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L’appel pour un congé IVG : « Pour que nos filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire »

TRIBUNE. 32 personnalités, journalistes, avocates, entrepreneurs s'engagent pour la création d’un congé pour les interruptions volontaires de grossesse, après que plusieurs entreprises ont entrepris de créer un congé pour les interruptions spontanées de grossesses, soient, les fausses couches.

La rédaction , Mis à jour le
Illustration. Manifestation en soutien au droit à l'avortement, le 28 septembre 2022 à Paris
Illustration. Manifestation en soutien au droit à l'avortement, le 28 septembre 2022 à Paris Chang Martin/SIPA / © Chang Martin/SIPA

Voici leur tribune. « En décembre, les partenaires sociaux de la branche Syntec ont signé un accord prévoyant un congé de deux jours dédié aux « interruptions spontanées de grossesse », autrement appelées fausses couches, désormais accessible aux salariées du numérique et du conseil. La semaine dernière, le groupe ­Carrefour a suivi à son tour la tendance en accordant à ses ­collaboratrices trois jours de congé dédiés au même motif.

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Cette avancée permet aux femmes concernées de ne pas être pénalisées financièrement par la perte de salaire impliquée par la pose d’un arrêt maladie, en déjouant le délai de trois jours de carence non payés.

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Mais quid de l’interruption volontaire de grossesse, pour laquelle il n’existe toujours pas de congé dédié ? Dans cette situation – qui, pour rappel, est rarement vécue comme un moment de plaisir –, les femmes doivent donc continuer de « se débrouiller » pour s’absenter, autrement dit poser une RTT ou se voir accorder un congé maladie qui les pénalise financièrement.

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L’exclusion de l’avortement volontaire de ce nouveau congé ouvert spécifiquement aux interruptions spontanées de grossesse en dit long sur la politique nataliste française, à mille lieues des préoccupations écologiques portées par la génération Z, qui revoit son ambition en matière de parentalité.

 Ainsi conçu, le parcours d’IVG conserve un goût d’illicite dans le droit du travail, alors qu’il concerne une femme sur trois. 

 

Aussi et surtout, le message politique envoyé aux femmes ayant recours à un avortement volontaire est fort. Dans l’inconscient collectif, près de cinquante ans après sa légalisation, l’IVG résonne encore comme un acte subversif évoquant sexualité débridée ou gestion anarchique de sa fertilité, dans une société qui attend des femmes qu’elles soient organisées et précautionneuses.

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Ainsi conçu, le parcours d’IVG conserve un goût d’illicite dans le droit du travail, alors qu’il concerne une femme sur trois. Que les femmes le sollicitent auprès de leur employeur ou s’abstiennent pour des raisons qui leur appartiennent, un congé dédié légitimerait et affirmerait ce droit fondamental qui s’exerce, aujourd’hui encore, clandestinement vis-à-vis de la sphère professionnelle. Nous voulons que nos filles et petites-filles puissent avorter sans honte ni perte de salaire. »

 


La liste des signataires :
 

Edmée Citroën, journaliste et communicante

Karen Noblinski, avocate

Rachel Flore-Pardo, avocate

Laetitia Vitaud, autrice et conférencière

Judith Aquien, autrice et activiste féministe

Laurent de la Clergerie, président du directoire du groupe LDLC

Audrey Barbier-Litvak, entrepreneure

Flora Ghebali, entrepreneure et autrice

Elise Goldfarb, entrepreneure, créatrice du podcast Coming Out

Julia Layani, entrepreneure, créatrice du podcast Coming Out

Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de Regards

Rosa Bursztein, humoriste

Sophie Fenot, déléguée générale de l’association Force Femmes

Maxime Ruszniewski, entrepreneur, auteur et réalisateur

Zelda Citroën, entrepreneure et consultante

Flora Citroën, artiste

Élisabeth Lenchener, réalisatrice et productrice

Emmanuelle Oudéa, secrétaire générale de Nemow Lab, fondatrice de l’association En Revanche

Laura Cohen, avocate

Constance Guiraud, avocate

Félix Mounier, associé chez Alter Equity

Benjamin Kühn, réalisateur

Radu Mihaileanu, réalisateur

Nina Ramen, entrepreneure

Christian Allouche, entrepreneur

Noé Poyet, directeur financier

Patrick Klugman, avocat

Louise Boulet, avocate

Anne-Sophie Bernadi, journaliste

Marion Waller, philosophe et urbaniste

Margaux Bonopéra, curatrice

Arielle Sibony, autrice et artiste

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