2 novembre, Commémoration de tous les fidèles défunts. AUX MORTS DE TOUTES LES GUERRES 
2 novembre, Commémoration de tous les fidèles défunts.AUX MORTS DE TOUTES LES GUERRES
PAIX SUR LES MORTS QUI NOUS SONT CHERS !
Qu'ils reposent en paix : rendons hommage, prions,
invoquons le pardon de Dieu en faveur des âmes de
nos disparus qui séjournent encore au purgatoire,
afin qu'elles puissent le plus tôt possible être pleinement
libérées de leurs peines et dégagées de leurs tourments.
Marie Bee
Lorsque les fidèles témoignent aux défunts l’affection
d’un cœur qui se souvient et qui prie, leur action est
sûrement profitable à ceux qui méritèrent, de leur vivant,
que de tels suffrages leur soient appliqués après cette vie.
Saint Augustin
Dans les funérailles, les fleurs et les couronnes symbolisent d'un côté la fragilité de la vie humaine, de l'autre l'immortalité de l'âme et l'affection qui persévère après la mort.
Les fleurs qui se fanent rapidement nous rappellent la fragilité des choses terrestres: "L'homme se fane, dit l'Ecriture, comme une fleur des champs." Les fleurs fraîches et les couronnes déposées sur le cercueil signifient aussi que l'âme continue à vivre, bien que le corps soit la proie de la mort. Plantées sur la tombe, les fleurs expriment l'affection constante que l'on éprouve pour le défunt, elles répètent la sentence de l'Écriture. 'l'amour ne meurt pas."
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Du 1er au 8 novembre, tout fidèle peut gagner chaque jour une indulgence plénière applicable aux âmes du Purgatoire.
Voici les conditions à remplir pour gagner cette indulgence :
Le jour même du 2/11 : Visiter une église, réciter un Notre Père et un Je crois en Dieu pour les défunts.
Du 1er au 8 novembre : Visiter un cimetière, prier (de façon libre) pour les défunts.
Conditions générales de l’indulgence :
Réaliser l’œuvre prescrite (cf les points ci-dessus).
Confession dans les huit jours avant ou après.
Communion sacramentelle.
Prière aux intentions du pape par un Notre Père et un Je vous salue Marie (les intentions du pape sont l’exaltation de la sainte Église, la propagation de la foi, l’extirpation de l’hérésie, la conversion des pécheurs, la concorde entre les princes chrétiens et les autres biens du peuple chrétien).
Détachement de toute affection au péché même véniel.
Quelques rappels tirés du Catéchisme de Saint Pie X :
Qu’est-ce que l’indulgence ?
L’indulgence est la rémission de la peine temporelle due aux péchés déjà pardonnés quant à la faute ; rémission que l’Église nous accorde en dehors du sacrement de Pénitence.
NB : par opposition à la peine éternelle (l’enfer), la peine temporelle est celle qui a un terme, et qui cesse quand elle a été subie ou remise.
De qui l’Église a-t-elle reçu le pouvoir d’accorder les indulgences ?
L’Église a reçu de Jésus-Christ le pouvoir d’accorder les indulgences.
Comment l’Église nous remet-elle la peine temporelle par les indulgences ?
L’Église nous remet la peine temporelle par les indulgences, en nous appliquant les satisfactions surabondantes de Jésus-Christ de la très sainte Vierge et des Saints qui forment ce qu’on appelle le trésor de l’Église.
Combien y a-t-il d’espèces d’indulgences ?
Il y a deux espèces d’indulgences : l’indulgence plénière et l’indulgence partielle.
Qu’est-ce que l’indulgence plénière ?
L’indulgence plénière est celle qui remet toute la peine temporelle due pour nos péchés.
Si donc quelqu’un mourait après avoir reçu cette indulgence, il irait tout droit au paradis, échappant absolument aux peines du purgatoire.
Qu’est-ce que l’indulgence partielle ?
L’indulgence partielle est celle qui ne remet qu’une partie de la peine temporelle due pour nos péchés.
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Le purgatoire, lieu de purification
Le purgatoire est un lieu, où souffrent temporairement les âmes des hommes morts sans péché grave, mais dont les péchés ne sont pas encore entièrement expiés.
Judas Macchabée croyait que les âmes des guerriers morts qui avaient des idoles sur eux seraient obligées de souffrir; c'est pourquoi il fit offrir pour eux des sacrifices au temple de Jérusalem. (II. Macch. XII, 43). Beaucoup d'hommes sont au moment de leur mort dans l'état du blé récemment fauché ou de l'or nouvellement extrait de la mine. Avant de mettre le blé en grange, on le laisse exposé aux rayons brûlants du soleil; avant de travailler l'or, on le purifie au feu: ainsi les souillures de l'âme séparée du corps doivent disparaître dans le feu. (S. Grég. Nye.) Dans la vie future il y a un baptême de feu, pénible et long, qui dévore ce qu'il y a de terrestre dans l'âme, comme le feu dévore l'herbe. (S. Grég. Naz.) — D'après beaucoup de saints, le lieu du purgatoire est sous terre (plus bas que l'univers visible), c'est pourquoi l'Eglise prie aux obsèques: A porta inferi (de la puissance souterraine, délivrez-le Seigneur !) et De profundis... (du fond de l'abîme, je crie vers vous, Seigneur !). D'autres pensent que beaucoup d'âmes souffrent précisément là où elles ont péché, et qu'elles peuvent être présentes aux endroits où l'on prie pour elles. Ce qui est certain, c'est que de pauvres âmes du purgatoire sont apparues sur terre à des saints, à S. Philippe de Néri, Ste Brigitte, Ste Thérèse. — Les saints sont d'avis que les âmes du purgatoire souffrent avec un abandon total à la volonté de Dieu, par contraste avec les damnés qui sont dans un état perpétuel de rage. Dieu en effet remplit ces âmes d'une grande charité, qui leur rend supportables les plus grands supplices. (Ste Cath. de Gènes). La pensée qu'elles rendent à Dieu une satisfaction convenable et qu'elles souffrent pour Dieu, leur inspire le courage des martyrs (id ). De plus la certitude, qu'elles parviendront un jour à la vie éternelle et à la vision béatifique les remplit d'une grande consolation. Elles sont en outre comblées de joie par les suffrages des fidèles vivants et des saints du ciel, par les visites des anges. (S. Françoise Romaine). On peut croire aussi que leurs souffrances diminuent à mesure que leur connaissance de Dieu augmente. (S. Cath. de G.) La vie des saints, par exemple de Ste Perpétue, nous apprend en effet que dans des apparitions successives des pauvres âmes, celles-ci augmentent chaque fois en beauté.
Les âmes expient au purgatoire ou bien leurs péchés véniels, ou bien les peines temporelles des péchés mortels remis par l'absolution, mais pour lesquels elles n'ont pas suffisamment satisfait.
Dieu punit le péché véniel de peines temporelles. Zacharie, le père de S. Jean-Baptiste, fut puni pour n'avoir pas cru à l'ange, Moïse pour avoir douté un instant. Dieu laisse aussi subsister une peine temporelle pour les péchés mortels qu'il a remis au pécheur repentant, tels ceux d'Adam et de David. Celui-ci s'efforça sincèrement après sa conversion d'obtenir la rémission des peines temporelles, mais il n'y réussit pas; la mort de son fils arriva comme elle avait été prédite. Quiconque n'a pas complètement expié ses péchés, est obligé de le faire dans le séjour de la purification. (Conc. de Tr. 6, 30). Les tribunaux condamnent quelquefois à une amende et éventuellement, en cas de non paiement, à la prison; Dieu fait de même : si le pécheur ne satisfait pas à sa justice ici-bas, il le fera nécessairement dans la prison du purgatoire. Ne vous contentez donc jamais de la pénitence imposée en confession, mais imposez-vous volontairement d'autres œuvres satisfactoires. On peut aussi faire pénitence en supportant patiemment les maux de cette vie, par exemple la maladie, et en acceptant avec résignation la mort quand elle viendra. Surtout ne regardez pas le péché véniel comme une chose légère, car il faudra l'expier durement.
Les souffrances des âmes du purgatoire consistent dans la privation de la vue de Dieu et dans de grandes douleurs.
Ce n'est pas en vain que nous disons la prière : Seigneur ! donnez leur le repos éternel et que la lumière éternelle les éclaire !, c.-à-d. délivrez-les de toute douleur et laissez-les arriver à la vision de Dieu, Les cierges allumés aux enterrements et sur les tombes symbolisent cette demande à Dieu, de donner aux âmes la lumière éternelle, c.-à-d. la vision béatifique. — Hormis la durée, il n'y a pas de différence essentielle entre les peines de l'enfer et celles du purgatoire (S. Th. Aq.); le même feu purifie les élus et torture les damnés. C'est pourquoi l'Eglise emploie dans la messe des morts le mot enfer pour désigner le purgatoire, dont elle demande que les âmes soient délivrées. (Benoît XIV). Les peines du purgatoire sont plus grandes que les plus horribles tortures des martyrs. (S. Aug.) Les plus petites souffrances du purgatoire sont plus cruelles que les plus grandes de la terre. (S. Th. Aq.) Toutes les souffrances que l'on pourrait imaginer ici-bas sont plutôt un soulagement en comparaison de la moindre peine du purgatoire. (S. Cyr. Al.) Le feu de Ia terre est un paradis en comparaison de celui du purgatoire. (S. Magd. de Pazzi).
La rigueur et la durée des peines du purgatoire sont en raison de la gravité des péchés.
Plus on emporte de matières combustibles, c'est-à-dire, de péchés, au purgatoire, plus on y brûlera. (S. Bonav.) Plus la faute est grande, plus cuisante est la douleur de la flamme purificatrice. (S. Aug.) La purification des fidèles par le feu sera plus ou moins lente selon le plus ou moins d'affection qu'ils auront eu pour les choses terrestres. (S. Aug.) Celui qui a vieilli dans le péché mettra plus de temps à passer par la fournaise (ibid.) ; ainsi certains mets particulièrement durs ont besoin d'une longue cuisson pour être présentables. Les fondations à perpétuité, par le fait qu'elles sont admises par l'Église, prouvent qu'elle reconnaît la possibilité d'une durée très longue des peines du purgatoire. Catherine Emmerich rapporte dans ses visions qu'à tous les anniversaires de sa mort, Jésus descend au purgatoire pour y délivrer l'une ou l'autre âme de ceux qui furent jadis les témoins de sa passion et qui jusqu'ici n'avaient pas encore été admis à la vision béatifique. Lors même d'ailleurs que le châtiment d'une âme ne durerait qu'une heure, elle lui paraîtrait d'une longueur insupportable (S. Brig.) — Quelques saints sont d'avis que certaines âmes (sans doute des âmes très parfaites) ne sont punies que par la privation de la vue de Dieu, sans souffrir la peine du sens; elles subiraient passagèrement le sort des enfants morts sans baptême (id.). La peine du sens serait en relation avec les péchés extérieurs: les péchés de gourmandise, p. ex., seront punis par la faim et la soif. (S. Matth.) S. Brigitte voyait les âmes subissant les peines correspondantes aux membres où elles avaient péché le plus. Ste Marguerite de Cortone en vit plusieurs condamnées à rester au purgatoire jusqu'à la restitution du bien mal acquis par elles; d'après une autre sainte, un peintre resta au purgatoire jusqu'à la destruction d'une œuvre scandaleuse peinte par lui. (Louvet). Descendez souvent au purgatoire pendant votre vie, dit S. Augustin, afin de ne pas y entrer après votre mort.
L'existence du purgatoire est démontrée par les enseignements de Jésus-Christ, et surtout par les usages et la doctrine de l'Eglise infaillible. Il est remarquable du reste, que presque tous les peuples de l'univers croient à l'existence du purgatoire. La raison elle-même nous indique qu'il doit y en avoir un.
"Celui, dit Jésus-Christ, qui parlera contre le S. Esprit, ne sera pardonné ni en cette vie, ni dans la vie future." (S. Matth. Xll, 32). En outre, Jésus-Christ menace le pêcheur d'une prison et ajoute: "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous ne sortirez pas de là que vous n'ayez payé la dernière obole" (ibid. V, 26). S. Paul de son côté dit que quelques-uns seront sauvés, mais comme en passant par le feu. (I. Cor. III, 15). Le purgatoire nous est démontré aussi par les usages de l'Eglise. Elle prie pour les morts à chaque messe (Memento des trépassés après l'élévation), elle célèbre des messes des morts (le jour des trépassés, le jour du décès ou de l'enterrement, aux anniversaires), elle fait sonner le glas, pour inviter les fidèles à prier pour les morts, elle a, même institué une solennité spéciale, la commémoraison des morts, le 2 novembre. (Cette solennité fut introduite en 998 par Odilon, abbé de Cluny et étendue plus tard par les papes à toute l'Eglise). Or les usages des chrétiens ne sont pas de vains spectacles, mais des institutions du S. Esprit. (S. J. Chr.) — Les Pères des conciles de Florence (1439) et de Trente (1545-63) ont expressément défini l'existence du purgatoire. — La croyance à un purgatoire se retrouve chez presque tous les peuples. Les Egyptiens croyaient à une migration des âmes à travers les animaux. Les Grecs avaient la fable de Prométhée, qui pour avoir dérobé le feu dans l'Olympe, fut enchaîné à un rocher du Caucase où un vautour lui dévorait le foie, jusqu'à ce qu'il fût délivré par Hercule. Les Juifs aussi croyaient au purgatoire, puisque Judas Macchabée recueillit 12,000 drachmes afin d'en faire offrir des sacrifices à Jérusalem pour les guerriers tombés dans la bataille. Les premiers chrétiens aussi priaient pour les morts, surtout à la messe et S. Augustin raconte qu'à son lit de mort Monique lui dit, à lui et à son frère : "Ensevelissez mon corps où vous voudrez, mais je vous supplie de toujours vous souvenir de moi, à l'autel du Seigneur." S. J. Chrysostome déclare que conformément à l'institution apostolique, les chrétiens avaient de tout temps prié pour les morts, et S. Cyrille de Jérusalem, que les défunts sont soulagés quand on prie pour eux au très saint sacrifice. Aussi les plus anciennes liturgies contiennent-elles des prières pour les défunts. — Notre raison même nous fait conclure à l'existence d'un purgatoire. Nous savons que rien d'impur ne peut entrer au ciel (Apoc. XXI, 27) et pourtant nous sommes obligés d'admettre qu'il y a des pécheurs que Dieu ne peut pas damner éternellement, que n'étant dignes ni du ciel ni de l'enfer, ces pécheurs se trouvent dans un séjour intermédiaire de purification.
Les fidèles vivants peuvent secourir les âmes du purgatoire par le S. Sacrifice et par de bonnes œuvres : le jeûne, l'aumône, la prière, la réception des sacrements et les indulgences.
Les pauvres âmes du purgatoire ne peuvent pas s'aider elles-mêmes, car elles ne peuvent plus accomplir des œuvres méritoires. Le temps de la grâce est passé, celui de la rétribution est arrivé. Après la mort, personne ne peut plus travailler. (S. Jean IX, 4). Les pauvres âmes ne peuvent donc expier leur faute qu'en souffrant les peines imposées par Dieu; elles sont obligées de vider le calice de leur passion jusqu'à la dernière goutte; elles sont traitées comme le Fils de Dieu sur le Calvaire auquel, malgré ses horribles tourments, le Père n'envoya aucune consolation, à tel point qu'il s'écria: „Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné l" Mais nous, les vivants, nous pouvons les soulager, par la sainte messe, la prière, l'aumône, et les autres œuvres de piété. (II conc. de Lyon 1274). C'est le saint sacrifice qui leur porte le secours le plus efficace (conc. Tr. 25), ainsi que l'offrande à Dieu de la sainte communion. (S. Bonav.) Ce ne sont pas les pleurs qui secourent les défunts, mais la prière et l'aumône. (S. J. Chr.) Pour guérir de sa vaine douleur une mère qui ne cessait de pleurer son fils, Dieu lui envoya un rêve. Elle vit une troupe de jeunes gens se dirigeant vers une ville magnifique, mais elle n'y vit pas son fils; il était loin derrière eux, misérable, fatigué, les vêtements trempés. Interrogé par sa mère, il répondit : "Je suis mouillé par tes larmes inutiles; pense à donner de l'aumône pour moi, à faire célébrer le S. Sacrifice." La mère, en se réveillant, changea ses stériles regrets contre un amour chrétien. (Louvet). Charger le cercueil de couronnes, couvrir ses vêtements de crêpes, sont devant Dieu complètement inutiles si l'on n'y ajoute des bonnes œuvres ; il vaudrait mieux convertir en aumônes ces marques superflues de deuil." Les prières tirent d'ailleurs leur valeur non de leur longueur, mais de leur piété. „Un seul mot, disait Jésus à Ste Gertrude, venant du fond du coeur, soulage les pauvres âmes plus que la récitation mécanique d'une foule de psaumes ou d'oraisons; comme un peu d'eau pure où l'on frotte sérieusement ses mains, les purifie plus qu'une masse d'eau qu'on y jette au hasard."
Il ne s'ensuit pas qu'une courte prière, un pater, suffise pour délivrer une âme, car „Dieu serait cruel de retenir dans les peines à cause d'un pater omis, des âmes pour lesquelles il a versé son sang." (Maldonat). L'Eglise se sert d'eau bénite aux obsèques, parce que l'eau bénite soulage les âmes (en vertu des prières prononcées à la bénédiction). „Comme une douce pluie rafraîchit les fleurs desséchées par la chaleur, ainsi l'eau bénite soulage les fleurs célestes brillant au purgatoire." (S. Theodat). Elles sont surtout soulagées par l'acte héroïque, c.-à-d. par l'offrande à Dieu pour les âmes du purgatoire du mérite satisfactoire de toutes nos bonnes œuvres. Celui qui a fait cet acte de charité peut gagner une indulgence plénière à chaque communion, ou à la sainte messe entendue le lundi ; s'il est prêtre, il a tous les jours la concession de l'autel privilégié. (Pie IX, 30 sept. 1852).
Les parents des défunts sont plus strictement obligés de les soulager.
C'est à eux que s'adressent les paroles de l'Ecriture: „Ayez pitié de moi, vous au moins mes amis, car la main de Dieu m'a touchée ! (Job XIX, 21). Souvent Dieu a révélé à des parents le triste sort de leurs défunts. Prisonnière à Carthage en 202, Ste Perpétue vit en songe son jeune frère de 7 ans; il était dans un endroit sombre, couvert de souillures, et altéré d'une soif ardente; elle pria pour lui avec ferveur et bientôt il réapparut plein de joie et de beauté. Ste Elisabeth de Thuringe, ayant reçu la nouvelle de la mort de sa mère, la reine Gertrude de Hongrie, elle s'adonna aussitôt aux œuvres de pénitence les plus austères, se donna même la discipline, mais elle eut la consolation de voir bientôt sa mère lui faire part de sa délivrance. (Louvet). Personne cependant ne doit s'en remettre aux œuvres à accomplir par les siens après sa mort. Il faut songer au proverbe : Loin des yeux, loin du cœur. Les bonnes œuvres faites après notre mort nous aident relativement fort peu. "Une seule messe entendue avec piété durant la vie, est plus utile que de laisser de l'argent pour en dire cent après notre mort." (S. Ans.) Un petit flambeau porté devant nous, nous éclaire plus qu'une torche portée derrière nous. (S. Léonard de Port-Maurice). Dieu estime à une plus haute valeur une petite pénitence volontaire faite dans cette vie, qu'une peine rigoureuse involontaire dans l'autre, comme un peu d'or vaut plus que beaucoup de plomb. (S. Bonav.) Un père demanda un jour à ses trois fils, quelles bonnes œuvres ils feraient pour lui après sa mort. „Père, répondit le plus jeune, opérez votre salut et faites pénitence vous-même; nos prières ne peuvent que peu vous aider. (Mehler VI, 399).
La prière pour les défunts est une œuvre de miséricorde et nous procure à nous-mêmes la bénédiction de Dieu et la rémission de nos péchés.
On pourrait craindre de se négliger en s'occupant trop des âmes du purgatoire. Non, la prière pour les défunts procure un double avantage; elle est utile aux morts et à celui qui prie. Celui qui a pitié des pauvres âmes, trouvera en Dieu un juge miséricordieux selon la parole de Jésus: „Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront la miséricorde." (S. Matth. V, 7). Le Christ regardera au jugement chaque œuvre de miséricorde comme faite à lui-même. (ib. XXV, 40). Les défunts se montreront reconnaissants pour leurs bienfaiteurs, surtout au moment de leur entrée au ciel. " Vous ne ferez jamais rien d'aussi avantageux que de prier pour les défunts, car au ciel ils se souviendront de votre miséricorde et ne cesseront de prier pour vous. (Mar. Lat.) Judas Macchabée obtint une récompense admirable pour les sacrifices qu'il fit offrir pour ses guerriers morts ; Jérémie et Onias lui apparurent et il remporta une brillante victoire sur Ricanor. (Il. Macch. XII). Les pauvres âmes que nous aurons délivrées par nos prières, intercéderont au ciel pour nous, afin que nous nous sanctifions toujours davantage et qu'après notre mort nous soyons nous-mêmes bientôt délivrées du purgatoire. (Mar. Lat.) " C'est une pensée sainte et salutaire de prier les morts, afin qu'ils soient purifiés de leurs péchés." (II. Macch. XII, 46).