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Le pape François a proclamé ce dimanche 14 octobre sept nouveaux saints pour l'Eglise catholique.

Le pape François canonise l'archevêque salvadorien Oscar Romero

Le pape François a proclamé ce dimanche 14 octobre sept nouveaux saints pour l'Eglise catholique, lors d'une cérémonie solennelle de canonisation place Saint-Pierre. Parmi eux, Mgr Oscar Romero, ancien archevêque de San Salvador, assassiné en 1980.

Dans l'Eglise latino-américaine, l'aura de Mgr Oscar Romero est immense. Et c'est le pape François lui-même qui a débloqué son procès en béatification, longtemps bloqué au Vatican. « C'est l'un des meilleurs fils de l'Eglise » expliquait le pape il y a trois ans lors de sa béatification. Sept mille Salvadoriens, parmi lesquels le frère et la nièce de Mgr Romero, ont fait le déplacement à Rome pour l'occasion.

Né en 1919 dans une famille modeste salvadorienne, Oscar Romero choisit très tôt le chemin du séminaire. Ordonné prêtre en 1942 à Rome, il devient secrétaire de la conférence épiscopale de San Salvador en 1966. Contrairement au reste de l’Eglise latino-américaine, Monseigneur Romero ne s’oppose pas à Vatican II. En février 1977, il est d’ailleurs nommé archevêque de San Salvador pour faire en sorte que les directives du Vatican soient appliquées.

Mais le 12 mars de cette même année, l’assassinat du jésuite Rutilio Grande, un ami de longue date, par un escadron de la mort, le convertit aux thèses de l'Eglise latino-américaine. Une Eglise qui a choisi de prendre le parti des pauvres. Dès lors, Monseigneur Romero s’engage ouvertement et dénonce la pauvreté, l’injustice sociale, la torture et les assassinats. Un combat qu’il mène notamment en utilisant la radio, ce qui lui vaut le surnom de « la voix des sans voix ».

Ses prises de position, ses dénonciations contre les escadrons de la mort et l’armée salvadorienne font de lui un dangereux agitateur pour les autorités. Le 23 mars 1980, il est abattu alors qu’il prononçait un sermon dans la basilique du Sacré-Cœur de San Salvador. Sa mort avait bouleversé le monde entier. Trois cent cinquante mille personnes étaient venues assister à ses funérailles. La cérémonie avait été écourtée suite à l’explosion d’une bombe et des échanges de tirs.

Autre figure canonisée ce dimanche, le pape Paul VI. En le proclamant saint, François cherche à remettre la lumière sur un pape plutôt méconnu dont le pontificat s'est déroulé entre deux figures charismatiques, celles de Jean XXIII et Jean-Paul II, rappelle notre correspondant au Vatican, Eric Sénanque. Parfois mal compris ou même mal-aimé, y compris dans l'Eglise, Jean-Baptiste Montini est celui qui mena à terme le Concile Vatican II, un tournant majeur dans l'histoire de l'Eglise catholique.

Paul VI fut aussi le premier pape à voyager, visitant les cinq continents, le premier par exemple à condamner la guerre le 4 octobre 1965 à l'ONU. Le pape François cite très souvent son prédécesseur dans ses discours, saluant sa volonté réformatrice de l'Eglise.

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