6.7.6 Le vœu de Louis XVI (1754-1793)

De l’ouvrage « le Sacré Cœur et la grande guerre », pages 33 et 34 :

« L’influence spirituelle des Eudistes sur la famille royale continue sous Louis XVI avec le Père Hébert, supérieur général des Eudistes et confesseur de Louis XVI.

Au moment ou la Révolution met en péril les institutions royales, le prêtre montre au prince le Coeur de Jésus comme un dernier refuge où puisse s’abriter la France et son roi.

Louis XVI est réservé de Dieu pour expier les fautes de ses pères et de la nation française.

Emprisonné au Temple, ayant perdu tout pouvoir, le Roi écrit en 1792 une lettre sans date intitulée : "Voeu" par lequel Louis XVI a dévoué sa Personne, sa Famille et tout son Royaume, au Sacré-Coeur de Jésus. Dans une "Prière", le Roi reconnaît ses faiblesses politiques et en appelle à la fois au "divin rédempteur", au "Coeur de Marie", à "l’ assistance de Saint Louis".

Le "Voeu" est lié à ce que Louis XVI "recouvre sa liberté". Il s’engage à révoquer la Constitution civile du Clergé du 24 août 1790, à établir, "une fête solennelle en l’honneur du Sacré-Coeur de Jésus, laquelle sera célébrée à perpétuité dans toute la France, le premier vendredi après l’octave du Saint-Sacrement en réparation des outrages et profanations commises [...] pendant le temps des troubles".

Louis XVI promet d’ériger une église, une chapelle ou un autel "dédié au Sacré-Coeur de Jésus", de consacrer sa personne, sa famille, son royaume avec promesse de donner à tous ses sujets "l’exemple du culte et de la dévotion qui sont dus à ce Coeur adorable" et de renouveler ce voeu chaque année le jour de la fête du Sacré-Coeur.

Enfin, faisant allusion au "miracle éclatant qui arrêta dans une de nos villes le fléau de la la peste", le roi consacre la France au Sacré-Coeur : "O Coeur de Jésus, nous vous offrons notre patrie toute entière et les coeurs de tous vos enfants".

Ce voeu, balayé dans la tourmente anticléricale, ne peut être réalisé. La Révolution traque les croyants. Au cours des massacres de septembre (1792) de nombreuses victimes portent des images représentant deux coeurs percés de flèches dans une couronne d’épines, surmontés d’une croix, avec pour inscription : "Coeurs-Sacrés, protégez-nous !" ».