L'erreur commune de Charles Maurras et Marine Le Pen

Certes les deux personnages sont bien différents. Maurras, un grand intellectuel et Marine Le Pen, finissant par prendre la relève de son père et qui donc entrera en politique un peu par le hasard des cartes distribuées par la vie. Pour autant l’un et l’autre auront à leur façon scié la branche sur laquelle ils étaient assis. Maurras, d’abord, en proposant un modèle de monarchie athée, a non seulement trahi la tradition monarchique française millénaire qui repose sur la monarchie de droit divin (le roi, l’oint du Seigneur, trouvant ainsi sa seule vraie légitimité) et s’attirant ipso facto les justes foudres du Saint Siège qui finira par le condamner en 1926. Ainsi Maurras aura littéralement dilapidé les vraies chances qui existaient alors pour un retour à la monarchie. N’oublions pas que dans les années trente les ravages de la pensée unique maçonnique n’avaient pas encore atteint, contrairement à aujourd’hui, le cœur du pays réel. Un changement de régime pouvait alors être envisagé sans sombrer dans quelque utopie. Nous savons que même le Général de Gaulle avait après la guerre envisagé un court instant cette possibilité.

Marine Le Pen ensuite, qui en voulant devenir médiatiquement et politiquement « fréquentable », renoncera à l’essentiel du combat contre la culture de mort (légalisation de l’avortement-meurtre des enfants à naître- et du mariage contre nature, bases de la déchristianisation éthique de la France), non seulement trahira des millions de Français catholiques (et au passage, son propre père) mais les empêchera de voter pour ce qu’il conviendra désormais de nommer « l’ombre du FN », qui sera devenu un parti comme les autres ; donc un parti soumis au politiquement correct satanique. Marine Le Pen aura oublié un petit détail et notamment que les Français ont entretemps compris que l’essentiel de la déchristianisation n’est pas le fait des émigrés (qui arrivent dans un pays déjà déchristianisé) mais des lobbies maçonniques, féministes et LGBT.

Charles Maurras et Marine Le Pen en voulant ratisser large auront perdu les uns (les catholiques) sans pour autant gagner les autres (le pays moderne athée). (Peut-être que Maurras était honnête, mais alors il aurait dû avoir l’intelligence de choisir une autre proposition que celle d’une monarchie athée. Il n’aurait pas dû toucher à la monarchie, il n’aurait pas dû prendre le risque de la polluer et de la discréditer.).

In fine, Charles Maurras et Marine Le Pen auront fait beaucoup de mal à la France éternelle que, comble de l’ironie, l’un comme l’autre prétendait pourtant défendre ; cette France dont l’âme véridique ne peut reposer que sur la parole du Christ et dont la Sainte Église Catholique a pour mission d’annoncer aux quatre coins du monde. La France éternelle, c’est cela et rien d’autre. Non, la France éternelle ne se résume pas à la belle culture antique gréco-romaine si chère à Maurras. Et elle ne se résume encore moins à quelques banalités sorties de la bouche de Marine Le Pen: « réduire » le flux migratoire pour sauver « nos valeurs » (nos valeurs, mais lesquelles Madame Le Pen ???)

Puissions-nous enfin comprendre, vu l’état d’infestation de nos sociétés par la culture de mort, que tout vrai renouveau, toute vraie lutte contre le déni du réel imposé aux peuples, ne pourront faire l’économie des aides surnaturelles que seule la Sainte Église Catholique est en mesure d’offrir. Rien de ce qui se fera de bien, ne se fera sans l’Église du Christ. Cela est encore plus vrai maintenant qu’au temps de Charles Maurras.
Jean-Pierre Aussant
Bénédicte LIOGIER
Maurras - "l’Avenir de l’intelligence" -1902-1905
L’Avenir de l’intelligence - Wikisource
Maurras a pour maître Auguste Comte, positiviste :
"S’il est vrai qu’il y a des maîtres… je ne connais aucun nom d’homme qu’il faille prononcer avec un sentiment de reconnaissance plus vive."
Il cite quelques formules de ce maître :
"Tout est relatif, voilà le seul principe absolu"
"L’homme doit de plus …More
Maurras - "l’Avenir de l’intelligence" -1902-1905
L’Avenir de l’intelligence - Wikisource
Maurras a pour maître Auguste Comte, positiviste :
"S’il est vrai qu’il y a des maîtres… je ne connais aucun nom d’homme qu’il faille prononcer avec un sentiment de reconnaissance plus vive."
Il cite quelques formules de ce maître :
"Tout est relatif, voilà le seul principe absolu"
"L’homme doit de plus en plus se subordonner à l’Humanité"
Charles Jundzill à Auguste Comte :
"…il faut tenter, comme nous le tentons, de tout reconstruire sans l’Absolu"
"…réorganiser sans Dieu ni roi"
Science des sociétés :
"Il s’agit de subordonner constamment l’homme à l’humanité"
Religion :
"Il faut des convictions, c’est-à-dire une foi, c’est-à-dire un dogme."
"Le dogme appelle un culte."
"Auguste Comte institua donc une religion."
"le Grand-Être est l’Humanité"
"humanité… C’est seulement l’ensemble des hommes qui ont coopéré au grand ouvrage humain…"
"la religion… n’a de rapport qu’avec la race humaine et le monde où vit cette race."
Culte rendu à l’Humanité :
"Le culte… ces invocations, ces confessions, ces effusions, ces neuf sacrements, ce calendrier dans lequel les jours et les mois de l’année sont consacrés aux "grands types de l’Humanité"… le temple de l’Humanité. De même l’établissement du pouvoir spirituel présidé par un grand-prêtre de l’Humanité, pape de l’avenir."
"le culte du Grand-Être humain…"
Une fois la sociocratie positive établie :
"La discussion stérile est finie à jamais… développer les conséquences au lieu de discuter les principes."
"Les bons éléments du parti rétrograde abjurent, tout au moins en politique, la théologie et le droit divin."
"Au catholicisme, que Comte ose appeler "le polythéisme du Moyen Age" se substitue sans secousse le culte de l’Humanité…"
"le Grand-Être sera enfin"

Cours de philosophie positive" - 1830-1842
Définition : Positivisme.
Il est assis sur une réflexion historique selon laquelle l'esprit humain et toutes les civilisations sont caractérisés par trois états qui sont comparés aux stades de l'évolution de l'homme :
1. théologique, ou fictif, dans sa jeunesse, où l'on pose la question du "qui ?"
2. métaphysique, ou abstrait, dans son adolescence, avec la question du "pourquoi ?"
3. positif qui correspond à l'âge de la science, dans sa maturité, avec la question du "comment ?"

St Pie X - Lettre encyclique E Supremi Apostolatus - 04/10/1903
Encyclique E Supremi Apostolatus • 4 octobre 1903 • Saint Pie X • LPL
"De partis d’ordre capables de rétablir la tranquillité au milieu de la perturbation des choses, il n’y en a qu’un : le parti de Dieu."

Paul VI - Discours de clôture du Concile Vatican II - 07/12/1965
Discours de clôture du concile Vatican II par le pape Paul VI 7 décembre PDF Téléchargement Gratuit
"L'humanisme laïque et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile. La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion – car c'en est une – de l'homme qui se fait Dieu.
Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du Samaritain a été le modèle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes l'a envahi tout entier. La découverte des besoins humains – et ils sont d'autant plus grands que le fils de la terre se fait plus grand – a absorbé l'attention de ce Synode.
Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l'homme."
jean pierre aussant
AveMaria44
Une autre culture de mort