Quand des (mauvais) pasteurs de l'Eglise apostasient sans que la plus haute hiérarchie ne les reprenne...
Non seulement cette plus haute hiérarchie (Benoit XVI) ne les reprend pas, mais elle les confirme dans leur apostasie !debriefing.org/30993.html"Document publié par le Comité Episcopal des Affaires Œcuméniques et Interreligieuses et le Conseil National des Synagogues,
disant que la conversion des Juifs est un but inacceptable.Washington, 13 août 2002
Les dirigeants des communautés juive et catholique romaine aux Etats-Unis, qui, depuis plus de vingt ans, se rencontrent, deux fois par an, pour discuter des sujets touchant les relations catholico-juives, publient aujourd'hui (13 août 2002) un document intitulé
Réflexions sur l'Alliance et la Mission.
Evoquant le respect croissant pour la tradition juive, qui s'est développé depuis le Concile Vatican II, et l'approfondissement de l'appréciation catholique de l'alliance éternelle entre Dieu et le peuple juif, la partie catholique des
Réflexions dit que des
campagnes de conversion au christianisme qui visent les juifs ne sont PLUS théologiquement acceptables dans l'Église catholique.(...) Ce qui fait écho aux paroles de Jean-Paul II, priant pour que, en tant que chrétiens et juifs, nous puissions être une bénédiction l'un pour l'autre, pour être ensemble une bénédiction pour le monde. (Pape Jean-Paul II, Sur le 50e anniversaire de l'insurrection du ghetto de Varsovie, 6 avril 1993).
(...) Les participants à la consultation permanente sont des délégués du Comité Episcopal pour les Affaires Oecuméniques et Interreligieuses (BCEIA = Bishops Committee for Ecumenical and Interreligious Affairs) et le Conseil National des Synagogues (NCS = National Council of Synagogues). Le NCS représente la Conférence Centrale des Rabbins Américains, l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur, l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines, et la Synagogue Unie du Judaïsme Conservateur. La consultation est co-présidée par le Cardinal Keeler, le rabbin Joel Zaiman, de l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur, et le rabbin Michael Signer, de l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines.
Ci-dessous, le texte
intégral du document
Réflexions sur l'Alliance et la Mission
Consultation du Conseil national des synagogues et du Comité Episcopal des affaires oecuméniques et interreligieuses, 12 août 2002
PRÉFACEPendant plus de vingt ans, des dirigeants de communautés juives et catholiques romaines aux Etats-Unis se sont réunis, deux fois par an, pour discuter d'un large éventail de sujets touchant aux relations catholico-juives. Actuellement les participants de ces consultations permanentes sont des délégués des délégués du Comité Episcopal pour les Affaires Oecuméniques et Interreligieuses (BCEIA = Bishops Committee for Ecumenical and Interreligious Affairs) et le Conseil national des synagogues (NCS = National Council of Synagogues). Le NCS représente la Conférence Centrale des Rabbins Américains, l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur, l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines, et la Synagogue Unie du Judaïsme Conservateur. La consultation est co-présidée par le Cardinal Keeler, le rabbin Joel Zaiman, de l'Assemblée Rabbinique du Judaïsme Conservateur et le rabbin Michael Signer, de l'Union des Congrégations Hébraïques Américaines. Les Dialogues ont précédemment produit des communiqués publics sur des sujets comme les Enfants, l'Environnement et les Actes de haine religieuse.
(...) Les réflexions catholiques romaines décrivent le respect croissant pour la tradition juive qui s'est développé
depuis le Concile Vatican II. Un approfondissement de l'appréciation catholique de l'alliance éternelle entre Dieu et le peuple juif, de même qu'une reconnaissance de la mission donnée par Dieu aux juifs de témoigner de l'amour fidèle de Dieu, mènent à la conclusion que
des campagnes qui visent à convertir des juifs au christianisme ne sont PLUS théologiquement acceptables dans l'Église catholique.(...) RÉFLEXIONS CATHOLIQUES ROMAINES
IntroductionLes dons accordés par l'Esprit Saint à l'Église par l'intermédiaire de la déclaration Nostra Aetate, du Concile Vatican II continuent à se déployer.
(...) Nostra Aetate a aussi inspiré une série d'instructions du magistère, incluant trois documents préparés par la Commission pontificale pour les relations religieuses avec les juifs:
Orientations et suggestions pour l'application de la déclaration conciliaire Nostra Aetate No. 4 (1974);
Notes pour une présentation correcte des Juifs dans la prédication et la catéchèse de l'Église catholique (1985); et
"Nous nous souvenons" (1998). Le pape Jean Paul II a prononcé de nombreux discours et s'est engagé dans plusieurs actions importantes qui ont favorisé l'amitié entre catholiques et Juifs.
(...) Un examen de ces communiqués catholiques des dernières décennies montre qu'ils ont progressivement pris en considération de plus en plus d'aspects de la relation complexe entre les juifs et les catholiques, de même que leur impact sur la pratique de la foi catholique. Ce travail, inspiré par
Nostra Aetate, a mis en oeuvre un dialogue interreligieux, des initiatives éducatives en collaboration et une recherche théologique et historique commune, de catholiques et de juifs. Cela continuera durant ce nouveau siècle.
(...) Jean Paul II a enseigné explicitement que les juifs sont «le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, jamais révoquée par Dieu», «le peuple contemporain de l'Alliance conclue avec Moïse», et des «partenaires dans une Alliance d'amour éternel jamais révoquée».
Après
Nostra Aetate, la reconnaissance de la permanence de la relation d'alliance du peuple juif avec Dieu a conduit à un nouveau regard positif, sans précédent dans l'histoire chrétienne, sur la tradition juive post-biblique ou rabbinique.
(...) Les
Notes, publiées par le Vatican, en 1985, firent l'éloge du judaïsme post-biblique, pour avoir offert «au monde entier un témoignage - souvent héroïque - de sa fidélité au Dieu unique et 'pour l'exalter face à tous les vivants' (Tobie 13, 4)». Les
Notes poursuivirent en citant Jean Paul II pressant les chrétiens de se rappeler «combien cette permanence d'Israël s'accompagne d'une créativité spirituelle continue, dans la période rabbinique, au Moyen-Âge, et dans la période moderne...
(...) La "fécondité spirituelle" du judaïsme post-biblique continua dans des pays où les Juifs constituaient une faible minorité. Ce fut vrai dans l'Europe chrétienne, même si, comme l'a noté le cardinal Idris Cassidy, «à partir de l'époque de l'empereur Constantin, les Juifs furent isolés et victimes de discriminations dans le monde chrétien. Il y eut des expulsions et des conversions forcées. La littérature répandit des stéréotypes et la prédication accusa, de tout temps, les Juifs de déicide.»
(...) La connaissance de l'histoire de la vie des Juifs en chrétienté fait aussi relire des textes bibliques, comme Actes 5, 33-39, avec un regard nouveau. Dans ce passage, le pharisien Gamaliel déclare que seules des entreprises d'origine divine peuvent perdurer. Si ce principe néo-testamentaire est considéré aujourd'hui par les chrétiens comme valide pour le christianisme, alors, il doit être considéré comme tel également pour le judaïsme post-biblique. Le judaïsme rabbinique, qui s'est développé après la destruction du Temple, doit aussi être «de Dieu».
(...) La mission de l'Église: Évangélisation(...) Qu'elle aide le monde ou qu'elle reçoive de lui, l'Eglise tend vers un but unique: que vienne le règne de Dieu et que s'établisse le salut du genre humain.
(...) Cette mission de l'Église peut se résumer en un mot: évangélisation. Le pape Paul VI a donné la définition classique :
"Évangéliser, pour l'Église, c'est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux de l'humanité et, par son impact, transformer du dedans, rendre neuve l'humanité elle-même"
L'évangélisation renvoie à une réalité complexe qui est parfois mal comprise et réduite à la seule recherche de nouveaux candidats au baptême. C'est la continuation de la mission de Jésus-Christ par l'Église. Comme l'a expliqué le pape Jean-Paul II,
Le Royaume concerne les personnes humaines, la société, le monde entier. Travailler pour le Royaume signifie reconnaître et favoriser le dynamisme divin qui est présent dans l'histoire humaine et la transforme. Construire le Royaume signifie travailler pour la libération du mal sous toutes ses formes. En un mot, le Royaume de Dieu est la manifestation et la réalisation de son dessein de salut dans sa plénitude.
Il faudrait souligner que l'évangélisation, l'œuvre de l'Église pour le royaume de Dieu, ne peut pas être séparée de sa foi en Jésus-Christ, en qui les chrétiens trouvent le Royaume «présent et accompli». L'évangélisation comprend les activités de présence et de témoignage de l'Église ; l'engagement en faveur du développement social et de la libération de l'homme ; le culte chrétien, la prière et la contemplation ; le dialogue interreligieux ; et la proclamation et la catéchèse.
(...) Les catholiques qui participent au dialogue interreligieux - partage de dons, mutuellement enrichissant, sans aucune intention d'inviter le partenaire du dialogue au baptême, ne témoignent donc pas moins de leur propre foi dans le Royaume de Dieu incarné en Christ. C'est une forme d'évangélisation, un moyen de s'engager dans la mission de l'Église.
L'évangélisation et le peuple juif(...) Jésus appartient au peuple juif, et il a inauguré son Église à l'intérieur de la nation juive. Une grande partie des Saintes Écritures, que nous chrétiens lisons comme la parole de Dieu, constitue un patrimoine spirituel que nous partageons avec les Juifs. Par conséquent, toute attitude négative à leur égard doit être évitée, puisque « pour être une bénédiction pour le monde, Juifs et chrétiens doivent d'abord être une bénédiction les uns pour les autres.”
Dans le sillage de
Nostra Aetate, il y a eu une appréciation catholique, toujours plus profonde, de nombreux aspects de notre lien spirituel unique avec les Juifs. De manière spécifique, l'Église catholique en est venue à reconnaître que sa mission de préparer la venue du royaume de Dieu est partagée avec le peuple juif, même si les Juifs n'ont pas la même conception christologique de cette tâche que celle de l'Église.
(...) Attentifs au même Dieu qui a parlé, suspendus à la même parole, nous avons à témoigner d'une même mémoire et d'une commune espérance en Celui qui est le maître de l'histoire.
(...) A cela nous sommes poussés, Juifs et Chrétiens, par le précepte de l'amour du prochain, une espérance commune du Règne de Dieu et le grand héritage des Prophètes.
Si donc l'Église partage une tâche centrale et déterminante avec le peuple juif, quelles sont les implications pour la proclamation chrétienne de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ ? Les chrétiens devraient-ils inviter des Juifs au baptême ? C'est une question complexe, pas seulement en termes d'autodéfinition théologique chrétienne, mais aussi à cause de l'histoire des baptêmes forcés de Juifs par les chrétiens.
(...) Plus récemment, le cardinal Walter Kasper, président de la Commission pontificale pour les relations religieuses avec les Juifs, expliquait cette pratique. Dans une déclaration formelle, faite d'abord à la dix-septième rencontre du Comité de liaison international catholico-juif en mai 2001, et répétée plus tard, la même année, à Jérusalem, le cardinal Kasper parlait de «mission», dans un sens étroit, pour signifier la «proclamation», ou l'invitation au baptême et la catéchèse. Il montrait pourquoi de telles initiatives ne s'adressaient pas de façon appropriée aux Juifs:
Au sens propre, le terme mission se réfère à la conversion de [la foi aux] faux dieux et idoles [à la foi] au Dieu vrai et unique, qui s'est révélé dans l'histoire du salut avec Son peuple élu. Au sens strict, mission ne peut donc pas être utilisé pour les Juifs, qui croient au Dieu unique et vrai. Aussi, et ceci est caractéristique, il y a un dialogue, mais aucune organisation missionnaire catholique pour les Juifs.
(...) Dans le dialogue, les Juifs témoignent donc de leur foi, témoignent de ce qui les a soutenus dans les périodes sombres de leur histoire et de leur vie, et les chrétiens rendent compte de l'espoir qu'ils ont en Jésus-Christ. Ce faisant, ils sont très éloignés de toute forme de prosélytisme, mais ils peuvent apprendre les uns des autres et s'enrichir les uns les autres.
(...) Du point de vue de l'Église catholique, le judaïsme est une religion qui découle de la révélation divine. Comme l'a noté le cardinal Kasper, «la grâce de Dieu, qui, selon notre foi, est la grâce de Jésus-Christ, est accessible à tous. Aussi l'Église croit-elle que le judaïsme, c'est-à-dire la réponse fidèle du peuple juif à l'alliance irrévocable de Dieu, est salvifique pour eux, parce que Dieu est fidèle à ses promesses.»
(...) Selon l'enseignement catholique romain, tant l'Église que le peuple juif se conforment à une alliance avec Dieu. Nous avons donc tous des missions devant Dieu à entreprendre dans le monde. L'Église croit que la mission du peuple juif ne se limite pas à son rôle comme peuple duquel Jésus est né «selon la chair» (Rm 9, 5) et d'où sont venus les apôtres. Comme l'a écrit récemment le cardinal Kasper, «la providence de Dieu… a manifestement confié à Israël une mission particulière en ce "temps des gentils". Mais seul le peuple juif lui-même peut mener à bien sa mission «à la lumière de sa propre expérience religieuse.»
Néanmoins, l'Église réalise que la mission du peuple juif
ad gentes (aux nations) continue. C'est une mission que l'Église poursuit aussi à sa façon selon sa compréhension de l'alliance. Le commandement de Jésus ressuscité, en Matthieu 28, 19, de faire des disciples «de toutes les nations» (en grec,
ethnê, équivalent de l'hébreu
goyim, c'est-à-dire les nations autres qu'Israël), signifie que l'Église doit témoigner dans le monde de la Bonne Nouvelle du Christ pour préparer le monde à la plénitude du Royaume de Dieu. Cependant cette tâche évangélisatrice n'inclut plus la volonté d'absorber la foi juive dans le christianisme et de mettre ainsi fin au témoignage spécifique que les Juifs rendent à Dieu dans l'histoire de l'humanité.
(...) Ce faisant, l'Église catholique respecte pleinement les principes de la liberté de religion et de conscience, de sorte que des conversions individuelles sincères, de toute tradition ou de tout peuple, y compris le peuple juif, seront bienvenues et acceptées.
Mais elle reconnaît maintenant que les Juifs sont aussi appelés par Dieu à préparer le monde au Royaume de Dieu. Leur témoignage du Royaume, qui ne tire pas son origine de l'expérience qu'a l'Église du Christ crucifié et ressuscité, ne doit pas être tronqué par la recherche de la conversion du peuple juif au christianisme. Le témoignage spécifique juif doit se maintenir, si les catholiques et les Juifs doivent vraiment être, comme annoncé, «une bénédiction les uns pour les autres».
(...) Les Juifs sont Ses témoins, qui témoignent qu'il y a, dans le monde, un Dieu qui est Créateur, qu'Il est unique et que les idoles n'ont pas de pouvoir - «Oui, devant moi tout genou fléchira, par moi jurera toute langue» -, et que la puissance de Dieu est une puissance rédemptrice, plus imposante que ce que les êtres humains peuvent concevoir.
(...) Le judaïsme considère que tous les peuples sont obligés d'observer une loi universelle. Cette loi, appelée les Sept Commandements de Noé, s'applique à tous les êtres humains. Ces lois sont : 1) l'établissement de cours de justice de sorte que la loi gouverne la société, 2) la prohibition du blasphème, 3) de l'idolâtrie, 4) de l'inceste, 5) de l'effusion de sang, 6) du vol, 7) et la consommation de la chair d'un animal vivant.
(...)
Chrétiens et JuifsPourquoi ne pas mettre au point un programme commun ? Pourquoi ne pas unir nos forces spirituelles pour affirmer et agir, en nous appuyant sur les valeurs qui nous sont communes et qui mènent à la réparation du monde non racheté ? Nous avons collaboré, dans le passé, en faisant avancer la cause de la justice sociale. Nous avons marché ensemble pour les droits civils ; nous nous sommes faits les champions de la cause des travailleurs et des ouvriers agricoles ; nous avons adressé des pétitions à notre gouvernement pour qu'il subvienne aux besoins des pauvres et des sans-abri ; et nous avons appelé le dirigeant de notre pays à rechercher le désarmement nucléaire. Ce ne sont que quelques-unes des questions que nous avons traitées en accord les uns avec les autres, Juifs et chrétiens.
(...)
Quelques pensées talmudiques sur la réparation du mondeMême si la préoccupation prophétique du sort du nécessiteux est bien connu, il faut souligner que c'est dans le Talmud que les détails de la bonne action sont exposés de telle façon qu'ils deviennent les pierres angulaires de la vie.."