« Hérétique ». Le mot, en ce début du XXIe siècle, sonne comme un coup de bombarde au milieu d’un quatuor à cordes. Il renvoie aux controverses théologiques des premiers siècles, à travers lesquelles la définition de la foi s’est peu à peu affinée, parfois dans la douleur, mais aussi à des combats intellectuels et politiques dont l’Église catholique – et parfois la société tout entière – se ressent encore aujourd’hui.
En rendant publique le 23 septembre une longue lettre qu’ils avaient envoyée au pape François le 16 juillet dernier, et restée selon eux sans réponse, les 62 signataires de la « Correction filiale concernant la propagation d’hérésies » ont donc décidé de risquer la fausse note pour faire pression sur Rome, afin que leurs arguments soient discutés publiquement. La première partie de la lettre justifie théologiquement la légitimité d’une telle critique adressée au pape, par « la loi naturelle, la loi du Christ et la loi de l’Église ». L’idée générale étant que les fidèles catholiques ont le devoir d’alerter le pape l
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