evangelizo.org Per Ipsum « Domine, ad quem ibimus? Verba vitae aeternae habes. » Jn 6,68

Samedi 30 Octobre 2021

De la Sainte Vierge (Salve sancta parens)


Bx Ange d'Acri († 1739)


Évangile selon saint Luc 11,27-28.


En ce temps-là, tandis que Jésus parlait à la foule, une femme élevant la voix du milieu de la foule, lui dit : Heureux le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées !
Mais il lui dit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! "



Extrait de la Bible catholique traduite par le chanoine Crampon

Saint Bède le Vénérable (v. 673-735)
moine, docteur de l'Église
Homélie sur St Luc ; L. IV, 49 (trad. rev. Tournay)


« Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent »

Heureuse mère en vérité qui, selon l'expression du poète, « a enfanté le Roi qui régit ciel et terre à travers tous les siècles. Elle a les joies de la maternité et l'honneur de la virginité. Avant elle on n'a pas vu de femme pareille, et on n'en verra pas après elle » (Sedulius). Et pourtant le Seigneur ajoute : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent ».

Le Sauveur donne au témoignage de cette femme une confirmation magnifique. Non seulement il déclare bienheureuse celle à qui il a été donné d'enfanter corporellement le Verbe de Dieu, mais bienheureux aussi tous ceux qui s'appliqueront à concevoir spirituellement le même Verbe par l'écoute de la foi, à l'enfanter et à le nourrir soit dans leur cœur, soit dans celui des autres, le gardant présent en pratiquant le bien.
« Heureuse la mère qui t'a porté et qui t'a nourri de son lait. »

Grande est la dévotion, grande est la foi qui s'expriment dans cette parole de la femme de l'évangile. Tandis que les scribes et les pharisiens mettent le Seigneur à l'épreuve et le blasphèment, devant tous cette femme reconnaît son incarnation avec une telle loyauté, elle la confesse avec une telle assurance, qu'elle déjoue la calomnie de ses contemporains et la fausse foi des hérétiques à venir.

Offensant les œuvres de l'Esprit Saint, les contemporains de Jésus niaient qu'il soit vraiment Fils de Dieu, consubstantiel au Père. Dans la suite, des hommes ont aussi nié que Marie toujours vierge ait, par l'opération de l'Esprit Saint, fourni la substance de sa chair au Fils de Dieu qui devait naître avec un vrai corps humain ; ils ont nié qu'il soit vraiment Fils de l'homme, de même nature que sa mère.

Mais l'apôtre Paul dément cette opinion lorsqu'il dit de Jésus qu'il est « né d'une femme, soumis à la Loi » (Ga 4,4). Car, conçu du sein de la Vierge, il a tiré sa chair non du néant, ni d'ailleurs, mais du corps de sa mère. Autrement il ne serait pas exact de l'appeler vraiment Fils de l'homme.