RoyXX
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De l’étoile des Mages.

De l’étoile des Mages.

Les poisons corrupteurs que le rationalisme instille jusqu’à
l’intérieur de la Sainte Eglise voudraient porter les intelligences à
trouver des explications naturelles aux miracles.
Mais la définition d’un miracle, c’est d’être justement un fait positif,
extraordinaire, hors des lois de la nature, produit directement par
Dieu en vue de susciter ou de faire croître la foi.
La fameuse « étoile » des Mages n’était pas une comète et n’avait
rien à voir avec les inventions de Kepler et de quelques autres
astronomes ; elle n’appartient pas au domaine des observations
scientifiques et ne peut être comprise d’une manière humaine.
Selon l’enseignement de la Tradition, cette « étoile » était une lumière surnaturelle, provoquée par Dieu et conduite par un ange :elle n’avait rien de naturel, mais elle était véritablement miraculeuse.
D’ailleurs, si elle eût été naturelle, des savants versés dans la
connaissance des astres n’y eussent point vu un signe divin marquant l’accomplissement des prophéties!
Ainsi, ceux qui veulent déterminer la date de la naissance de Notre-
Seigneur Jésus-Christ en se basant sur le passage cyclique d’une
comète, sur l’observation d’une super nova ou sur un alignement
récurrent de planètes sont dans l’erreur la plus grossière.
Voici quelques extraits d’une homélie de Saint Jean Chrysostome dans laquelle il a justement commenté et expliqué le caractère miraculeux de cette « étoile » dont l’observation mit les Saints Mages en route et qui les conduisit jusqu’à l’Enfant Jésus.

« Cette étoile n’était pas une étoile ordinaire ».

Extraits de la sixième homélie de Saint Jean Chrysostome
sur l’Evangile de Saint Matthieu :

« (…) Pour juger que cette étoile n’était pas une étoile ordinaire, ni même une étoile, mais une vertu invisible, qui se cachait sous cette forme extérieure, il ne faut que considérer quel était son cours et son mouvement. Il n’y a pas un astre, pas un seul, qui suive la même direction que celui-ci. Le soleil et la lune et toutes les planètes et les étoiles, vont de l’Orient à l’Occident ; au lieu que cette étoile allait du Septentrion au Midi, selon la situation de la Palestine à l’égard de la Perse.
On peut prouver encore la même chose par le temps où cette étoile paraît. Car elle ne brille pas la nuit comme les autres, mais au milieu
du jour et en plein midi, ce que ne peuvent faire les autres étoiles, ni la lune même, qui, bien que plus éclatante que les autres astres, disparaît
néanmoins aussitôt que le soleil commence à paraître. Cependant cette étoile avait un éclat qui surpassait celui du soleil, et jetait une clarté
plus vive et plus brillante.
La troisième preuve qui fait voir que cette étoile n’était point ordinaire, c’est qu’elle paraît et se cache ensuite. Elle guida les mages
tout le long de la route jusqu’en Palestine. Aussitôt qu’ils entrent à Jérusalem elle se cache ; et quand ils ont quitté Hérode après lui avoir fait connaître l’objet de leur voyage, et qu’ils continuent leur chemin, elle se remontre encore, ce qui ne peut être l’effet d’un astre ordinaire, mais seulement d’une vertu vivante et surtout intelligente. Car elle n’avait point comme les autres un mouvement fixe et invariable. Elle allait quand il fallait aller ; elle s’arrêtait quand il fallait s’arrêter, modifiant, suivant les convenances, sa marche et son état, à l’exemple de cette colonne de feu qui paraissait devant les Israëlites, et qui faisait ou marcher ou arrêter l’armée lorsqu’il le fallait.
La même chose se prouve en quatrième, lieu par les indications que donnait cette étoile. Elle n’était point au haut du ciel, lorsqu’elle
marqua aux mages le lieu où ils devaient aller, puisqu’elle n’aurait pu le leur faire reconnaître de cette manière ; mais elle descendit pour
cela dans la plus basse région de l’air. Car vous jugez bien qu’une étoile n’eût pas pu marquer une cabane étroite, le point précis occupé par le corps d’un enfant. Non, à une si grande hauteur, elle n’aurait pu désigner, indiquer exactement un si petit objet aux regards.
Considérez la lune, ses dimensions sont bien autres que celle des étoiles, et cependant tous les habitants de la terre, de quelque point de
cette vaste étendue qu’ils la regardent, l’aperçoivent toujours près d’eux. Comment donc, dites-le moi, une simple étoile aurait-elle
indiqué des objets aussi petits, que le sont une grotte et une crèche autrement qu’en descendant de ces hauteurs du ciel, pour venir
s’arrêter en quelque sorte sur la tête même de l’enfant? C’est ce que l’évangéliste marque un peu après par ces paroles : « L’étoile qu’ils
avaient vue en Orient commença d’aller devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée sur le lieu où était l’enfant, elle s’y arrêta ». Vous
voyez donc par combien de preuves l’Evangile montre que cette étoile n’était pas une étoile ordinaire, et que ce n’était point par les règles de l’astrologie qu’elle découvrait cet enfant aux mages.
(…) Vous me demanderez peut- être pourquoi Dieu se sert de cette étoile pour attirer les mages à lui. Mais de quel autre moyen aurait-il
dû se servir? Devait-il leur envoyer des prophètes? Les mages ne les eussent jamais reçus. Leur devait-il parler du Ciel? Ils ne l’eussent point écouté. Leur devait-il envoyer un ange? Ils l’auraient aussi négligé. C’est pourquoi, laissant de côté tous ces moyens
extraordinaires, il les appelle par des choses qui leur étaient communes et familières ; et, usant ainsi d’une admirable condescendance pour s’accommoder à leur faiblesse, il fait luire sur
eux un grand astre, très différent de tous les autres, afin de les frapper par sa grandeur, par sa beauté et par la nouveauté de son mouvement.
(…) Il use donc de cette condescendance envers les mages, et il les appelle à lui par une étoile, afin de les faire passer ensuite à un état plus parfait et plus élevé. Mais après qu’il les a ainsi conduits comme par la main jusqu’à la crèche, il ne leur parle plus par une étoile, mais par un ange, parce qu’ils sont devenus plus parfaits et plus éclairés
(…) »

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