Compiègne est toujours restée, à travers les vicissitudes de l'histoire, plus fidèle à la France que beaucoup d'autres cités : ses terribles milices communales ont fait merveille contre l'Europe coalisée à Bouvines en 1214 et, si mes souvenirs sont bons, le ville y a gagné sa magnifique devise, toujours actuelle : "Regi et Regno Fidelissima", royalement offerte par Philippe Auguste, l'un des plus beaux rois du Moyen-Age ! Sainte Jeanne d'Arc aimait sa bonne ville de Compiègne et "ses bons amis de Compiègne"; c'est en tentant de rentrer dans la ville qu'elle fut capturée en 1430. En 1588 et 1589, Compiègne fut, je crois, avec Tours, Langres et Châlons en Champagne, l'une des 4 dernières villes restée fidèle au grand et magnifique Roi Henri III, abandonné de tous et poursuivi par une meute de catholiques fanatisés et devenus fous. C'est d'ailleurs à Compiègne que son corps assassiné reposa jusqu'en 1610. Plus tard, lors des terribles journées d'octobre 1789, les serviteurs les plus lucides de la monarchie agonisante avaient sellé les chevaux de Louis XVI et de la famille royale, poussant le roi à quitter Versailles pour partir prendre la tête de ses troupes à Compiègne et mater les diaboliques. Que n'a-t-il suivi leur conseil ! Enfin, le château de Compiègne abrita le bureau du général Pétain, généralissime des armées françaises en 1917.