Jean Levadoux

Notre Dame d'Auvergne au Canada
La petite communauté de Notre-Dame d'Auvergne, fondée en 1908 par l’abbé Albert Royer, est aujourd’hui disparue de la carte de la Saskatchewan. Son histoire est toutefois étroitement liée à celles de Gravelbourg et Ponteix, deux municipalités bien connues des canadiens.
Un long chemin
L’abbé Albert Royer arrive dans l’Ouest canadien au tournant du 20e siècle, et son intention est ferme : fonder une paroisse dédiée à Notre-Dame d'Auvergne.
Avec quelques acolytes, le prêtre français explore d’abord la région de Weyburn, se rend ensuite en Alberta, puis aboutit au sud-ouest de Moose Jaw. Cet endroit, qu’ils nommeront Gauthierville, est aujourd’hui Gravelbourg.
Convaincu d’avoir trouvé l’emplacement idéal pour sa paroisse, l’abbé Royer s’y installe.
Or, presque au même moment, le prêtre Louis-Pierre Gravel, qui est aussi un bon ami du premier ministre Wilfrid Laurier, arrive sur place. Comme il bénéficie de l’appui du premier ministre et de l’archevêque de Saint-Boniface, il décide de nommer l’endroit Gravelbourg et d’y fonder une paroisse.
En 1907, Albert Royer est informé par l’archevêque de Saint-Boniface que l’abbé Louis-Pierre Gravel sera dorénavant le curé de Gravelbourg et qu’il peut rester comme son vicaire.
Frustré de cette décision, l’abbé Royer quitte et poursuit son chemin dans l’Ouest, toujours avec l’intention de fonder une paroisse dédiée à Notre-Dame-d’Auvergne.
La paroisse Notre-Dame-d’Auvergne est fondée
Lorsqu’il prend la route en 1907, l’abbé Royer explore la région à l’ouest de Gravelbourg. Il se rend jusqu’au lac Laplume, qui porte aujourd’hui le nom de Lac Pelletier, ainsi qu’à la montagne de Cyprès.
Selon l’historienne Rachel Lacoursière Stringer, l’abbé suivait une directive de l’archevêque de Saint-Boniface, soit celle de trouver, pour Notre-Dame-d’Auvergne, une colline qui dominait un cours d’eau, et un tracé de chemin de fer, avec de bonnes terres pour les colons aux alentours .
C’est donc à un kilomètre au nord de ce qui deviendra Ponteix que l’abbé Royer décide de fonder sa paroisse, en 1908. La même année, des colons français viennent s’établir à Notre-Dame-d’Auvergne.
Le petit village s’est développé rapidement : bureau de poste, école, magasin, église et couvent sont construits en 1908.
Mais la fin de Notre-Dame-d’Auvergne vient bien vite. La construction d’un chemin de fer du Canadien Pacifique à un kilomètre et demi au sud de la communauté en sera l’élément déclencheur.
Et le village de Ponteix (nom donné en hommage à l'ancienne paroisse desservie par l'abbé Royer en Auvergne près d'Aydat) va attirer très vite les commerçants de Notre-Dame-d’Auvergne, qui choisiront de s’y installer.
En 1916, l’abbé Royer demande qu’une église soit construite à Ponteix. Le hameau de Notre-Dame-d’Auvergne cessera alors d’exister.

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