Il brûle un feu et renverse un enfant de 4 ans puis insulte sa mère

Voilà un prévenu qui agace passablement la présidente du tribunal correctionnel de Nice, Laurie Duca. Il faut dire que Marouane C., né à Nice en 1992 a déjà un joli palmarès à son actif. Pas moins de 18 condamnations déjà. Pour outrage, rébellion, menace, vol, usage et détention de stupéfiants…

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Stéphanie Gasiglia Publié le 16/07/2018 à 20:43, mis à jour le 16/07/2018 à 20:43
Le palais de Justice de Nice. Photo François Vignola

Il l'agace, mais elle se contient. D'autant que l'affaire qui a conduit le jeune homme, lundi, pour la 19e fois devant un tribunal est "grave", souffle la présidente face à un prévenu en comparution immédiate qui n'a pas l'air de réaliser.

Le 13 juillet, Marouane C. a, vers 18 heures, brûlé à scooter un feu rouge boulevard de Cessole, percuté un enfant de quatre ans et demi et s'est montré agressif envers la mère du garçonnet.

Puis, il a insulté et menacé de mort les trois policiers venus l'interpeller avenue Cyrille-Besset alors qu'il tentait de rentrer chez lui. Des menaces réitérées lors de sa garde à vue à Auvare. Morceaux choisis: "Je vais te niquer ta race, vous ne savez pas qui je suis. Vous êtes morts. T'es un homme mort"…

Quant à Victor, le bambin qui a été projeté devant les yeux de sa maman, il devra porter une attelle pendant trois semaines.

"Je regrette", glissera, sans conviction, Marouane C., grosses lunettes, crête blonde platine aplatie. "C'est un accident"

"Encore heureux", lâche avec fougue Laurie Duca. "Encore heureux que vous n'avez pas fait exprès de renverser un enfant. »

"Peur d'avoir chaud aux fesses"

La présidente cherche à comprendre. Pourquoi le prévenu n'est pas resté auprès de l'enfant et a tenté de rentrer chez lui. Pourquoi, encore, il a essayé de cacher sa plaque d'immatriculation avec une serviette de plage.

"J'ai mis une serviette parce que la selle était trop chaude", se justifie-t-il. Laurie Duca se crispe: "S'il vous plaît trouvez autre que chose que j'ai eu peur d'avoir chaud aux fesses. D'autant que la serviette n'était pas là lorsque vous avez percuté l'enfant."

Autre problème, Marouane C. n'est pas resté sur le lieu de l'accident. "Parce que je n'ai pas réfléchi. Mais j'aurai dû. Cette nuit en prison j'y ai réfléchi", argumente-t-il. La présidente tente aussi de lui faire expliquer son "comportement agressif."

Envers la mère: "Vous hurliez, vous étiez agressif." Et surtout envers les policiers, parties civiles dans le dossier. "Je me suis enflammé car ils ont touché à ma mère."

Lorsqu'il a été interpellé au pied de son domicile, sa maman s'en est mêlée. "Personne n'a touché à votre mère", le reprend Laurie Duca, vidéos des caméras de surveillance à l'appui.

Elle l'interroge encore: "Mais c'est grave ou pas ce que vous avez fait?". "Oui", répond le prévenu. Qui essaie quand même d'expliquer que l'enfant aurait traversé de manière inconsidérée. À sa défense Me Guerino.

Pas question pour lui de plaider la relaxe, il a bien compris qu'il n'en sera jamais question. Le procureur adjoint Brigitte Funel vient juste de réclamer deux ans de prison.

Sans pincettes pour un individu "à l'attitude inadmissible qui est passé à la vitesse supérieure". "C'est un dossier noir", convient l'avocat de Marouane C.

Mais il veut y voir "quelques lumières". L'agressivité de son client envers la mère de famille? "C'est son humanité qui est ressortie. Il a eu peur.'

Le départ de l'affaire: "Quelque chose d'accidentel."

La demande de l'avocat: "Laissons-lui une dernière chance. Il a besoin d'un suivi pour mettre un terme à sa violence. Deux ans ? Ce n'est pas la solution. Un an avec bracelet électronique serait peut-être plus propice."

Un avocat qui n'a pas été entendu, même si le tribunal s'est montré plus clément que les réquisitions du parquet, en condamnant Marouane C. à 14 mois de prison ferme.

Il a été condamné aussi à verser 2.000 euros de dommages et intérêts pour l'enfant percuté. Deux fois 800 euros et 1.000 euros pour les policiers.

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Nice-Matin

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