Traditions
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Adresse du chapitre de la FSSPX . Qu'en penser ?

Le Chapitre et les Supérieurs de la FSSPX, dans l’« Adresse » du 21
juillet 2018, « relisent » la Déclaration de 1974 dans la perspective d’un futur ralliement à Rome.

Citons tout d'abord quelques extraits de cette adresse :

Citation:

Aussi la Fraternité la fait-elle sienne dans son intégralité.

Citation:

La déclaration de 1974 filtrée par le Chapitre de 2018 :

Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.
(…)
Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l’Église depuis vingt siècles.
(…)
C’est pourquoi nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les mœurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Église, par l’Église de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du concile en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle.

On peut faire observer que cette version tronquée (il faudrait même dire « censurée » !) de la célèbre Déclaration de Mgr Lefebvre révèle :

1°) Un procédé mensonger : qui consiste à écrire que la Fraternité la fait « sienne dans son intégralité », tout en prenant le soin de n’en reproduire que les passages « positifs », à savoir l’affirmation de la foi catholique traditionnelle, et éliminant systématiquement les passages à connotation « négative », c’est-à-dire ceux qui manifestent le refus du Concile, d’une Réforme qui « sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie », en résumé le « refus catégorique » de la religion de Vatican II !

2°) un mensonge caractérisé : qui consiste à affirmer s’en tenir « fermement » à ce qui a été « codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du Concile », tout en acceptant parallèlement – depuis 2015 – la juridiction « ordinaire » de l’Eglise pour les sacrements, ce qui implique nécessairement l’application du Code de droit canonique de 1983.

Si Mgr Lefebvre avait écrit « codifié dans les livres », c’était précisément pour signifier à la Fraternité que celle-ci devait, à titre prudentiel et conservatoire, s’en tenir aux normes anciennes (y compris donc, implicitement, au Code de1917 toujours en vigueur à l’époque) « en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres etc… »

Par le recours à de tels procédés, les autorités actuelles de la Fraternité SE MOQUENT des fidèles, et SE DISCREDITENT devant l’histoire.

Chaque jour qui passe conforte donc l’opinion qu’il n’est plus possible de leur faire confiance.

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La déclaration de 1974 filtrée par le chapitre de 2018 :


Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité.

Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues.

Toutes ces réformes, en effet, ont contribué et contribuent encore à la démolition de l’Église, à la ruine du Sacerdoce, à l’anéantissement du Sacrifice et des Sacrements, à la disparition de la vie religieuse, à un enseignement naturaliste et teilhardien dans les Universités, les Séminaires, la catéchèse, enseignement issu du libéralisme et du protestantisme condamnés maintes fois par le magistère solennel de l’Église.


Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l’Église depuis dix-neuf siècles.

« S’il arrivait, dit saint Paul, que nous-même ou un Ange venu du ciel vous enseigne autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu’il soit anathème. » (Gal. 1, 8.)

N’est-ce pas ce que nous répète le Saint-Père aujourd’hui? Et si une certaine contradiction se manifestait dans ses paroles et ses actes ainsi que dans les actes des dicastères, alors nous choisissons ce qui a toujours été enseigné et nous faisons la sourde oreille aux nouveautés destructrices de l’Église.

On ne peut modifier profondément la « lex orandi » sans modifier la « lex credendi ». A messe nouvelle correspond catéchisme nouveau, sacerdoce nouveau, séminaires nouveaux, universités nouvelles, Église charismatique, pentecôtiste, toutes choses opposées à l’orthodoxie et au magistère de toujours.

Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit.

La seule attitude de fidélité à l’Église et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme.

C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre oeuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église Catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures
.

C’est pourquoi nous nous en tenons fermement à tout ce qui a été cru et pratiqué dans la foi, les mœurs, le culte, l’enseignement du catéchisme, la formation du prêtre, l’institution de l’Église, par l’Église de toujours et codifié dans les livres parus avant l’influence moderniste du concile en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle.

Ce faisant, avec la grâce de Dieu, le secours de la Vierge Marie, de saint Joseph, de saint Pie X, nous sommes convaincus de demeurer fidèles à l’Église Catholique et Romaine, à tous les successeurs de Pierre, et d’être les « fideles dispensatores mysteriorum Domini Nostri Jesu Christi in Spiritu Sancto ».
ladoctrine
Patience...... beaucoup de familles commencent à voir clair ! Le problème, ce sont les écoles pour leurs enfants, où les mettre ?
cristiada.cristeros
J'avais remarqué la censure de certains passages... c'est incroyable de se moquer à ce point du monde...
Ne nous laissez pas sucomber
P.S.comprenez NOTRE ÉGLISE.
Ne nous laissez pas sucomber
J'ais compris Seigneur à quand votre véritable Église celle qui nous venait du concile de trente et des Saints Pères de votre Église?
juristecatholique
On ne saurait reprocher, bien sûr, aux rédacteurs de cette Adresse de ne pas avoir retranscrit l’intégralité de la longue déclaration de 1974, mais ce qu’on peut à bon droit leur reprocher, en revanche, c’est d’avoir osé écrire que la Fraternité la faisait « sienne dans son intégralité », tout en omettant de reprendre au moins l’un ou l’autre des passages forts de cette déclaration, par …Plus
On ne saurait reprocher, bien sûr, aux rédacteurs de cette Adresse de ne pas avoir retranscrit l’intégralité de la longue déclaration de 1974, mais ce qu’on peut à bon droit leur reprocher, en revanche, c’est d’avoir osé écrire que la Fraternité la faisait « sienne dans son intégralité », tout en omettant de reprendre au moins l’un ou l’autre des passages forts de cette déclaration, par exemple : "Nous refusons de suivre la Rome de tendance néo-moderniste…" ou bien "cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie" etc...
Cette grave « omission » ne saurait être fortuite.
Elle manifeste une intention : s’approprier le prestige de la Déclaration de 1974 pour lui faire porter en 2018 un autre message que la protestation de foi du Fondateur, la transformant en un simple signal adressé au pape François en vue de faciliter une intégration de la Tradition (« tels que nous sommes » !) au sein du panthéon de l’Eglise conciliaire.
France Fidele
C'est évidemment une adresse consensuelle entre les pro-ralliements-rapides et les pro-ralliements-prudents. Mais plus question de prendre ses distances avec la Rome conciliaire. Ils jouent avec le feu (pas celui du St Esprit).
dmargot
Le Saint Esprit n'a pas soufflé sur le concile vatican II et il ne semble pas aussi avoir été présent à ce rendez vous diplomatique. triste.
France Fidele
On appelle cela un consensus. Mais les consensus sont toujours loin de la Vérité. A vomir...