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JÉSUS EST-IL MORT ET RESSUSCITÉ AUSSI POUR LES MUSULMANS ? Répondre par oui ou par non à cette question demande que l’on dise d’abord de quel côté on considère la chose, car la réponse n’est pas …Plus
JÉSUS EST-IL MORT ET RESSUSCITÉ AUSSI POUR LES MUSULMANS ?

Répondre par oui ou par non à cette question demande que l’on dise d’abord de quel côté on considère la chose, car la réponse n’est pas univoque selon qu’elle vient de « Dieu, [qui] veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. (1 Tm 2.4 ; 1 Jn 2.2) », et qui pour cela a envoyé Son Fils Jésus mourir et ressusciter, ou si l’on se place du côté des musulmans, à qui l’islam interdit précisément de croire en la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ (Coran 4.158)… L’islam empêche donc les musulmans d’être sauvés. Le salut implique de croire à la Mort et à la Résurrection de Jésus. Comme dit saint Paul : « Si le Christ n’est pas ressuscité, alors notre message est faux, votre foi est vaine, et vous êtes encore dans vos péchés. (1 Co 15.14,17) ». En effet, si Jésus n’est pas mort et ressuscité, sur quoi fonder la foi en notre propre résurrection ?

Il y a quelques jours je parlais avec un prêtre qui ne pouvait pas dire que les musulmans ne pourront pas être sauvés. Et il est vrai qu’en nos temps démocratiques où tout le monde a droit à tout, y compris les homosexuels à se marier, cela fait intolérant, méchant, de dire que les musulmans ne pourront pas être sauvés. Mais on ne peut pas être chrétien et dire le contraire. Mais ce n’est tout de même pas nous qui avons écrit : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui refusera de croire sera condamné. (Mc 16.16) »… Il faut donc que cela soit bien clair : un musulman n’arrivera jamais au Paradis s’il ne rejette pas l’islam, comme le font tous les catéchumènes qui, avant d’être baptisés, et tous les catholiques durant la veillée pascale, renoncent à Satan, à leurs péchés et à ce qui conduit au péché. Et l’islam conduit au plus grand péché que de refuser le salut donné par et seulement par Jésus-Christ (Jn 6.29). Refuser le salut que Jésus nous a obtenu au prix de Sa passion, c’est se rendre coupable de ce que Jésus appelle « le péché contre le Saint-Esprit », qui ne peut être pardonné ni en ce monde ni en l’autre (Mt 12.32), pour la bonne raison qu’il consiste précisément dans le refus d’être pardonné, d’être sauvé par le baptême qui nous unit à la Mort et à la Résurrection du Messie ! L’islam, venant après le Christ, pour nier Sa mort et Sa résurrection, damne tous ceux qu’il soumet. Il est un des pires Antichrist qui soit. Il faut que cela soit bien clair, sinon l’évangélisation n’aurait aucune force. De même que nous ne nous sommes pas donnés à nous-mêmes cette vie terrestre, mais que l’avons reçue gratuitement le jour où nos parents se sont unis, de même, s’il n’y a pas un moment où nous recevons la vie éternelle, nous ne l’aurons jamais, parce que nous ne sommes pas Dieu, et que nous n’avons donc pas la vie éternelle par nous-mêmes… Et le moment où nous recevons la vie éternelle, c’est précisément le baptême. « Nul ne peut entrer dans le Royaume des Cieux, à moins de renaître de l’eau et de l’Esprit. (Jn 3.5) ».

De plus, nous naissons marqués par le péché originel, que nous ratifions malheureusement plus ou moins au cours de notre existence, en sorte que nous sommes indignes de la vie divine, et objets de la Colère de Dieu (Rm 1.17, 2.5,8, 5.9, 9.22 ; Ep 2.3, 5.6 ; Col 3.6 ; 1 Th 1.10, 2.16, 5.9 ; Ap 14.19 ; 15.1).

Alors certes, il y a plusieurs modes d’administration du baptême que Notre Seigneur a institué pour nous communiquer Sa miséricorde, Sa grâce, Son Esprit, Sa vie : le baptême d’eau, qui est le moyen ordinaire ; le baptême de sang, pour les catéchumènes assassinés en haine de la foi chrétienne ; et le baptême de désir, pour ceux qui meurent sans avoir été baptisés mais non sans en avoir le désir, fût-ce implicitement. Aussi, celui qui refuse d’être baptisé, au motif par exemple que cela lui coûterait sa vie terrestre, se damne certainement. Jésus a affirmé que celui qui n’est pas près à Le suivre au prix de sa propre vie n’est pas digne de Lui (Mt 10.37 ; Mc 8.35 ; Lc 16.46…). L’Église veut tellement que tout le monde soit baptisé qu’elle a élargi les conditions pour recevoir le baptême jusqu’à reconnaître la validité du baptême donné même par un non-chrétien qui accepterait de répéter la formule baptismale en versant de l’eau sur la tête de celui qui le lui demanderait… C’est donc dire combien le baptême n’est pas facultatif, et comment refuser d’être baptisé, pour quelque motif que ce soit, c’est refuser le don de la vie éternelle et se condamner soi-même à l’Enfer.

En théologie nous distinguons la Rédemption objective de la Rédemption subjective, c’est à dire le salut donné et le salut reçu. Car une chose est le don de Dieu et autre chose sa réception. Il ne suffit pas qu’une chose soit donnée pour qu’elle soit reçue. Le salut est irrévocablement donné en Jésus.

Nous allons voir maintenant les raisons pour lesquelles l’islam ne veut pas croire que Jésus est mort et ressuscité, notamment sa négation du péché originel, la prétendue indignité que représenterait pour Dieu le fait de S’incarner et de souffrir, et nous terminerons par les raisons pour lesquelles nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, Lui « qui nous délivre de la Colère qui vient (1 Th 1.10) », « notre grand Dieu et Sauveur en qui nous sommes déjà les grands vainqueurs (Rm 8.37) » !

1) RAISONS DE L’ISLAM POUR REJETER LA FOI EN LA MORT ET LA RÉSURRECTION DE JÉSUS-CHRIST :

Sur quoi les musulmans s’appuient-ils pour nier, au moins six siècles après les événements, que Jésus est mort et ressuscité (Coran 4.158) ? Ils n’étaient pas présents pour affirmer que ce n’était pas Jésus qui a été exécuté mais quelqu’un d’autre qui Lui ressemblait… Ils s’appuient sur le Coran, qui est pour eux « le miracle d’Allah », la vérité incréée… qui leur est venu… par un homme, Mahomet…

Il faut bien montrer cela aux musulmans : Toute leur foi est foi en un homme… Sans s’en rendre compte, les musulmans sont coupables de ce qui est pour eux le plus grand péché qui soit, le seul péché qu’Allah ne peut pas pardonner (Coran 4.48) : l’associationnisme, péché qui sert à désigner la foi chrétienne en la Trinité, et donc en la divinité du Messie (Coran 5.116). Il faut leur faire remarquer que : Sans Mahomet, pas de Coran ! Sans Coran, pas d’Allah ! Sans Allah, pas d’Islam ! Toute leur foi repose donc sur la foi en Mahomet, que personne n’aattendait. Pourquoi Allah commandait-il aux Apôtres de croire en lui ET en Jésus (Coran 5.111), s’il est vrai que l’associationnisme est un péché ?

Bref, les musulmans sont capables de rejeter toute la Révélation divine, portée à son achèvement parfait et définitif par la victoire du Messie sur le péché et la mort, pour la seule raison qu’un homme, Mahomet, le leur demande… L’islam repose tout entier sur la foi en la parole d’un homme, dont la vie, qui plus est, n’avait rien de celle d’un saint, au point que le Coran est obligé de confesser que Mahomet était un pécheur (Coran 33.56 ; 40.55 ; 47.19 ; 48.2), mort, enterré, et qui attend d’être jugé (Bukhari 5.266) ! Si donc, à la différence de Jésus, que le Coran confesse être sans péché (Coran 19.9) et déjà au Ciel (Coran 4.156), le fondateur de l’islam n’a pas réussi à se sauver lui-même, comment les musulmans peuvent-ils mettre leur confiance en lui ?! De qui vaut-il mieux être le disciple : d’un pécheur, qui attend d’être jugé, ou de Jésus, qui est au Ciel, d’où Il va revenir pour juger les vivants et les morts (Coran 4.158-159) ?

La croyance au Coran incréé (Coran 3.7 ; 13.39 ; 43.4 ; 56.78), mais rempli de contradictions au point qu’Allah doit se corriger en abrogeant certains de ses versets, est la seule « preuve » qu’ont les musulmans pour nier la Mort et la Résurrection de Jésus…

Voici quelques questions à poser aux musulmans :

Si Jésus n’était qu’un prophète comme un autre (5.75), pourquoi les musulmans refusent-ils d’accepter qu’Il ait été crucifié au motif que cela serait indigne d’un envoyé de Dieu, puisqu’ils reconnaissent par ailleurs que les prophètes ont toujours été persécutés et tués par les Juifs (2.61 ; 3.112,183 ; 5.70) ? Si Jésus était un prophète (19.30), pourquoi n’aurait-Il pas dû partager le sort de tous les autres prophètes (Mt 13.57 ; 23.31, 35,37 ; Coran 2.87 ; 6.112 ; 25.31 ; 40.5) ? De plus, comment Jésus aurait-Il pu ne pas être persécuté, puisqu’Allah suscite lui-même « des ennemis à chaque prophète (6.112)» ?

Mais encore, comment les musulmans peuvent-ils estimer qu’il aurait été indigne d’Allah d’abandonner le prophète Isâ aux mains de ses bourreaux, puisqu’il a laissé leur prophète Mahomet mourir d’empoisonnement (Bukhari 5.713 ; 2474; 2998 ; 4166) ?

Dans la pensée musulmane, il est inconcevable qu’un prophète, à l’exemple de Mahomet, ne bénéficie pas du soutien indéfectible du Dieu qu’il sert. Au début du IIIe siècle de notre ère, les manichéens affirmaient déjà que « Jésus n’était mort qu’en apparence», une affirmation typique du docétisme (du grec « dokeïn » : sembler, paraître), hérésie pour laquelle le Verbe de Dieu n’avait pris qu’une apparence humaine, ne S’était pas vraiment incarné, en sorte que la crucifixion de Jésus ne pouvait avoir été qu’une illusion. Si, comme le croient les musulmans, Allah a substitué à Jésus un faux-semblant sur la Croix, ceux qui ont vu Jésus ressuscité, ont-ils vu Jésus ou ce faux-semblant ?

La négation de la mort de Jésus en 4.157 est en contradiction avec l’affirmation de sa mort par Isâ lui-même : « Que la paix soit sur moi, le jour où je naquis, le jour où je mourrai, le jour où je ressusciterai. (19.34) », annonce absolument identique à celle qui est faite au sujet de saint Jean-Baptiste quelques versets plus tôt : « Que la paix soit sur lui, le jour où il naquit, le jour où il mourra, le jour où il ressuscitera. (19.15) ». Pourquoi les musulmans ne nient-ils pas aussi que saint Jean-Baptiste soit mort ?

2) L’ISLAM NIE LE PÉCHÉ ORIGINEL, EN SORTE QU’UN SAUVEUR N’EST PAS NÉCESSAIRE.

« Par un seul homme le péché est entré dans le monde… (Rm 5.12) » ;
« Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu… (Rm 3.23-25) »

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Parce que l’islam refuse la révélation de la nature trinitaire de Dieu, principe de la différence, de la relation et de l’amour, mais aussi parce qu’il refuse de se soumettre au Sauveur du monde, il en arrive à nier la réalité du péché originel et à imaginer Allah cause du mal : « Vous ne voulez que ce qu’Allah veut que vous vouliez. (Coran 29 ; 113.2 ; 15.39) ». C’est dire que pour l’islam, il n’y a pas fondamentalement de différence entre Allah et le Diable, entre le bien et le mal (Coran 38.82 ; 91.7). Cela n’enlève-t-il pas toute réalité à la liberté humaine et à la responsabilité, tout sens aux commandements divins et au Jugement dernier, toute nécessité à la conversion et à la miséricorde ?

« Si Allah l’avait voulu, il aurait guidé tout le monde [à l’islam], mais Allah a voulu qu’il y ait des humains en enfer (Coran 13)» Puisqu’Allah a voulu qu’il y ait des hommes en enfer, à quoi leur servirait le Sauveur, et à quoi servirait-il à ceux destinés au paradis ?

« Par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée en lui inspirant sa perversion et sa piété ! (Coran 91.7-8) » Pour le Coran, l’inclination au mal n’est nullement la conséquence du péché originel mais l’œuvre d’Allah qui a créé l’homme ainsi, en sorte que le mal n’a pas plus à être expié que l’humanité à être sauvée. L’action de la Grâce dans le cœur de l’homme n’est d’aucune nécessité. Une seule chose compte : obéir à la loi d’Allah à l’imitation de Mahomet. Reconnaître Allah comme Dieu et Mahomet pour son prophète suffit à garder le musulman juse. Peut-on trouver une religion plus facile ?

Si, pour l’islam, Allah est capable de pardonner, il ne donne cependant pas de réponse à la question de savoir ce qui pourrait empêcher les musulmans de continuer à pécher en son paradis… En effet, puisque l’homme naît juste, sans le péché originel, et que néanmoins les hommes pèchent, qu’est ce qui les empêchera au paradis de continuer à pécher ? Il n’y a pas en islam de destruction, d’expiation des péchés par la Croix du Fils de Dieu, ni de transformation de l’homme par le don de l’Esprit de Dieu. Il n’y a pas de Rédemption ni de divinisation de l’homme (2 Co 18). Comment dans ces conditions, le musulman peut-il espérer vivre heureux au Paradis ?

Sans la révélation du dogme du péché originel (Gn 3 ; Sg 1.13 ; Rm 5.19), Dieu est méconnu, affreusement caricaturé, le problème du mal reste entier et l’homme est incompréhensible à lui-même. Il est indéniable qu’une cassure s’est produite entre le Dieu parfait et sa Création. [L’arbre « de la connaissance du bien et du mal» (Gn 2.9), placé parmi les arbres du paradis terrestre, symbolisait la différence existant entre Dieu et sa créature. Par l’interdiction de manger de son fruit, c’est comme si Dieu avait dit à Adam : « Laisse-Moi être Dieu. Toi, sois qui tu es et ne te prends pas pour Moi. Ainsi nous pourrons continuer à rester en relation et Je pourrai continuer à te donner la vie. » En transgressant ce commandement, en s’octroyant le pouvoir de dire ce qui est bien et ce qui est mal, Adam s’est mis à la place de Dieu et a refusé que Dieu seul soit Dieu. La considération de sa propre perfection donna à la plus belle des créatures, Lucifer, la folle assurance de pouvoir se passer de Dieu. Rejetant l’amour de Dieu pour s’adorer lui-même, il se mit à haïr Dieu, son Créateur, et à prêcher cette révolte aux autres créatures spirituelles. Dieu ayant donné aux anges et aux hommes la liberté de L’aimer (il n’y a pas d’amour sans liberté), existait la possibilité (mais la possibilité seulement) du non-amour. Par leur désobéissance, Lucifer, puis Adam, ont fait passer cette possibilité de la puissance à l’acte, de la virtualité à la réalité. Pour Lucifer, pur esprit, ce passage s’est fait aussitôt et définitivement. Pour l’homme, esprit incarné, ce passage se fait dans le temps ; c’est pourquoi, à la différence de l’ange, existe pour lui la possibilité du repentir. En tournant le dos à Dieu qui est la Lumière, Lucifer a inventé les ténèbres (que connaissent aussi ceux qui l’imitent), en tournant son dos à Dieu qui est Amour, Lucifer a inventé la haine, en tournant son dos à Dieu qui est la Vérité, Lucifer a inventé le mensonge (Jn, 8.44), etc. Et ainsi Adam, succombant au mensonge de Lucifer l’invitant à briser la communion avec Dieu qui est Vie et Source de toute vie (Gn 3.1-5), s’est-il donné la mort, à l’instar d’un ruisseau dont la source vient à tarir. En se coupant de Dieu qui est l’Amour, Adam s’est voué à la haine. En rejetant Dieu qui est la Vérité, il est tombé dans l’ignorance, l’erreur, le mensonge, etc. Toutes ces choses négatives dont nous faisons l’expérience, en fait, n’existent pas, elles sont l’absence, le manque de ce qui est, la conséquence du refus de Dieu sans qui rien ne peut être. La maladie, par exemple, est le manque de santé. C’est la vue qui est quelque chose, tandis que la cécité en est le manque. Que sont les ténèbres ? Il suffit d’ouvrir les volets pour le savoir : c’est l’absence de lumière. De même, le mensonge n’est possible que grâce à la vérité qu’il singe, tandis que la vérité n’a que faire du mensonge. Le diable ne peut que singer Dieu. En rejetant Dieu, l’homme a tout perdu et s’est perdu lui-même, aussi vrai que sans Dieu rien ne peut être… Cette séparation d’avec Dieu qu’est le péché a coupé Adam de Dieu, d’Ève, de lui-même et de toute la Création. Adam s’est aussi retrouvé divisé en lui-même : ses instincts, jusqu’alors soumis à sa raison, comme celle-ci à la Volonté divine, se sont révoltés contre la raison qui s’était elle-même révoltée contre l’Ordre divin. Et la nature, jusque-là soumise à Adam, s’est mise à produire ronces et épines, catastrophes et cataclysmes. Quelle effroyable déception pour celui qui, à l’instar du Diable, s’était imaginé capable de se passer de Dieu ! Le mal était à jamais irréparable et le malheur sans fin, car l’homme ne pouvait se redonner la vie dont il n’était pas la source. Dieu seul pouvait réparer cette faute. C’est ce qu’Il promit en annonçant, à Adam et Ève, un Rédempteur (Gn 3.15). ] Or l’islam, qui nie la Rédemption, peut-il être autre chose que le comble du péché originel ?

Dans l’islam, qui ne craint pas de parler de salut, celui-ci consiste seulement, soi-disant, dans « l’adoration exclusive de Dieu », ce qui signifie fondamentalement rien d’autre que le rejet absolu de la foi chrétienne (Coran 4.48,171), et quelques petites pratiques destinées à faire croire que l’on est religieux. Être sauvé, c’est professer le tawhid, c’est dire qu’il n’y a qu’un seul et unique Dieu (Coran 3.62 ; 6.101-103 ; 20.14 ; 112), qui n’a ni associé ni intermédiaire, donc pas de Jésus fils de Dieu Sauveur ! Mais reconnaître que Dieu est unique ne relève pas de la foi, seulement du simple usage de la raison, même s’il est vrai que Dieu, dans Sa Miséricorde, a bien voulu, par la Révélation, aider notre intelligence obscurcie par le péché originel à Le reconnaître. Mais reconnaître l’existence de Dieu et son unicité n’est pas la même chose que Le connaître tel qu’Il se connaît Lui-même, connaissance qui distingue le christianisme, et qui est donnée par la connaissance de Jésus-Christ, mort et ressuscité : « La vie éternelle, dit Jésus, c’est de Te connaître, Toi le seul vrai Dieu, et Celui que Tu as envoyé, Jésus-Christ (Jn 17.3) ». Savoir que Dieu existe et qu’Il est unique ne nous dit pas Qui est Dieu. Chacun peut l’imaginer à sa guise, selon ses propres fantasmes. Aussi saint Jacques souligne-t-il cette insuffisance : « Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi… et ils tremblent ! (Jc 2.19)». Croire que Dieu existe et qu’Il est unique, ne suffit donc pas pour être sauvé, contrairement à ce que veut le faire croire l’islam…

Pour ne pas se sentir défavorisés de ne pas recevoir le baptême, les musulmans disent que Dieu les a baptisés au moment même où Il les créa (2.138). Mais le fait qu’ils auraient été baptisés est en contradiction avec la négation musulmane de l’existence du péché originel, et donc avec la nécessité même du baptême. Et d’autre part, être pardonné avant que d’avoir péché n’enlève-t-il pas toute gravité au péché à venir, toute responsabilité, comme toute nécessité du Jugement Dernier (15.2 ; 35.14) ?

3) LE CORAN REFUSE L’INCARNATION QU’IL ESTIME INDIGNE DE DIEU :

L’Incarnation de Dieu serait indigne de Lui, parce qu’un Dieu ni ne mange, ne boit ou ne dort. A cela il faut répondre d’une part que tous les actes de la condition humaine présentés par le Coran pour nier la divinité du Christ (Coran 5.75) n’affectent pas la nature divine, et ne peuvent donc servir à nier la divinité du Christ, et que d’autre part, il n’y a d’indigne de Dieu que le péché. Si les hommes mangent, boivent, dorment et font d’autres choses inhérentes à leur condition de créature, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi, et Dieu devrait avoir honte de ce qu’Il a créé ‒ au point de refuser de l’assumer ? En jugeant indigne de Dieu la condition humaine, les musulmans non seulement méprisent la Création, et donc eux-mêmes (raison pour laquelle ils ne peuvent pas être heureux, ni rendre les autres heureux), mais encore, ils blasphèment le Créateur. La vérité est que la Création de Dieu est digne de Dieu et que Dieu n’en a pas honte, et c’est pourquoi l’Incarnation du Fils de Dieu n’est en rien contradictoire avec la grandeur de Dieu, bien plutôt, en Se rendant proche de nous, Dieu nous a attirés à davantage Le connaître. Comment ne pas rappeler ici ce propos de saint Jude : «Quant à eux, ils blasphèment ce qu’ils ignorent ; et ce qu’ils connaissent par nature, comme les bêtes sans raison, ne sert qu’à les perdre. (Jude 10) » ?

« Ils disent : Nous avons mis à mort le Messie, Jésus fils de Marie, l’apôtre d’Allah. Non, ils ne l’ont point tué, ils ne l’ont point crucifié ; un autre individu qui lui ressemblait lui fut substitué […] Ils ne l’ont point tué réellement. Allah l’a élevé à lui et Allah est puissant et sage. (Coran 4.158) » D’après le Coran, Jésus n’a pas été crucifié, mais quelqu’un d’autre l’aurait été à Sa place. Serait-il digne de Dieu non seulement de faire crucifier quelqu’un à la place d’un autre, mais encore de tromper les hommes pendant des siècles (jusqu’à la venue de l’islam) en leur faisant croire une erreur qui les damne ? Car pour Allah les chrétiens vont en Enfer du fait qu’ils sont chrétiens (Coran 98.6), et ils sont chrétiens parce qu’ils croient en la Mort de Jésus… Pourquoi Allah reproche-t-il aux chrétiens leur foi en la Mort rédemptrice de Jésus (9.30 ; 43.83) si lui-même le leur fait croire ?

Une raison pour laquelle l’islam refuse la Rédemption est contenue dans ce verset : « Nulle âme ne portera le fardeau d’une autre, en plus du sien. (Coran 35.18)». Or, s’il est vrai que « chacun de nous rendra compte à Dieu pour soi-même (Rm 14.12) », ce verset ne saurait concerner Jésus, puisque Jésus n’était pas comme tous les autres hommes, étant sans péché (19.9). Pourquoi dès lors n’aurait-Il pas pu porter nos péchés ? Mais si en islam il n’y a pas de place pour le Sauveur, comment y en aurait-il pour Son amour, qui commande : « Portez les fardeaux les uns des autres. (Ga 6.2) » ?

A la différence de Confucius, Zoroastre, Jupiter ou Mahomet, dont tout ce qui les touche trahit la nature humaine, tout, dans la vie du Christ, trahit Sa nature divine. Au point qu’à leur différence, c’est à Sa propre mort que le Christ a confié Son message… Comment ne pas être frappé par le rôle que le Christ attribue à Sa propre mort ? Comment ne pas y voir ce qui ne saurait être l’invention d’un homme ?

Les musulmans croient qu’Allah leur pardonnera leurs péchés (61.12), mais sur quoi Allah peut-il s’appuyer pour renier le décret de sa justice ? Pourquoi Dieu devrait-Il pardonner si rien de nouveau et de déterminant après le péché n’intervient pour annuler la condamnation de Sa Justice ? Car enfin, la Justice de Dieu a condamné le pécheur à la mort, y compris ceux qui n’ont jamais péché personnellement mais du seul fait qu’ils ont reçu la nature humaine coupée de Dieu par le péché de notre premier père. Quel autre événement que la mort expiatrice de Dieu Lui-même fait homme pourrait suspendre l’arrêt divin ?

Si l’islam a tout de même gardé les mots de péché, repentir et pardon qui n’ont pas vraiment de sens puisque tout est l’expression de la volonté d’Allah, pour effacer le péché il suffit d’en demander pardon à Allah : « Quiconque agit mal ou se fait du tort à lui-même puis implore aussitôt le pardon d’Allah trouvera Allah qui pardonne et fait miséricorde. (Coran 4.110 ; 11.52 ; 39.53)». C’est dire que les musulmans sont bien placés pour reprocher aux chrétiens d’avoir un salut trop facile du fait que Jésus a déjà « payé » pour nous ! Ce faisant, ils tombent sous la condamnation de Jésus ayant annoncé que le Paradis était fermé aux orgueilleux et aux prétentieux, et ouvert seulement à ceux qui redeviennent comme de petits enfants, prêts à recevoir gratuitement ce que l’amour de leurs parents leur donne (Mt 18.3 ; Mc 10.14 ; Lc 10.21). En réalité, les musulmans vivent dans la logique angoissante des comptes sans fin à rendre à Dieu, lorsqu’ils ne croient pas s’assurer le pardon divin à bon marché en accomplissant telle prière ou tel rituel… Ils ne veulent pas croire que le Sang d’un Dieu fait homme puisse les laver de leurs péchés, mais ils veulent bien croire que lors de leurs ablutions rituelles un peu d’eau ou de sable suffit à effacer leurs péchés (4.43 ; 5.6) ! Si leur religion leur permet de se procurer une conscience tranquille à peu de frais… c’est parce que leurs péchés ne souillent que leur corps… pas leur cœur. Ils ne se rendent pas compte qu’à leur arrivée devant Dieu leur cœur sera toujours souillé… Comment croire que la Justice de Dieu puisse en effet être satisfaite par de telles cérémonies, que Dieu a déclaré caduques depuis longtemps (Is 1.11-16 ; Ac 7.48 ; He 10.1-10), c’est-à-dire depuis que Jésus nous a appris que ce n’est pas ce qui sort du corps, mais du cœur, qui souille l’homme (Mt 15.1-20), et qu’il n’y a donc de salut que dans un cœur à cœur avec Dieu par l’intermédiaire de Jésus, « mort à cause de nos péchés, et ressuscité pour notre justification (Rm 4.25) » ?

Si l’islam reconnaît nécessaires le repentir et la fuite du péché pour mériter le pardon, jamais cependant n’intervient pour lui le devoir de réparation. Si quelqu’un, par exemple, détruit la maison de son voisin, même si celui-ci pardonne, il n’en restera pas moins que la maison sera détruite. Eh bien, dans l’islam, elle reste détruite, il n’y a pas de réparation. La réparation, la Rédemption, constitue précisément l’originalité de l’Œuvre du Messie : Jésus a expié nos péchés par Son sacrifice (Ac 10.43 ; He 9.11-28), au point qu’il n’en reste plus rien. Il a réparé nos désobéissances par Son obéissance (He 5.7-10). Il a tout détruit dans Sa mort, et tout renouvelé dans Sa résurrection, jusqu’à nous diviniser ! Dieu nous « …a maintenant réconciliés par la mort de Son Fils en Son corps charnel, pour nous faire paraître devant Lui saints, sans tache et sans reproche… (Col 1.22) ».Il nous a rendus « participants de la nature divine (2 P 1.4) » ! Y aurait-il pu y avoir réparation plus parfaite que celle de Dieu fait homme (Jn 1.14) ?

Le Coran renie, et par trois fois dans le même verset, la participation des hommes à la mise à mort de Jésus : « Ils ne l’ont point tué, ils ne l’ont point crucifié […] Ils ne l’ont point tué réellement. (4.156) ». Certes, par cette négation, les Juifs ― et les musulmans à leur suite ―, se retrouvent innocentés du déicide, mais quelle piètre consolation au regard du salut qu’ils perdent et que leur vaudrait la reconnaissance de l’Amour miséricordieux et sauveur de Dieu ainsi manifesté ! La responsabilité de la mort de Jésus est niée, comme c’est le cas dans le sacrifice du bouc émissaire où la violence est sacrée parce qu’elle appartient à Dieu en sorte que l’homme en est innocent. La négation mythique de l’implication humaine dans le lynchage sacré est destiné à soutenir le musulman tout au long de sa vie : « Ce n’est pas vous qui les avez tués, mais c’est Allah qui les a tués. Lorsque tu frappais, ce n’est pas toi qui frappais, mais c’était Allah qui frappait. (Coran 8.17)». Si le Dieu chrétien accepte d’endurer la souffrance et la mort pour expier les péchés de tous les hommes, passés, présents et futurs, et ainsi les sauver, Son humiliation ne Le rend méprisable qu’au regard de ceux qui ne connaissent pas Dieu et ne L’aiment pas… en attendant Son retour en gloire qui confondra ceux qui L’auront méprisé. Est-ce pour rien en effet que Jésus dit : « Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de Moi ! (Lc 7.23) », et encore : « Quiconque tombera sur cette pierre [Lui-même] s’y fracassera, et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera. (Lc 20.18) » ?

4) LES RAISONS POUR LESQUELLES NOUS CROYONS QUE JÉSUS EST MORT ET RESSUSCITÉ :

La venue du Messie a été annoncée dans l’alliance scellée avec le peuple juif, ainsi que Sa passion, Sa mort et Sa résurrection. Les Prophètes avaient présenté le Messie sous la figure du Serviteur souffrant (Is 49.1-7 ; 50.6-7 ; 52.13-15 ; 53.1-12 ; Dn 9.26 ; Jon 2.1 ; Za 12.10 ; 13.1), devant apporter le Salut non pas seulement à Israël, mais au monde entier (Is 2.3-4 ; 11.10 ; 42.6 ; 49.1,5-7 ; 51.4-5 ; 56.3-7 ; 60.3-9 ; 62.2,11 ; 65.1 ; 66.1,18-23 ; Jr 4.1-2 ; Am 9.7 ; So 3.9 ; Mi 4.1-3 ; Ml 1.11 ; Ps 22.28-29 ; Ps 71 ; Ps 96 ; Ps 98.4-9 ; Ps 102.23).

La vie et la sainteté sans pareilles de Jésus.

La sublimité de Son enseignement.

Ses miracles, qui continuent aujourd’hui. Le Saint-Suaire de Turin[1], le miracle de Lanciano, Marthe Robin

Ses prophéties (ex. Mt 26.13 ; Lc 21…).

Les témoins oculaires. Si Jésus n’était pas mort et ressuscité, que faire du témoignage de tous les témoins historiques rendant compte de la Mort et de la Résurrection de Jésus, au fondement de la foi chrétienne ? Quel intérêt auraient eu les Apôtres à proclamer la Crucifixion et la Résurrection de Jésus si elles n’avaient pas eu lieu ? Cette annonce ne les conduisait-elle pas à subir persécutions et haines mortelles ? Si le Christ n’était pas mort et ressuscité, comment saint Paul aurait-il pu écrire : « Je suis crucifié avec le Christ et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui S’est livré pour moi (Ga 2.19-20) » ? Si Jésus n’est pas mort et ressuscité, comment expliquer l’existence du christianisme ?

Il eût été facile que l’annonce de la Résurrection de Jésus soit rejetée par tout habitant de Jérusalem (l’événement était suffisamment extraordinaire pour cela !) si Jésus n’y avait pas été effectivement crucifié et si tant de monde ne L’y avait pas vu ressuscité (1 Co 15.6 ; Mt 27.51).

Que Jésus soit mort crucifié, contrairement à ce qu’affirme le Coran (4.157), n’a jamais été nié par les ennemis et les détracteurs de l’Église… Ni les auteurs juifs ni les auteurs païens n’ont nié la crucifixion de cet agitateur juif, tant il s’agissait pour eux d’un fait historique bien établi, fondé sur d’assez nombreux témoignages non-chrétiens, à commencer par celui de Flavius Josèphe (37-97), historien juif, qui écrit : « …Jésus, qui était un homme sage, si toutefois on doit le considérer comme un homme, tant ses œuvres étaient admirables. Des chefs de notre nation l’ayant accusé devant Pilate, celui-ci le fit crucifier. Il leur apparut vivant et ressuscité le troisième jour… (Antiquités3.3) », « En ce temps-là paraît Jésus, homme sage, qui réalisait des prodiges et de qui bien des gens recevaient la vérité ; Il se gagna beaucoup de Juifs et de Grecs. Lorsque, sur la dénonciation de nos notables, Pilate l’eut condamné à la croix, ceux qui l’avaient aimé, continuèrent, et aujourd’hui encore le clan des chrétiens –nommés ainsi à cause de lui, n’a pas disparu.» (Antiquités juives, 19.343-350). Je n’ai pas le temps de vous citer d’autres témoignages d’auteurs non-chrétiens de cette époque, mais vous pourrez les retrouver dans mon livre. Ces témoignages de non-chrétiens montrent la fausseté de la négation de l’historicité de la mort de Jésus-Christ (Jn 19.35 ; Lc 1.1-4 ; 2 P 1.16-18) par l’islam. Aucun événement de l’Antiquité n’est aussi bien renseigné que la vie du Christ, avec des sources aussi nombreuses et indépendantes, et des manuscrits aussi anciens. En comparaison, l’existence de l’empereur Tibère (42 av.‒ 37 ap. JC) ne nous est connue que par seulement deux sources principales (Tacite, écrivant vers 115, et Suétone vers 120). A la différence de Jésus, haï de tous et mort dans le plus total dénuement, comment comprendre que Mahomet, censé être parvenu à la fin de sa vie à la tête d’un immense empire, et ce à une époque bénéficiant des progrès survenus depuis l’époque de Jésus, n’ait laissé aucune trace contemporaine de son existence ?

Le témoignage de l’Esprit-Saint répandu dans le cœur des chrétiens.

La sainteté et l’universalité de l’Église. Dès le premier siècle, des églises surgissent de l’Espagne à la Chine, confessant la même foi en Jésus, mort et ressuscité. Le fruit du hasard ?

Une preuve évidente que Jésus est mort est que les chrétiens, comme Jésus leur en a fait le commandement (1 Co 11.24), célèbrent Sa mort et sa Résurrection dans le rite de la Messe (Lc 22.19 ; 1 Co 11.26), mémorial qui témoigne que Jésus a librement accepté Sa mort, l’a anticipée et sublimée en un Sacrifice rédempteur. Quel intérêt les chrétiens auraient-ils trouvé à célébrer la Mort de Jésus s’Il n’était pas ressuscité ? Et s’Il n’était pas ressuscité, comment croiraient-ils depuis 2000 ans à Sa présence réelle, réalisée par le sacrement de l’Eucharistie ? Et si l’Eucharistie n’était pas le signe efficace de la victoire de Dieu en notre monde, pourquoi Isa demande-t-il : « Seigneur, Allah ! Fais descendre sur nous une table servie du Ciel ! Qu’elle soit un festin pour nous, du premier jusqu’au dernier, un signe de Ta part ! (5.112-115)» ?

Comment Dieu aurait-Il pu Se révéler autrement qu’en S’abaissant ? Qui serait capable de soutenir la manifestation de Sa Grandeur ( Ex 19.16-25) ? Aussi saint Paul écrit-il : « …nous, nous prêchons un Christ crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les Gentils, mais pour ceux qui sont appelés, soit Juifs, soit Grecs, Il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Car ce qui serait folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes et ce qui serait faiblesse de Dieu est plus fort que la force des hommes. (1 Co 1.23-25) » ; « En effet, la doctrine de la croix est une folie pour ceux qui se perdent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une force divine. (1 Co 1.18) ». Parce que l’humiliation est directement opposée à l’idée de dignité et de puissance spontanément attribuées à la divinité, les musulmans refusent la Croix de Jésus-Christ, et donc aussi Sa Résurrection. Ils ne Le croient pas si grand qu’Il soit divin, ni si humble qu’Il ait accepté de souffrir et de mourir. Mais n’est-ce pas déjà ce que firent les juifs qui n’entendirent ni la grandeur ni l’abaissement du Messie prédits par les Prophètes ?

Jésus-Christ a Lui-même plusieurs fois annoncé sa Passion, Sa mort et sa Résurrection (Mt 12.40 ; 16.21 ; 17.12,21 ; 20.17-19 ; 22.37; Mc 8.31 ; Lc 9.22 ; 20.9-19) en accomplissement de ce que prédisaient les Écritures juives (Ex 17.3-6 ; Jb 31.35-37 ; Is 49.6-7 ; 50.6-7 ; 52.13 ; 53.12 ; Jr 11.18-20 ; 15.10-21 ; 18.18 ; 20.7-13 ; 26.11 ; Jon 2.1 ; Dn 9.26 ; Za 12.10 ; 13.1 ; Mt 12.38 ; Lc 24.25-27 ; Ac 2.25-36 ; 15.15-18). Cela s’est accompli et a officiellement été déclaré ― et par leurs propres témoins, aux Autorités religieuses d’Israël (Mt 28.11-15). Non seulement les Écritures juives annonçaient donc la mort et la Résurrection de Jésus, mais les meilleurs d’entre les hommes avaient déjà pressenti la destinée du Juste (Ap 16.5). Ainsi Platon (428-348) : « Souviens-toi, Socrate […] que le juste, tel que je l’ai représenté, sera fouetté, mis à la torture, chargé de chaînes, qu’on lui brûlera les yeux, qu’enfin, ayant souffert tous les maux, il sera crucifié… (La République, II, 361e) »… On pourrait encore citer le rituel de la fête de l’Enuma Elish, à Babylone, qui comportait une scène d’humiliation du roi[2]. Dans le sanctuaire du dieu Marduk, le grand prêtre dépouillait le roi de ses emblèmes (le sceptre, l’anneau, le cimeterre et la couronne) et le frappait au visage. Puis, à genoux, le roi prononçait une déclaration d’innocence : « Je n’ai pas péché, ô Seigneur des pays ! Je n’ai pas été négligent envers ta divinité.» Le grand prêtre lui répondait alors au nom de Marduk : « Ne crains pas… Marduk entendra ta prière. Il accroîtra ton empire… » Pendant ce temps le peuple cherchait Marduk censé être « enfermé dans la montagne », formule qui indiquait la mort. Comment ne pas voir dans l’humiliation du roi de Babylone, sa prière, sa mort, son absolution et sa bénédiction, la saisissante annonce préfiguratrice de la Passion, de la Mort et la Résurrection… du Roi des Juifs (Jn 18.33 ; 19.3,15,19) ?

L’Incarnation est la réponse de Dieu au péché et à l’état de dépravation de l’humanité. Cette réponse est parfaitement adaptée, le remède est exactement approprié au mal. En effet, parce que le péché de l’homme contre Dieu est d’une gravité infinie, l’homme, de par sa nature finie, grevée par le péché, était incapable d’offrir une compensation à la mesure de l’outrage commis. Dieu seul pouvait réparer cette faute. Et puisque le péché avait été commis par l’homme, il fallut que Dieu S’incarnât pour qu’il y eût coïncidence exacte entre l’auteur de la faute et celui de la réparation. Or, l’Incarnation de Dieu est précisément ce que rejette l’islam…

Rien n’est impossible à Dieu ! Quel ami pouvant payer la dette de son ami ne le ferait pas ? Dieu qui nous aime de toute éternité ferait-Il moins ? Qui dira que Dieu n’aime pas les hommes ou qu’Il est incapable d’anéantir le mal qu’ils ont fait ? Dieu serait-Il incapable de transformer l’affront qu’Il a subi sans pouvoir faire tourner celui-ci à Sa plus grande gloire ? Le Mauvais devrait-il réussir à emporter dans l’éternité de son enfer la gloire d’avoir su et pu offenser Dieu ? Non ! Dieu aura toujours le dernier mot ! Il a permis le mal sachant qu’il en tirerait un bien encore plus grand que celui qui aurait eu lieu s’il n’y avait pas eu le mal. Ce bien encore plus grand et qui dépasse tout ce que l’homme pouvait imaginer ou désirer, c’est l’Amour infini du Fils de Dieu fait homme offert à Dieu le Père au nom de l’humanité ! Un Amour infiniment saint, divin, que jamais la Création n’aurait pu offrir à son Créateur. Seul Dieu peut aimer Dieu comme Dieu mérite d’être aimé ! Dieu S’est aimé dans et par Son humanité et a fait éclater Sa gloire dans Son sacrifice que seul l’Amour peut expliquer ! Miséricorde que jamais nous n’aurions connue si le péché n’avait pas eu lieu ! En sorte que vraiment, « tout sert au bien de ceux qui aiment Dieu (Rm 8.28) », « même nos péchés» ! Quel plus beau chant que celui des baptisés la nuit de Pâques : « Bienheureuse faute qui nous a valu un tel Rédempteur ! » ?

Les Prophètes avaient peu à peu compris que les sacrifices rituels (Gn 15.9-18 ; 22.13 ; Ex 24.5 ; Dt 27.7 ; 2 Ch 7.5 ; 15.11 ; 29.21-24 ; Es 6.17 ; Nb 6-8 ; 28-29 ; Dt 28 ; Lv 3-23 ; Ez 43.19-25 ; 44.11-29 ; 45.15-25), ne pouvaient être que des images du vrai Sacrifice (Is 1.11-13 ; Jr 6.20 ; 11.15 ; Os 6.6 ; Am 5.21+), en particulier celui d’Isaac (Gn 22.1+), tant il est vrai qu’un animal, sans rapport avec le péché, et a fortiori un assassinat, ne pouvaient expier quelque péché que ce soit (He 10), et que seul donc le sacrifice volontaire d’un homme sans péché (19.19), pourrait expier le péché (Jn 8.24). L’Ancienne Alliance avait ainsi peu à peu façonné le peuple de Dieu pour lui donner les moyens de reconnaître et d’accueillir le Don du Salut dans la Nouvelle et Éternelle Alliance ( Ep 1.9-10 et Gn 4.1-8 ; 37.12-36 ; Ps 34 ; 35.20 ; 38.40 ; 55.69 ; 88.142 ; Sg 2.18-20 ; 36.25-27 ; Is 9.1-6 ; 11.1-16 ; 24.6-9 ; 45.8 ; 50.5-7 ; 52.13 ; 53.12 ; 63.19 ; Za 12.10 ; 13.1). Les rites sacrificiels des différentes religions eux-mêmes, étaient une expression de cette attente universelle du salut donné par le Sacrifice de Celui que saint Jean-Baptiste désignait comme « l’Agneau de Dieu […] qui ôte le péché du monde» (Jn 1.29 ; Is 49.6-7). Pourquoi la Pâque juive faisait-elle mémoire du salut donné par le sang d’un agneau répandu sur le linteau des maisons juives épargnées par l’ange exterminateur au temps de l’Exode (Ex 11-13), sinon pour donner aux Juifs le motif d’espérer de la Bonté de Dieu un salut nouveau et cette fois définitif ? La fête islamique du sacrifice du mouton, l’Aïd Al-Adha, s’accroche à perpétuer la liturgie sacrificielle de l’Ancienne Alliance, toujours chérie par le judaïsme, et pourtant clairement rejetée par Dieu (Lc 19.41-44 ; Mt 23.38 ; 21.43). Dieu qui avec Abraham (Gn 22.1+) a fait passer l’humanité des sacrifices humains à celui des animaux, puis avec Jésus-Christ, au sacrifice de soi-même, nous a conduits aujourd’hui à adorer Dieu « en esprit et en vérité (Rm 12.1 ; Jn 4.24) ». Par Son libre sacrifice offert au nom de chacun, Jésus n’a-t-Il pas mis fin aux meurtres rituels des boucs émissaires ? N’est-ce pas que les peuples christianisés ont globalement « brisé leurs épées pour en faire des socs de charrue et leurs lances pour en faire des serpes (Is 2.4) », en sorte que c’est chez eux que les musulmans émigrent aujourd’hui pour trouver asile et respect de leur dignité ?

Sous l’Ancienne Alliance, de par la connaissance de la Loi, les hommes se savaient coupables, et, bien qu’aspirant à la bénédiction, étaient soumis à la malédiction. Ils ne pouvaient concilier la Colère et la Miséricorde divines, la Justice et l’Amour divins. Mais lorsque vint la plénitude des temps, Dieu a éclairé le lien entre Justice et Miséricorde en les unissant dans la Mort de Jésus-Christ : en effet, le Christ a pleinement satisfait et à la Justice divine en expiant le péché (2 Co 5.21), et à la Miséricorde divine en nous donnant la vie éternelle. Qui peut glorifier Dieu comme le Christ ?

Pour sauver ce qui Lui était devenu étranger, il a bien fallu que Dieu accepte de Se rendre « étranger » à Lui-même. Pour arracher sa Création à la mort et l’introduire cette fois définitivement en Lui, ne fallait-il pas que Dieu meure et ressuscite en elle, et elle en Lui (Lc 24.26 ; Jn 10.35 ; He 2.14-15) ?

Seule la Croix du Christ nous garantit une rédemption éternelle, car Jésus, étant Dieu, tout acte qu’Il a posé dans le temps demeure dans l’éternité, en sorte que par la foi il est toujours actuel… C’est ainsi que les chrétiens s’unissant au Sacrifice du Christ offert à la Messe (1 Co 11.24) échappent à la «colère qui vient (1 Th 1.10 ; Jn 6.53) ». Nous sommes totalement, réellement et définitivement délivrés de toutes nos fautes et de la mémoire de leur honte dans la mesure où nous nous unissons, maintenant, à Son sacrifice. Qui dira que les chrétiens ne sont pas « les grands vainqueurs en Celui qui nous a tant aimés (Rm 8.37) » ?

La Croix qu’il nous faut aimer et porter à la suite du Christ est le témoignage qu’il n’y a aucun bien en nous qui nous appartienne et que tout, absolument tout, est grâce de Dieu. Elle détruit notre « moi » égoïste, notre amour propre, notre suffisance, notre volonté de puissance et d’indépendance et nous rend ainsi disponibles, dans une vraie liberté, pour une nouvelle création, opérée en l’humanité du Christ (Ga 2.20 ; 1 Tm 1.15 ; Is 53.4-6). À la différence de l’islam dont chacun hériterait à sa conception, la religion chrétienne ne s’identifie pas avec la vie terrestre. Elle est le don gratuit et immérité d’une vie nouvelle, la Vie divine du Christ, que l’on reçoit par la nouvelle naissance du baptême (Jn 3.3). Dans le christianisme, il y a une rupture ontologique d’avec le monde ancien dès ici-bas : la chenille meurt à sa vie de chenille, et, par une mystérieuse transformation opérée dans la blanche chrysalide ― la vie de foi ―, elle devient un papillon de toutes les couleurs, citoyen du Ciel, participant de la Nature divine (2 P 1.4). N’y a-t-il pas là une différence abyssale d’avec l’islam où l’on ne peut jamais que rester ce que l’on est, un pécheur ?