shazam
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51:51
Mourir à Verdun (1996) Le 21 février 1916 débutait la première et l'une des plus effroyables boucheries de ce siècle : Verdun. Toute une génération engloutie, pour rien ou presque : en dix mois …Plus
Mourir à Verdun (1996)
Le 21 février 1916 débutait la première et l'une des plus effroyables boucheries de ce siècle : Verdun. Toute une génération engloutie, pour rien ou presque : en dix mois d'acharnement guerrier, le front n'aura bougé que de trois cents mètres…
Des jeunes gens en liesse sourient aux caméras d'actualité sur des quais de gare, agitent leur chapeau aux portières des trains.
Mais, très vite, sur les écrans de cinéma, les norias d'ambulances qui descendent du front croisent des norias de camions qui montent fournir un contingent inépuisable de chair à canon.
Plus tard, des chapelets de mouchoirs blancs émergeront des convois d'orphelins, génération dispersée, pour masquer l'hémorragie qui vient de saigner le pays.
Première guerre « moderne », première guerre médiatisée, premières armes chimiques à rendement industriel : gaz, obus chimiques, lance-flammes, mais aussi corps à corps indescriptibles.
Evocation soutenue par le texte sépulcral de Pierre Miquel (1), scandé par …Plus
Catholique et Français
À tous ceux qui disent : "ils sont morts pour rien !" >>>"...Je sais telles et telles morts capables de racheter un peuple et je ne puis croire à la fin d’un pays où l’on meurt ainsi..." (La Mort d'Amour des Soldats de la Grande Guerre)
Sybille Verlac partage ceci
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« … On retrouve parfois les corps enfouis de ces soldats perdus, enterrés debout, le fusil à la main.
Ils avaient peut-être moins de 20 ans, ces squelettes encore conservés dans leur uniforme.
La terre n’a pas fini de rejeter Verdun, pour que l’on n’oublie pas… »
« Les compagnies paraissaient squelettiques, et les hommes dont les capotes ont perdu leurs couleurs, ont ce regard particulier de …
Plus
« … On retrouve parfois les corps enfouis de ces soldats perdus, enterrés debout, le fusil à la main.
Ils avaient peut-être moins de 20 ans, ces squelettes encore conservés dans leur uniforme.

La terre n’a pas fini de rejeter Verdun, pour que l’on n’oublie pas… »

« Les compagnies paraissaient squelettiques, et les hommes dont les capotes ont perdu leurs couleurs, ont ce regard particulier de ceux qui en reviennent.
Nous voyant passer, un de ces fantômes que ramenaient les camions, se dressant sur son siège, la bouche contractée, les yeux étincelants au fond de leurs orbites, agitait un bras décharné et qui montre l’horizon, et l’on sent que ce geste muet exprime une indicible horreur… Parfois d’un camion un poilu se dresse, boueux et défait, terrible, d’une voix rauque lance aux camarades qui vont vers la bataille, ce mot sinistre : n’allez-pas là-bas !... »


(Comment taire ?... Il y avait 'là-bas', « la bête » et elle avait très faim…)
-

Le livre Mourir à Verdun, Pierre Miquel :
Par (babelio.com)
Comme l'explique remarquablement l'auteur en préambule, Verdun revêt une signification particulière en ce sens que c'est d'abord une bataille d'anéantissement de l'armée française, écrasée par la formidable machine industrielle allemande, alors supérieure ce 21 février 1916, lorsque commence la bataille.

Cette bataille est « d'autant plus meurtrière qu'elle est incessante », faite d'une suite d'offensives ennemies où, lorsqu'une compagnie refuse de se rendre elle est passée aux lance-flammes. Verdun est un « holocauste consenti » car du sacrifice des soldats dépend la victoire. Enfin, cette bataille « a été gagnée par les soldats français, et non par les généraux ».

D'où sa place particulière dans l'imaginaire collectif.

À la rage combattante succède, chez les poilus, une « lassitude [qui] est telle qu'on en vient à considérer l'ennemi comme un adversaire qui partage le malheur d'être à la guerre ».

Des fraternisations sont signalées çà et là.

Puis viendra le temps des leçons retenues : une meilleure et plus massive artillerie, une aviation qui jouera un rôle primordial, notamment dans l'offensive décisive d'octobre, à laquelle participeront, par ailleurs, courageusement les troupes coloniales.

Si, comme l'explique l'auteur, Verdun ne devait être définitivement hors de danger qu'en septembre 1918, l'offensive d'octobre n'en demeurerait pas moins une victoire : « Malgré les gaz asphyxiants et les lance-flammes, “ils” [les Allemands] n'étaient pas passés. » Mais « s'il y a bien eu, sur le terrain, une victoire française, elle en priorité celle des combattants ».

Verdun symbolise donc le sacrifice des soldats, pas le génie militaire des généraux.

Le récit de Pierre Miquel – clairsemé de cartes très détaillées des positions et combats qui permettent de mieux comprendre le déroulé de la bataille – réussit ce tour de force d'être d'une précision impeccable et de nous entraîner dans cette bataille tragiquement mythique grâce une narration extrêmement dynamique.

Un livre incontournable.
shazam partage ceci
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« … On retrouve parfois les corps enfouis de ces soldats perdus, enterrés debout, le fusil à la main.
Ils avaient peut-être moins de 20 ans, ces squelettes encore conservés dans leur uniforme.
La terre n’a pas fini de rejeter Verdun, pour que l’on n’oublie pas… »
« Les compagnies paraissaient squelettiques, et les hommes dont les capotes ont perdu leurs couleurs, ont ce regard particulier de …
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« … On retrouve parfois les corps enfouis de ces soldats perdus, enterrés debout, le fusil à la main.
Ils avaient peut-être moins de 20 ans, ces squelettes encore conservés dans leur uniforme.

La terre n’a pas fini de rejeter Verdun, pour que l’on n’oublie pas… »

« Les compagnies paraissaient squelettiques, et les hommes dont les capotes ont perdu leurs couleurs, ont ce regard particulier de ceux qui en reviennent.
Nous voyant passer, un de ces fantômes que ramenaient les camions, se dressant sur son siège, la bouche contractée, les yeux étincelants au fond de leurs orbites, agitait un bras décharné et qui montre l’horizon, et l’on sent que ce geste muet exprime une indicible horreur… Parfois d’un camion un poilu se dresse, boueux et défait, terrible, d’une voix rauque lance aux camarades qui vont vers la bataille, ce mot sinistre : n’allez-pas là-bas !... »


(Comment taire ?... Il y avait 'là-bas', « la bête » et elle avait très faim…)
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Le livre Mourir à Verdun, Pierre Miquel :
Par (babelio.com)
Comme l'explique remarquablement l'auteur en préambule, Verdun revêt une signification particulière en ce sens que c'est d'abord une bataille d'anéantissement de l'armée française, écrasée par la formidable machine industrielle allemande, alors supérieure ce 21 février 1916, lorsque commence la bataille.

Cette bataille est « d'autant plus meurtrière qu'elle est incessante », faite d'une suite d'offensives ennemies où, lorsqu'une compagnie refuse de se rendre elle est passée aux lance-flammes. Verdun est un « holocauste consenti » car du sacrifice des soldats dépend la victoire. Enfin, cette bataille « a été gagnée par les soldats français, et non par les généraux ».

D'où sa place particulière dans l'imaginaire collectif.

À la rage combattante succède, chez les poilus, une « lassitude [qui] est telle qu'on en vient à considérer l'ennemi comme un adversaire qui partage le malheur d'être à la guerre ».

Des fraternisations sont signalées çà et là.

Puis viendra le temps des leçons retenues : une meilleure et plus massive artillerie, une aviation qui jouera un rôle primordial, notamment dans l'offensive décisive d'octobre, à laquelle participeront, par ailleurs, courageusement les troupes coloniales.

Si, comme l'explique l'auteur, Verdun ne devait être définitivement hors de danger qu'en septembre 1918, l'offensive d'octobre n'en demeurerait pas moins une victoire : « Malgré les gaz asphyxiants et les lance-flammes, “ils” [les Allemands] n'étaient pas passés. » Mais « s'il y a bien eu, sur le terrain, une victoire française, elle en priorité celle des combattants ».

Verdun symbolise donc le sacrifice des soldats, pas le génie militaire des généraux.

Le récit de Pierre Miquel – clairsemé de cartes très détaillées des positions et combats qui permettent de mieux comprendre le déroulé de la bataille – réussit ce tour de force d'être d'une précision impeccable et de nous entraîner dans cette bataille tragiquement mythique grâce une narration extrêmement dynamique.

Un livre incontournable.
shazam
lacrimarum valle
ils sont mort pour la France de Macron, les pauvres ils doivent se retourner dans la tombe 🙏 🙏 🙏
philippeLILOU
Un sort enviable à côté de ce qui nous attend, et cela a déjà commencé
(dans une indifférence générale...)
shazam
Mes chers parents,
Lorsque vous lirez cette lettre, Dieu m’aura fait l’honneur de m’accorder la sacrée mort que je pourrais souhaiter, celle du soldat et du chrétien.
Que ce soit sur un champ de bataille ou dans un lit d’hôpital, je l’accepte comme dès le premier jour où je voulus m’engager. J’en accepte l’idée sans regrets et sans tristesse. Je ne peux pas vous dire de ne pas me pleurer car …Plus
Mes chers parents,
Lorsque vous lirez cette lettre, Dieu m’aura fait l’honneur de m’accorder la sacrée mort que je pourrais souhaiter, celle du soldat et du chrétien.
Que ce soit sur un champ de bataille ou dans un lit d’hôpital, je l’accepte comme dès le premier jour où je voulus m’engager. J’en accepte l’idée sans regrets et sans tristesse. Je ne peux pas vous dire de ne pas me pleurer car je sais la douleur que vous causera ma disparition mais ne regardez point la terre qui me recouvrira. Levez les yeux vers le ciel où Dieu me jugera et me donnera la place que j’aurai méritée.
Priez pour moi, car j’ai été loin d’être parfait. D’où je serai, près des chers morts que j’aurai été rejoindre, je ne vous oublierais pas.
C’est vous qui m’avez fait ce que je suis devenu ; que cette idée vous console et qu’elle vous encourage à faire de celle que vous m’aviez donné mission de garder et de protéger à vos côtés une femme qui soit digne d’être votre fille. Lorsque je ne serai plus là, qu’elle sache combien je l’ai aimée. Parlez-lui quelquefois de moi.
J’avais l’ambition d’accomplir dans la vie une mission que je m’étais tracée, celle d’être le guide, le flambeau dont a parlé Claude Bernard, celui qui peut être fier d’avoir vécu pour les autres en leur enseignant les principes droits par la parole et par la plume. Je voulais écrire parce que c’était à mes yeux la plus noble profession et je voulais vivre pour suivre la voie que ma conscience m’indiquait, mais, vous avez le droit de le savoir, d’autres étaient plus utiles que loi, soit que chef de famille ils eussent déjà crée alors que je n’étais que le futur, soit que ministres du Christ, ils fussent appelés à façonner des hommes, à créer des Français et des Chrétiens. Pour eux, j’ai offert à Dieu le Sacrifice de ma vie. J’ai chaque soir prié pour que la mort les épargne en me frappant, et mourir pour eux est presque trop beau pour moi puisque j’ai conscience de ne les valoir pas.
Jacques Froissart

Jacques Georges Marie Froissart avait 18 ans en 1914. Fils d’un avocat parisien, et engagé volontaire à la fin du moins d’avril 1916, il fut d’abord téléphoniste puis aspirant dans l’artillerie au 217° RKAC. Jacques tomba le 14 septembre 1918 d’un éclat d’obus reçu en plein cœur.
Lettres de Poilus, p.164
blanche52
shazam
blanche52 Je comprend mieux votre réaction, mais il vous savoir ceci : les synopsis de vidéos documentaires, et même de films ne sont quasiment jamais de leur auteur, car critiques obliges ! Ce qui est le cas ici aussi : il s’agit d’un extrait d’une critique de Télérama du 10/11/2006, par J.C. R. de Télérama, et dont j’ai rajouté le renvoi (2). Or, vous vous en doutez, les critiques sont …Plus
blanche52 Je comprend mieux votre réaction, mais il vous savoir ceci : les synopsis de vidéos documentaires, et même de films ne sont quasiment jamais de leur auteur, car critiques obliges ! Ce qui est le cas ici aussi : il s’agit d’un extrait d’une critique de Télérama du 10/11/2006, par J.C. R. de Télérama, et dont j’ai rajouté le renvoi (2). Or, vous vous en doutez, les critiques sont rarement d’accord en tout points avec les auteurs d’une œuvre, ils sont d’ailleurs payés pour ça. Certes, ‘ils sont fâcheux’ parfois. Mais le jour où ils seront censurés il y aura plus terrible que les fâcheux…
ouvres ton coeur
J'ai visité Verdun quand j'étais enfant avec mon père, tous ces amas d'ossements à voir à travers des petites fenêtres laissaient imaginer l'horreur vécue, mais ce qui m'a le plus choqué c'était les bouts des fusils qui transperçaient la terre et qui nous faisaient comprendre que le soldat en dessous avait été recouvert vivant par cette même terre ! Paix sur leurs âmes ! ces gens ne sont pas …Plus
J'ai visité Verdun quand j'étais enfant avec mon père, tous ces amas d'ossements à voir à travers des petites fenêtres laissaient imaginer l'horreur vécue, mais ce qui m'a le plus choqué c'était les bouts des fusils qui transperçaient la terre et qui nous faisaient comprendre que le soldat en dessous avait été recouvert vivant par cette même terre ! Paix sur leurs âmes ! ces gens ne sont pas morts pour rien NON ! ils sont un exemple pour nous tous car dans leurs cœurs et dans leurs esprits ils combattaient le mal !
N'oublions jamais le courage infini de tous ces gens pour qui nous devons prier et avoir le plus grand respect !
blanche52
@shazam : excusez moi mais j'ai réagi à l'introduction que vous publiez sous le film, dont je vous recopie le texte en copier coller :
"Toute une génération engloutie, pour rien"
shazam
blanche52 Pour éviter tout malentendu et l’offense, il faut préciser : mais pas ici ! Car « Ils sont morts pour rien », n’est pas prononcé dans ce documentaire, ni dans les extraits de lettres de poilus, ni par l’excellent historien Pierre Miquel, ni d’ailleurs par moi-même.
Ce n’est pas non plus un documentaire accusateur. (Tu ne jugeras pas…) mais un documentaire au ton très juste – à mon …Plus
blanche52 Pour éviter tout malentendu et l’offense, il faut préciser : mais pas ici ! Car « Ils sont morts pour rien », n’est pas prononcé dans ce documentaire, ni dans les extraits de lettres de poilus, ni par l’excellent historien Pierre Miquel, ni d’ailleurs par moi-même.

Ce n’est pas non plus un documentaire accusateur. (Tu ne jugeras pas…) mais un documentaire au ton très juste – à mon avis le meilleur documentaire sur les poilus -, basé sur les LETTRES et CARNETS de POILUS, qui tentent de dire l’indicible, de se confier.

Cela dit, vous trouverez à la 53°mn du film Dien Bien Phu (que l’on peut voir) un para, avant d’embarquer dans son avion, dire au journaliste américain Howard Simpson : « Un soldat accepte de se faire tuer pour remplir sa mission, c’est notre honneur. Seulement un soldat à horreur qu’on l’envoie à la mort pour rien, par c….rie, par incompétence, par veulerie ; ça nous dégoute ! Réaction de professionnel, on n’aime pas être gaspillé !"
Ne nous laissez pas sucomber
@AveMaria44 ,Certain financier dite vous ,qui tien la queue de la casserole depuis la furieuse révolution dite Française (la F.M.)donc les parpaillotes ,on n'en sort pas .
AveMaria44
@Ne nous laissez pas sucomber Ce que je voulais dire c'est que nos frères aveuglés et certains financiers; qui ne sont pas des auvergnats, étaient aussi grandement partie prenante; N'ayez aucune inquiétude je ne minimise nullement leur rôle. Ils ont au cours des guerres de religion fait plus de dégâts que la Révolution soi-disant française, où ils ont encore une grande part de responsabilité.
Ne nous laissez pas sucomber
@AveMaria44 ,vous me dites que vous n'estes pas sur que la guerre 1914 à été déclencher par des parpaillotes ,elle part depuis l'Autriche et ses environs ,avec l'assassina du duc ,terre parpaillotes s'ils en set ,et faite bien attention ou vous vous renseigné ,j'ais été fort étonnez d'entendre un jeune ,"je sais tout " que c'est la France suite a la défaite de Napoléon de 18xx ? pour l'Alsace …Plus
@AveMaria44 ,vous me dites que vous n'estes pas sur que la guerre 1914 à été déclencher par des parpaillotes ,elle part depuis l'Autriche et ses environs ,avec l'assassina du duc ,terre parpaillotes s'ils en set ,et faite bien attention ou vous vous renseigné ,j'ais été fort étonnez d'entendre un jeune ,"je sais tout " que c'est la France suite a la défaite de Napoléon de 18xx ? pour l'Alsace et la Lorraine ,et cerises sur le gâteau ,que l'on apprenait aux petits enfant a dire les BOCHES ,alors que ce mot ne fut employés que depuis 1933 en FRANCE ,des inventeur d'Histoires sa pullules ?Et qui croyez vous qui nous asphyxie aujourd'hui ,les mêmes et ils ont pignon sur rue au Vatican et utilisent avec soin les islamistes et les Juifs ,comme des hochets pour nous ,condamné aux repentir ,de quoi je vous le demande ,ils sème la m......rd et ils nous font porter le chapeau .
blanche52
On ne meurt jamais pour rien.
Cette expression "ils sont morts pour rien" répétée à satiété dès qu'il s'agit de la guerre de 14, on n'aurait jamais osé l'employer autrefois, elle déshonore ceux qui l'emploient !
Ne nous laissez pas sucomber
@AveMaria44 44,si vous suivez bien l'HISTOIRE ,le début de nos soucis réel est bien suite au fumeux LUTHER,d'ou les parpaillotes.
Ne nous laissez pas sucomber
@AveMaria44 ,aux parpaillotes et ils règne aujourd'hui sur le monde "dit civilisé,?"
1 autre commentaire de Ne nous laissez pas sucomber
Ne nous laissez pas sucomber
Grand-papa Lieutenant d’infanterie 2em régiment,je ne t'ais pas connu ,mais ,par maman, depuis toujours je te porte dans mon cœur
shazam
28°mn : « Les compagnies paraissaient squelettiques, et les hommes dont les capotes ont perdu leurs couleurs, ont ce regard particulier de ceux qui en reviennent.
Nous voyant passer, un de ces fantômes que ramenaient les camions, se dressant sur son siège, la bouche contractée, les yeux étincelants au fond de leurs orbites, agitait un bras décharné et qui montre l’horizon, et l’on sent que ce …
Plus
28°mn : « Les compagnies paraissaient squelettiques, et les hommes dont les capotes ont perdu leurs couleurs, ont ce regard particulier de ceux qui en reviennent.
Nous voyant passer, un de ces fantômes que ramenaient les camions, se dressant sur son siège, la bouche contractée, les yeux étincelants au fond de leurs orbites, agitait un bras décharné et qui montre l’horizon, et l’on sent que ce geste muet exprime une indicible horreur… Parfois d’un camion un poilu se dresse, boueux et défait, terrible, d’une voix rauque lance aux camarades qui vont vers la bataille, ce mot sinistre : n’allez-pas là-bas !... »


Constat : Il y avait 'là-bas', « la bête » et elle avait très faim…
AveMaria44
Et cela a rapporté à qui ??????????
shazam
Extraits du livre : Paroles de poilus, Lettres et carnets du front 1914-1918, de Jean-Pierre Guéno.
Quatrième de couverture :
(…) Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures.
Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à …Plus
Extraits du livre : Paroles de poilus, Lettres et carnets du front 1914-1918, de Jean-Pierre Guéno.

Quatrième de couverture :
(…) Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures.
Huit mille personnes ont répondu à l'appel de Radio France visant à collecter les lettres, jusqu'ici éparpillées, de ces Poilus. Cet ouvrage en présente une centaine. Des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des mots déchirants, qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité.
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Le 26 juillet 1915
J’ai vu de beaux spectacles ! D’abord les tranchées de Boches défoncées par notre artillerie malgré le ciment et les centaines de sacs de terre empilés les uns au-dessus des autres ; ça c’est intéressant.
Mais ce qui l’est moins, ce sont les cadavres à moitié enterrés montrant, qui un pied, qui une tête ; d’autres, enterrés, sont découverts en creusant les boyaux. Que c’est intéressant la guerre ! On peut être fier de la civilisation !
Pierre Rullier
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11 juin 1915
Je veux te conter en détail les derniers combats aux quels j’ai pris part. Ne sois pas attristé ou plus inquiet de ce sombre récit, toutes ces horreurs ne font que mieux ressortir le courage de ceux qui les affrontent.
Il fait un temps magnifique et le spectacle est indescriptible. Figure-toi l’énorme plateau où il ne reste plus un arbre ni le moindre brin d’herbe, un sol convulsé et noirci…des milliers de cadavres français et boches, des armes brisées, des débris de toutes sortes. Là-dessus pèse une chaleur lourde, l’odeur est atroce et de grosses mouches bleues essaiment en tourbillons. A chaque instant, de gros obus creusent, fouillent dans cet amas. Il faut ramper pendant des heures, se faire un rempart des cadavres… (…)
Le sous-lieutenant F.G écrivait à son père pour exprimer l’horreur de ce qu’il vivait au quotidien. Comme pour beaucoup d’autres poilus, le courrier était pour lui une sorte de thérapie en temps réel : se confier, c’était exprimer ; ne pas tout garder pour soi. Extérioriser un peu l’horreur pour qu’elle ne vous dévore pas…
Il a été tué le 15 septembre 1918.
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Le 6 octobre 1915
Je vai vou doné un peu de mais nouvél que je me porte toujou trèbien pour le moman je vou di que jais resu votre letre a vec un manda de fran et puis je vou di que vou a vé mal qompri maletre qar je ne sui pa blésé les autre on eu du mal mais mais moi jais pas eu du mal cher feme je vais vou dire que mon camarade Bilien Sébastien ai more il ai tué par un cou de canon il ai tisi toupré e moi a 4 metre vous pou vé dir a sais paran sai triste sais son tour au joudui et a d’autre demin nou some tou les jour au feu de pui 10 jour san dormire je vou di au si que le Pape Frasiboi porte bien toujours doné nouvél a sa feme au cher feme la gaire est triste jai fini an vou an brasan de loin a vec mais deu peti anfan ne vou fait pa tro de bil avec moi toujour plin de courage.
Jacque
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3 aout 1916
Ce n’est qu’un éclatement continuel d’obus de tous calibres. La terre entre Souville qui est à notre gauche et Thiaumont à notre droite semble laisser des langues de feu et de fumée comme un volcan. La terre bout comme l’eau sur le feu. Lorsqu’il y a un instant d’accalmie avec les jumelles nous apercevons les pauvres fantassins dans les trous d’obus. Quelle souffrance, mon Dieu les pauvres ! De Fleury il ne reste plus rien : ce n’est qu’une tache blanche au milieu de toute cette terre jaunâtre et remuée sens dessus dessous.
Dans le lointain le fort de Douaumont reste toujours debout malgré les plus effroyables bombardements qu’il a supportés. (…)
Des prisonniers allemands passent devant la porte du fort et ont hâte d’aller en arrière car ici ça tombe dur. Les trois quart ont les yeux hagards et ne savent pas d’où ils viennent, ce sont plutôt des loques humaines que des hommes civilisés. Quelques uns nous lancent quelques mots en nous faisant comprendre que c’est terrible et affreux ce carnage d’hommes. D’autres sont heureux d’être prisonniers car comme cela, ils auront fini.
René Vilar
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Le 6 aout 1916
Aujourd’hui, dimanche, repos complet ; messe militaire à 9 heures dans l’église de Cérisy, j’y suis allé. Tu dois te penser, ma chère Corine ; moi qui n’allais pas souvent à la messe avant la guerre, maintenant j’y vais toutes les fois que j’ai l’occasion. Tu vas être obligée de croire que je suis redevenu chrétien. Et bien, entre les deux, je veux qu’il n’y ait rien de caché, je veux te faire savoir tout ce que je pense et tout ce que je fais.
Je vais à la messe parce que le danger m’a effrayé, et m’a fait réfléchir à des choses auxquelles je ne voulais guère penser avant la guerre.
Lorsque j’étais avec toi, j’étais pris par mon travail, et je voulais en même temps me passer quelque plaisir, et je ne réfléchissais guère à ce qui devait m’attendre ici. Je ne pensais qu’au présent. Mais lorsque je me suis vu privé de tous les plaisirs, quand les obus et les balles m’ont mis devant la mort, et c’est aussi en prenant les longues heures de garde au créneau que j’ai eu le temps de réfléchir, et maintenant j’ai pris au sérieux ces croyances avec lesquelles j’ai discuté si souvent avec les camarades. Voilà comment ça se passe et que l’on dise ce qu’on voudra, je sais que tu seras de mon avis.
Joseph Gilles
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Le 13 novembre 1918
Chers parents (…)
A 9 heures du matin le 11 on vient nous avertir que tout est signé et que cela finit à 11 heures, deux heures qui parurent durer des jours entiers.
Enfin, 11 heures arrivent ; d’un seul coup, tout s’arrête, c’est incroyable.
Nous attendons 2 heures : tout est bien fini ; alors la triste corvée commence, d’aller chercher les camarades qui (y) sont restés.
Le soir arrive, il nous faut rester là, mais on allume un grand feu et les rescapés se rassemblent ; tout le monde est content mais triste : la mort plane encore dans l’air.
Le 12, nous sommes relevés à 2 heures et c’est fini.
Eugène
Guiharan partage ceci
18
4) Documentaires TV.
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