@Simon André
Il m’étonnerait fortement que le cardinal Burke n’adhère pas à ce dogme de l’Eglise.

Quand le Concile de Trente affirme : "Si quelqu'un dit que l'état du mariage est au-dessus de la virginité ou du célibat, et que ce n'est pas mieux ou plus saint de garder la virginité ou le célibat que d'être uni dans le mariage; qu'il soit anathème", il faut bien comprendre ce qu’il veut dire.

Le contexte de cette affirmation dogmatique était le suivant : le protestantisme alors en expansion et menaçant dénigrait fortement le célibat des prêtres et des religieux catholiques.

L’état de virginité et l’état de célibat ne sont bien entendu supérieurs à l’état du mariage qu’à la seule condition qu’ils soient marqués par une vie de chasteté, d’humilité et de charité. A cette seule condition, ces deux états permettent en effet INTRINSEQUEMENT, et en raison des conséquences du péché originel, de s’unir plus facilement à Dieu, de le servir plus exclusivement et d’avancer plus rapidement vers la perfection chrétienne. Le but de la vie chrétienne étant d’aimer et de servir Dieu le plus parfaitement possible et étant à terme de s’unir à Lui dans une vision béatifique éternelle, ces deux états sont par conséquent plus adaptés à ce but sublime que ne l’est l’état de mariage. C’est précisément ce qu’a voulu dire le Concile de Trente en réaction au dénigrement protestant.

Est-ce à dire que l’état de virginité et de célibat soient supérieurs à l’état du mariage à tout point de vue ? NON, évidemment. Car au niveau naturel il est évident que l’état de mariage leur est supérieur par le fait même que les sociétés humaines doivent démographiquement se renouveler sans cesse pour rendre possible un avenir à l’humanité. Or, ces deux états de vie sont stériles biologiquement parlant. Même au plan surnaturel et éternel, le mariage chrétien fécond engendre des âmes éternelles supplémentaires pour Dieu.

En définitive, ces états de vie et vocations distincts, qui sont suscités par l’Esprit Saint dans les âmes des baptisés, sont complémentaires et nécessaires à l’Eglise qui est un Corps mystique, aux membres et aux organes divers, ainsi qu’aux sociétés humaines qui sont elles-mêmes des corps complexes.

C’est pourquoi il est vain de s’appesantir sur le caractère intrinsèquement et théoriquement supérieur de ces deux états de vie sur celui du mariage. D’autant plus que dans le concret de la vie, la solitude que peut impliquer les états de célibat et de virginité quand ils ne sont pas liés à une vie communautaire, peut constituer en même temps qu’un atout un réel danger pour les âmes qui peuvent être plus facilement tentées de se replier sur elles-mêmes, sur leurs propres intérêts, sur leurs propres jugements, etc. alors que l’état de mariage contraint plus facilement à poser très concrètement et très souvent des actes de charité et à tenir compte souvent des désirs et des points de vue des autres.

La seule utilité de ce dogme est de défendre la beauté et la nécessité du célibat et de la virginité face aux dénigrements dont ils font périodiquement l’objet.