Une lettre "interne" sur l'état de l'Eglise catholique à Bruxelles et ses défis futurs

Mgr Jean Kockerols, auxiliaire pour Bruxelles de l'archevêque de Malines-Bruxelles.

© KRISTOF VAN ACCOM - BELGA

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Par Belga News

La Région bruxelloise comptait jusqu'il y a peu 110 églises. Le contexte particulier d'une ville comme Bruxelles où d'autres convictions et religions ont aussi leur place, et l'argument des coûts de gestion des lieux de culte ont poussé la hiérarchie de l'Église à s'interroger sur la façon de répondre au mieux aux défis que pose cette nouvelle situation.

Mgr Jean Kockerols, auxiliaire pour Bruxelles de l'archevêque de Malines-Bruxelles, détaille dans une lettre pastorale sur l'Église dans la ville, ainsi que dans une note de politique générale, la vision de l'Église à ce sujet.

"L'Église à Bruxelles fait face à des défis qui évoluent en parallèle avec ceux posés à la Région", souligne Mgr Kockerols. "Il faut faire avec moins de gens, moins de moyens. Mais il faut aussi tenir compte du fait que l'Église est autre. Elle évolue et développe sa présence dans la ville d'une autre façon."

Mgr Kockerols insiste aussi sur la nécessité du "travail ensemble" qui doit être mené par les paroisses. "Il faut des projets communs. La question du lieu de culte se pose dans ce cadre-là."

Envisager des réaffectations d'églises s'impose désormais. La note de politique générale évoque un "usage mixte" des paroisses, notamment via des activités d'ordre culturel lorsque le culte n'y est pas célébré.

Il y a aussi la possibilité d'affecter un lieu à une communauté catholique d'origine étrangère. "C'est le cas de Notre-Dame de la Chapelle mise à la disposition d'une paroisse polonaise", indique Mgr Kockerols.

Dans certains cas, un lieu de culte peut aussi se voir confié à une communauté chrétienne non-catholique. "Je pense ici à l'église Saint-Paul à Uccle (Stalle) dont l'affectation est partagée avec une paroisse orthodoxe roumaine", poursuit Mgr Kockerols.

"Mais quand rien de tout cela ne peut être mis en œuvre, il reste la solution de la désacralisation du lieu de culte, un acte juridique par lequel le lieu ne sert plus au culte mais désormais à un usage profane qui ne s'avère pas inconvenant... Pas question d'un dancing, par exemple", note encore Mgr Kockerols. "Nos priorités à cet égard vont au logement/habitat ainsi qu'à l'enseignement. Saint-Vincent de Paul à Anderlecht a été cédée pour l'installation d'une école et il y a un projet de réaffectation partielle en logements pour Saint-Hubert à Boitsfort."

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