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Saints du Jour - Saint Cyrille et Saint Méthode - La secte conciliaire fête les deux saints le 14 février depuis 1970 et les Catholiques ont assigné leur fête au 5 juillet en 1880 et au 7 juillet en 1897.

Les Slaves, issus de la grande famille indo-aryenne et que l'on voit, au commencement de leur histoire, occupant la plaine de l'Europe occidentale, entre le Don, le Dnieper et la Vistule avaient, dès la fin du IIème siècle de l'ère chrétienne, pénétré déjà dans l'empire romain. A partir du Vème siècle, non seulement ils envahirent l'ancienne Dacie et la péninsule des Balkans, mais ils étaient encore fort nombreux même en Béotie, en Attique ;
et ils fournissaient à l'empire des fonctionnaires, des généraux, peut-être des empereurs, si Justin et Justinien étaient Slaves d'origine.
Il est probable que tel était un grand fonctionnaire impérial nommé Léon, dont la famille, aux premières années du lXème siècle, était fixée à Thessalonique, aujourd'hui Salonique. C'est dans cette ville que lui naquirent, à peu d'années de distance, deux fils, Méthode et Constantin, les futurs apôtres des Moraves. Nul lieu n'était plus favorable pour les former à leur mission providentielle : Thessalonique était cosmopolite. Sa population, mêlée d'Orientaux et d'Occidentaux, renfermait de nombreux éléments slaves ; les environs en étaient peuplés. Leurs moeurs, leur langue, si les deux frères n'y furent pas formés dans la famille, leur devinrent aisément familières. Le premier, doué des qualités qui font le bon administrateur, se destina d'abord à la carrière qu'avait parcourue son père. Il fut gouverneur de la Province slave, sans doute la Thessalie, Mais au bout de quelques années, dédaigneux du monde et de ses grandeurs, il se retira dans une laure du mont Olympe, pour y mener la vie ascétique. Constantin, ami de l'étude, de la méditation solitaire, fut élevé à la cour de Constantinople, compagnon d'études du futur empereur Michel III et disciple de Photius. Sous les meilleurs maîtres, il s'était adonné à la poésie, à l'histoire, aux mathématiques. On l'appelait le Philosophe.
Les honneurs l'attendaient par la faveur de l'impératrice Théodora, qui l'aimait comme un fils ; le grand logothcle, — le premier ministre, — Théoctite, projetait de le prendre pour gendre. Mais Constantin avait d'autres vues : il courut se cacher dans une île de la mer de Marmara, au fond d'un monastère.
Il y reçut le sacerdoce. Puis, retrouvé, rejoint, il dut accepter de l'empereur, son ancien condisciple, une chaire de philosophie à Constantinople.
A ce moment où les Barbares pacifiés n'offraient plus de danger pour l'empire, deux ennemis redoutables disputaient les âmes à l'Église : le mahométisme, qui les séduisait par sa science, le judaïsme, saisi d'une crise de prosélytisme. Pour combattre le premier, Michel eut recours à Constantin ; il l'envoya à Bagdad, où il eut la gloire de donner la preuve brillante que les savants chrétiens ne le cédaient en rien aux savants musulmans. Revenu, une seconde mission lui fut dévolue, cette fois en compagnie de Méthode : ils allèrent ensemble arrêter le péril juif qui menaçait la nation des Khazares, riverains de la mer Noire. Non seulement ils sauvèrent sa foi, mais encore la décidèrent à contracter une alliance avec les Grecs. Mais Constantin prit là les premiers germes de la maladie dont il devait mourir quelques années plus tard.
Ils revenaient à peine, lorsqu'en 862 l'empereur Michel reçut une ambassade de Rostislav, le chef ou duc des Moraves, peuplade slave établie dans le bassin de la Morava et sur le versant méridional des Karpathes. Pressés par les Allemands, qui, avec la foi chrétienne, prétendaient leur imposer leur joug, les Moraves se tournaient vers Constantinople. « Nous autres Slaves, disaient-ils, nous sommes un peuple simple et nous n'avons personne pour nous enseigner la vérité. Désigne-nous donc, généreux monarque, un homme capable de nous parler selon la raison : car c'est de chez vous que part la foi saine, pour se répandre dans l'univers entier. » Michel ne pouvait laisser passer l'occasion d'étendre son influence sur ceux qui l'invoquaient. Il s'adressa aux deux frères, dont il savait le zèle apostolique. Sans hésiter ils partirent.
Les Moraves les accueillirent avec une extrême faveur. La douceur, les mœurs polies, le désintéressement de leurs nouveaux apôtres contrastaient vivement avec le brutal prosélytisme des Allemands. La beauté grave de la liturgie et des chants hellènes, et surtout l'emploi de la langue slavonne, qu'ils connaissaient à fond et dont ils se servaient même dans les offices liturgiques, leur firent une popularité qu'ils tournèrent, avec un succès rapide et complet, au bien de la foi chrétienne.
Constantin même inventa rapidement un système d'écriture phonétique ; il s'en servit pour fixer la traduction des Livres saints qu'il entreprit dans la langue du pays. Ainsi fut-il le créateur véritable de la littérature slave : avec son instrument il lui donnait sa première œuvre.
Mais bientôt les Allemands s'alarmèrent, craignant de voir les Moraves leur échapper pour se rattacher à l'empire byzantin. Louis le Germanique, à la tête d'une armée, vint resserrer les liens prêts à se détendre. Rostislav dut renouveler son serment de vassalité. D'autres adversaires ne tardèrent pas à se lever. Méthode et Constantin étaient partis pour l'Italie, où ils désiraient, n'étant l'un ni l'autre évêque, faire ordonner prêtres quelques-uns de leurs compagnons d'apostolat. Ils y étonnèrent par l'usage qu'ils faisaient du slavon dans la célébration des mystères ; puis ils furent dénoncés au pape : « Il n'y avait eu, disait-on, d'employées sur l'écriteau de la croix de Jésus, et par conséquent de consacrées, que les langues hébraïque, grecque et latine ; il était par suite défendu d'en employer une autre pour le service divin. » Ils vinrent donc à Rome pour s'y justifier. Heureusement le pape Hadrien II, ravi des récits qu'ils lui firent de leur apostolat, les approuva et confirma leurs usages. Il ordonna prêtre Méthode et s'apprêtait à sacrer Constantin évêque. Mais celui-ci était arrivé au terme de ses travaux et mûr pour la récompensé. Consumé par la maladie qu'il avait rapportée de sa mission chez les Khazares, il se retira dans un monastère de la Ville sainte et mourut bientôt, après avoir fait sa profession monastique : il y avait pris le nota de Cyrille, sous lequel il est honoré aujourd'hui. On était à Tannée 869. Le Saint n'avait que quarante-deux ans.
A sa place, Hadrien consacra Méthode et lui permit de retourner à sa mission, en le bénissant affectueusement. Mais la Moravie lui était fermée : une révolution fomentée en 870 par le neveu de Rostislav, Svatoplucte, avait détrôné le vieux souverain.
Livré aux Allemands, on lui creva les yeux et on l'enferma dans un monastère. Le pape releva donc pour Méthode le grand évêché de Pannonie et de Sirmie, voisin de la Bavière. C'est là que l'apôtre devait livrer ses derniers combats. Car dans ce pays, déjà évangélisé par les Allemands, il excita de nouveau l'étonnement, quand on le vit célébrer en slavon, et fut encore en butte à l'opposition. Dans une question où se mêlaient des traditions respectables, mais aussi des calculs politiques et des jalousies trop humaines, il ne pouvait servir à rien d'invoquer des arguments théologiques ; attendre une solution de Rome avant de rien décider, était également prétention, — très légitime sans doute, — mais intolérable à des adversaires de parti pris. Les Bavarois eurent tôt fait de réunir un pseudo-concile où Méthode fut traité de la plus indigne façon par les évêques de Passau et de Salzbourg. Après qu'on l'eut insulté, frappé de coups de poing et de soufflets, menacé d'une cravache, on l'enferma dans une prison où, deux ans, il demeura, exposé à toutes les intempéries, subissant les plus odieux tourments. Cependant on le dénonçait à Rome. Le pape Jean VIII lui rendit justice, le fit mettre en liberté, rétablir dans ses droits. En 878, il permit derechef l'usage de la liturgie slavonne.
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La secte conciliaire fête les deux saints le 14 février depuis 1970 et les Catholiques ont assigné leur fête au 5 juillet en 1880 et au 7 juillet en 1897.