L'OISEAU DE PARADIS (Gilbert Chevalier, l'Aveugle-Vendéen)
Album "Poèmes" / Le Chapelet récité / Blog Poèmes pieux
1- Voici une belle histoire
Que saint Jean-Marie Vianney
Vient nous remettre en mémoire
Et que lui-même contait.
2- C’était dans un monastère
Qu’il y avait une fois
Un bon religieux, un frère
Qui se disait à part soi,
3- Que dans le Ciel-Empyrée
Il allait bien s’ennuyer
À cause de la durée
Du temps qui ne peut passer.
4- Mais la sainte Providence
Le voyant dans cet état,
Lui donna l’intelligence
Par ce qu’il lui arriva.
5- Par une belle journée
Il sortit dans le jardin ;
Voici que sous la ramée
Il entendit un serein.
6- Levant les yeux, il regarde !
Il voit ce petit oiseau.
En le fixant, il n’a garde
De bouger, tant il est beau.
7- Il le fixe et fixe encore,
Et plus il le trouve beau :
Ses plumes couleur d’aurore
L’entraînent toujours plus haut.
8- Il vole de branche en branche
Et chante tout à loisir :
Il s’approche et puis se penche,
Se tourne et chante à ravir.
9- Le frère alors veut le prendre :
Le voilà partit plus loin.
Son chant est si doux, si tendre !
Il chante et chante sans fin.
10- Pendant une demi-heure
Le frère poursuit l’oiseau !
Il est tout près, il l’effleure !
D’un coup d’aile il est en haut.
11- Il vole, vole et s’envole,
Et voilà qu’il disparaît.
Le moine est là, sans parole !
Mais le voilà qui s’effraie !
12- Et il se dit en lui-même
Qu’il est bien temps de rentrer.
Il se sent hors de soi-même.
« Quel est ce nouveau portier ? »
13- Il ne reconnaît personne !
« Où sont mes Pères ? » dit-il.
Même la cloche qui sonne
Semble une autre, pense-t-il.
14- Les frères le dévisagent :
On ne le reconnaît pas.
Il dit son nom et son âge !
Rien n’y fait ! On ne sait pas.
15- Et l’on ouvre les registres :
Il y a au moins cent ans
Qu’on y voit, qu’on enregistre
Ce frère que l’on entend.
16- Cent ans, une demi-heure !
Il a compris la leçon.
Cent ans semblent tout à l’heure !
Et voilà bien ce que sont
17- Les heures de l’Empyrée :
Une heure, une éternité :
C’est l’éternelle journée
Où le temps ne peut durer.
18- Si un pauvre volatile
A pu le prendre cent ans,
Le Paradis en vaut mille
Et mille et mille et mille ans.
1- Voici une belle histoire
Que saint Jean-Marie Vianney
Vient nous remettre en mémoire
Et que lui-même contait.
2- C’était dans un monastère
Qu’il y avait une fois
Un bon religieux, un frère
Qui se disait à part soi,
3- Que dans le Ciel-Empyrée
Il allait bien s’ennuyer
À cause de la durée
Du temps qui ne peut passer.
4- Mais la sainte Providence
Le voyant dans cet état,
Lui donna l’intelligence
Par ce qu’il lui arriva.
5- Par une belle journée
Il sortit dans le jardin ;
Voici que sous la ramée
Il entendit un serein.
6- Levant les yeux, il regarde !
Il voit ce petit oiseau.
En le fixant, il n’a garde
De bouger, tant il est beau.
7- Il le fixe et fixe encore,
Et plus il le trouve beau :
Ses plumes couleur d’aurore
L’entraînent toujours plus haut.
8- Il vole de branche en branche
Et chante tout à loisir :
Il s’approche et puis se penche,
Se tourne et chante à ravir.
9- Le frère alors veut le prendre :
Le voilà partit plus loin.
Son chant est si doux, si tendre !
Il chante et chante sans fin.
10- Pendant une demi-heure
Le frère poursuit l’oiseau !
Il est tout près, il l’effleure !
D’un coup d’aile il est en haut.
11- Il vole, vole et s’envole,
Et voilà qu’il disparaît.
Le moine est là, sans parole !
Mais le voilà qui s’effraie !
12- Et il se dit en lui-même
Qu’il est bien temps de rentrer.
Il se sent hors de soi-même.
« Quel est ce nouveau portier ? »
13- Il ne reconnaît personne !
« Où sont mes Pères ? » dit-il.
Même la cloche qui sonne
Semble une autre, pense-t-il.
14- Les frères le dévisagent :
On ne le reconnaît pas.
Il dit son nom et son âge !
Rien n’y fait ! On ne sait pas.
15- Et l’on ouvre les registres :
Il y a au moins cent ans
Qu’on y voit, qu’on enregistre
Ce frère que l’on entend.
16- Cent ans, une demi-heure !
Il a compris la leçon.
Cent ans semblent tout à l’heure !
Et voilà bien ce que sont
17- Les heures de l’Empyrée :
Une heure, une éternité :
C’est l’éternelle journée
Où le temps ne peut durer.
18- Si un pauvre volatile
A pu le prendre cent ans,
Le Paradis en vaut mille
Et mille et mille et mille ans.