23 septembre, Padre Pio de Pietrelcina (1887-1968) 
La neuvaine à Padre Pio vient de s'achever.J'ai choisi un récit merveilleux de Katharina Tangari (1906-1989) à ses co-détenues, ainsi qu'un discours du Padre Pio à une autre de ses filles spirituelles, Donna Raffaelina.
Katharina Tangari est l'une des nombreuses filles spirituelles du Padre Pio.
Je vous conseille de lire ses "Mémoires de prison". Elle a été condamnée pour avoir aidé le clergé et les fidèles en Tchécoslovaquie durant le régime communiste. Elle a aussi connu les prisons anglaises en Italie.
Elle a traversé le XXème siècle en surmontant toutes ses épreuves.
Je connais plusieurs personnes, dont plusieurs prêtres qui l'ont approchée.
Elle avait décelé la vocation de l'un d'entre eux.
Je porte une admiration et me sens proche de Katharina Tangari.
L'amour et la reconnaissance qu'elle a portés au Padre Pio de son vivant sont exceptionnels.
La mère supérieure d'un couvent m'a suggéré les lectures de plusieurs écrits de Katharina Tangari qu'elle m'a prêtés.
Katharina Tangari serait morte en odeur de sainteté.
"Tout ce que j'ai pu faire de bien dans ma vie fut une pure grâce de Dieu, non méritée. Que vous, très douce Mère de Dieu, ayez voulu me donner tant d'amour pour Vous, fut ma plus belle récompense." Katharina Tangari.
J'ai eu l'immense joie depuis ma conversion de me rendre à plusieurs reprises à San Giovanni Rotondo et de rester en prière devant la châsse du saint. Sa présence irradie dans tout le sanctuaire.
Grand Saint Padre Pio qui, avec Santa Gemma Galgani, me fit découvrir la Croix.
J'aimais le Sacré Cœur sans comprendre la Croix.
Peur de la Croix, frayeur d'enfant.
Corps de Jésus ruisselant de sang sur la Croix.
Le corps du pauvre Jésus me hante.
Preuve divine d'amour.
Il m'a fallu du temps pour le comprendre.
Padre Pio, comme ton amour est grand de t'être fait petit devant la Croix que t'a imposée Jésus,
Comme Son Amour est grand de t'avoir choisi pour participer à tant d'heureuses conversions.
Marie Bee
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Dieu en prison
Katharina, qui, avant d'être en prison, priait tant et assistait à la messe tous les jours, se trouva brutalement privée de tout sacrement, et de la moindre image religieuse. Dès les premiers temps de son incarcération, elle fut fidèle à la récitation du rosaire.
« Bien entendu je n'avais plus de chapelet, écrira-t-elle, mais j'avais déjà pris l'habitude de le prier sur mes dix doigts. »
Le 12 mai, un peu moins d'un mois après son incarcération, elle eut l'occasion de parler longuement à ses codétenues de Fatima. Le nom avait été prononcé dans la cellule. On était à la veille de la fête de Notre-Dame de Fatima. Après le repas du soir, Katharina leur raconta ce qu'elle avait vu lors de son pèlerinage à Fatima en 1967 :
« Je leur racontai l'histoire de Fatima et mon propre pèlerinage. Je leur expliquai ce qui se passe chaque 12 du mois, spécialement le 12 mai et le 12 octobre, la veille des deux fêtes de Fatima — le 13 mai et le 13 octobre. Je leur décrivis la foule des pèlerins qui viennent de tous les coins du monde, précédés des Portugais simples et pieux, parmi lesquels se trouvent des paysannes qui portent souvent sur leur tête de grands paniers remplis de la farine la plus fine pour la fabrication des hosties, ou encore de grandes cruches du vin le plus pur pour le Saint Sacrifice de la Messe. Je leur racontai que de nombreux pèlerins traversent l'immense place devant le sanctuaire à genoux, un cierge à la main en signe de reconnaissance ou de pénitence, ou pour obtenir une grâce particulièrement importante. Je leur décrivis les processions de lumières qui éclairent la nuit de milliers de flammes. Je leur parlai du chant de Fatima qui monte au ciel dans toutes les langues; des pèlerins qui ne dorment nulle part mais s'installent autour du sanctuaire pour entourer la Mère de Dieu; du rosaire qui est récité continuellement. Comme par miracle, Fatima nous fut si proche cette nuit-là ! »
Après son récit, elle récita avec ses codétenues trois Ave Maria, et avec l'une d'entre elles qui le connaissait, le Salve Regina. Le lendemain, 13 mai, fête de Notre-Dame de Fatima, ses compagnes de cellule lui offrirent un petit chapelet, un dizainier, fait de petites boules de papier d'aluminium tenues par un fil tiré d'un drap déchiré. Katharina put conserver ce chapelet pendant toute sa prison, il échappa à toutes les fouilles et inspections de la cellule. Une codétenue lui avait dit : « La Mère de Dieu a voulu vous donner ce chapelet le jour de sa fête. C'est pourquoi il passera tous les contrôles. Lorsque vous aurez recouvré la liberté, apportez-le à Fatima en remerciement et priez pour nous. » Après sa sortie de prison, Katharina Tangari ira en pèlerinage à Fatima et déposera son chapelet aux pieds de la statue de la Vierge, « en remerciement ».
Ses compagnes de prison avaient confectionné ce chapelet pendant son absence, alors qu'elle subissait ses premiers interrogatoires.
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Les Anges
O Raffaelina, écrit-il, comme il est consolant de savoir que nous sommes toujours sous la garde d'un esprit céleste qui ne nous abandonne même pas (chose admirable ) dans l'action par laquelle nous déplaisons à Dieu... Prenez la belle habitude de toujours penser à lui. Que, à côté de nous, il y a un esprit céleste qui, du berceau à la tombe, ne nous quitte pas un instant, qui nous guide, qui nous protège comme un ami, comme un frère, qui doit aussi nous consoler toujours, spécialement dans les heures qui sont, pour nous, les plus tristes.
Sachez, o Raffaelina, que ce bon ange prie pour vous : il offre à Dieu toutes les bonnes œuvres que vous faites, vos désirs saints et purs. Dans les heures où il vous semble être seule et abandonnée, ne vous plaignez pas de ne pas avoir une âme amie à qui vous puissiez vous ouvrir et à qui vous puissiez confier vos peines; par charité, n'oubliez pas cet invisible compagnon, toujours présent pour vous écouter, toujours prêt à vous consoler. O délicieuse intimité! O heureuse compagnie!... »
Il faudrait, là encore, transcrire tout ce merveilleux texte. Une fois de plus, Padre Pio nous a révélé un aspect de son âme : son intimité avec son ange gardien qui si souvent a été pour lui, comme ce fut le cas pour Jésus, l'Ange Consolateur, l'Ange qui donne la force.
Le 10 mai 1915, dans sa réponse à Padre Pio, Donna Raffaelina lui déclare : « En plus du mois consacré à la Vierge très Pure, j'ajoute, de mon propre chef, le « Mois à l'ange gardien », parce que vous m'avez enflammée d'amour pour lui. J'étais vraiment pleine de négligence, d'indifférence à l'égard de mon bon ange : c'était une dévotion que je désirais toujours et qui, toujours, m'échappait. Ceci vous a été révélé et vous m'avez, avec justesse, rappelé et, en même temps, vous m'avez insufflé cette intimité chère, cette sainte amitié. Je vous remercie beaucoup, beaucoup. Que d'obscurité il y aurait dans mon âme sans votre lumière, combien de doutes qui ne seraient pas résolus... »
La lumière qu'il donne à Raffaelina lui vient, c'est bien évident, de Dieu Lui-même directement, mais elle peut aussi lui parvenir au travers des judicieux conseils que lui-même reçoit par l'intermédiaire de ses deux Pères spirituels. La confiance totale qu'il a mise en eux, - aussi bien le Père Benedetto que le Père Agostino, - pousse souvent Padre Pio à prendre comme paroles d'Evangile tous les conseils que l'un et l'autre prodiguent à son âme parfois si troublée. Et puis, il ne faut pas oublier que la Grâce Sacerdotale donne de particulières lumières aux Directeurs de conscience pour transmettre à leurs dirigés ce que Dieu veut leur dire... Padre Pio utilise, lui aussi, les lumières que lui transmettent ses deux Pères. Plusieurs fois, on note - et c'est précisément le cas dans cette lettre du 20 avril - qu'il donne à Donna Raffaelina Cerase les mêmes conseils que lui-même avait reçus. Elle l'avait ainsi interrogé sur l'amour de Dieu. Elle aussi, se plaignait de ne pas savoir aimer Dieu, d'avoir souvent le cœur sec :
« Dites-moi vous-même un peu, vous ne le sentez pas, par vous-même, cet amour, dans votre cœur? Qu'est-ce que c'est que cet ardent désir que vous ressentez vous-même dans votre esprit ? Qui donc a mis dans votre cœur cet ardent désir d'aimer le Seigneur? Peut-être que les désirs saints peuvent avoir pour auteur quelqu'un d'autre que Dieu ?... »
Il faut savoir capter la Lumière qui vient d'En-Haut...