shazam
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Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine : Le sabbat, la Loi et la lettre. Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, prédication du vendredi 17 juillet 2015, sanctuaire Notre-Dame du Laus. --- Jésus : « Je veux …Plus
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine : Le sabbat, la Loi et la lettre.
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, prédication du vendredi 17 juillet 2015, sanctuaire Notre-Dame du Laus.
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Jésus : « Je veux la miséricorde, non le sacrifice »
« Le Fils de l’homme est maitre du sabbat »
Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, un jour de sabbat,
Jésus vint à passer à travers les champs de blé ; ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger. Voyant cela, les pharisiens lui dirent : « Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! » Mais il leur dit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger, mais seulement les prêtres. Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au …Plus
MaMie
😘 ☕ 👍 Merci Père Michel-Marie pour cette "nourriture" vivifiante.
shazam
Mes frères bien-aimés s’il est exactement 11h et demi ici chez nous, il est autour de midi en Israël - du moins - à l’heure ou le Christ traverse les champs avec ses apôtres dont les estomacs commence à gargouiller. Que voulez-vous pour eux la journée devait commencer de bonne heure, sans doute au lever du soleil, et après une petite collation faite de dates, de noix, de miel et de lait. Ils …Plus
Mes frères bien-aimés s’il est exactement 11h et demi ici chez nous, il est autour de midi en Israël - du moins - à l’heure ou le Christ traverse les champs avec ses apôtres dont les estomacs commence à gargouiller. Que voulez-vous pour eux la journée devait commencer de bonne heure, sans doute au lever du soleil, et après une petite collation faite de dates, de noix, de miel et de lait. Ils devaient accompagner chaque jour leur Maître et leur Seigneur, marchant à ses côtés, parfois sur des kilomètres pour rejoindre les populations à qui notre Seigneur offrait l’Amour et la Vérité qui jaillissait de Son cœur, de Son ventre, et de Sa voix.

Matinée éreintante qui mettait l’estomac dans les chaussettes. Aussi il n’y a rien d’étonnant à ce que « les 12 », voyant quelques épis de blé qui dépassaient du chemin sur lequel ils marchaient, se mettent aujourd’hui à en cueillir quelques uns puis à les froisser entre leurs doigts avant que d’en manger quelques graines.

De leur côté les pharisiens, qui respectent, comme nous le savons, le sabbat en en faisant un absolu, ‘absolu’ au lieu de rester bien tranquille à la maison et de ‘s’occuper de leurs oignons’ – ce qu’ils auraient du faire – sont à ce moment même, et c’est incroyable, à l’affut !... Planqués dans les champs…

Voilà le joli contenu de leur sabbat… Ils le passent à observer – que dis-je – à épier de loin ce jeune Rabbi prénommé Jésus que les foules adule. Et les voici donc tout heureux de pouvoir enfin le confondre, car ils viennent de se rendre compte que ses disciples en ramassant quelques épis, venait – du moins à leurs yeux – de profaner le sabbat.

Ici il est très important de rappeler que Jésus en permettant aux apôtres d’agir de la sorte, n’a pas formellement violé le sabbat. Car il était tout à fait permis de ramasser quelques épis de blé en bord de chemin. En revanche il était interdit d’y mettre la faucille. Le sabbat n’est pas à proprement parler – et je suis heureux de pouvoir vous le redire aujourd’hui – un temps de repos absolu, ce que beaucoup pense. C’est un temps durant lequel il n’est pas permis à l’homme d’accomplir un travail créatif. Et cela en souvenir du septième jour de la création, ou Dieu, en effet, ne créa rien. Bref les apôtres n’étaient pas en tort.

Mais laissons tomber cet aspect. Ils ont faim, ‘un point c’est tout’ !

Peut-être devaient-ils rejoindre avec leur Maitre, une ville qui se situait à plusieurs km, et la route étant encore longue, ils leur étaient impossibles de s’arrêter pour déjeuner, si bien qu’ils choisirent de ‘pique-niquer’. En ‘picorant ici ou la’. En tout cas ce qui est à remarquer c’est que Jésus les laisse faire. Voilà qui est important. Alors que les pharisiens, ne se préoccupant non pas du bien des personnes, mais du bien de la Loi, se sont alors interposés en ‘matadors juridiques !... ‘

Et oui, l’application de la Loi était leur grand souci, pour ne pas dire leur obsession…

Pauvres religieux, perdus dans leurs certitudes légalistes !

Et certains jours – pardonnez-moi de le dire aussi nettement - nous marchons aussi dans cette même ‘lumière’, qui est très obscure… pour ne pas dire obscurantiste. La preuve c’est que nous jugeons du chemin des autres assez facilement… En brandissant la sainte et adorable volonté de Dieu, nous nous permettons de penser et même de proclamer assez souvent que tel chemin emprunté par tel homme s’oppose à ce que Dieu attend. Et nous agitons alors le drapeau de la Loi du Christ, que nous avons peut-être d’ailleurs peut-être mal comprise, et, bien sur, les Lois de l’Eglise, pour montrer du doigt l’élément perturbateur.

Mes frères la Loi est appelée à s’appliquer dans une matière, et en l’occurrence dans une matière humaine, et qui est extrêmement complexe. Nous sommes complexes.

Prenez la Loi objective du jeûne que l’Eglise impose à ses enfants à certains moments liturgiques de l’année. Et bien, vous ne pouvez pas demander à une personne de 90 ans de jeûner comme à une personne de 25 ans. Aussi lorsque nous agissons au nom de la Loi avec entre les dents une épée acérée au juridisme le plus aigue, Jésus en est infiniment peiné. D’autant plus qu’IL est venu sur la terre pour nous rappeler que toutes les Lois divines que nous avons reçu depuis Moïse ont pour seule fin de nous permettre de mettre en pratique Son grand commandement qui est le commandement de l’amour.

Permettez ici que je prenne un exemple : c’est dimanche matin – je prends un exemple parce que la parole du prêtre doit être toujours pratique, et il faut absolument qu’à la fin de la prédication, dans le prêtre et dans les fidèles, quelque chose soit changé – alors je prends une situation, vous ne m’en voudrez pas, habituelle.

C’est dimanche matin, vous vous réjouissez de vous rendre à la messe parce que vous aimez profondément Jésus, et là, vous découvrez soudainement que votre enfant est malade.

Que faites-vous ? Et bien je vais vous le dire : avec la bénédiction de Jésus, vous n’allez pas à la messe, qui est pourtant, une obligation. Vous restez au près de votre petit garçon, ou de votre petite fille et vous priez dans votre cœur, et Jésus, de loin, vous fait communier à Son amour. Voilà qui est parfait. Et attention : pas de culpabilité ! Je vous en prie, car vous accomplissez alors pleinement la Loi de Dieu.

Un autre exemple : vous êtes invité chez des amis pour un déjeuner qui sera servi à 13h. Comme il se doit parce que vous êtes bien éduqué, vous arrivez 10mn à l’avance. Et voilà que votre enfant âgé de 4 ans vous laisse entendre avec insistance qu’il a faim, et vous craignez même qu’il s’évanouisse. Alors que faites-vous ? Et bien si vous êtes une bonne maman ou un bon papa, vous sortez de votre sac un quignon de pain, et mieux encore un biscuit et vous le donnez sans hésiter à votre petit palot de fils ou de fille.

C’est dire que vous avez laissé tomber les convenances pour le bien de votre enfant !

Toute mère de famille qui agit de la sorte est alors une anti-pharisienne puisque elle ne fait rien passer au-dessus du bien concret de son enfant. Et bien laissez-moi vous dire que Jésus est de la même trempe !... Je ne crois pas vous choquer en vous disant cela : IL cumule habituellement en Lui – surtout quand il est face au manque dont il aperçoit l’impact chez ceux qui l’approche – IL cumule toute l’autorité du père et toute la tendresse efficace de la mère. Et puis soit dit en passant : Jésus est aussi le roi du bon sens. Et IL le montre aujourd’hui dans le saint Evangile. Les apôtres ont faim, j’y reviens. Ils défaillent, et Jésus leur permet donc de se restaurer en arrachant quelques épis. Allez-y mes enfants leur dit-il, et de bon cœur. Emparez-vous de ces pauvres graines de blé, et dépassez votre faim. C’est Moi d’ailleurs qui les ais créés ces épis ! Vous ne serez que plus armés en les mangeant pour la route qui reste à accomplir.

Voyez mes frères bien-aimés comme Jésus fait preuve d’un bon sens exquis. Et IL va maintenant l’envoyer ce bon sens, en pleine figure des Pharisiens. Souvenez-vous, leur dit-il, de ce qu’à fait David quand le roi Saül dans toute sa fureur, voulait l’éliminer. Souvenez-vous quand il (David) a fuit le palais et qu’après plusieurs heures de marche, il s’est retrouvé face au grand prêtre Achimélec. Celui-ci, n’a pas hésité pour calmer sa faim (de David) à lui donner les pains de propositions, c’est-à-dire les pains que l’on offrait à Dieu et que la Loi interdisait formellement à quiconque de manger.

Avec finesse Jésus donne ici un exemple tiré de la grande histoire d’Israël, que les pharisiens ont du sans doute avoir en ce jour, beaucoup de difficulté à avaler.

Mais qu’importe, Jésus dit la Vérité : tout cela vous le savez bien, Jésus n’hésite jamais : la Vérité, toute la Vérité, rien que la Vérité ; car il s’agit aussi pour Lui – non seulement d’éclairer Ses frères les pharisiens qu’IL veut toujours sauver et avec qui IL parle avec beaucoup de gentillesse - mais au-delà des pharisiens, IL est en train de nous éduquer nous, et d’éduquer toutes les générations de baptisés à venir.

L’enjeu est de taille : il ne faudrait pas que les Chrétiens se mettent à canoniser la Loi pour elle-même ! Alors qu’il s’agit de la faire servir à la mise en œuvre de l’amour.

Aussi, après avoir fait un sort aux pharisiens, voici que Jésus s’occupe de nous, ce matin. Permettez-moi de le faire parler : mes enfants, nous dit-il – c’est un bon père, c’est une bonne mère, IL nous parle toujours avec cette grande délicatesse, l’Eglise ce n’est pas une entreprise… c’est une famille… - mes enfants, Je vous pose une question à vous, et à vos prêtres, parce que on est dans le même navire que vous.

Imaginons que demain, dit Jésus – mais c’est un cas extrême – une petite enfant se présente à vous, affamée, n’ayant plus mangée depuis plusieurs jours, et vous n’avez rien à lui offrir, absolument rien, aucun commerce à l’horizon, personne. Elle est venue vous rejoindre dans la chapelle où vous vous trouvez. Elle pleure, elle se tord de douleur sous la faim. Vous ne disposez que de la clé du tabernacle avec les Saintes Hosties, dit Jésus, qui sont Moi !

Que faites-vous ? Est-ce que vous allez me donner à manger à cet enfant ? Où alors allez-vous décider de la laisser dans son triste état sous prétexte que cette nourriture est sacrée ?

Et bien, dit le Christ, j’espère de tout cœur que vous n’hésiterez pas à nourrir cet enfant avec Ma Personne ! Car non seulement vous ne profanerez pas Ma Présence, mais vous l’honorerez.

Laissez-moi vous le redire avec force : rien n’est plus grand que l’amour ! Qui est le bien concret des êtres ! L’avez-vous enfin compris ?

Arrêter de penser dit Jésus, que vous êtes quitte avec mon Père ou avec Moi parce que vous avez respectés scrupuleusement la lettre de la Loi !

Vous n’êtes quitte avec Nous, que lorsque vous avez compris que le sabbat est fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat.

A bon entendeur ?... LE Salut !...

Amen