification par des agents de la SB. C’est dans le cadre de cette enquête qu’il avait demandé leur examen graphologique.

Expertise de l’écriture de « Bolek »

Le procureur général adjoint Andrzej Pozorski, chef de la Commission de poursuite des crimes contre la nation polonaise qui fait partie de l’IPN, a affirmé mardi que la collaboration de Walesa avec la SB « ne faisait plus aucun doute ».

Il a cité plusieurs documents manuscrits attribués à l’ancien président, dont sa déclaration de collaboration avec la SB daté du 21 décembre 1970, signé de son nom et du nom de code « Bolek » et dix-sept reçus pour des sommes d’argent remises à « Bolek » entre le 5 janvier 1971 et le 29 juin 1974, pour un total de 11 700 zlotys (2 703 euros, l’équivalent d’environ cinq salaires mensuels moyens de l’époque). « Bolek » a fourni également à la SB vingt-neuf rapports manuscrits.

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Selon M. Pozorski, l’authenticité de ces documents est démontrée par les experts de l’Institut des expertises judiciaires de Cracovie, qui les ont comparés à d’autres documents manuscrits de Lech Walesa (demandes de passeport, de carte d’identité ou de permis de construire) puisés dans les archives officielles. M. Walesa avait refusé de remettre aux enquêteurs des échantillons de son écriture.

De son côté, le président de l’IPN, Jaroslaw Szarek, a estimé qu’il  n’avait pas l’intention d’effacer Walesa de l’histoire de la Pologne ». Face à la récente vague de soupçons, des partisans de Walesa, mais aussi des historiens, tels les professeurs Andrzej Paczkowski et Jan Zaryn, et même certains de ses adversaires ont estimé que ces accusations ne diminuaient en rien son rôle historique.

Le Monde avec AFP

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