Guiharan
4969
04:44
Génocides asiatiques du XXè siècle. Chine, Cambodge, Inde (courtes animations, sur le ton d'un humour un peu noir).Plus
Génocides asiatiques du XXè siècle.
Chine, Cambodge, Inde
(courtes animations, sur le ton d'un humour un peu noir).
Ne nous laissez pas sucomber
Bien avant les années 60 merci.
dvdenise
Qui ne se souvient pas dans les années 60 au Québec, d'avoir participé à la sainte enfance. C'est sous après sous que nous donnions, afin de parrainer un enfant chinois ou africain.
3.bp.blogspot.com/…/sainte+enfance.…
Ne nous laissez pas sucomber
Comme en France ils récitent leur prière de tout leur cœur ?vous rêvé ,dans les années 40/50 oui après c'est interdit ,même si c'est interdit d'interdire .
natale07
HISTOIRE VRAIE
Quelque part en Chine. Une école paroissiale. De petits enfants au teint jaune et aux yeux légèrement bridés récitent gravement leur prière.
Ils n’ont pas de distractions, comme en France, Jean, Paulette ou robert. Ils récitent leur prière de tout leur cœur, en scandant chaque parole. Le rythme agile de la langue chinoise prend dans leurs petites bouches roses les accents d’une …Plus
HISTOIRE VRAIE
Quelque part en Chine. Une école paroissiale. De petits enfants au teint jaune et aux yeux légèrement bridés récitent gravement leur prière.
Ils n’ont pas de distractions, comme en France, Jean, Paulette ou robert. Ils récitent leur prière de tout leur cœur, en scandant chaque parole. Le rythme agile de la langue chinoise prend dans leurs petites bouches roses les accents d’une cantilène.
- C’est peut-être la dernière fois que l’on prie ainsi à haute voix, tous ensemble, pense la petite Li, c’est peut-être la dernière fois, on ne sait jamais !
Elle s’applique encore plus soigneusement à ce qu’elle dit. « Donnez-nous notre pain quotidien. »
Li ne mange que très rarement du pain. Ce qu’elle mange tous les jours le matin, à midi et le soir, c’est du riz.
- Ma Sœur, a—t-elle demandé une fois, pourquoi le Seigneur jésus n’a-t-il donc pas demandé une fois, pourquoi le Seigneur Jésus n’a-t-il donc pas dit : « donnez-nous aujourd’hui notre riz quotidien ? »
Prise de court, Sœur Euphrasie qui n’était pas une grande théologienne, mais avait un cœur d’or, d’expliquer :
« C’est que, c’est que… pain veut dire Eucharistie ». Tu demandes au bon Jésus la communion quotidienne, ma mignonne. Pour ton corps tu as besoin de riz. Mais ton âme qui vaut plus que le corps, a faim de ce pain qui est un Pain de vie !
Au mois de mai Li a fait sa première communion. Elle a dit au petit Jésus dans son cœur : « Donne-moi toujours du pain quotidien, pour que mon âme vive et se porte bien ».
Depuis, Li a communié tous les jours. Quarante-sept fois en tous. Et en ce moment elle demande à Jésus de ne pas permettre que les méchants l’empêchent de communier, car, dit-elle :
« Que ferai-je sans vous ? »
Tout à coup la porte s’ouvre et les enfants s’arrêtent net, figés d’épouvante. Dans l’embrasure apparaît le commissaire flanqué de quatre miliciens. Il déroule un papier, lit quelques phrases d’une petite voix stridente, se précipite sur le crucifix suspendu au mur, l’arrache, le jette par terre, le piétine et crie :
- La nouvelle Chine ne tolérera plus de si grossières superstitions.
Puis, s’adressant aux enfants :
- Rendez-moi sur le champ toutes vos idoles.
Li savait bien ce qu’il voulait dire.
Tous les enfants de l’école paroissiale avaient de pieuses images et c’est cela qui mettait en danger, et en colère, la nouvelle Chine. Il fallait les livrer, au risque des pires représailles.
Les enfants regardent la Sœur, muette comme une statue, puis ils s’exécutent à contre coeur : ils aimaient bien leurs images, si jolies !
La petite Li voudrait garder son Bon Pasteur. Les autres images, tant pis, mais celle-ci lui tient trop à cœur. C’est l’image de sa première communion. Elle essaie de la glisser dans son corsage, et se plie en deux sous une gifle sonore.
- Petit crapaud, c’est ainsi que tu trompes la république ? hurle le commissaire. Amenez-moi le père de cette enfant.
Un quart d’heure après, Li et son père, les mains attachées sur le dos et encadrés de miliciens, entraient à l’église pleine à craquer. Tous les gens du village raflés par la police s’y entassaient pour un nouveau genre de sermon « qui, pensait le commissaire, liquiderait leur sottise une fois pour toutes ».
Monté sur les marches de l’autel, avec force gestes et vociférations, il s’évertuait de leur prouver par a plus b que les missionnaires, « ces agents de l’impérialisme américain », les avaient roulés « pour leur extorquer de l’argent ».
Puis, d’une vois tonitruante, il ordonna aux miliciens de défoncer le tabernacle, et tourné vers la foule :
- Nous verrons maintenant si votre Christ sait se défendre. Voilà ce que j’en fais. Voilà votre « Présence Réelle ». Des trucs du Vatican, pour mieux vous exploiter !..
Ce disant, il jeta sur les dalles toutes les hosties du ciboire. La foule, sidérée, recula d’un pas…
Li étouffa un cri. Qu’a-t-on fait de son Pain ?
Elle n’attendait pas comme les autres les foudres du ciel. Elle n’avait pas besoin de preuves. Son petit cœur droit et loyal saignait à la vue de ces hosties par terre, voilà tous…
Le commissaire éclata de rire :
- Vous voyez bien que tout cela, ce sont des sornettes. Si votre christ se cachait dans ce pain, il ne permettrait pas que je me moque de lui…
Mais Pilate s’est bien moqué de lui, pense Li, et Jésus ne l’a pas tué. M. le Commissaire fait comme Pilate et le pain par terre c’est Jésus au prétoire. Pourtant le Pain n’a pas de sang qu’il puisse verser, il ne peut donc pas mourir comme Jésus en croix. Souffre-t-il ? Je suis sûre qu’il souffre. »
Li sent les larmes qui lui coulent le long des joues et jusque sur les lèvres : elles ont un goût salé. Si Jésus souffre, elle souffre aussi. Elle soupire : « Tout ce Pain gaspillé ! »
Avez-vous compris ? hurle le commissaire. Et maintenant allez-vous en ! Et gare à celui qui oserait retourner dans cet antre de noires superstitions.
Un instant après l’église était vide. Vraiment vide ? Outre les Anges prosternés et pleurant face aux blanches hosties répandues sur le sol, il y avait un autre témoin, à qui nous devons ce récit, le P. Luc, missionnaire, caché dans un réduit du chœur, avec une lucarne donnant sur l’église. Il attendait dans sa cachette le départ des bandes terroristes et s’abîmait en oraison réparatrice. Impossible de descendre pour ramasser les hosties ! Sa vie ne lui importait guère, mais il y avait celle de ses paroissiens qui l’avaient camouflé.
« Seigneur Jésus ayez pitié de vous-même, priait le Père Luc avec angoisse, empêchez ce sacrilège ! Seigneur Jésus !
Tout à coup, sans bruit, la porte s’ouvrit.
Une petite fille de dix ans entra dans l’église, se prosterna, s’approcha de l’autel et puis, se baissant, avec la langue, ramassa une hostie. Une brève action de grâce, puis elle partit doucement comme elle était venue.
« C’est Li, pensa le Père Luc avec stupeur, je ne l’aurais pas pensé de cette enfant, d’habitude si renfermée. Seigneur jésus, pourvu qu’on ne la surprenne pas ! »
Les « épurations » continuaient. La brigade volante des services de l’ordre de la « nouvelle Chine » fouillait les alentours du village où elle avait établi son quartier général.
Terrorisés, les paysans restaient tapis dans leurs cabanes. Personne n’osait bouger…
Tous les matins à l’aube, le missionnaire caché à l’église voyait se répéter la même scène.
Une petite fille entrait, se prosternait, ramassait avec la langue une hostie, puis sortait doucement…
« Pourvu qu’elle puisse les ramasser toutes ! Mais ne sait-elle donc pas qu’elle peut en ramasser plusieurs à la fois ? »
Non, elle ne le savait pas. Sœur Euphrasie lui avait bien dit : »qu’une seule hostie par jour suffisait ». Et puis… elle voulait faire durer son bonheur.
Il ne restait plus par terre qu’une seule hostie ;
A l’aube, Li entra comme d’habitude, s’approcha de l’autel, s’agenouilla.
Le Père Luc étouffa un cri.
Debout dans l’embrasure de la porte un milicien braquait son révolver.
Un coup sec, suivi d’un éclat de rire :
« Attrape, petite garce ! »
L’enfant s’effondra.
Le Père Luc la croyait morte, lorsqu’il la vit ramper vers l’hostie et y coller la bouche.
Quelques soubresauts convulsifs, suivis d’une soudaine détente. La petite Li était morte.
Elle avait sauvé toutes les hosties.