Citations de Ste Thérèse de Lisieux sur ce sujet :
« Je ne puis craindre un Dieu qui s'est fait pour moi si petit... Je l'aime !... Car il n'est qu'amour et miséricorde ! » (LT 263, dernière lettre à l'abbé Bellière, en août 1897)
« Dites bien, ma Mère, que si j'avais commis tous les crimes possibles, j'aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent » (Derniers entretiens 11 juillet 1897)
« La sainteté n'est pas dans telle ou telle pratique, elle consiste en une disposition du coeur qui nous rend humbles et petits entre les bras de Dieu, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu'à l'audace en sa bonté de Père. » (Derniers entretiens)
« C’est la confiance rien que la confiance qui conduit à l’amour » (LT 197)
« Je t’assure que le Bon Dieu est bien meilleur que tu le crois. Il se contente d’un regard, d’un soupir d’amour… Pour moi je trouve la perfection bien facile à pratiquer, parce que j’ai compris qu’il n’y a qu’à prendre Jésus par le Cœur… Regarde un petit enfant, qui vient de fâcher sa mère en se mettant en colère ou bien en lui désobéissant ; s’il se cache dans un coin avec un air boudeur et qu’il crie dans la crainte d’être puni, sa maman ne lui pardonnera certainement pas sa faute, mais s’il vient lui tendre ses petits bras en souriant et disant : Embrasse-moi, je ne recommencerai plus. » Est-ce que sa mère pourra ne pas le presser contre son cœur avec tendresse et oublier ses malices enfantines ?… Cependant elle sait bien que son cher petit recommencera à la prochaine occasion, mais cela ne fait rien, s’il la prend encore par le cœur jamais il ne sera puni… " (LT 191)
« Oui je le sens, quand même j’aurais sur la conscience tous les péchés qui se peuvent commettre, j’irais, le cœur brisé de repentir, me jeter dans les bras de Jésus, car je sais combien Il chérit l’enfant prodigue qui revient à Lui. Ce n’est pas parce que le bon Dieu, dans sa prévenante miséricorde, a préservé mon âme du péché mortel que je m’élève à Lui par la confiance et l’amour. » (Ms C, 36r-37v)
« Comme moi vous pouvez chanter les miséricordes du Seigneur, elles brillent en vous dans toute leur splendeur… Vous aimez st Augustin, Ste Madeleine, ces âmes auxquelles » Beaucoup de péchés ont été remis parce qu’elles ont beaucoup aimé ". Moi aussi je les aime, j’aime leur repentir, et surtout… leur amoureuse audace ! Lorsque je vois Madeleine s’avancer devant les nombreux convives, arroser de ses larmes les pieds de son Maître adoré, qu’elle touche pour la première fois ; je sens que son cœur a compris les abîmes d’amour et de miséricorde du Cœur de Jésus, et que toute pécheresse qu’elle est ce Cœur d’Amour est non seulement disposé à lui pardonner, mais encore à lui prodiguer les bienfaits de son intimité divine, à l’élever jusqu’aux plus hauts sommets de la contemplation.
Ah ! mon cher petit Frère, depuis qu’il m’a été donné de comprendre aussi l’amour du Cœur de Jésus, je vous avoue qu’il a chassé de mon cœur toute crainte. Le souvenir de mes fautes m’humilie, me porte à ne jamais m’appuyer sur ma force qui n’est que faiblesse, mais plus encore ce souvenir me parle de miséricorde et d’amour.
Comment lorsqu’on jette ses fautes avec une confiance toute filiale dans le brasier dévorant de l’Amour, comment ne seraient-elles pas consumées sans retour ? » (LT 247)
« A moi Il a donné sa Miséricorde infinie c’est à travers elle que je contemple et adore les autres perfections Divines !… Alors toutes m’apparaissent rayonnantes d’amour, la Justice même (et peut-être encore plus que toute autre) me semble revêtue d’amour… Quelle douce joie de penser que le Bon Dieu est juste, c’est-à-dire qu’Il tient compte de nos faiblesses, qu’Il connaît parfaitement la fragilité de notre nature. De quoi donc aurais-je peur ? Ah ! le Dieu infiniment juste qui daigna pardonner avec tant de bonté toutes les fautes de l’enfant prodigue, ne doit-Il pas être juste aussi envers moi qui « suis toujours avec Lui ?… » (Ms A, 84r)
Sainte Thérèse de Lisieux chérie, priez pour nous !
Le Christ est miséricordieux mais comme personne ne sait quand est-ce qu'on va recevoir notre jugement personnel, il ne faut pas être comme ces vierges folles qui n'ont pas assez d'huile dans leur lampe pour le moment du jugement...
Certes, il est spirituellement très préjudiciable de valoriser la sainte Miséricorde Divine au point de perdre toute vigilance spirituelle, de perdre de vue les fins dernières, de La séparer de et d'occulter la sainte Justice Divine (c'est la tendance et le travers actuels de notre époque au contraire d'autres époques passées aux tendances et aux travers opposés), mais une pastorale juste quant à la valorisation du sublime et admirable mystère de la Miséricorde sans bornes de Dieu pour les pécheurs repentants, fût-ce in extremis, n'en demeure pas moins capitale, spécialement et généralement durant les époques où le péché abonde particulièrement. " Quant à la loi de Moïse, elle est intervenue pour que se multiplie la faute ; mais là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé. " (Romains 5.20). C'est aux Pasteurs de l'Eglise qu'il revient de discerner les besoins spécifiques des âmes en vue de leur salut éternel, selon les époques et au cas par cas selon l'histoire et la personnalité des uns et des autres. " Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte implique un châtiment, et celui qui reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour. " (1 Jean 4.18)
Extrait du Dialogue du Seigneur Dieu avec Sainte Catherine de Sienne :
" L'injustice, dont il s'est rendu coupable (le grand pécheur) durant sa vie, l'accuse devant sa conscience, et lui ôte tout courage, pour demander autre chose que la justice. Si grande est sa honte, si troublante sa confusion, qu'il s'abandonnerait au désespoir, s'il ne s'était fait, pendant sa vie, une certaine habitude d'espérer en ma Miséricorde, bien qu'à raison de ses péchés, cette espérance ne fût qu'une grande présomption. Car celui qui m'offense en s'appuyant sur ma miséricorde, celui-là ne peut dire en vérité, qu'il espère en ma miséricorde. Mais ce présomptueux n'en a pas moins sucé le lait de la miséricorde. A l'heure de la mort, s'il reconnaît son péché, s'il décharge sa conscience par la sainte confession, il est purifié de la présomption, qui ne m'offense plus, et la miséricorde lui reste.
Par cette miséricorde il peut, s'il le veut, se rattacher à l'espérance. Sans cela, aucun de ces pécheurs n'échapperait au désespoir, et par la désespérance il encourrait avec les démons l'éternelle damnation.
C'est ma miséricorde qui, pendant leur vie, leur fait espérer mon pardon, bien que je ne leur accorde point cette grâce pour qu'ils m'offensent en comptant sur lui, mais pour dilater leur âme dans la charité et dans la considération de ma Bonté. C'est eux qui en usent à contre-sens, quand ils s'autorisent de l'espérance qu'ils ont en ma miséricorde, pour m'offenser. Je ne les en conserve pas moins dans l'espérance de la miséricorde, pour qu'au dernier moment ils aient à quoi se rattacher, qui les empêche de succomber sous le remords, en s'abandonnant au désespoir. Car le péché de la désespérance m'offense davantage et leur est plus mortel que tous les autres péchés qu'ils ont commis dans le cours de leur existence.
Les autres péchés, en effet, ils les commettent par un entraînement de la sensualité propre ; parfois même ils en éprouvent du regret, et ils pensent en concevoir un repentir qui leur obtienne le pardon. Mais au péché de désespoir, comment trouver une excuse dans la fragilité ! Là aucun plaisir qui les y attire ; au contraire, rien qu'une peine intolérable. Dans le désespoir aussi, il y a le mépris de ma Miséricorde,par lequel le pécheur estime son crime plus grand que ma Miséricorde et que ma Bonté. Une fois tombé dans ce péché, il ne se repent plus, il ne s'afflige plus vraiment, comme il doit s'affliger. Il n'a de pleur que pour son propre malheur, il n'en a point pour mon offense. C'est ainsi qu'il tombe dans l'éternelle damnation.
C'est ce crime seul, tu le vois bien, qui le conduit en enfer, où il est châtié tout à la fois pour ce péché et pour les autres qu'il a commis. S'il eut conçu de la douleur et du repentir de l'offense qu'il m'avait faite à Moi, et s'il eut espéré dans ma miséricorde, il eut obtenu le pardon. Car, je te l'ai dit, ma miséricorde est incomparablement plus grande que tous les péchés que peuvent commettre toutes les créatures ensemble : aussi est-ce le plus cruel affront que l'on me puisse faire, que d'estimer que le crime de la créature est plus grand que ma Bonté.
C'est là le péché qui n'est pardonné, ni en cette vie ni dans l'autre. Au moment de la mort, après toute une existence passée dans le désordre et dans le crime, je voudrais donc que les pécheurs prissent confiance en ma miséricorde, tant j'ai horreur du désespoir. Voilà pourquoi, pendant leur vie, j'use avec eux de ce doux stratagème, de les faire espérer largement dans ma miséricorde. Après avoir été nourris intérieurement dans cette espérance, ils sont moins enclins à s'en laisser détacher, quand vient la mort, par les durs reproches qu'ils entendent." source
La Divine Miséricorde de Jésus Christ ne peut en aucun cas justifier la licence au péché et la continuation des offenses en se justifiant par la Bonté de Dieu. C'est très clairement expliqué dans "La voie du Salut" d'Alphonse de Liguori que tout le monde peut lire ici : livres-mystiques.com/…/voiedusalut.htm
Vous parlez de la Divine Miséricorde quand un pécheur a arrêté de commettre ses crimes, ce qui est tout à fait différent et ne justifie pas du tout que de nouvelles offenses soit faites à Dieu qui peut finir par se lasser du pécheur et le faire mourir à tout moment. Si le pécheur va en Enfer, c'est sa faute car il a préféré le péché à Dieu et ce n'est en rien la faute de Dieu par ailleurs. Satan peut à tout moment porter plainte devant Dieu et si en plus ce pécheur n'a pas choisi d'avoir une Dévotion la Très Sainte Vierge, il n'aura pas Marie comme Avocate pour le défendre et lui permettre de se sauver... Alphonse de Liguori est Docteur de l'Eglise Alphonse de Liguori et explique aussi cela très clairement dans "les Gloires de Marie", celui qui pratique la Dévotion à Marie en comptant sur sa miséricorde ou celle de Jésus Christ pour se donner licence à continuer ses péchés est dans l'erreur la plus complète puisque Dieu peut à tout moment le punir en le faisant mourir à cause du péché de trop qui L'offense.