Lux Æterna

Heresie sédévacantiste et sacrements catholiques

Le groupuscule sédévacantiste, s'érigeant au dessus de l'Eglise et des papes proclame du haut de son autorité que les nouveaux rituels du sacre et de l'ordre sont invalides. Par leur aplomb superbe les sédévacantistes arrivent à seduire des âmes sincères et ainsi les détourner de l'Église pour leur plus grande perte. Cela est insupportable pour tout catholique sachant qu'ils prospèrent sur leur propre ignorance, dissimulée sous une fausse érudition parfois, et celle de ceux qui ont le malheur de les croire sur parole.

Si les nouveaux rituels ne sont plus valides il n'y a plus d'Eglise catholique et romaine. Les portes de l'enfer ont triomphé, sauf évidemment dans quelques chapelles de prêtres vagus et désobéissants. Plusieurs milliards de catholiques recevraient de faux sacrements sans le savoir sous l'oeil d'un dieu cynique qui ne donnerait les véritables sacrements qu'à une poignée d'élus. Cette pensée est scandaleuse pour un catholique et manifeste un dieu qui n'est pas celui de l'Eglise de notre Seigneur.

L'Eglise à le droit et le pouvoir de changer les sacrements
L’Église a le pouvoir de créer et de modifier ses rites. Ainsi, le concile de Trente déclare expressément que

« l’Église a toujours eu le pouvoir, dans l’administration des sacrements, leur substance étant sauve, de déterminer et de changer les choses qu’elle juge convenable à l’utilité de ceux qui les reçoivent ou à la vénération de ces sacrements, selon la variété des choses, des temps et des lieux ».

La doctrine de l’Église présente comme une doctrine indubitable l’infaillibilité des lois universelles de l’Église en générale, et des sacrements en particulier. Si l’Église permettait ou à fortiori ordonnait des pratiques inutiles, dangereuses ou invalides aux âmes, que resterait-il de sa sainteté, de sa divinité ? Ses rites ne seraient plus tels que les avait voulus le Christ Lui-même. Que resterait-il alors de son apostolicité ? L’Église d’aujourd’hui ne serait plus la même que celle des apôtres. En conséquence que resterait-il de son indéfectibilité ? Les portes de l’enfer auraient prévalu sur elle.
Le subterfuge des sédévacantistes est radical, ils déclarent que l'Eglise qui a promulgué les nouveaux rituels n'est plus l'Eglise catholique. Mais quelle autorité supérieure leur donne le pouvoir et le droit d'une telle déclaration qui va contre le dogme catholique et les promesses du Christ ?

Infaillibilité de l'Eglise en matière de sacrements

Dieu ne peut ni se tromper ni nous tromper :

Les célèbres canonistes Wernz et Vidal :
« Les Pontifes Romains sont infaillibles quand ils portent des lois universelles sur la discipline ecclésiastique, de manière que jamais ils n’établissent quoi que ce soit de contraire à la foi et aux bonnes mœurs, même s’ils n’atteignent pas le degré suprême de la prudence ».

Saint Thomas, en se demandant si le rite de la confirmation est convenable, après avoir avancé toutes les objections possibles, répond simplement :
“au contraire, l’usage de l’Église, qui est gouvernée par l’Esprit-Saint, suffit” ; enfin, ajoute-t-il, “le Seigneur a fait cette promesse à ses fidèles : ‘là où deux ou trois seront réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux’ (Mat 18,20). On doit donc tenir comme ferme que les ordres de l’Église sont dirigés par la sagesse du Christ. Et en conséquence, nous devons être certains que les rites observés par l’Église dans la confirmation et dans les autres sacrements sont convenables.”

L'Eglise peut cependant etablir des lois améliorables.
L'abbé Tanquerey, prêtre de Saint-Sulpice, dans son manuel dogmatique :

« Cette infaillibilité consiste en ce que l’Église, par un jugement doctrinal, n’établira jamais une loi universelle qui soit opposée à la foi, aux mœurs et au salut des âmes. [Néanmoins] nulle part n’est promis à l’Église le degré suprême de la prudence en vue de porter les lois les meilleures pour toutes les circonstances de temps et de lieu ».

L'Eglise condamne les hérétiques "sacramentaires".

- Furent condamnés, par le concile de Constance et par le Pape Martin V, les hussites qui refusaient l’usage de la communion sous une seule espèce et dépréciaient les rites de l’Église ;
-ainsi le Concile de Trente (1545-1563) condamna les luthériens qui rabaissaient le rite catholique du baptême, l’usage de conserver le Saint-Sacrement dans le tabernacle , le canon de la Messe et toutes les cérémonies du missel, les ornements, l’encens, les paroles prononcées à voix basse, la communion sous une seule espèce. -De la même manière, les jansénistes réunis au Synode de Pistoie furent condamnés par Pie VI pour avoir amené à penser que “l’Église, qui est dirigée par l’Esprit de Dieu, puisse constituer une discipline non seulement inutile […] mais aussi dangereuse et nocive…” .
Il est impossible que l’Église donne du poison à ses enfants. Il s’agit d’une vérité “si certaine théologiquement, que la nier serait une erreur très grave ou même, selon l’opinion du plus grand nombre, une hérésie” (cardinal Franzelin)

Les sédévacantistes sont coupables.

" Ce serait sans aucun doute une chose coupable et tout à fait contraire au respect avec lequel on doit recevoir les lois de l’Église, que de réprouver, par un dérèglement insensé d’’opinions la discipline établie par elle, et qui renferme l’’administration des choses saintes, la règle des mœurs, et les droits de l’’Église et de ses ministres ; ; ou bien de signaler cette discipline comme opposée aux principes certains du droit naturel, ou de la présenter comme défectueuse, imparfaite et soumise à l’’autorité civile » (Grégoire XVI, Encyclique Mirari vos, du 15 août 1832, n° 9 [EP, L’Église, t. I, n° 163]).

Conclusion.

Le sédévacantisme est une maladie de l'intelligence et spirituelle.
-De l'intelligence car il raisonne à l'envers, au lieu de recevoir les vérités infaillibles des sacrements par la voie hiérarchique instituée par Dieu et de s'y soumettre, il part du principe que puisque selon lui les nouveaux rituels sont invalides, et se trouvant devant l'évidence que l'Eglise ne peut nous tromper, ils en déduisent que ce n'est plus l'Eglise. Cela confirme lrs sédévacantistes dans leur proposition initiale. Il s'agit d'un raisonnement circulaire et d'un biais de confirmation.
-Spirituelle car le groupuscule décide au moyen du libre examen que les rituels sont invalides. Pour cela il faut au préalable se hisser au dessus de l'autorité des papes, de l'Eglise et des théologiens ou déclarer que ce ne sont plus les vrais papes et la véritable Église, et tout cela de sa propre autorité. On mesure le monstrueux orgueil que cela suppose.
Le sédévacantisme est bien la plus dangereuse hérésie de notre époque et la plus grave maladie de l'intelligence.
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Panetier

Concernant les sacrements conciliaires, ils ne sont sûrement pas invalides de manière systématique même si la plupart du temps ils sont douteux, mais surtout ils sont illicites.

Panetier

La « thèse de Cassiciacum »
Sous ce titre peu explicite se cache un essai de preuve-explication qui concerne la situation de l’Église catholique depuis le concile Vatican II. Plus précisément, il s’agit du Siège apostolique qui se trouve dans une condition très particulière, car ceux qui l’ont successivement occupé depuis 1963 ont établi, promu, maintenu et étendu des doctrines nouvelles et des rites sacramentels nouveaux, qui sont en rupture et en opposition parfois diamétrale avec la foi catholique telle qu’elle était auparavant professée, et avec l’héritage de la Tradition apostolique dont l’Église vivait visiblement jusqu’à cette révolution inouïe.
Comme la doctrine qui concerne l’autorité du souverain Pontife, ainsi que son infaillibilité et sa juridiction universelle et immédiate sur chacun des fidèles catholique, est immuable et relève elle aussi de la foi, apparaît clairement un conflit d’allégeance que le R. P. Guérard des Lauriers (1898−1987) a examiné en tentant de ne rien diminuer de la doctrine ni de ne rien négliger dans les faits avérés, afin que chacun puisse continuer à exercer la foi catholique dans son intégrité.
Cette tentative est à mes yeux réussie, et elle recèle une lumière précieuse sur la nature de l’autorité pontificale, sur l’exigence de la foi, sur la rigueur de la preuve possible. On trouvera dans les notes qui suivent quelques éléments de connaissance et de réflexion à ce propos.
La « thèse » du R. P. Guérard des Lauriers, objet du premier Cahier de Cassiciacum, est disponible sur le site de la librairie Damase : Cahier de Cassiciacum n° 1
La « thèse de Cassiciacum » - Quicumque - Abbé …

Lux Æterna

Cette thèse est fausse. Elle repose sur des fondements erronées : Vatican2 hérétique, fausse notion d’infaillibilité pontificale, etc. Le RP Guerard des Lauriers a prévenu dès le départ que sa thèse ( qui n'était qu'une opinion) ne pouvait pas durer dans le temps. Il s'est retracté à la fin de sa vie selon ses amis sédévacantistes.
Le sujet de mon article n'est pas là.

Panetier

Savoir se positionner par rapport à un pape conciliaire n'est pas bien compliqué dans la pratique, en revanche, il parait qu'en théorie, c'est une autre paire de manche puisqu'un vide juridique à cet égard empêche toute affirmation actée. Une marge de manœuvre est cependant possible pour un fonctionnement de tout prieuré autour d'un abbé qui le souhaite de vivre la catholicité authentiquement et indépendamment du Vatican dont les principes conciliaires sont mauvais.