Anne Soupa, la femme qui veut être archevêque
Tempête dans un bénitier: Anne Soupa, théologienne de 73 ans, postule au titre d'archevêque de Lyon, en remplacement du cardinal Barbarin.
Elle n’est pas religieuse mais sa vocation va faire du bruit dans les ordres. Anne Soupa veut être archevêque. Théologienne parisienne de 73 ans, elle présente sa candidature au siège d’archevêque de Lyon, laissé vacant par la démission, en mars, du cardinal Barbarin.
Cette démarche encore unique dans l’histoire de l’Église catholique, n’a pas de chance d’aboutir, ce qui n’entame pas la conviction d’Anne Soupa, ancienne journaliste, fille d’un compagnon de la Libération et cofondatrice du Comité de la jupe qui lutte contre la discrimination des femmes dans l’Eglise. "Je vais envoyer au Nonce, l’ambassadeur du pape en France, une profession de foi, un programme pour Lyon, une biographie et un communiqué de presse", a-t-elle prévu. La campagne est inédite.
Le choix de Lyon n’est pas un hasard
Le but d’Anne Soupa est de faire sortir les femmes de l’invisibilité dans laquelle l’Eglise les maintient en son sein même. "Je veux ouvrir une porte, stopper le discours condescendant envers les femmes" espère celle qui a montré dans un précédent ouvrage puisé à l’étude des Ecritures que la femme et l’homme ont été simultanément créés par Dieu, et non l’une à partir de l’autre ("Dieu aime-t-il les femmes", 2012).
Le choix de se porter candidate à Lyon, ville du cardinal Barbarin condamné à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé des abus sexuels n’est pas un hasard. "Quand on reste entre personnes qui se ressemblent, c’est plus facile de se dissimuler", dit-elle, alors que sa candidature est soutenue par "La parole libérée" association créée à Lyon à l’initiative des anciens scouts lyonnais victimes du père Preynat. "C’est une révolution de l’intérieur qu’on doit mener pour les catholiques du monde entier", espère Anne Soupa, qui placerait son ministère sous la protection des petits en veillant à la doctrine.
Tout ceci n’est que conditionnel. Outre le mariage des prêtres, qui résoudrait la crise des vocations, l’ordination de femmes prêtres n'est toujours pas une option envisagée par le Vatican. Quant à nommer une femme archevêque…
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