"L'Évangile tel qu'il m'a été révélé"
de Maria Valtorta

© Fondation héritière de Maria Valtorta.

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 3.213. - A Keriot una profezia di Gesù e l'inizio della predicazione apostolica.

 2.213. - At Kerioth, Jesus Speaks in the Synagogue.

 3.213 - En Keriot una profecía de Jesús y el comienzo de la predicación apostólica.

 4.254 - In Kerioth; Jesus spricht in der Synagoge.


Samedi 15 avril 28
(3 lyar 3788)
Kérioth.


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 Jésus prophétise la trahison de Judas.

 Lancement de la prédication apostolique commencée par Judas.


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Ancienne édition : Tome 3, chapitre 75.
Nouvelle édition : Tome 3, chapitre 213.

213
À Kérioth, une prophétie de Jésus et le début de la prédication apostolique.

Le lundi 9 juillet 1945.

430>  213.1 – L'intérieur de la synagogue de Kérioth. Au même endroit où Saül fut allongé mort sur le sol après avoir vu la gloire future du Christ[1]. Au milieu d'un groupe serré émergent Jésus et Judas - les deux plus grands, tous les deux le visage rayonnant, l'un par son amour, l'autre par la joie de voir que sa ville est toujours fidèle au Maître et qu'elle Lui fait pompeusement honneur - il y a d'abord les notables de Kérioth et puis, plus loin de Jésus, mais serrés comme des graines dans un sac, les habitants, et la synagogue est si pleine qu'il est difficile de respirer, bien que les portes soient ouvertes. Et pour faire honneur au Maître, pour l'écouter, ils finissent par créer un désordre indescriptible et un bruit qui empêche d'entendre.         

Jésus supporte tout en silence. Mais les autres se fâchent, font des gestes et crient :   

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431> "Silence !"   

Mais le cri se perd dans le vacarme comme un cri que l'on jette sur une plage pendant une tempête.        

Judas ne fait pas d'histoires. Il monte sur un siège élevé et frappe en plein les lampes suspendues en grappes au milieu d'eux. Le métal creux résonne, et les chaînettes retentissent en se frappant, comme des instruments de musique. Les gens se calment, et on peut enfin entendre parler Jésus.          

Il dit au chef de la synagogue : 

"Donne-moi le dixième rouleau de cette étagère."   

Et l'ayant eu, il le déroule et le présente au chef de la synagogue en lui disant :

"Lis le 4ème chapitre de l'histoire, dans le second livre des Macchabées."          

Obéissant, le chef lit. Et les épreuves d'Onias, et les erreurs de Jason et les trahisons et les vols de Ménélas défilent ainsi devant la pensée des assistants. Le chapitre est terminé. Le lecteur regarde Jésus qui a écouté attentivement.      

 213.2 – Jésus fait signe que cela suffit, et puis il se tourne vers le peuple :          

"Dans la ville de mon très cher disciple, je ne dirai pas les paroles habituelles de mon enseignement. Nous resterons ici quelques jours et je veux que ce soit lui qui vous les dise. Parce que c'est d'ici que je veux que commence le contact direct, le continuel contact entre les apôtres et le peuple. Il a été décidé en haute Galilée et là-bas il y eut une première lueur. Mais l'humilité de mes disciples les a fait rentrer ensuite dans l'ombre parce qu'ils craignent de ne pas savoir faire et d'usurper ma place. Non. Ils doivent le faire et le feront bien et aideront leur Maître. Ici donc, en unissant dans un seul amour les confins galiléens-phéniciens avec les terres de Juda, les plus au midi, des frontières de la Palestine jusqu'aux pays du soleil et des sables, doit commencer la véritable prédication apostolique. Car le Maître ne suffit plus aux besoins des foules et parce qu'il est juste que les aiglons quittent le nid et fassent leurs premiers vols pendant que le Soleil est encore avec eux et que son aile robuste les conduit.       

Pendant ces jours, je serai donc votre ami et votre réconfort. Eux seront la parole et iront semer les graines que je leur ai données. Je ne vous adresserai donc pas d'enseignement public, mais je vous donnerai une chose privilégiée. Une prophétie.  

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432> Je vous prie d'en garder le souvenir pour l'avenir lorsque l'évènement le plus horrible de l'histoire humaine aura voilé le soleil et que, dans les ténèbres, les cœurs pourront être amenés à des jugements erronés. Je ne veux pas que vous soyez induits en erreur, vous qui dès le premier instant avez été bons avec Moi. Je ne veux pas que le monde puisse dire : "Kérioth fut l'ennemie du Christ". Je suis juste. Je ne peux permettre qu'une critique rancunière ou énamourée de Moi puisse, poussée par l'aiguillon de son ressentiment, vous accuser de fautes à mon égard. Dans une famille nombreuse, on ne peut exiger une égale sainteté de tous les enfants et, de la même façon, on ne peut l'exiger dans une ville populeuse. Mais ce serait très opposé à la charité de dire, pour un mauvais fils ou pour un habitant qui n'est pas bon : "Toute la famille, ou toute la ville est anathème".         

Écoutez donc, rappelez-vous, soyez toujours fidèles, et comme je vous aime au point de vouloir vous défendre d'une accusation injuste, vous aussi, sachez aimer ceux qui ne sont pas coupables. Toujours. Quels qu'ils soient. Quelle que soit leur parenté avec les coupables. 

 213.3 – Maintenant écoutez. Il viendra un temps où en Israël il y aura des gens qui pilleront le trésor et trahiront la patrie lesquels, dans l'espoir de gagner l'amitié des étrangers, diront du mal du véritable Grand Prêtre en l'accusant de s'allier avec les ennemis d'Israël et de mal se conduire à l'égard des fils de Dieu. Et pour arriver à leur but, ils seront capables de commettre des crimes dont ils feront porter la responsabilité à l'Innocent. Et il viendra un temps, toujours en Israël où, plus encore qu'au temps d'Onias, un infâme, complotant d'être lui le Pontife, ira trouver les puissants d'Israël et les corrompra avec l'or, et encore plus infâme, de paroles mensongères et, en même temps, déformera la réalité des faits, ne parlera pas contre les fautes, mais au contraire, poursuivant son but indigne, se mettra à changer les coutumes pour avoir plus facilement prise sur les âmes privées de l'amitié de Dieu : tout cela pour arriver à son but. Et il réussira. Oh ! Certainement ! Parce que si dans la demeure même sur le mont Moriah il n'y a pas les gymnases de l'impie Jason, en réalité ils sont dans les cœurs des habitants du mont qui sont disposés à vendre ce qui est bien plus qu'un terrain, leur conscience même.

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433> Les fruits de l'antique erreur sont maintenant visibles et celui qui a des yeux pour voir voit ce qui arrive là où devrait se trouver la charité, la pureté, la justice, la bonté, une religion sainte et profonde. Mais s'il y a des fruits qui déjà font trembler, les fruits nés des semences qu'ils auront jetées ne seront pas seulement objets de crainte, mais de malédiction divine.   

Et nous voilà à la prophétie elle-même. En vérité je vous dis que celui qui a arraché la place et la confiance grâce à un jeu prolongé et astucieux, celui-là livrera pour de l'argent aux ennemis le Souverain Prêtre, le Vrai Prêtre. Trompé par des protestations d'affection, désigné aux bourreaux par un acte d'amour, Lui sera tué en dépit de toute justice.       

Quelles accusations adressera-t-on au Christ, puisque c'est de Moi que je parle, pour justifier le droit de le tuer ? Quel sort sera réservé à ceux qui agiront ainsi ? Un sort immédiat d'effroyable justice. Un sort non pas individuel mais collectif pour les complices du traître. Un sort plus lointain et encore plus effroyable que celui de l'homme que le remords amènera à couronner sa vie de démon par le dernier crime contre lui-même. Ce dernier, en effet, ne durera qu'un instant. L'autre châtiment sera long, effroyable. Trouvez-le dans cette phrase : "et enflammé d'indignation, il ordonna qu'Andronique fût dépouillé de la pourpre et exécuté à l'endroit où il avait commis l'impiété contre Onias
[2]". Oui, la caste sacerdotale sera frappée dans ses enfants en plus que dans les exécuteurs du crime. Et le destin de la masse complice, lisez-le dans ces paroles : "La voix de ce sang crie vers Moi, de la terre. Tu seras donc maudit...[3]". Et c'est Dieu qui les dira à tout un peuple qui n'aura pas su protéger le don du Ciel. Car, s'il est vrai que je suis venu pour racheter, malheur à ceux qui seront des assassins et ne seront pas rachetés, parmi ce peuple qui aura eu comme première rédemption ma Parole.       

J'ai dit. Gardez-en le souvenir. Et, quand vous entendrez dire que je suis un malfaiteur, dites : "Non, Lui l'a dit. C'est l'accomplissement de ce qu'il a indiqué et Lui est la Victime mise à mort pour les péchés du monde".     

 213.4 – La synagogue se vide et tout le monde parle et gesticule à propos de la prophétie et de l'estime que Jésus a pour Judas. 

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434> Les gens de Kérioth sont exaltés par l'honneur que leur a fait le Messie en choisissant la ville d'un apôtre, et précisément de l'apôtre de Kérioth pour commencer le ministère apostolique, et aussi pour le don de la prophétie. Car, si triste qu'elle soit, c'est un grand honneur de l'avoir eue et avec les paroles d'amour qui la précèdent...   

Dans la synagogue, il reste Jésus et le groupe des apôtres. Ou plutôt ils passent dans le jardinet qui se trouve entre la synagogue et la maison du chef. Judas s'est assis, et il pleure.       

"Pourquoi pleures-tu ? Je n'en vois pas le motif..." lui dit Jude.    

"Mais voilà, je ferais bien comme lui. Vous avez entendu ? Maintenant il faut que nous parlions..." dit Pierre.     

"Mais nous l'avons déjà fait sur la montagne. Nous ferons toujours mieux. Toi et Jean en avez été tout de suite capables" dit Jacques de Zébédée pour les encourager.          

"Le pire, c'est pour moi... mais Dieu m'aidera. N'est-ce pas Maître ?" dit André.          

Jésus, qui parcourait des rouleaux qu'il avait emportés avec Lui, se retourne et dit :   

"Que disais-tu ?" 

"Que Dieu m'aidera quand je devrai parler. Je chercherai à répéter tes paroles le mieux que je pourrai. Mais mon frère a peur et Judas pleure."     

"Tu pleures ? Pourquoi ?" demande Jésus.    

"Parce que j'ai vraiment péché. André et Thomas peuvent le dire. J'ai fait des médisances sur ton compte, et Toi tu me récompenses en m'appelant "très cher disciple" et en voulant que j'enseigne ici... Quel amour !"  

"Mais tu ne le savais pas, que je t'aimais ?"   

"Si, mais... Merci, Maître. Je ne médirais plus car je suis les ténèbres et Toi tu es vraiment la Lumière."    

Le chef de la synagogue revient et les invite dans sa maison. Et tout en marchant, il dit à Jésus :     

"Je réfléchis à tes paroles. Si j'ai bien compris, à Kérioth, de même que tu as trouvé un préféré, notre Judas de Simon, tu prophétises d'y trouver un indigne. Cela m'afflige. Heureusement que Judas compensera l'autre..."



"J'y apporterai tout mon effort" dit Judas qui s'est ressaisi.          

Jésus ne parle pas, mais il regarde ses interlocuteurs et fait un geste en ouvrant les bras comme pour dire : "C'est ainsi."

 



[1] Mort du vieux Saül. Cf. EMV 78.8.        

[2] 2 Maccabées, chapitre 4.

[3] Genèse 4,10-11 en parlant de Caïn.