"La Joie d'évangéliser" (commentaire de l'abbé Loiseau)
Le pape François nous offre pour cet Avent 2013 sa première exhortation apostolique. Il s’agit d’un véritable appel à la conversion « pour encourager et orienter dans toute l’Eglise une nouvelle étape évangélisatrice, pleine de ferveur et de dynamisme ».
Alors que certains secteurs de l’Eglise présentent le pape comme une nouvelle icône progressiste, je pense qu’ils vont devoir déchanter. Le pape François, comme un prédicateur de retraite de Saint Ignace, nous invite à un examen de conscience afin de ne pas nous faire d’illusions sur nous-mêmes. Il n’hésite pas à faire une série de reproches à la société contemporaine et aux catholiques afin que se réalise une véritable conversion. Voici quelques idées phares du Saint-Père :
La foi et la vie chrétienne ne doivent pas être une gnose réservée à une élite orgueilleuse ni une éthique dépourvue de spiritualité. La foi est une grâce qui nous permet de vivre du Christ ressuscité et tous les baptisés doivent l’annoncer explicitement à toute la société et à tous les hommes en refusant d’exclure des catégories de personnes. Le dynamisme missionnaire est le révélateur d’une foi et d’une piété authentique. Le subjectivisme religieux est un fléau qui empêche de vivre sa foi dans la fidélité à l’Evangile qui passe obligatoirement par l’Eglise. L’exhortation est une condamnation continue de la théorie de l’enfouissement qui s’interdisait toute annonce explicite du Christ.
Le Saint-Père s’attaque à toute forme de mondanité où l’argent et le vain honneur du monde sont des idoles. La société libérale fait du profit, de l’argent, du plaisir, du subjectivisme de nouveaux dieux avec des conséquences catastrophiques pour le monde. La mondialisation telle qu’elle est vécue est un drame qui déshumanise nos sociétés. Notre société ne supporte plus le langage de l’Eglise sur les questions éthiques car elle s’enferme dans son subjectivisme et son matérialisme. L’avortement et les attaques contre la famille sont des plaies de nos sociétés égoïstes.
Les agents pastoraux sont appelés à ne pas s’enfermer dans leurs mouvements ou leurs structures afin de devenir de vrais évangélisateurs. Les laïcs sont appelés à imprégner la société de l’Evangile et non de s’enfermer dans les sacristies et les églises. Pour être missionnaire, il faut vivre de la miséricorde divine et refuser d’être des doctrinaires sans spiritualité, des redresseurs de torts ou des rubricistes.
Il n’est pas possible de concevoir le dialogue interreligieux sans être sûr de ses convictions et sans envisager l’annonce comme conséquence de ce dialogue. Le Saint-Père supplie les pays musulmans de respecter la liberté religieuse et, s’il faut accueillir les immigrés venant de l’Islam, c’est dans la mesure où ces pays musulmans accueillent aussi d’autres religions et d’autre cultures. Le Pape appelle au discernement pour les musulmans en leur demandant d’être fidèles à un véritable Islam de paix. Certains objectent avec raison que l’Islam fondateur est violent. Le Saint Père semble surtout inviter les musulmans à être fidèles au peu de paroles de paix et de tolérance présents dans l’Islam. Peut-il faire autrement ? Des qualités propres à la vertu naturelle de religion (thèse catholique) peuvent être encouragées. Même si nous comprenons que des musulmans convertis au christianisme soient choqués par les paroles du Pape, comprenons aussi le rôle pacificateur du Saint Père qui provoque les musulmans à devenir des hommes de paix. Certains diront que ce discours entraîne les musulmans dans l’illusion, mais en identifiant le véritable Islam à la paix, il oblige ces hommes à se remettre en question et à être fidèles à ce qu’il y a de meilleur en eux. N’oublions pas que c’est la première fois que dans une exhortation apostolique le Pape interpelle les musulmans à vivre la réciprocité dans la liberté religieuse.
Enfin c’est un appel à la conversion et à la mission par la beauté, particulièrement par la liturgie, par l’adoration eucharistique, par la piété populaire et par la dévotion mariale.
Ce texte restera dans l’histoire et nous n’avons pas fini d’être surpris par le pape François.
Alors que certains secteurs de l’Eglise présentent le pape comme une nouvelle icône progressiste, je pense qu’ils vont devoir déchanter. Le pape François, comme un prédicateur de retraite de Saint Ignace, nous invite à un examen de conscience afin de ne pas nous faire d’illusions sur nous-mêmes. Il n’hésite pas à faire une série de reproches à la société contemporaine et aux catholiques afin que se réalise une véritable conversion. Voici quelques idées phares du Saint-Père :
La foi et la vie chrétienne ne doivent pas être une gnose réservée à une élite orgueilleuse ni une éthique dépourvue de spiritualité. La foi est une grâce qui nous permet de vivre du Christ ressuscité et tous les baptisés doivent l’annoncer explicitement à toute la société et à tous les hommes en refusant d’exclure des catégories de personnes. Le dynamisme missionnaire est le révélateur d’une foi et d’une piété authentique. Le subjectivisme religieux est un fléau qui empêche de vivre sa foi dans la fidélité à l’Evangile qui passe obligatoirement par l’Eglise. L’exhortation est une condamnation continue de la théorie de l’enfouissement qui s’interdisait toute annonce explicite du Christ.
Le Saint-Père s’attaque à toute forme de mondanité où l’argent et le vain honneur du monde sont des idoles. La société libérale fait du profit, de l’argent, du plaisir, du subjectivisme de nouveaux dieux avec des conséquences catastrophiques pour le monde. La mondialisation telle qu’elle est vécue est un drame qui déshumanise nos sociétés. Notre société ne supporte plus le langage de l’Eglise sur les questions éthiques car elle s’enferme dans son subjectivisme et son matérialisme. L’avortement et les attaques contre la famille sont des plaies de nos sociétés égoïstes.
Les agents pastoraux sont appelés à ne pas s’enfermer dans leurs mouvements ou leurs structures afin de devenir de vrais évangélisateurs. Les laïcs sont appelés à imprégner la société de l’Evangile et non de s’enfermer dans les sacristies et les églises. Pour être missionnaire, il faut vivre de la miséricorde divine et refuser d’être des doctrinaires sans spiritualité, des redresseurs de torts ou des rubricistes.
Il n’est pas possible de concevoir le dialogue interreligieux sans être sûr de ses convictions et sans envisager l’annonce comme conséquence de ce dialogue. Le Saint-Père supplie les pays musulmans de respecter la liberté religieuse et, s’il faut accueillir les immigrés venant de l’Islam, c’est dans la mesure où ces pays musulmans accueillent aussi d’autres religions et d’autre cultures. Le Pape appelle au discernement pour les musulmans en leur demandant d’être fidèles à un véritable Islam de paix. Certains objectent avec raison que l’Islam fondateur est violent. Le Saint Père semble surtout inviter les musulmans à être fidèles au peu de paroles de paix et de tolérance présents dans l’Islam. Peut-il faire autrement ? Des qualités propres à la vertu naturelle de religion (thèse catholique) peuvent être encouragées. Même si nous comprenons que des musulmans convertis au christianisme soient choqués par les paroles du Pape, comprenons aussi le rôle pacificateur du Saint Père qui provoque les musulmans à devenir des hommes de paix. Certains diront que ce discours entraîne les musulmans dans l’illusion, mais en identifiant le véritable Islam à la paix, il oblige ces hommes à se remettre en question et à être fidèles à ce qu’il y a de meilleur en eux. N’oublions pas que c’est la première fois que dans une exhortation apostolique le Pape interpelle les musulmans à vivre la réciprocité dans la liberté religieuse.
Enfin c’est un appel à la conversion et à la mission par la beauté, particulièrement par la liturgie, par l’adoration eucharistique, par la piété populaire et par la dévotion mariale.
Ce texte restera dans l’histoire et nous n’avons pas fini d’être surpris par le pape François.