Hérésie Sédévacantiste. Le cas du "diacre" Zins
Concrètement, l'abbé Zins enseigne [dans ses livres et dans sa revue] qu'il faut faire prévaloir son analyse personnelle sur les documents officiels de l'Eglise Romaine, car aucun document du magistère n'enseigne que l'abomination de la désolation dans le temple saint de Dieu est la chute de l'ensemble de l'Eglise hiérarchique dans la profession de l'hérésie mais l'abbé Zins, estime que cette chute universelle, serait un fait évident et que contre ce pseudo fait, aucun argument ne vaudrait.
L'abbé Zins propose le primat de la déduction personnelle, une variante du libre examen des protestants : on doit décider de son salut, en suivant en premier, ses propres réflexions, même si leurs conclusions sont en contradiction avec l'enseignement du magistère de l'Eglise.
Exemple : ma réflexion personnelle me porte à conclure que l'abomination dans le temple saint de Dieu (dont parle la Bible et que commentent les pères de l'Eglise) est l'apostasie de la quasi unanimité de l'église hiérarchique, laquelle apostasie se serait concrétisée par l'assentiment de foi divine donné par tous les évêques catholique romains à des hérésies condamnées par l'église catholique romaine lors du Concile Vatican II.
Moi, l'abbé Vincent-Marie Zins, je prétend que cette conclusion est "évidente";
mais je concède que nous sommes seulement une poignée à affirmer cette "déduction"
parce que nous sommes plus vertueux que les autres,
nous sommes courageux,
les autres sont des lâches attachés aux biens matériels.
A cette position de l'abbé Zins, nous opposons le fait que si cette thèse était exacte, c'est à dire, si effectivement, il était enseigné par la Révélation, que l'Eglise hiérarchique (l'ensemble de tous les évêques catholique, pape y compris) devait un jour proposer aux hommes de bonne volonté, les enseignements de Satan, l'Eglise nous aurait prévenu dans les documents officiels de son magistère (décrets de conciles, Catéchisme Romain, actes de papes, ...) or, on ne trouve rien de tel dans l'enseignement officiel de l'église catholique romaine.
Au contraire, il est clairement enseigné que, l'Eglise catholique romaine est infaillible, invincible, et stable [sur la foi en la stabilité de l'Eglise catholique romaine, voir, plus haut sur cette page html, l'article Stabilité, extrait du Dictionnaire de Théologie Catholique des éditions Letouzey et Ané]
Il est clairement enseigné, notamment à Vatican I que l'Eglise catholique ne donnera jamais aux hommes, à la place des enseignements de Dieu, les enseignements de Satan
Même s'il est possible qu'un pape tombe ponctuellement dans l'erreur, Jésus qui a dit à ses apôtres :
"qui vous écoute, m'écoute" n'a pas dit "qui écoute Pierre, m'écoute".
Jésus a promis l'invincibilité non seulement à l'évêque de Rome, successeur de saint Pierre, mais à tous les évêques ensemble : "je suis avec vous jusqu'à la fin des temps". Jésus aurait pu dire : "je suis avec Pierre jusqu'à la fin des temps", mais il a précisé qu'il soutenait et était présent auprès de tout le collèges des apôtres, pas seulement auprès de saint Pierre.
Les doctrines proposées dans les conciles oecuméniques, conciles ratifiés par le pape, ne peuvent pas contenir d'hérésie. Les évêques de la planète ne peuvent pas, à un moment précis, tous professer une hérésie. cela n'a jamais eu lieu et cela n'arrivera jamais.
La preuve de cette impossibilité est double :
- historiquement, cela ne s'est jamais produit
- les documents officiels de l'église catholique romaine affirment qu'il faut être soumis à l'église hiérarchique toujours et partout, il n'est pas enseigné qu'il se produira à un moment de l'histoire de l'Eglise, une prise de controle de l'église par Satan, qui pendant un temps limité pourra enseigner une hérésie, c'est à dire une erreur sur la foi ou les moeurs.
P.S. : L'abbé Zins estime que l'analyse que nous faisons de ses écrits est grandement éloignée de ce qui fait le fond de sa pensée. Pour présenter les choses à sa manière, il faudrait plutôt dire que croyant voir une opposition absolument inconciliable entre l'enseignement de Pie IX et celui de Paul VI, notamment sur la liberté religieuse, il pense pouvoir en déduire, au nom de l'infaillibilité pontificale, que Paul VI ne peut pas être pape.
Jean XXIII est également accusé de ne pas être pape en raison d'accusation de soit-disant hérésie dans Pacem in Terris. Une fois cela acquis (Jean XXIII et Paul VI n'auraient jamais été évêques de Rome), la question de la disparition de l'église enseignante dont nous nous servons pour lui répondre, lui semble être vidée de sa substance parce que l'abbé Zins raisonne ainsi : sans évêque de Rome, l'ensemble du collège épiscopal peut promouvoir des hérésies condamnées. Affirmation qui nous semble être hérétique. Le Seigneur a dit qui vous écoute , m'écoute, il n'a pas dit qui écoute saint Pierre, m'écoute.
De toute manière, on retombe sur le même problème, qu'elle que soit la modalité de la soit disant disparition de l'église enseignante, il revient aux sédévacantistes le devoir moral de trouver dans les enseignements officiels du magistère l'enseignement selon lequel l'église enseignante viendrait à disparaître durant une période de l'histoire de l'église. Ils risquent de chercher longtemps puisque cette idée est directement contraire aux dogmes de la stabilité, de l'indéfectibilité et de la visibilité de l'église catholique romaine.
Devant mon reproche de son incapacité à produire une document du magistère enseignant la soit disant défaite temporaire de l'église enseignante, l'abbé Zins estime que des passages des écrits des pères de l'église en tiennent lieu (31 octobre 2012).
19 janvier 2015.
Source: JesusMarie.com