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François Wolton interchangeables : rigolade assurée !!!

Dominique Wolton animera une conférence demain sur ses entretiens avec le pape

par Isabelle Barnérias de La Montagne, le 27/02/2018

Dominique Wolton, sociologue spécialiste des médias et de la communication, a pu échanger avec le pape François à douze reprises au Vatican.

Le sociologue Dominique Wolton a répondu à l’invitation du sous-préfet de Saint-Flour, Serge Delrieu, pour venir animer une conférence sur ses entretiens avec le pape François. Interview.

Dans son dernier ouvrage, Politique et société, paru en septembre dernier, le sociologue français et directeur de la revue internationale Hermès, Dominique Wolton, retrace les douze entretiens que le pape François lui a accordés. « Un dialogue inédit, extrêmement rare. C'est la première fois dans l'humanité qu'un pape parle avec un universitaire, librement » explique-t-il.

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- Sociologue de formation et auteur de nombreux ouvrages, vous êtes reconnu comme étant un spécialiste des médias et de la communication. Qu'est-ce qui vous a amené à écrire un ouvrage sur le pape François ?

- Pas sur le pape ! Avec le pape. Je suis spécialiste des théories de la communication, donc ce qui m'intéressait dans ce pape, c'est une rupture dans l'histoire de l'Église. Car c'est le premier pape non européen, le premier pape latino, le premier pape jésuite et très vite il s'est imposé avec une capacité de communication extraordinaire. Il a eu un succès mondial, très net, avec un franc-parler compréhensible par tout le monde. Et ça, je crois que c'est quand même unique au monde d'être capable de faire ça en si peu de temps.

Comme il parle très nettement des questions de politique, j'ai voulu faire un livre en tant que chercheur (*), pour comprendre comment un pape est capable de parler de mondialisation, pour la première fois et de manière aussi crue.

- A qui s'adresse ce livre ?

- Ce livre intéresse peut-être plus les athées et les agnostiques que les croyants. En tout cas au moins autant. Car c'est un livre qui est très accessible dans le dialogue. On parle de tout et quand on n'est pas d'accord, on n'est pas d'accord. Ce qui est complètement inhabituel dans un livre avec le pape. Et c'est ça l'intelligence de cet homme, accepter la rencontre humaine aussi longtemps, car un an c'est long.

- Quand l'avez-vous rencontré pour la première fois. Et où ?

- Il y a un peu plus d'un an, chez lui, à Sainte-Marthe. Puis, j'ai fait douze entretiens. J'avais envoyé mon CV et une lettre d'intention au Vatican, et le projet du livre. Ça a dû plaire et le Vatican m'a répondu "vous avez rendez-vous avec le Saint-Père tel jour, telle heure". J'étais content mais inquiet. Et on s'est très bien entendu tout de suite. Ce qui était quand même invraisemblable comme rencontre. Car, moi je suis un universitaire, un laïc, un agnostique, un enfant de 1905, je ne suis pas curé, je ne suis pas catho, je ne suis pas journaliste… et je ne suis pas Italien. Mais ça a marché tout de suite car ce pape a une liberté d'esprit, de non-conformisme, une liberté de parole, il est très engagé dans la politique… En fait, il applique les Évangiles en permanence en disant qu'il faut s'occuper des pauvres et que les riches ont des responsabilités.

- Est-ce qu'il s'est rendu très disponible ?

- Ah oui ! De manière incroyable. Je n'en revenais pas. Je rentrais au Vatican, j'avais rendez-vous directement avec le pape seul. Il y avait bien sûr des questions de sécurité, mais une fois que cette question-là était franchie, il n'y avait pas de protocole. Dix fois moins de protocole que pour des politiques dans le monde.

- Que diriez-vous de lui ?

- C'est d'abord un homme qui a une foi exceptionnelle, c'est normal mais parfois ça se voit plus ou moins et là ça se voit, avec un amour de l'humanité incroyable. Par contre, il n'a aucune illusion sur l'homme et une forte révolte contre les injustices économiques et sociales. Il a la volonté à la fois d'aider les pauvres et de développer l'Église catholique au niveau mondial. Donc, c'est vraiment le premier pape de la mondialisation. Ce qui est complètement original.

- Que vous a-t-il appris ? A-t-il fait de vous un religieux ?

- Non. Sur le plan personnel, il y a une question qui relève de ma conscience mais rien de fondamental n'a changé. Il ne m'a pas fait devenir catho pratiquant, il ne m'a pas donné l'envie d'être curé.

Ce qu'il m'a appris, c'est d'abord la grande intelligence de l'Église catholique.
Il est obsédé par la paix et par le fait de dialoguer, dialoguer, dialoguer. Il dit tout le temps : "il faut mettre des ponts et jamais dresser des murs".

- C'est une rencontre qui vous aura marqué ?

- Si elle ne m'avait pas marqué, ce serait vraiment inquiétant !

- Vous venez animer une conférence sur ces entretiens mercredi à Saint-Flour. Mais pourquoi avez-vous accepté l'invitation de Serge Delrieu ?

- D'abord pour des raisons amicales. Mais j'ai aussi des liens avec la région car j'ai une maison de famille dans l'Aubrac. Je connais bien Saint-Flour, c'est une ville magnifique et j'aime aussi beaucoup le Massif central qui est à mon avis une région essentielle pour comprendre l'histoire de France.

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(*) Dominique Wolton est directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication.

Pratique. Demain, à 18 h 30 au lycée agricole de Volzac. A l'issue de la conférence, l'auteur dédicacera ses livres.

Source : www.lamontagne.fr/…/dominique-wolto…

>>> Propos hallucinants de François dans "Politique et société" -1-

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