Le réseau 5G maîtrisé par la Chine, une menace pour les systèmes informatiques occidentaux

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Ancien ministre de la sécurité au Royaume-Uni sous Gordon Brown, ancien chef d’état-major de la marine britannique, l’amiral Lord West vient d’expliquer à la presse que les sociétés chinoises maîtrisant le réseau 5G pourraient bien fournir à Pékin une porte d’entrée vers les systèmes informatiques des infrastructures du pays au point de lui permettant d’en prendre le contrôle. Et ce qui vaut pour le Royaume-Uni vaut évidemment aussi pour l’ensemble des systèmes informatiques occidentaux.
 
« Dans le pire scénario, nous pourrions être exposés à une grande vulnérabilité dans quantité de domaines », a déclaré Lord West, faisant remarquer que l’ensemble des communications pourraient être piratées, voire coupées : « Par exemple, la Chine pourrait subitement stopper les algorithmes qui font fonctionner les grilles horaires des trains… Il suffit d’imaginer le chaos qui s’ensuivrait. »
 
La Chine possède actuellement un avantage dans le domaine du développement du 5G, une technologie mobile Internet de nouvelle génération qui permet une plus grande vitesse de téléchargement et de meilleures connexions réseau. Déjà en test au Royaume-Uni, la 5G est vantée pour ses capacités inédites, prometteuses d’une accélération de la création de « villes intelligentes » où tout serait en réseau, depuis le fonctionnement des feux de croisement jusqu’aux voitures sans chauffeur.
 

La Chine fait partie des leaders mondiaux des équipements mobiles 5G

 
Quel en est donc le risque ? Le flicage des dispositifs informatiques : récemment, des informations ont circulé sur la capacité de l’Armée de libération du peuple de la Chine (l’armée communiste, pour faire court) à infiltrer des sociétés aux Etats-Unis au moyen de minuscules dispositifs d’espionnage implantés sur des cartes mères à travers le pays. La Chine se servirait donc des composants exportés en Occident pour y cacher des engins communicants. Ou actionnés à distance ?
 
Lord West appelle à une meilleure conscience de cette menace, assortie de mécanismes pour avertir les pouvoirs publics britanniques des risques constatés. Il ne va pas jusqu’à demander une interdiction totale… au contraire de l’Australie, qui a carrément banni l’importation de tout équipement 5G des constructeurs chinois Huawei et ZTE pour cause de risques pour la sécurité nationale.
 

Menace sur les systèmes informatiques occidentaux de gestion des infrastructures nationales

 
Les mêmes multinationales chinoises sont sous le coup d’une interdiction de fournir leurs équipements au gouvernement fédéral des Etats-Unis. Les opérateurs de télécommunications britanniques ont reçu une simple mise en garde relative aux équipements ZTE. Une étude gouvernementale sur l’infrastructure mobile Huawei a conclu en juillet à l’existence d’une « assurance toute relative » par rapport aux menaces potentielles que présentent ces équipements pour la sécurité nationale.
 
Les risques posés par une possible interférence chinoise concernent aujourd’hui des services aussi fondamentaux et sensibles que des transports ferroviaires et la fourniture d’énergie. L’ancien ministre conservateur Nick Bowles a donc posé la question : « Sachant tout cela, sommes-nous réellement à l’aise avec l’idée que la Chine soit impliquée dans la construction des nouvelles générations de centrales nucléaires au Royaume-Uni ? »
 

Anne Dolhein